
Le rappeur Rohff comparaît ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour des "violences aggravées" commises en avril 2014 dans la boutique de son rival Booba.
"Le rap, ça reste un truc de banlieue et, comme dans la rue, ça peut déraper à tout moment", expliquait Booba, en 2015. Quelques mois plus tôt, sa boutique parisienne avait été saccagée par son rival Rohff, accompagné de plusieurs hommes. Ces derniers avaient passé à tabac des employés du magasin de vêtements. Housni Mkouboi -le vrai nom de Rohff- comparaissait ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour des "violences aggravées". Le procureur a requis quatre ans d'emprisonnement contre le rappeur.
LIRE AUSSI >> Rohff devant le tribunal: l'histoire d'un clash de rap qui dérape
Collier de barbe, crâne rasé, l'artiste de 39 ans, Housni Mkouboi, a expliqué à la barre avoir "cédé à la colère" dans la boutique de son ennemi juré Booba. Il a en revanche nié toute préméditation, assurant avoir "improvisé" sa visite dans la boutique pour demander les coordonnées du gérant afin que celui-ci "organise un rendez-vous" avec Booba, pour régler leurs "querelles". Le jugement sera rendu le 27 octobre.
Agression filmée
Le 21 avril 2014, en fin d'après-midi, les employés du magasin Ünkut, boutique "officielle" de la marque de vêtements fondée par le rappeur Booba située dans le quartier parisien des Halles, avaient vu débarquer Rohff accompagné de plusieurs hommes. Sous l'oeil de caméras de vidéosurveillance, Rohff avait fait signe à un jeune vendeur de le suivre au fond de la boutique puis l'avait roué de coups à l'estomac, au dos, au visage, rejoint dans ce déchaînement de violence par plusieurs acolytes. Ils l'avaient abandonné inconscient au sol, dans un état critique.
Un autre employé, qui voulait porter secours à la victime, avait pour sa part été assommé à l'aide d'une caisse enregistreuse. Au passage, les agresseurs avaient saccagé la boutique. La scène n'avait duré que quelques minutes. Rohff s'était rendu à la police quelques heures plus tard, en pleine nuit, accompagné de son avocat.
En garde à vue, l'interprète de Qui est l'exemple? et Hors de contrôle avait expliqué qu'il s'agissait là d'un énième épisode de sa rivalité avec son ennemi juré, Booba -conflit qui remontait, selon lui, à 2008, quand son album avait mieux fonctionné que celui de Booba.
"Rap game"
Cette rivalité? Un "clash" caractéristique du "rap game", dans le jargon. Une compétition entre rappeurs à base de provocations par clips ou réseaux sociaux interposés, d'albums ou de moqueries pour faire le "buzz", dopée par leurs publics respectifs. Les "clashes" se limitent généralement aux mots. Pourquoi celui-ci a-t-il dégénéré ce 21 avril?
INTERVIEW >> "L'affaire Booba - Rohff est un cas d'école dans le rap"
Rohff avait diffusé quelques jours plus tôt sur Facebook une parodie d'un clip de Booba, avait-il relaté aux policiers, et ce dernier, vexé, lui avait proposé de "s'expliquer" à Paris. Dans ce climat tendu, des fans rencontrés par hasard à proximité de la boutique de Booba avaient conseillé à Rohff d'en découdre, selon le rappeur. Il était donc entré pour régler les choses "d'homme à homme" avec Booba ou ses proches, mais s'était emporté, selon lui, lorsque le jeune vendeur l'avait traité avec mépris, et les fans s'étaient joints à la bagarre.
L'accusation a considéré pour sa part qu'il s'agissait d'une expédition punitive préméditée. Rohff, déjà confronté à la justice à plusieurs reprises dans les années 2000, avait été mis en examen pour violences aggravées et dégradations, puis écroué. Le footballeur camerounais Samuel Eto'o avait payé sa caution, lui permettant de sortir de prison au bout de deux mois. Depuis, il était sous contrôle judiciaire.
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Le rappeur Rohff comparaît ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour des "violences aggravées" commises en avril 2014 dans la boutique de son rival Booba.
"Le rap, ça reste un truc de banlieue et, comme dans la rue, ça peut déraper à tout moment", expliquait Booba, en 2015. Quelques mois plus tôt, sa boutique parisienne avait été saccagée par son rival Rohff, accompagné de plusieurs hommes. Ces derniers avaient passé à tabac des employés du magasin de vêtements. Housni Mkouboi -le vrai nom de Rohff- comparaissait ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour des "violences aggravées". Le procureur a requis quatre ans d'emprisonnement contre le rappeur.
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Collier de barbe, crâne rasé, l'artiste de 39 ans, Housni Mkouboi, a expliqué à la barre avoir "cédé à la colère" dans la boutique de son ennemi juré Booba. Il a en revanche nié toute préméditation, assurant avoir "improvisé" sa visite dans la boutique pour demander les coordonnées du gérant afin que celui-ci "organise un rendez-vous" avec Booba, pour régler leurs "querelles". Le jugement sera rendu le 27 octobre.
Agression filmée
Le 21 avril 2014, en fin d'après-midi, les employés du magasin Ünkut, boutique "officielle" de la marque de vêtements fondée par le rappeur Booba située dans le quartier parisien des Halles, avaient vu débarquer Rohff accompagné de plusieurs hommes. Sous l'oeil de caméras de vidéosurveillance, Rohff avait fait signe à un jeune vendeur de le suivre au fond de la boutique puis l'avait roué de coups à l'estomac, au dos, au visage, rejoint dans ce déchaînement de violence par plusieurs acolytes. Ils l'avaient abandonné inconscient au sol, dans un état critique.
Un autre employé, qui voulait porter secours à la victime, avait pour sa part été assommé à l'aide d'une caisse enregistreuse. Au passage, les agresseurs avaient saccagé la boutique. La scène n'avait duré que quelques minutes. Rohff s'était rendu à la police quelques heures plus tard, en pleine nuit, accompagné de son avocat.
En garde à vue, l'interprète de Qui est l'exemple? et Hors de contrôle avait expliqué qu'il s'agissait là d'un énième épisode de sa rivalité avec son ennemi juré, Booba -conflit qui remontait, selon lui, à 2008, quand son album avait mieux fonctionné que celui de Booba.
"Rap game"
Cette rivalité? Un "clash" caractéristique du "rap game", dans le jargon. Une compétition entre rappeurs à base de provocations par clips ou réseaux sociaux interposés, d'albums ou de moqueries pour faire le "buzz", dopée par leurs publics respectifs. Les "clashes" se limitent généralement aux mots. Pourquoi celui-ci a-t-il dégénéré ce 21 avril?
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Rohff avait diffusé quelques jours plus tôt sur Facebook une parodie d'un clip de Booba, avait-il relaté aux policiers, et ce dernier, vexé, lui avait proposé de "s'expliquer" à Paris. Dans ce climat tendu, des fans rencontrés par hasard à proximité de la boutique de Booba avaient conseillé à Rohff d'en découdre, selon le rappeur. Il était donc entré pour régler les choses "d'homme à homme" avec Booba ou ses proches, mais s'était emporté, selon lui, lorsque le jeune vendeur l'avait traité avec mépris, et les fans s'étaient joints à la bagarre.
L'accusation a considéré pour sa part qu'il s'agissait d'une expédition punitive préméditée. Rohff, déjà confronté à la justice à plusieurs reprises dans les années 2000, avait été mis en examen pour violences aggravées et dégradations, puis écroué. Le footballeur camerounais Samuel Eto'o avait payé sa caution, lui permettant de sortir de prison au bout de deux mois. Depuis, il était sous contrôle judiciaire.
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