C’en est fini de l’émission satirique « Le Grand Dimanche soir » sur France Inter. Le licenciement de Guillaume Meurice, après sa blague comparant Benyamin Nétanyahou à « une sorte de nazi mais sans prépuce », a signé la fin de l’aventure de la bande à Charline Vanhoenacker, qui, depuis dix ans, pratiquait l’humour politique (« Si tu écoutes, j’annule tout » de 2014 à 2017, « Par Jupiter ! » de 2017 à 2022). La productrice et chroniqueuse reprendra néanmoins l’antenne, lundi 26 août, pour un billet d’humeur, du lundi au jeudi dans la matinale, juste après l’interview de 9 h 20 de Léa Salamé. Et elle poursuivra, chaque samedi, « Bistroscopie ».
Le 23 juin, lors de votre chronique dans « Le Grand Dimanche soir », vous avez annoncé la fin de l’émission en disant, notamment : « Radio France nous a envoyé une grenade dégoupillée dans les jambes. » Comment définissez-vous cette grenade dégoupillée ?
J’ai tenu à réserver cette annonce aux auditeurs et auditrices. Mais j’ai gardé la forme d’un billet d’humeur en faisant allusion, avec la grenade dégoupillée, aux propos prêtés à Emmanuel Macron s’agissant de la dissolution. Dans la caricature, on peut s’amuser à faire des analogies entre la situation dans le pays et celle qu’on vit. Pour nous, cette grenade dégoupillée, c’est la sanction qui a frappé Guillaume Meurice. Nous étions une équipe très solidaire, des amis. En privant l’un d’entre nous d’antenne et en allant jusqu’à le licencier, les conséquences étaient connues d’avance. Depuis dix ans, on défendait cette idée que la solidarité, le collectif restent la meilleure défense.
En voulez-vous à Guillaume Meurice ?
Je ne peux pas lui en vouloir. Ce qui lui est arrivé est injuste. D’abord, sa blague, passée inaperçue pendant vingt-quatre heures et qui n’aurait pas dû soulever de débat, a été instrumentalisée par l’extrême droite. Généralement, un « bad buzz » dure deux jours. Là, la polémique a été d’une violence et d’une durée rares. Ensuite, cette blague ne méritait pas une telle sanction. J’étais d’accord avec Guillaume sur le fait de ne pas s’excuser, de ne pas émettre de regrets – ce que la direction de Radio France aurait souhaité. Mais là où on a un peu différé, c’est sur le modus operandi. En novembre, j’avais publié un texte pour rassurer nos auditeurs qui étaient froissés par la blague et pour leur dire qu’ils étaient entendus et considérés. J’aurais souhaité que Guillaume dise, au moins, juste ça. Il a tenu sa ligne. Le 28 avril, après que la plainte a été classée sans suite, il a refait sa blague à l’antenne. Je ne lui en veux pas, mais j’ai senti, ce soir-là, que ça nous remettait en danger.
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Read AgainC’en est fini de l’émission satirique « Le Grand Dimanche soir » sur France Inter. Le licenciement de Guillaume Meurice, après sa blague comparant Benyamin Nétanyahou à « une sorte de nazi mais sans prépuce », a signé la fin de l’aventure de la bande à Charline Vanhoenacker, qui, depuis dix ans, pratiquait l’humour politique (« Si tu écoutes, j’annule tout » de 2014 à 2017, « Par Jupiter ! » de 2017 à 2022). La productrice et chroniqueuse reprendra néanmoins l’antenne, lundi 26 août, pour un billet d’humeur, du lundi au jeudi dans la matinale, juste après l’interview de 9 h 20 de Léa Salamé. Et elle poursuivra, chaque samedi, « Bistroscopie ».
Le 23 juin, lors de votre chronique dans « Le Grand Dimanche soir », vous avez annoncé la fin de l’émission en disant, notamment : « Radio France nous a envoyé une grenade dégoupillée dans les jambes. » Comment définissez-vous cette grenade dégoupillée ?
J’ai tenu à réserver cette annonce aux auditeurs et auditrices. Mais j’ai gardé la forme d’un billet d’humeur en faisant allusion, avec la grenade dégoupillée, aux propos prêtés à Emmanuel Macron s’agissant de la dissolution. Dans la caricature, on peut s’amuser à faire des analogies entre la situation dans le pays et celle qu’on vit. Pour nous, cette grenade dégoupillée, c’est la sanction qui a frappé Guillaume Meurice. Nous étions une équipe très solidaire, des amis. En privant l’un d’entre nous d’antenne et en allant jusqu’à le licencier, les conséquences étaient connues d’avance. Depuis dix ans, on défendait cette idée que la solidarité, le collectif restent la meilleure défense.
En voulez-vous à Guillaume Meurice ?
Je ne peux pas lui en vouloir. Ce qui lui est arrivé est injuste. D’abord, sa blague, passée inaperçue pendant vingt-quatre heures et qui n’aurait pas dû soulever de débat, a été instrumentalisée par l’extrême droite. Généralement, un « bad buzz » dure deux jours. Là, la polémique a été d’une violence et d’une durée rares. Ensuite, cette blague ne méritait pas une telle sanction. J’étais d’accord avec Guillaume sur le fait de ne pas s’excuser, de ne pas émettre de regrets – ce que la direction de Radio France aurait souhaité. Mais là où on a un peu différé, c’est sur le modus operandi. En novembre, j’avais publié un texte pour rassurer nos auditeurs qui étaient froissés par la blague et pour leur dire qu’ils étaient entendus et considérés. J’aurais souhaité que Guillaume dise, au moins, juste ça. Il a tenu sa ligne. Le 28 avril, après que la plainte a été classée sans suite, il a refait sa blague à l’antenne. Je ne lui en veux pas, mais j’ai senti, ce soir-là, que ça nous remettait en danger.
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