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Festival de Cannes 2024 : le sublime « Parthenope » de Paolo Sorrentino mériterait une Palme d’or - Le Parisien

Il aura donc fallu attendre le huitième jour du Festival de Cannes, et un film italien - napolitain, devrait-on dire, pour voir arriver un concurrent sérieux au « Emilia Perez » de Jacques Audiard pour la course à la Palme d’or. Un « Parthenope » signé du génial Paolo Sorrentino - réalisateur, entre autres, des remarquables « Il Divo », « la Grande Bellezza » ou de l’incroyable série « The Young Pope ».

Après avoir, fin 2021, conté son enfance et son adolescence dans l’exceptionnel « la Main de Dieu » pour Netflix, il poursuit avec « Parthenope » dans la même veine, avec un récit à nouveau ancré dans sa ville de naissance.

Enfin dans la même veine, pas tout à fait, car cette fois le scénario suit le parcours, de 1958 à nos jours, d’une fille issue de la bourgeoisie napolitaine dont la richesse va à vau-l’eau. Parthenope, c’est son prénom, connaît un destin singulier, à la suite d’un drame familial dont elle se sent en partie responsable, sans tenir compte des conseils de ses proches et en résistant à diverses facilités. À ce titre, le film s’avère on ne peut plus féministe, en dépit de l’avis de critiques grincheux qui le trouvent « misogyne » ou « machiste ».

Parthenope, donc, attirée par la philosophie et l’archéologie, va un temps s’imaginer actrice pour finir par choisir la carrière d’universitaire, professeure d’archéologie précisément. Étonnant ? Oui, car la beauté physique de cette jeune femme, littéralement époustouflante - « Tu es une déesse », lui lancent les hommes qui la croisent - aurait pu la pousser à davantage jouer sur son image, ce qu’elle refuse.

Des images sublimes

Quid, justement, de ses rapports avec les hommes, dont certains sont issus de son très proche entourage ? On ne va pas tout dévoiler ici, mais Sorrentino dresse, à chaque seconde du film, des parallèles entre le personnage et sa ville Naples, embrassant tout ce qui fait le charme - ou les écueils - de la cité : le soleil, la mer, le foot, la religion, la richesse, la pauvreté, la mafia, la vie grouillante, la mort célébrée en grande pompe, la séduction…

Une ode à Naples que le cinéaste habille d’une mise en scène ahurissante et d’images sublimes - comme s’il voulait que tout le film soit calqué sur la somptuosité de la jeune comédienne qu’il a enrôlée, Celeste Dalla Porta. Osant les audaces les plus casse-gueule, tel ce générique de début filmé entièrement au ralenti, il nous submerge de plans éblouissants.

Impossible de tous les citer, tant ceux qui exaltent la baie de Naples ou les îlots rocheux de Capri impriment la rétine de magnificence. Allez, au moins deux : un très lent travelling dans une chambre prolongée d’un balcon avec vue sur mer, où des rideaux en tulle légère flottent au vent comme réglés par un ballet chorégraphié par Éole ; et un plan-séquence tournant dans la nuit en serrant de près trois personnages enlacés, le tout rythmé par une ballade italienne des années 1970. À couper le souffle.

Du côté du casting, outre Celeste Dalla Porta, formidable découverte qui interprète l’héroïne en faisant passer une grande palette d’émotions, le cinéaste a invité des cadors comme le Britannique Gary Oldman ou l’Italien Silvio Orlando, tous merveilleux. Surtout, il a eu la très jolie idée de faire jouer Parthenope âgée par une légende du cinéma transalpin, Stefania Sandrelli, qui vient conclure, elle aussi, en beauté ce prodige de film napolitain appelé, comme son héroïne, à un grand destin…

La note de la rédaction :
« Parthenope »,

drame italien de Paolo Sorrentino, avec Celeste Dalla Porta, Stefania Sandrelli, Gary Oldman, Silvio Orlando... (2h16). En compétition. Sortie prochainement.

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Il aura donc fallu attendre le huitième jour du Festival de Cannes, et un film italien - napolitain, devrait-on dire, pour voir arriver un concurrent sérieux au « Emilia Perez » de Jacques Audiard pour la course à la Palme d’or. Un « Parthenope » signé du génial Paolo Sorrentino - réalisateur, entre autres, des remarquables « Il Divo », « la Grande Bellezza » ou de l’incroyable série « The Young Pope ».

Après avoir, fin 2021, conté son enfance et son adolescence dans l’exceptionnel « la Main de Dieu » pour Netflix, il poursuit avec « Parthenope » dans la même veine, avec un récit à nouveau ancré dans sa ville de naissance.

Enfin dans la même veine, pas tout à fait, car cette fois le scénario suit le parcours, de 1958 à nos jours, d’une fille issue de la bourgeoisie napolitaine dont la richesse va à vau-l’eau. Parthenope, c’est son prénom, connaît un destin singulier, à la suite d’un drame familial dont elle se sent en partie responsable, sans tenir compte des conseils de ses proches et en résistant à diverses facilités. À ce titre, le film s’avère on ne peut plus féministe, en dépit de l’avis de critiques grincheux qui le trouvent « misogyne » ou « machiste ».

Parthenope, donc, attirée par la philosophie et l’archéologie, va un temps s’imaginer actrice pour finir par choisir la carrière d’universitaire, professeure d’archéologie précisément. Étonnant ? Oui, car la beauté physique de cette jeune femme, littéralement époustouflante - « Tu es une déesse », lui lancent les hommes qui la croisent - aurait pu la pousser à davantage jouer sur son image, ce qu’elle refuse.

Des images sublimes

Quid, justement, de ses rapports avec les hommes, dont certains sont issus de son très proche entourage ? On ne va pas tout dévoiler ici, mais Sorrentino dresse, à chaque seconde du film, des parallèles entre le personnage et sa ville Naples, embrassant tout ce qui fait le charme - ou les écueils - de la cité : le soleil, la mer, le foot, la religion, la richesse, la pauvreté, la mafia, la vie grouillante, la mort célébrée en grande pompe, la séduction…

Une ode à Naples que le cinéaste habille d’une mise en scène ahurissante et d’images sublimes - comme s’il voulait que tout le film soit calqué sur la somptuosité de la jeune comédienne qu’il a enrôlée, Celeste Dalla Porta. Osant les audaces les plus casse-gueule, tel ce générique de début filmé entièrement au ralenti, il nous submerge de plans éblouissants.

Impossible de tous les citer, tant ceux qui exaltent la baie de Naples ou les îlots rocheux de Capri impriment la rétine de magnificence. Allez, au moins deux : un très lent travelling dans une chambre prolongée d’un balcon avec vue sur mer, où des rideaux en tulle légère flottent au vent comme réglés par un ballet chorégraphié par Éole ; et un plan-séquence tournant dans la nuit en serrant de près trois personnages enlacés, le tout rythmé par une ballade italienne des années 1970. À couper le souffle.

Du côté du casting, outre Celeste Dalla Porta, formidable découverte qui interprète l’héroïne en faisant passer une grande palette d’émotions, le cinéaste a invité des cadors comme le Britannique Gary Oldman ou l’Italien Silvio Orlando, tous merveilleux. Surtout, il a eu la très jolie idée de faire jouer Parthenope âgée par une légende du cinéma transalpin, Stefania Sandrelli, qui vient conclure, elle aussi, en beauté ce prodige de film napolitain appelé, comme son héroïne, à un grand destin…

La note de la rédaction :
« Parthenope »,

drame italien de Paolo Sorrentino, avec Celeste Dalla Porta, Stefania Sandrelli, Gary Oldman, Silvio Orlando... (2h16). En compétition. Sortie prochainement.

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