NBC / NBCUniversal via Getty Images
Chandler était caractérisé par son sens de la repartie et son sarcasme, auxquels Matthew Perry donnait brillamment vie.
DEUIL - « Je suis allée sur Netflix hier soir, j’ai cliqué sur Friends et je me suis mise à pleurer de manière incontrôlable pendant tout l’épisode. » Mathilde, 34 ans, est la première « surprise d’être à ce point émue » par la mort de Matthew Perry. Mais comme elle, nombreux sont les fans saisis par l’émotion depuis l’annonce du décès de l’acteur dimanche 29 octobre. Il avait 54 ans.
« C’est vraiment une partie de mon adolescence qui s’en va avec Matthew Perry », « on m’a pris un bout de mon enfance là »… Depuis dimanche, sur les réseaux sociaux, les hommages à l’acteur se multiplient et se ressemblent souvent. On souligne son brio comique, les hauts et les bas de sa vie privée, son combat contre les addictions. Mais on évoque surtout ce lien quasi intime que beaucoup ressentaient.
Le chouchou des fans de Friends
Un lien qui est d’abord celui d’une génération avec l’œuvre qui a fait de Matthew Perry une star : Friends. Des millions de téléspectateurs ont grandi avec la sitcom de Marta Kauffman et David Crane – une série à l’ancienne, qui aura duré dix saisons et 236 épisodes. Dix années pendant lesquelles les fans ont suivi chaque semaine les aventures d’un groupe d’amis à la fois ordinaires et hors du commun, et se sont identifiés à leurs préoccupations, leurs joies et leurs épreuves.
Au sein de ce groupe, Chandler a toujours été un chouchou des fans. Là où ses camarades étaient souvent drôles malgré eux – Monica et ses névroses, Joey et son manque d’intelligence, Phoebe et ses excentricités –, Chandler était caractérisé par son sens de la repartie et son sarcasme, auxquels Matthew Perry donnait brillamment vie. Lisa, 33 ans, fan de la série depuis l’enfance, résume son influence : « Mon humour vient de Friends, mais il vient surtout de Chandler. »
Le personnage nous a aussi offert certains des moments les plus émouvants de la série, que ce soit à travers son amitié avec Joey ou son histoire d’amour avec Monica. Mathilde était « folle amoureuse de Chandler » quand elle regardait la série petite, tous les lundis soir avec son père. « On adorait son amitié avec Joey, se souvient-elle. Et quand Matthew Perry s’en va, c’est un bout de cette amitié, de cette gentillesse et de ces fous rires qui s’en va aussi et c’est ça qui me touche beaucoup. »
La nostalgie d’une époque révolue
Friends est depuis longtemps synonyme de nostalgie – jusqu’à devenir culte pour de nouvelles générations de spectateurs qui l’ont découverte sur Netflix, où elle reste l’une des productions les plus streamées. Nostalgie de l’enfance mais aussi d’une époque, les années 90, très à la mode depuis quelques années.
Dans un article de The Independent publié en janvier dernier, Neil Ewen, professeur de communication à l’université d’Exeter explique que cette décennie est « souvent considérée comme la dernière époque où le monde ne s’effondrait pas ». Une vision idéalisée, selon lui, mais qui permet de comprendre l’attrait durable de Friends et de ses acteurs.
Série « doudou » par excellence, elle est vue et revue par ses fans, qui la mettent parfois en bruit de fond sur leur télé, sans forcément prêter attention à des intrigues qu’ils connaissent déjà par cœur. Pour beaucoup, Friends et ses personnages font un peu partie de la famille et restent une source de réconfort dans les moments difficiles. C’est cette bulle hors du temps que la mort de Matthew Perry est venue percer.
Juliette, 29 ans, a appris le décès de l’acteur dimanche, au réveil. Depuis, elle écoute en boucle le générique culte des Rembrandts et a beaucoup échangé avec sa famille, avec qui elle regardait la série dans son enfance. « Dans Friends, les problèmes n’en sont jamais vraiment, c’est vraiment une série doudou où tout se résout très facilement, raconte-t-elle. Donc, les circonstances tragiques de ce décès, et le fait que Matthew Perry soit tombé dans des problèmes d’addictions, me rappellent cruellement que Friends n’est pas la vraie vie. »
La mort d’un « clown triste »
Car derrière le statut culte de la série et du personnage de Chandler, il y a aussi l’histoire tragique de Matthew Perry qui touche particulièrement les fans. Au fil des années, l’acteur a beaucoup parlé de ses problèmes d’addiction et de ses 15 séjours en cure de désintoxication. « Je dis dans le livre que si je mourais, cela serait un choc pour les gens, mais ça ne serait une surprise pour personne », déclarait-il à People en 2022, au moment de la sortie de son autobiographie.
Alors, comme pour Robin Williams avant lui, l’image du « clown triste », qui fait rire les foules tout en masquant un mal-être profond, revient dans beaucoup des témoignages des fans. Frédérick, 40 ans, a vécu la mort de Matthew Perry comme « la perte d’une personne de [sa] famille, de [son] entourage, voire d’une partie de [lui]-même ». Le quadragénaire, fan de l’acteur, se dit « encore groggy » de cette perte. « Je n’ai pas ses problèmes avec l’addiction et cette autodestruction, mais pour le reste je me vois en lui, cette façade quand ça ne va pas, cette utilisation de l’humour et de la création. »
Il n’est pas le seul à s’identifier à cette part plus tragique du destin de l’acteur. Victoria a beau avoir découvert Friends à l’âge adulte, l’annonce de la mort de Matthew Perry l’a beaucoup touchée. « Pour n’importe qui a connu des problèmes d’anxiété ou de dépression, quand on voit quelqu’un qui a lutté longtemps et qui n’a pas réussi à s’en sortir, c’est démoralisant », résume-t-elle.
Un combat que l’acteur voulait néanmoins laisser en héritage. Dans une interview il y a à peine un an, Matthew Perry rêvait toujours de venir en aide à ceux qui souffrent d’addiction et espérait : « Quand je meurs […] je veux que ce soit ça la première chose mentionnée. »
À voir également sur Le HuffPost :
NBC / NBCUniversal via Getty Images
Chandler était caractérisé par son sens de la repartie et son sarcasme, auxquels Matthew Perry donnait brillamment vie.
DEUIL - « Je suis allée sur Netflix hier soir, j’ai cliqué sur Friends et je me suis mise à pleurer de manière incontrôlable pendant tout l’épisode. » Mathilde, 34 ans, est la première « surprise d’être à ce point émue » par la mort de Matthew Perry. Mais comme elle, nombreux sont les fans saisis par l’émotion depuis l’annonce du décès de l’acteur dimanche 29 octobre. Il avait 54 ans.
« C’est vraiment une partie de mon adolescence qui s’en va avec Matthew Perry », « on m’a pris un bout de mon enfance là »… Depuis dimanche, sur les réseaux sociaux, les hommages à l’acteur se multiplient et se ressemblent souvent. On souligne son brio comique, les hauts et les bas de sa vie privée, son combat contre les addictions. Mais on évoque surtout ce lien quasi intime que beaucoup ressentaient.
Le chouchou des fans de Friends
Un lien qui est d’abord celui d’une génération avec l’œuvre qui a fait de Matthew Perry une star : Friends. Des millions de téléspectateurs ont grandi avec la sitcom de Marta Kauffman et David Crane – une série à l’ancienne, qui aura duré dix saisons et 236 épisodes. Dix années pendant lesquelles les fans ont suivi chaque semaine les aventures d’un groupe d’amis à la fois ordinaires et hors du commun, et se sont identifiés à leurs préoccupations, leurs joies et leurs épreuves.
Au sein de ce groupe, Chandler a toujours été un chouchou des fans. Là où ses camarades étaient souvent drôles malgré eux – Monica et ses névroses, Joey et son manque d’intelligence, Phoebe et ses excentricités –, Chandler était caractérisé par son sens de la repartie et son sarcasme, auxquels Matthew Perry donnait brillamment vie. Lisa, 33 ans, fan de la série depuis l’enfance, résume son influence : « Mon humour vient de Friends, mais il vient surtout de Chandler. »
Le personnage nous a aussi offert certains des moments les plus émouvants de la série, que ce soit à travers son amitié avec Joey ou son histoire d’amour avec Monica. Mathilde était « folle amoureuse de Chandler » quand elle regardait la série petite, tous les lundis soir avec son père. « On adorait son amitié avec Joey, se souvient-elle. Et quand Matthew Perry s’en va, c’est un bout de cette amitié, de cette gentillesse et de ces fous rires qui s’en va aussi et c’est ça qui me touche beaucoup. »
La nostalgie d’une époque révolue
Friends est depuis longtemps synonyme de nostalgie – jusqu’à devenir culte pour de nouvelles générations de spectateurs qui l’ont découverte sur Netflix, où elle reste l’une des productions les plus streamées. Nostalgie de l’enfance mais aussi d’une époque, les années 90, très à la mode depuis quelques années.
Dans un article de The Independent publié en janvier dernier, Neil Ewen, professeur de communication à l’université d’Exeter explique que cette décennie est « souvent considérée comme la dernière époque où le monde ne s’effondrait pas ». Une vision idéalisée, selon lui, mais qui permet de comprendre l’attrait durable de Friends et de ses acteurs.
Série « doudou » par excellence, elle est vue et revue par ses fans, qui la mettent parfois en bruit de fond sur leur télé, sans forcément prêter attention à des intrigues qu’ils connaissent déjà par cœur. Pour beaucoup, Friends et ses personnages font un peu partie de la famille et restent une source de réconfort dans les moments difficiles. C’est cette bulle hors du temps que la mort de Matthew Perry est venue percer.
Juliette, 29 ans, a appris le décès de l’acteur dimanche, au réveil. Depuis, elle écoute en boucle le générique culte des Rembrandts et a beaucoup échangé avec sa famille, avec qui elle regardait la série dans son enfance. « Dans Friends, les problèmes n’en sont jamais vraiment, c’est vraiment une série doudou où tout se résout très facilement, raconte-t-elle. Donc, les circonstances tragiques de ce décès, et le fait que Matthew Perry soit tombé dans des problèmes d’addictions, me rappellent cruellement que Friends n’est pas la vraie vie. »
La mort d’un « clown triste »
Car derrière le statut culte de la série et du personnage de Chandler, il y a aussi l’histoire tragique de Matthew Perry qui touche particulièrement les fans. Au fil des années, l’acteur a beaucoup parlé de ses problèmes d’addiction et de ses 15 séjours en cure de désintoxication. « Je dis dans le livre que si je mourais, cela serait un choc pour les gens, mais ça ne serait une surprise pour personne », déclarait-il à People en 2022, au moment de la sortie de son autobiographie.
Alors, comme pour Robin Williams avant lui, l’image du « clown triste », qui fait rire les foules tout en masquant un mal-être profond, revient dans beaucoup des témoignages des fans. Frédérick, 40 ans, a vécu la mort de Matthew Perry comme « la perte d’une personne de [sa] famille, de [son] entourage, voire d’une partie de [lui]-même ». Le quadragénaire, fan de l’acteur, se dit « encore groggy » de cette perte. « Je n’ai pas ses problèmes avec l’addiction et cette autodestruction, mais pour le reste je me vois en lui, cette façade quand ça ne va pas, cette utilisation de l’humour et de la création. »
Il n’est pas le seul à s’identifier à cette part plus tragique du destin de l’acteur. Victoria a beau avoir découvert Friends à l’âge adulte, l’annonce de la mort de Matthew Perry l’a beaucoup touchée. « Pour n’importe qui a connu des problèmes d’anxiété ou de dépression, quand on voit quelqu’un qui a lutté longtemps et qui n’a pas réussi à s’en sortir, c’est démoralisant », résume-t-elle.
Un combat que l’acteur voulait néanmoins laisser en héritage. Dans une interview il y a à peine un an, Matthew Perry rêvait toujours de venir en aide à ceux qui souffrent d’addiction et espérait : « Quand je meurs […] je veux que ce soit ça la première chose mentionnée. »
À voir également sur Le HuffPost :
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Avec la mort de Matthew Perry, « Friends » perd un peu de son insouciance - Le HuffPost"
Post a Comment