Pour le canular jugé homophobe de l'animateur de «Touche pas à mon poste», le Conseil supérieur de l'audiovisuel a infligé mercredi une très forte amende à la chaîne C8.
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) frappe C8 au porte-monnaie. Mercredi, l'institution a infligé une amende de 3 M€ à la chaîne afin de sanctionner, pour la troisième fois en un mois et demi, son émission phare «Touche pas à mon poste». En ligne de mire, le canular jugé homophobe diffusé le 18 mai lors de la soirée «Baba Hotline» où l'animateur Cyril Hanouna avait piégé en direct au téléphone des personnes, surtout des hommes homosexuels, ayant répondu à une petite annonce sur un site de rencontres.
«L'animateur a, tout au long de cette séquence, eu recours à de nombreux clichés et attitudes stéréotypées sur les personnes homosexuelles, justifie le gendarme de l'audiovisuel dans sa décision. Le CSA a estimé qu'en diffusant cette séquence, la société C8 a gravement méconnu le principe de respect de la vie privée, ainsi que son obligation de lutter contre les discriminations.»
Ce canular avait suscité de nombreuses réactions, notamment d'associations de lutte contre l'homophobie, la fuite de plusieurs annonceurs et 39 220 signalements auprès du CSA. Soit davantage que les plaintes recensées sur l'année 2016 toutes chaînes confondues (37 300). Un record.
Bataille juridique
Après avoir multiplié les mises en garde (3) et mises en demeure (2), puis privé C8 de publicité pendant trois semaines en juin juste avant, pendant et après «Touche pas à mon poste», la haute autorité a donc décidé de sévir. L'amende de 3 millions d'euros est l'une des plus fortes jamais infligées depuis celle de 30 millions de francs (environ 4,5 millions d'euros) imposée à TF1 en 1992 pour ne pas avoir diffusé assez d'oeuvres en français.
Cependant, le CSA n'a pas choisi de suspendre «TPMP» ou «une émission analogue» pendant une semaine à la rentrée, comme le préconisait le rapporteur du Conseil d'Etat chargé d'instruire le dossier. Pas question pour les sages d'apparaître comme des censeurs, eux qui estiment avoir «privilégié le dialogue» et le rappellent : «Depuis 2015, le CSA a traité près de 16 dossiers et a répondu aux plaignants qu'il n'y avait pas eu de manquement pour 4 séquences, prenant notamment en compte le caractère qui se voulait humoristique de l'émission.» Pas question non plus de risquer de voir un autre programme similaire mis à l'antenne en guise de plan B.
QUESTION DU JOUR. Canular jugé homophobe : la sanction du CSA est-elle assez sévère ?
«Les chéris, le truc le plus important à retenir c'est qu'on sera à l'antenne le 1er septembre pour une nouvelle saison de ouf !» a d'ailleurs minimisé l'animateur dans un tweet mercredi. De son côté, C8 a dénoncé un «traitement inéquitable et discriminatoire» en pointant «l'acharnement du CSA sur son programme phare». «Cette décision fragilisera, de nouveau, l'équilibre économique du groupe, qui est le principal soutien financier de la création française et du sport notamment», a même prévenu la chaîne. Et d'annoncer de prochains recours. Ils s'ajouteront à ceux déjà lancés par le groupe Canal + qui réclame 13 millions d'euros de dédommagement au CSA après la suppression de la publicité en juin. La bataille ne fait que débuter sur le terrain juridique.
Pour le canular jugé homophobe de l'animateur de «Touche pas à mon poste», le Conseil supérieur de l'audiovisuel a infligé mercredi une très forte amende à la chaîne C8.
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) frappe C8 au porte-monnaie. Mercredi, l'institution a infligé une amende de 3 M€ à la chaîne afin de sanctionner, pour la troisième fois en un mois et demi, son émission phare «Touche pas à mon poste». En ligne de mire, le canular jugé homophobe diffusé le 18 mai lors de la soirée «Baba Hotline» où l'animateur Cyril Hanouna avait piégé en direct au téléphone des personnes, surtout des hommes homosexuels, ayant répondu à une petite annonce sur un site de rencontres.
«L'animateur a, tout au long de cette séquence, eu recours à de nombreux clichés et attitudes stéréotypées sur les personnes homosexuelles, justifie le gendarme de l'audiovisuel dans sa décision. Le CSA a estimé qu'en diffusant cette séquence, la société C8 a gravement méconnu le principe de respect de la vie privée, ainsi que son obligation de lutter contre les discriminations.»
Ce canular avait suscité de nombreuses réactions, notamment d'associations de lutte contre l'homophobie, la fuite de plusieurs annonceurs et 39 220 signalements auprès du CSA. Soit davantage que les plaintes recensées sur l'année 2016 toutes chaînes confondues (37 300). Un record.
Bataille juridique
Après avoir multiplié les mises en garde (3) et mises en demeure (2), puis privé C8 de publicité pendant trois semaines en juin juste avant, pendant et après «Touche pas à mon poste», la haute autorité a donc décidé de sévir. L'amende de 3 millions d'euros est l'une des plus fortes jamais infligées depuis celle de 30 millions de francs (environ 4,5 millions d'euros) imposée à TF1 en 1992 pour ne pas avoir diffusé assez d'oeuvres en français.
Cependant, le CSA n'a pas choisi de suspendre «TPMP» ou «une émission analogue» pendant une semaine à la rentrée, comme le préconisait le rapporteur du Conseil d'Etat chargé d'instruire le dossier. Pas question pour les sages d'apparaître comme des censeurs, eux qui estiment avoir «privilégié le dialogue» et le rappellent : «Depuis 2015, le CSA a traité près de 16 dossiers et a répondu aux plaignants qu'il n'y avait pas eu de manquement pour 4 séquences, prenant notamment en compte le caractère qui se voulait humoristique de l'émission.» Pas question non plus de risquer de voir un autre programme similaire mis à l'antenne en guise de plan B.
QUESTION DU JOUR. Canular jugé homophobe : la sanction du CSA est-elle assez sévère ?
«Les chéris, le truc le plus important à retenir c'est qu'on sera à l'antenne le 1er septembre pour une nouvelle saison de ouf !» a d'ailleurs minimisé l'animateur dans un tweet mercredi. De son côté, C8 a dénoncé un «traitement inéquitable et discriminatoire» en pointant «l'acharnement du CSA sur son programme phare». «Cette décision fragilisera, de nouveau, l'équilibre économique du groupe, qui est le principal soutien financier de la création française et du sport notamment», a même prévenu la chaîne. Et d'annoncer de prochains recours. Ils s'ajouteront à ceux déjà lancés par le groupe Canal + qui réclame 13 millions d'euros de dédommagement au CSA après la suppression de la publicité en juin. La bataille ne fait que débuter sur le terrain juridique.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Hanouna : un canular à 3 millions d'euros pour TPMP et C8"
Post a Comment