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Dans « La zone d'intérêt », Jonathan Glazer fait le portrait de la famille du commandant d'Auschwitz - Ouest-France

Il faut voir La zone d’intérêt. D’abord parce qu’il s’agit d’un chef-d’œuvre, original sur le fond et sur la forme, Grand prix du dernier Festival de Cannes, ensuite parce qu’il pousse le spectateur dans ses retranchements. Non par la violence des images – rien n’est montré de l’univers concentrationnaire — mais bien parce qu’il le force à observer la désintégration de toute humanité, l’apogée de la banalisation du mal.

Faut-il s’infliger ça dans un monde déjà brutal ? La réponse est oui. À voir évoluer Rudolf Höss, chef très zélé du camp d’Auschwitz-Birkenau où fut pratiquée la solution finale, mais aussi sa femme et ses enfants dans leur jolie maison, on tutoie l’insoutenable. Comment l’être humain parvient-il à mettre en place une industrie du massacre et continue à vivre normalement? Car seul un mur sépare le charmant jardin de la famille Höss du camp de la mort. En levant la tête, on voit les cheminées cracher leurs infernales fumées.

Lire aussi : Pour le directeur du musée d’Auschwitz : « La mémoire est un moyen de comprendre le présent »

La caméra, témoin de l’horreur

La caméra capte les déjeuners en famille, les glissades sur le toboggan, l’arrosage des plantes, alors que la terrifiante bande-son diffuse dans nos oreilles les cris des hommes et des chiens, les coups de fusil. Comme un témoin de l’horreur, elle met en perspective l’apparente banalité de cette vie de famille et la barbarie nazie à l’œuvre.

Ce film d’1h46 questionne notre cerveau et notre âme. Comment devient-on cet homme promu pour sa capacité à tuer et cette femme, fière de son embourgeoisement soudain? Vivant comme une reine dans sa maison cossue et portant un manteau de fourrure volé à une déportée.

Ils ont existé vraiment et le film est là pour nous dire que cette folie ne demande qu’à se réveiller si l’on n’y prend pas garde.

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Il faut voir La zone d’intérêt. D’abord parce qu’il s’agit d’un chef-d’œuvre, original sur le fond et sur la forme, Grand prix du dernier Festival de Cannes, ensuite parce qu’il pousse le spectateur dans ses retranchements. Non par la violence des images – rien n’est montré de l’univers concentrationnaire — mais bien parce qu’il le force à observer la désintégration de toute humanité, l’apogée de la banalisation du mal.

Faut-il s’infliger ça dans un monde déjà brutal ? La réponse est oui. À voir évoluer Rudolf Höss, chef très zélé du camp d’Auschwitz-Birkenau où fut pratiquée la solution finale, mais aussi sa femme et ses enfants dans leur jolie maison, on tutoie l’insoutenable. Comment l’être humain parvient-il à mettre en place une industrie du massacre et continue à vivre normalement? Car seul un mur sépare le charmant jardin de la famille Höss du camp de la mort. En levant la tête, on voit les cheminées cracher leurs infernales fumées.

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La caméra capte les déjeuners en famille, les glissades sur le toboggan, l’arrosage des plantes, alors que la terrifiante bande-son diffuse dans nos oreilles les cris des hommes et des chiens, les coups de fusil. Comme un témoin de l’horreur, elle met en perspective l’apparente banalité de cette vie de famille et la barbarie nazie à l’œuvre.

Ce film d’1h46 questionne notre cerveau et notre âme. Comment devient-on cet homme promu pour sa capacité à tuer et cette femme, fière de son embourgeoisement soudain? Vivant comme une reine dans sa maison cossue et portant un manteau de fourrure volé à une déportée.

Ils ont existé vraiment et le film est là pour nous dire que cette folie ne demande qu’à se réveiller si l’on n’y prend pas garde.

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