Face à Marie Portolano sur France 2, le désolant paternalisme de Michel Drucker - Télérama.fr

Samedi soir, dans l’émission “Quelle époque !”, l’animateur octogénaire a mis en doute avec condescendance le sexisme dont la journaliste et ses consœurs ont été victimes. Une séquence embarrassante.

Michel Drucker sur le plateau de « Quelle époque », samedi 13 janvier 2024. Capture d’écran FTV

Par Laurence Le Saux

Publié le 15 janvier 2024 à 16h57

«C‘est l’ancien reporter sportif qui vous parle, Marie. Vous avez vraiment souffert avec les copains des sports, les mecs des sports ? Ils ont vraiment eu des attitudes inconvenantes, vraiment ? » Avec un léger sourire, Michel Drucker, invité samedi dans Quelle époque !, sur France 2, interrogeait Marie Portolano. La journaliste, conviée à faire la promo de Télématin avec son collègue Thomas Sotto, vient de réagir à la diffusion d’un extrait d’émission plutôt léger, une bourde faite lors de sa première dans l’émission quotidienne.

Après cette question, elle sourit, elle aussi, mais semble estomaquée et répond « non ! » avec une ironie interloquée. Puis rappelle, calmement et brièvement, le contenu de son documentaire (signé avec Guillaume Priou) Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste, diffusé en 2021 sur Canal+. « Je ne suis pas la seule à le dire parce qu’on [y] est dix-huit à témoigner, et j’aurais pu aller chercher plus de consœurs », argumente-t-elle. Près d’une vingtaine de journalistes donc — dont certaines connues, comme Nathalie Iannetta, Estelle Denis, Isabelle Ithurburu… — y égrenaient les insultes, attaques sexistes et agressions sexuelles subies dans le cadre professionnel, avec parfois des archives à l’appui.

Et l’émission du samedi soir de suivre son cours. Le chroniqueur Paul de Saint-Sernin, qui a travaillé avec Marie Portolano par le passé, vantant son côté bonne camarade et sa tendance à blaguer. L’animatrice de Quelle époque ! envoie, elle, un condensé de séquences où la journaliste pousse la chansonnette. La bonne humeur reprend ses droits, le moment gênant semble passé. Reste, de l’autre côté du poste, l’incrédulité d’avoir été témoin de celle du « vrai roi de la télévision française depuis soixante ans », ainsi que vient de le présenter Léa Salamé. De sa difficulté à admettre que ses « copains des sports » pouvaient avoir des comportements inappropriés. Jusqu’à remettre en question de façon paternaliste et condescendante une investigation documentée, qui a conduit à des enquêtes internes dans plusieurs rédactions.

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Après cette question, elle sourit, elle aussi, mais semble estomaquée et répond « non ! » avec une ironie interloquée. Puis rappelle, calmement et brièvement, le contenu de son documentaire (signé avec Guillaume Priou) Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste, diffusé en 2021 sur Canal+. « Je ne suis pas la seule à le dire parce qu’on [y] est dix-huit à témoigner, et j’aurais pu aller chercher plus de consœurs », argumente-t-elle. Près d’une vingtaine de journalistes donc — dont certaines connues, comme Nathalie Iannetta, Estelle Denis, Isabelle Ithurburu… — y égrenaient les insultes, attaques sexistes et agressions sexuelles subies dans le cadre professionnel, avec parfois des archives à l’appui.

Et l’émission du samedi soir de suivre son cours. Le chroniqueur Paul de Saint-Sernin, qui a travaillé avec Marie Portolano par le passé, vantant son côté bonne camarade et sa tendance à blaguer. L’animatrice de Quelle époque ! envoie, elle, un condensé de séquences où la journaliste pousse la chansonnette. La bonne humeur reprend ses droits, le moment gênant semble passé. Reste, de l’autre côté du poste, l’incrédulité d’avoir été témoin de celle du « vrai roi de la télévision française depuis soixante ans », ainsi que vient de le présenter Léa Salamé. De sa difficulté à admettre que ses « copains des sports » pouvaient avoir des comportements inappropriés. Jusqu’à remettre en question de façon paternaliste et condescendante une investigation documentée, qui a conduit à des enquêtes internes dans plusieurs rédactions.

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