
STR / AFP
Karine Lacombe qui accuse Patrick Pelloux d’« être un prédateur sexuel » appelle à un #MeToo de l’hôpital (Photo de Patrick Pelloux le 7 juin 2022)
#METOO - L’heure du #MeToo hôpital a-t-il sonné ? Dans une enquête de Paris Match publiée mercredi 10 avril, l’infectiologue Karine Lacombe a accusé l’urgentiste Patrick Pelloux de « harcèlement sexuel et moral ». Elle y a évoqué des comportements et des propos inappropriés de la part du très médiatique médecin, auprès des membres féminins du personnel hospitalier.
« Il y avait besoin d’une prise de parole publique pour libérer les prises de parole privées », a-t-elle expliqué ce jeudi au Parisien, souhaitant vouloir « aider à faire bouger le système ». Elle confie en ce sens « espérer » le début d’un #MeToo hospitalier.
« Le problème est systématique à l’hôpital, et il faut une prise de conscience globale », appelle-t-elle, insistant : « Les jeunes femmes qui témoignent doivent savoir qu’elles ne sont pas seules. »
Harcelée et humiliée à l’hôpital
Karine Lacombe est la cheffe de service hospitalier des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris. C’est entre ces murs qu’elle a côtoyé Patrick Pelloux, et qu’elle dit avoir été harcelée et humiliée. Elle dit se souvenir notamment lorsque l’urgentiste arrivait dans le service en lançant : « Alors, les poulettes, ça piaille pas beaucoup dans ce poulailler ! ».
Elle raconte également qu’un jour, il aurait saisi par le cou une interne qui était de dos pour frotter son bas-ventre contre elle. Le tout en disant : « Mmmh, te mets pas comme ça, c’est trop tentant, putain ce qu’il fait chaud ! »
Un comportement qui n’est pas un secret dans le milieu, puisque l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn a témoigné auprès de Paris Match : « On m’a appris que Pelloux était loin d’avoir eu un comportement exemplaire avec la gent féminine, c’est pourquoi il en a été exfiltré de Saint-Antoine. »
« Ce que nous faisions est infaisable aujourd’hui. Mais on rigolait bien »
En octobre 2023, Karine Lacombe avait déjà évoqué ce problème, sans nommer le médecin. « Il y a quelques mois, j’ai recroisé un urgentiste dont on sait qu’il est un prédateur sexuel. Il m’a dit : de toute façon, avec #MeToo, on ne peut plus rien faire », témoignait-elle alors auprès de Ouest-France.
Elle en a également parlé dans son livre, Les femmes sauveront l’hôpital : une vie de soignante, toujours sans le désigner nommément. Elle justifie ce choix par la volonté de ne « pas stigmatiser une personne ». « Je voulais montrer que c’est un problème systémique, avec des gens, en particulier des femmes, qui se taisent et qui subissent », a-t-elle expliqué au magazine Elle.
Dans Paris Match, Patrick Pelloux a réagi à ces accusations, réfutant toute agression, mais reconnaissant toutefois un comportement « grivois ». « Ce que nous disions et ce que nous faisions est infaisable aujourd’hui, c’est sûr. Mais on rigolait bien », a-t-il dit, avant de préciser qu’il va être « obligé de coller un procès » à Karine Lacombe.
« Mais qui s’amusait bien ? Certainement pas les jeunes femmes ! Ce genre de chose est ancré dans le milieu médical mais cela ne doit pas dédouaner », a répondu cette dernière, stupéfaite face à l’argumentaire de l’urgentiste.
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Karine Lacombe qui accuse Patrick Pelloux d’« être un prédateur sexuel » appelle à un #MeToo de l’hôpital (Photo de Patrick Pelloux le 7 juin 2022)
#METOO - L’heure du #MeToo hôpital a-t-il sonné ? Dans une enquête de Paris Match publiée mercredi 10 avril, l’infectiologue Karine Lacombe a accusé l’urgentiste Patrick Pelloux de « harcèlement sexuel et moral ». Elle y a évoqué des comportements et des propos inappropriés de la part du très médiatique médecin, auprès des membres féminins du personnel hospitalier.
« Il y avait besoin d’une prise de parole publique pour libérer les prises de parole privées », a-t-elle expliqué ce jeudi au Parisien, souhaitant vouloir « aider à faire bouger le système ». Elle confie en ce sens « espérer » le début d’un #MeToo hospitalier.
« Le problème est systématique à l’hôpital, et il faut une prise de conscience globale », appelle-t-elle, insistant : « Les jeunes femmes qui témoignent doivent savoir qu’elles ne sont pas seules. »
Harcelée et humiliée à l’hôpital
Karine Lacombe est la cheffe de service hospitalier des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris. C’est entre ces murs qu’elle a côtoyé Patrick Pelloux, et qu’elle dit avoir été harcelée et humiliée. Elle dit se souvenir notamment lorsque l’urgentiste arrivait dans le service en lançant : « Alors, les poulettes, ça piaille pas beaucoup dans ce poulailler ! ».
Elle raconte également qu’un jour, il aurait saisi par le cou une interne qui était de dos pour frotter son bas-ventre contre elle. Le tout en disant : « Mmmh, te mets pas comme ça, c’est trop tentant, putain ce qu’il fait chaud ! »
Un comportement qui n’est pas un secret dans le milieu, puisque l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn a témoigné auprès de Paris Match : « On m’a appris que Pelloux était loin d’avoir eu un comportement exemplaire avec la gent féminine, c’est pourquoi il en a été exfiltré de Saint-Antoine. »
« Ce que nous faisions est infaisable aujourd’hui. Mais on rigolait bien »
En octobre 2023, Karine Lacombe avait déjà évoqué ce problème, sans nommer le médecin. « Il y a quelques mois, j’ai recroisé un urgentiste dont on sait qu’il est un prédateur sexuel. Il m’a dit : de toute façon, avec #MeToo, on ne peut plus rien faire », témoignait-elle alors auprès de Ouest-France.
Elle en a également parlé dans son livre, Les femmes sauveront l’hôpital : une vie de soignante, toujours sans le désigner nommément. Elle justifie ce choix par la volonté de ne « pas stigmatiser une personne ». « Je voulais montrer que c’est un problème systémique, avec des gens, en particulier des femmes, qui se taisent et qui subissent », a-t-elle expliqué au magazine Elle.
Dans Paris Match, Patrick Pelloux a réagi à ces accusations, réfutant toute agression, mais reconnaissant toutefois un comportement « grivois ». « Ce que nous disions et ce que nous faisions est infaisable aujourd’hui, c’est sûr. Mais on rigolait bien », a-t-il dit, avant de préciser qu’il va être « obligé de coller un procès » à Karine Lacombe.
« Mais qui s’amusait bien ? Certainement pas les jeunes femmes ! Ce genre de chose est ancré dans le milieu médical mais cela ne doit pas dédouaner », a répondu cette dernière, stupéfaite face à l’argumentaire de l’urgentiste.
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