La "forme de cancer" diagnostiquée au souverain oblige le palais de Buckingham à s'adapter. Le roi va devoir annuler certains engagements, tandis que la reine consort Camilla et le prince William vont assurer son intérim.
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 minLes problèmes de santé de Charles III, à qui il a été diagnostiqué "une forme de cancer", oblige la monarchie britannique à se réorganiser. Le roi, déjà opéré, fin janvier, "pour une hypertrophie de la prostate", et au repos depuis, va être absent plus longtemps que prévu. Le roi a entamé lundi 5 février "un programme de traitements réguliers, au cours duquel les médecins lui ont conseillé de reporter ses activités publiques", selon le palais de Buckingham. Passé le choc, comme l'évoque la presse britannique, la Couronne doit veiller au bon déroulement de ses obligations.
Le roi, âgé de 75 ans, a d'ailleurs tenu à présenter ses excuses "auprès de tous ceux qui seraient déçus ou incommodés en conséquence" de son retrait. Depuis qu'il a succédé à sa mère il y a 17 mois, Charles III s'était montré très actif, notamment sur le front diplomatique. Il a ainsi reçu différents chefs d'Etat en visite, s'est déplacé en Allemagne, en France ou au Kenya, et a prononcé un discours lors de la conférence sur le climat COP28 à Dubaï (Emirats arabes unis). Toutefois, il n'est pas prévu dans l'immédiat qu'il passe la main, car il continuera toutefois "à s'occuper des affaires de l'Etat et des tâches administratives comme à l'accoutumée".
S'il n'est pas censé intervenir dans le débat politique, le roi doit pouvoir promulguer les lois, nommer un Premier ministre, ou encore ouvrir les sessions parlementaires. Il va ainsi, tous les matins, continuer de recevoir sa fameuse "boîte rouge", qui contient des documents officiels, et de tenir des réunions avec ses conseillers.
Il s'entretiendra de manière hebdomadaire avec le Premier ministre Rishi Sunak. "Je suis bien sûr en contact régulier avec [Charles III] et je continuerai à communiquer avec lui comme d'habitude", a confirmé à la BBC le Premier ministre, qui s'est réjoui de la détection rapide du cancer. Le biographe de la famille royale Robert Hardman a estimé sur la BBC que "le fonctionnement au jour le jour de la monarchie ne va pas changer".
"Cela n'empêche pas de faire des choses, il n'y pas d'inquiétude constitutionnelle."
Robert Hardman, biographe de la famille royaleà la BBC
Pour le reste de ses obligations, le roi peut évidemment compter sur sa femme, la reine consort Camilla, pour le seconder. "In Camilla We Trust" ("Nous faisons confiance à Camilla"), affiche même le tabloïd The Mirror, qui met en avant celle qui "dirige désormais la 'Firme'", en référence au surnom de la famille royale. "Elle est obligée d'être sur tous les fronts : visiter les hôpitaux, les crèches, les maisons de retraite, inaugurer des plaques et des haies, couper des rubans", énumère sur franceinfo Stéphane Bern, journaliste spécialiste des familles royales.
L'héritier du trône, le prince William, 41 ans, va également revenir dans la lumière après avoir été au chevet de son épouse Kate, opérée de l'abdomen mi-janvier. Son retour est prévu mercredi avec une cérémonie de remise de décorations à Windsor puis à un gala de charité à Londres. En cas d'empêchement du roi, c'est le prince qui est censé assurer l'intérim, notamment les "grands moments où la monarchie doit être incarnée, lors des cérémonies et commémorations", explique Laëtitia Langlois, maîtresse de conférences en civilisation britannique, au Parisien. On ignore encore la durée de l'indisponibilité du roi, mais Charles III est censé assister au 80e anniversaire du débarquement en Normandie, en juin.
Les autres membres de la famille royale vont aussi être mis à contribution. Au lendemain de l'annonce du cancer de son frère, la princesse Anne est en déplacement pour un certain nombre d'engagements royaux, rapporte Sky News. Dans les derniers temps du règne d'Elizabeth II déjà, les enfants et petits-enfants de la reine avaient assuré un plus grand nombre d'engagements royaux, à la place de la souveraine dont la santé déclinait.
Mais désormais, l'état de santé de Charles III met en lumière que la famille royale "manque de main-d'œuvre, estime Stéphane Bern, (...) pour répondre à toutes les demandes de parrainage, de patronage et toutes les cérémonies officielles". Les problèmes de santé de la princesse Kate, la mise à l'écart du prince Andrew après l'affaire Epstein, ainsi que la brouille entre le roi et son cadet, le prince Harry, laisse peu d'options. "Dans une volonté de transparence, de réduction des coûts et d'efficacité de la monarchie", a voulu "resserrer la famille autour d'un noyau dur", observe Stéphane Bern. Le reste de la famille disponible est trop jeune.
"A force d'avoir élagué les branches collatérales de l'arbre généalogique, il ne reste que le tronc. Et le tronc est un peu en mauvaise santé, pour reprendre une image toute royale."
Stéphane Bern, journaliste spécialiste des familles royalesà franceinfo
Si Charles III n'est plus en capacité de travailler temporairement, les personnes nommées comme conseillers d'Etat pourront exercer le pouvoir à sa place, en vertu de la loi de la régence de 1937. Outre Camilla et le prince William, le prince Harry, le prince Andrew et sa fille, la princesse Beatrice, pourraient exercer ses fonctions. Depuis décembre 2022, le prince Edward, duc d'Edimbourg, et la princesse Anne, frère et sœur de Charles, sont aussi conseillers d'État.
En cas d'aggravation de l'état de santé de Charles III, c'est l'héritier, William qui devra "assurer les fonctions par intérim, sans aucune conséquence légale sur son statut", a expliqué Marc Roche, biographe royal et auteur du livre Les Borgia à Buckingham, au Figaro. En cas d'incapacité totale, une régence serait votée par le Parlement et "assurée par le prince de Galles, en tant que numéro deux dans la liste de succession", a poursuivi Marc Roche. Enfin, si Charles III mourait, son fils aîné accéderait au trône. Les enfants de William et Kate, George (10 ans), Charlotte (8 ans), Louis (5 ans), sont les suivants dans l'ordre de succession. Ensuite vient le prince Harry, puis ses deux enfants, Archie et Lilibet.
La "forme de cancer" diagnostiquée au souverain oblige le palais de Buckingham à s'adapter. Le roi va devoir annuler certains engagements, tandis que la reine consort Camilla et le prince William vont assurer son intérim.
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Temps de lecture : 5 minLes problèmes de santé de Charles III, à qui il a été diagnostiqué "une forme de cancer", oblige la monarchie britannique à se réorganiser. Le roi, déjà opéré, fin janvier, "pour une hypertrophie de la prostate", et au repos depuis, va être absent plus longtemps que prévu. Le roi a entamé lundi 5 février "un programme de traitements réguliers, au cours duquel les médecins lui ont conseillé de reporter ses activités publiques", selon le palais de Buckingham. Passé le choc, comme l'évoque la presse britannique, la Couronne doit veiller au bon déroulement de ses obligations.
Le roi, âgé de 75 ans, a d'ailleurs tenu à présenter ses excuses "auprès de tous ceux qui seraient déçus ou incommodés en conséquence" de son retrait. Depuis qu'il a succédé à sa mère il y a 17 mois, Charles III s'était montré très actif, notamment sur le front diplomatique. Il a ainsi reçu différents chefs d'Etat en visite, s'est déplacé en Allemagne, en France ou au Kenya, et a prononcé un discours lors de la conférence sur le climat COP28 à Dubaï (Emirats arabes unis). Toutefois, il n'est pas prévu dans l'immédiat qu'il passe la main, car il continuera toutefois "à s'occuper des affaires de l'Etat et des tâches administratives comme à l'accoutumée".
S'il n'est pas censé intervenir dans le débat politique, le roi doit pouvoir promulguer les lois, nommer un Premier ministre, ou encore ouvrir les sessions parlementaires. Il va ainsi, tous les matins, continuer de recevoir sa fameuse "boîte rouge", qui contient des documents officiels, et de tenir des réunions avec ses conseillers.
Il s'entretiendra de manière hebdomadaire avec le Premier ministre Rishi Sunak. "Je suis bien sûr en contact régulier avec [Charles III] et je continuerai à communiquer avec lui comme d'habitude", a confirmé à la BBC le Premier ministre, qui s'est réjoui de la détection rapide du cancer. Le biographe de la famille royale Robert Hardman a estimé sur la BBC que "le fonctionnement au jour le jour de la monarchie ne va pas changer".
"Cela n'empêche pas de faire des choses, il n'y pas d'inquiétude constitutionnelle."
Robert Hardman, biographe de la famille royaleà la BBC
Pour le reste de ses obligations, le roi peut évidemment compter sur sa femme, la reine consort Camilla, pour le seconder. "In Camilla We Trust" ("Nous faisons confiance à Camilla"), affiche même le tabloïd The Mirror, qui met en avant celle qui "dirige désormais la 'Firme'", en référence au surnom de la famille royale. "Elle est obligée d'être sur tous les fronts : visiter les hôpitaux, les crèches, les maisons de retraite, inaugurer des plaques et des haies, couper des rubans", énumère sur franceinfo Stéphane Bern, journaliste spécialiste des familles royales.
L'héritier du trône, le prince William, 41 ans, va également revenir dans la lumière après avoir été au chevet de son épouse Kate, opérée de l'abdomen mi-janvier. Son retour est prévu mercredi avec une cérémonie de remise de décorations à Windsor puis à un gala de charité à Londres. En cas d'empêchement du roi, c'est le prince qui est censé assurer l'intérim, notamment les "grands moments où la monarchie doit être incarnée, lors des cérémonies et commémorations", explique Laëtitia Langlois, maîtresse de conférences en civilisation britannique, au Parisien. On ignore encore la durée de l'indisponibilité du roi, mais Charles III est censé assister au 80e anniversaire du débarquement en Normandie, en juin.
Les autres membres de la famille royale vont aussi être mis à contribution. Au lendemain de l'annonce du cancer de son frère, la princesse Anne est en déplacement pour un certain nombre d'engagements royaux, rapporte Sky News. Dans les derniers temps du règne d'Elizabeth II déjà, les enfants et petits-enfants de la reine avaient assuré un plus grand nombre d'engagements royaux, à la place de la souveraine dont la santé déclinait.
Mais désormais, l'état de santé de Charles III met en lumière que la famille royale "manque de main-d'œuvre, estime Stéphane Bern, (...) pour répondre à toutes les demandes de parrainage, de patronage et toutes les cérémonies officielles". Les problèmes de santé de la princesse Kate, la mise à l'écart du prince Andrew après l'affaire Epstein, ainsi que la brouille entre le roi et son cadet, le prince Harry, laisse peu d'options. "Dans une volonté de transparence, de réduction des coûts et d'efficacité de la monarchie", a voulu "resserrer la famille autour d'un noyau dur", observe Stéphane Bern. Le reste de la famille disponible est trop jeune.
"A force d'avoir élagué les branches collatérales de l'arbre généalogique, il ne reste que le tronc. Et le tronc est un peu en mauvaise santé, pour reprendre une image toute royale."
Stéphane Bern, journaliste spécialiste des familles royalesà franceinfo
Si Charles III n'est plus en capacité de travailler temporairement, les personnes nommées comme conseillers d'Etat pourront exercer le pouvoir à sa place, en vertu de la loi de la régence de 1937. Outre Camilla et le prince William, le prince Harry, le prince Andrew et sa fille, la princesse Beatrice, pourraient exercer ses fonctions. Depuis décembre 2022, le prince Edward, duc d'Edimbourg, et la princesse Anne, frère et sœur de Charles, sont aussi conseillers d'État.
En cas d'aggravation de l'état de santé de Charles III, c'est l'héritier, William qui devra "assurer les fonctions par intérim, sans aucune conséquence légale sur son statut", a expliqué Marc Roche, biographe royal et auteur du livre Les Borgia à Buckingham, au Figaro. En cas d'incapacité totale, une régence serait votée par le Parlement et "assurée par le prince de Galles, en tant que numéro deux dans la liste de succession", a poursuivi Marc Roche. Enfin, si Charles III mourait, son fils aîné accéderait au trône. Les enfants de William et Kate, George (10 ans), Charlotte (8 ans), Louis (5 ans), sont les suivants dans l'ordre de succession. Ensuite vient le prince Harry, puis ses deux enfants, Archie et Lilibet.
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