L'émotion et les doutes de Thierry Duvaldestin
Il s'agit du troisième titre dans le Prix d'Amérique pour Thierry Duvaldestin, après ceux, en 2011 et 2012, signés avec Ready Cash (Indy de Vive). Le professionnel réagit avec son émotion à son retour dans le palmarès américaine, avec aussi, la présence de son fils Clément en position de driver : "Au moment de Ready Cash, Clément et Théo devaient avoir 10 et 12 ans. Idao de Tillard est un cheval que j’ai acheté, débourré. On a tous fait avec Clément, c’est fou. On l’a toujours estimé même si on s’est loupé une fois ou deux et, là, on n’a pas allégé du tout. On a même un peu alourdi. Avec 230 grammes, on était plus lourd que dans le Critérium. Je craignais trop qu’il tombe léger. Le cheval est fort. Je réalise mais je réaliserai peut-être plus, plus tard. C’est énorme. C’est une énigme ce cheval. On doutait avant la course car on a eu un ou deux trucs qui nous a embêté dans la préparation. On n’était pas sereins." Les secrets de famille dans le Prix d’Amérique
Deux ans après le sacre de Nicolas Bazire avec Davidson du Pont (Pacha du Pont), sous les conseils tutélaires de son père Jean-Michel, c’est une autre famille des courses qui marque l’édition 2024 de son empreinte. Les Duvaldestin père et fils personnalisent aussi la transmission réussie.
Susanne Ohme, Idao de Tillard est son meilleur ami
Lad d’Idao de Tillard, Susanne Ohme, 30 ans, a noué une relation particulière, quasi fusionnelle avec Idao de Tillard. Elle nous en présente le contexte : "J’ai commencé à travailler chez Thierry Duvaldestin en novembre 2021. Il m’a confié Idao de Tillard assez rapidement après mon arrivée alors je suis à ses côtés pour toutes ses courses depuis deux ans. Pour moi, Idao est un ami, mon meilleur ami. Quand j’ai commencé ici je ne comprenais pas du tout le français alors Idao était le seul être avec qui je pouvais communiquer. Je parlais avec lui toute la journée !" Ce dimanche, elle a connu de très grandes émotions : "Il a été formidable. On a eu tellement de pression.Il y a beaucoup de stress quand on est au bord de la piste. Ces dernières semaines n’ont pas été parfaites pour Idao. On a été inquiets mais il faut faire de son mieux et croire en son cheval."
Un soulagement pour Cyril Sevestre
Copropriétaire du crack, Cyril SEVESTRE possède ses couleurs depuis 2012. Il n'en finit pas de mesurer la chance qu'il a et nous partage une victoire en forme de soulagement : "Je ne sais plus où je suis, dans quel espace, mais je suis bien. J’ai un peu récupéré là mais je ne réalise pas encore. On a gagné le prix d’Amérique quoi ! Je suis content pour moi cheval car il le mérite on savait qu’il en avait les possibilités mais il fallait conclure. Maintenant c’est fait. Le restant de sa carrière est important mais il fallait qu’Idao de Tillard gagne un Prix d’Amérique. Cela me tenait à cœur. Il a prouvé sur la piste qu’il est le meilleur. Je me rappelle le jour de la vente. Je n’étais pas présent mais j’étais au téléphone avec Thierry Duvaldestin.
C’est un rêve d’être propriétaire d’un trotteur mais sans penser en arriver là un jour. La chance sourit aux audacieux et j’ai eu énormément de chance. J’espère que d’autres personnes franchiront le pas. À la base, je suis turfiste, amoureux des trotteurs. Je suis venu aux courses par le jeu et, surtout, par la passion du trotteur. On est conscient que tout le monde ne vit pas ça dans leur vie. Nous, on a ça. D’autres ont les Jeux Olympique ou la Coupe du Monde."
L'hommage rêvé pour les "Tillard"
Les "Tillard", c'est elle. Françoise Chaunion a vécu le moment dont elle rêvait depuis longtemps : "L’année dernière, j’avais plus vécu la course qu’aujourd’hui (lire dimanche). C’était la joie de courir le Prix d’Amérique même si la disqualification était vite intervenue. Cette année, c’était plus tendu. Je la voulais tellement cette victoire ! C’est presqu’inimaginable même si, quelque part, je l’attendais au fond de moi. C’est une très large récompense pour des années et des années de travail. C’est évidemment un grand hommage à mes parents qui ont débuté l’élevage il y a tout juste cinquante ans. Je suis ravie. C’est fait ! C’était très important à mes yeux qu’un "Tillard" marque l’histoire. Cette victoire est plus qu’une étape de faite mais il faut que cela continue. Ce n’est pas la fin du tout, c’est au contraire un nouvel élan et cette récompense va me porter loin j’espère même si monter plus haut, ce sera difficile."
Un pédigrée en alternance
Idao de Tillard concentre, dans son proche pedigree, le meilleur des sangs français et américain, avec les caractéristiques propres à chacun de ceux-ci. Sévérino 1’11’’, son père, est un cheval classique, dans le plein sens du terme, gagnant de Critérium, fils d’un champion éclectique, Gobernador 1’11’’, deuxième d’un Prix de Cornulier (Groupe 1), puis vainqueur des Prix de France (Groupe 1) et de Paris (Groupe 1), de la lignée mâle d’un grand étalon standardbred, en l’occurrence Royal Prestige 1’11’’ (Speedy Crown). First de Retz 1’11’’ (Podosis), son père de mère, remporta deux fois le Prix de Cornulier (Groupe 1) et est également au palmarès du Prix de Normandie (Groupe 1), tout en ayant montré d’excellents moyens à l’attelage. Le père de mère précédent est l’américain Workaholic 1’11’’ (Speedy Crown) et, une génération plus tôt, on trouve l’excellent cheval monté Valmont 1’18’’ m. (Fandango). Les inbreedings phares du pedigree : Podosis (4x3) et Speedy Crown (5x4).
L'analyse des placés
■ David Thomain (2ème avec Hokkaïdo Jiel) : "On a bien voyagé et il a bien slalommé mais on a trouvé l’ouverture très tard. Quel finish il a eu. Le meilleur a gagné mais je suis vraiment content."
→ Jean-Luc Dersoir (entraîneur) : "Le cheval était bien. Beaucoup de gens avaient peut-être oublié sa victoire dans le Prix René Ballière et le fait qu’il détient le record de la piste. Il n’avait pas fait une préparation terrible mais il reste Hokkaïdo Jiel. C’est pour moi un aboutissement au sein d’une carrière avec l’Ecurie de M. Luck."
→ Eric Frémiot, manager de l’Ecurie Jean Luck : "Cette deuxième place dans un Prix d’Amérique est un aboutissement pour toute l’équipe. Pour l’élevage car c’est un cheval élevé à La maison, pour mon grand-père qui a investi depuis plus de quarante ans dans les chevaux, pour Jean-Luc Dersoir qui nous accompagne depuis tant d’année et pour toutes nos équipes qui oeuvrent au quotidien. Je ne trouve pas les mots. On rêve toujours de participer et d’être à l’arrivée de cette course. C’est exceptionnel."
■ Björn Goop (3ème avec Joviality) : "C’est une sacrée jument. Elle a très bien couru. Elle perd la deuxième place de si peu. On est ravis, on est heureux."
■ Romain Derieux (4ème avec Go On Boy) : "Cela a été un cauchemar toute la course. Des chevaux qui n’ont aucune chance ont cédé à 1.500 mètres de l’arrivée et ont emboucané la course. C’est vraiment écœurant. C’est un crack, il a effectué une ligne d’arrivée exceptionnelle comme il sait le faire. C’est vraiment dommage car il aurait pu très, très bien faire (N.D.L.R. : comprendre gagner)."
■ Mathieu Mottier (5ème avec Italiano Véro) : "L’année dernière, il était troisième. La dernière fois, alors que je le découvrais, il avait fait la faute en descendant. Aujourd’hui, j’ai fait plus attention et il était parfait d’allures avec le déferrage. Il avait peut-être aussi monté sur sa dernière course. Je n’ai aucun regret."
Read AgainL'émotion et les doutes de Thierry Duvaldestin
Il s'agit du troisième titre dans le Prix d'Amérique pour Thierry Duvaldestin, après ceux, en 2011 et 2012, signés avec Ready Cash (Indy de Vive). Le professionnel réagit avec son émotion à son retour dans le palmarès américaine, avec aussi, la présence de son fils Clément en position de driver : "Au moment de Ready Cash, Clément et Théo devaient avoir 10 et 12 ans. Idao de Tillard est un cheval que j’ai acheté, débourré. On a tous fait avec Clément, c’est fou. On l’a toujours estimé même si on s’est loupé une fois ou deux et, là, on n’a pas allégé du tout. On a même un peu alourdi. Avec 230 grammes, on était plus lourd que dans le Critérium. Je craignais trop qu’il tombe léger. Le cheval est fort. Je réalise mais je réaliserai peut-être plus, plus tard. C’est énorme. C’est une énigme ce cheval. On doutait avant la course car on a eu un ou deux trucs qui nous a embêté dans la préparation. On n’était pas sereins." Les secrets de famille dans le Prix d’Amérique
Deux ans après le sacre de Nicolas Bazire avec Davidson du Pont (Pacha du Pont), sous les conseils tutélaires de son père Jean-Michel, c’est une autre famille des courses qui marque l’édition 2024 de son empreinte. Les Duvaldestin père et fils personnalisent aussi la transmission réussie.
Susanne Ohme, Idao de Tillard est son meilleur ami
Lad d’Idao de Tillard, Susanne Ohme, 30 ans, a noué une relation particulière, quasi fusionnelle avec Idao de Tillard. Elle nous en présente le contexte : "J’ai commencé à travailler chez Thierry Duvaldestin en novembre 2021. Il m’a confié Idao de Tillard assez rapidement après mon arrivée alors je suis à ses côtés pour toutes ses courses depuis deux ans. Pour moi, Idao est un ami, mon meilleur ami. Quand j’ai commencé ici je ne comprenais pas du tout le français alors Idao était le seul être avec qui je pouvais communiquer. Je parlais avec lui toute la journée !" Ce dimanche, elle a connu de très grandes émotions : "Il a été formidable. On a eu tellement de pression.Il y a beaucoup de stress quand on est au bord de la piste. Ces dernières semaines n’ont pas été parfaites pour Idao. On a été inquiets mais il faut faire de son mieux et croire en son cheval."
Un soulagement pour Cyril Sevestre
Copropriétaire du crack, Cyril SEVESTRE possède ses couleurs depuis 2012. Il n'en finit pas de mesurer la chance qu'il a et nous partage une victoire en forme de soulagement : "Je ne sais plus où je suis, dans quel espace, mais je suis bien. J’ai un peu récupéré là mais je ne réalise pas encore. On a gagné le prix d’Amérique quoi ! Je suis content pour moi cheval car il le mérite on savait qu’il en avait les possibilités mais il fallait conclure. Maintenant c’est fait. Le restant de sa carrière est important mais il fallait qu’Idao de Tillard gagne un Prix d’Amérique. Cela me tenait à cœur. Il a prouvé sur la piste qu’il est le meilleur. Je me rappelle le jour de la vente. Je n’étais pas présent mais j’étais au téléphone avec Thierry Duvaldestin.
C’est un rêve d’être propriétaire d’un trotteur mais sans penser en arriver là un jour. La chance sourit aux audacieux et j’ai eu énormément de chance. J’espère que d’autres personnes franchiront le pas. À la base, je suis turfiste, amoureux des trotteurs. Je suis venu aux courses par le jeu et, surtout, par la passion du trotteur. On est conscient que tout le monde ne vit pas ça dans leur vie. Nous, on a ça. D’autres ont les Jeux Olympique ou la Coupe du Monde."
L'hommage rêvé pour les "Tillard"
Les "Tillard", c'est elle. Françoise Chaunion a vécu le moment dont elle rêvait depuis longtemps : "L’année dernière, j’avais plus vécu la course qu’aujourd’hui (lire dimanche). C’était la joie de courir le Prix d’Amérique même si la disqualification était vite intervenue. Cette année, c’était plus tendu. Je la voulais tellement cette victoire ! C’est presqu’inimaginable même si, quelque part, je l’attendais au fond de moi. C’est une très large récompense pour des années et des années de travail. C’est évidemment un grand hommage à mes parents qui ont débuté l’élevage il y a tout juste cinquante ans. Je suis ravie. C’est fait ! C’était très important à mes yeux qu’un "Tillard" marque l’histoire. Cette victoire est plus qu’une étape de faite mais il faut que cela continue. Ce n’est pas la fin du tout, c’est au contraire un nouvel élan et cette récompense va me porter loin j’espère même si monter plus haut, ce sera difficile."
Un pédigrée en alternance
Idao de Tillard concentre, dans son proche pedigree, le meilleur des sangs français et américain, avec les caractéristiques propres à chacun de ceux-ci. Sévérino 1’11’’, son père, est un cheval classique, dans le plein sens du terme, gagnant de Critérium, fils d’un champion éclectique, Gobernador 1’11’’, deuxième d’un Prix de Cornulier (Groupe 1), puis vainqueur des Prix de France (Groupe 1) et de Paris (Groupe 1), de la lignée mâle d’un grand étalon standardbred, en l’occurrence Royal Prestige 1’11’’ (Speedy Crown). First de Retz 1’11’’ (Podosis), son père de mère, remporta deux fois le Prix de Cornulier (Groupe 1) et est également au palmarès du Prix de Normandie (Groupe 1), tout en ayant montré d’excellents moyens à l’attelage. Le père de mère précédent est l’américain Workaholic 1’11’’ (Speedy Crown) et, une génération plus tôt, on trouve l’excellent cheval monté Valmont 1’18’’ m. (Fandango). Les inbreedings phares du pedigree : Podosis (4x3) et Speedy Crown (5x4).
L'analyse des placés
■ David Thomain (2ème avec Hokkaïdo Jiel) : "On a bien voyagé et il a bien slalommé mais on a trouvé l’ouverture très tard. Quel finish il a eu. Le meilleur a gagné mais je suis vraiment content."
→ Jean-Luc Dersoir (entraîneur) : "Le cheval était bien. Beaucoup de gens avaient peut-être oublié sa victoire dans le Prix René Ballière et le fait qu’il détient le record de la piste. Il n’avait pas fait une préparation terrible mais il reste Hokkaïdo Jiel. C’est pour moi un aboutissement au sein d’une carrière avec l’Ecurie de M. Luck."
→ Eric Frémiot, manager de l’Ecurie Jean Luck : "Cette deuxième place dans un Prix d’Amérique est un aboutissement pour toute l’équipe. Pour l’élevage car c’est un cheval élevé à La maison, pour mon grand-père qui a investi depuis plus de quarante ans dans les chevaux, pour Jean-Luc Dersoir qui nous accompagne depuis tant d’année et pour toutes nos équipes qui oeuvrent au quotidien. Je ne trouve pas les mots. On rêve toujours de participer et d’être à l’arrivée de cette course. C’est exceptionnel."
■ Björn Goop (3ème avec Joviality) : "C’est une sacrée jument. Elle a très bien couru. Elle perd la deuxième place de si peu. On est ravis, on est heureux."
■ Romain Derieux (4ème avec Go On Boy) : "Cela a été un cauchemar toute la course. Des chevaux qui n’ont aucune chance ont cédé à 1.500 mètres de l’arrivée et ont emboucané la course. C’est vraiment écœurant. C’est un crack, il a effectué une ligne d’arrivée exceptionnelle comme il sait le faire. C’est vraiment dommage car il aurait pu très, très bien faire (N.D.L.R. : comprendre gagner)."
■ Mathieu Mottier (5ème avec Italiano Véro) : "L’année dernière, il était troisième. La dernière fois, alors que je le découvrais, il avait fait la faute en descendant. Aujourd’hui, j’ai fait plus attention et il était parfait d’allures avec le déferrage. Il avait peut-être aussi monté sur sa dernière course. Je n’ai aucun regret."
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