L'artiste a collé la photographie géante d'un enfant mexicain qui lorgne sur le sol américain depuis la frontière entre les deux pays. Un projet très politique.
Le regard d'un enfant, défiant les gardes-frontière américains par-dessus la barrière métallique qui sépare le Mexique des Etats-Unis à Tecate, au nord-ouest du Mexique.
La photographie géante "Kikito" est la dernière oeuvre de l'artiste français JR. Pendant un mois, cet enfant surveillera avec malice ce qui se passe de l'autre côté de la frontière, chez son voisin du Nord.
LIRE AUSSI >> Dans le viseur de JR
Cette idée, il l'a eu "il y a un an environ, relate le photographe, lorsque j'ai fait le rêve d'un enfant regardant par-dessus la frontière". Pour concrétiser son projet, le street-artiste dont les collages spectaculaires s'insèrent dans l'espace public, s'est réuni avec des artistes de Tecate et de la ville voisine de Tijuana, sans demander le concours des autorités américaines. Ces dernières lui ont d'ailleurs interdit de placer sa photo sur la barrière métallique dressée par les Etats-Unis.
Une installation qui a duré trois mois
Il s'est donc installé sur le terrain d'une famille modeste, qui a également accepté que le plus jeune de la famille serve de modèle pour la photo en noir et blanc qui serait ensuite exposée.
David Enrique, surnommé "Kikito", est âgé de un an et natif de cette ville frontalière. C'est son visage qui surplombe dorénavant la frontière en regardant avec curiosité vers le sol, de l'autre côté de la barrière.
"Il nous ont mis à disposition une partie de leur jardin pour placer l'image, sans savoir que c'était leur neveu que nous allions photographier", raconte JR. L'installation, qui a nécessité trois mois, a été terminée juste après l'annulation par le président américain Donald Trump du programme Daca protégeant environ 800 000 jeunes sans papiers arrivés aux États-Unis durant leur enfance, dont une large majorité de Mexicains.
"Il s'agit de pousser les gens à discuter"
"Nous ne savions pas que le programme Daca allait être annulé par les Etats-Unis" raconte-t-il. Le photographe, qui a débuté comme graffeur à Paris, voit dans son projet un large pan politique.
"Il s'agit de pousser les gens à discuter, à penser. Je n'ai pas la réponse, ce que je veux c'est écouter les commentaires des gens sur l'oeuvre", explique-t-il.
EN IMAGES >> A Rio, l'artiste français JR fait vivre les JO en dehors des stades
JR s'est fait un nom grâce à ses collages photographiques XXL déployés des favelas de Rio à Shanghai, de New York au Népal. Il a dernièrement exposé des portraits géants de Palestiniens et d'Israéliens sur le mur de Gaza.
Read AgainL'artiste a collé la photographie géante d'un enfant mexicain qui lorgne sur le sol américain depuis la frontière entre les deux pays. Un projet très politique.
Le regard d'un enfant, défiant les gardes-frontière américains par-dessus la barrière métallique qui sépare le Mexique des Etats-Unis à Tecate, au nord-ouest du Mexique.
La photographie géante "Kikito" est la dernière oeuvre de l'artiste français JR. Pendant un mois, cet enfant surveillera avec malice ce qui se passe de l'autre côté de la frontière, chez son voisin du Nord.
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Cette idée, il l'a eu "il y a un an environ, relate le photographe, lorsque j'ai fait le rêve d'un enfant regardant par-dessus la frontière". Pour concrétiser son projet, le street-artiste dont les collages spectaculaires s'insèrent dans l'espace public, s'est réuni avec des artistes de Tecate et de la ville voisine de Tijuana, sans demander le concours des autorités américaines. Ces dernières lui ont d'ailleurs interdit de placer sa photo sur la barrière métallique dressée par les Etats-Unis.
Une installation qui a duré trois mois
Il s'est donc installé sur le terrain d'une famille modeste, qui a également accepté que le plus jeune de la famille serve de modèle pour la photo en noir et blanc qui serait ensuite exposée.
David Enrique, surnommé "Kikito", est âgé de un an et natif de cette ville frontalière. C'est son visage qui surplombe dorénavant la frontière en regardant avec curiosité vers le sol, de l'autre côté de la barrière.
"Il nous ont mis à disposition une partie de leur jardin pour placer l'image, sans savoir que c'était leur neveu que nous allions photographier", raconte JR. L'installation, qui a nécessité trois mois, a été terminée juste après l'annulation par le président américain Donald Trump du programme Daca protégeant environ 800 000 jeunes sans papiers arrivés aux États-Unis durant leur enfance, dont une large majorité de Mexicains.
"Il s'agit de pousser les gens à discuter"
"Nous ne savions pas que le programme Daca allait être annulé par les Etats-Unis" raconte-t-il. Le photographe, qui a débuté comme graffeur à Paris, voit dans son projet un large pan politique.
"Il s'agit de pousser les gens à discuter, à penser. Je n'ai pas la réponse, ce que je veux c'est écouter les commentaires des gens sur l'oeuvre", explique-t-il.
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JR s'est fait un nom grâce à ses collages photographiques XXL déployés des favelas de Rio à Shanghai, de New York au Népal. Il a dernièrement exposé des portraits géants de Palestiniens et d'Israéliens sur le mur de Gaza.
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