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Les analyses post Fête de l'Humanité pullulent

Dans la presse ce matin, ce leitmotiv : il n’est jamais trop tard pour se rendre à l’évidence

Oui, c’est l’aveu, mot pour mot, de Francis Cabrel dans le Parisien "Je me rends ! Je me plie à l’évidence, dit-il, le streaming, allons-y !". Ça parait un peu tardif, 10 ans après la création de Deezer, après Spotify ou Itunes. Mais voilà, le chanteur vient d’accepter après une longue période de déni de mettre ses albums sur les plateformes d’écoute en streaming. "Je pensais que le streaming ralentissait les ventes d’albums", dit-il. "Et puis, j’ai vu mes enfants écouter de la musique comme ça, donc j’ai fini par m’abonner à une plateforme, pour voir, et j’ai trouvé ça très pratique" Découverte qui prête à sourire mais mieux vaut tard que jamais.
A chacun son tempo pour reconnaître l’évidence.

Un peu comme les pages politiques de vos journaux, ce matin, qui regorgent d’analyses au lendemain de la Fête de l’Humanité. L’évidence, comme le résume Eric Marty dans le Midi Libre, c’est que "l’union de la gauche n’est pas pour demain", "Guerre des gauches", pour Sud-Ouest, "Guerre de succession", précise le Journal de la Haute Marne, où Christophe Bonnefoy tente de mettre sur un même pied d’égalité, le patron du PC, Pierre Laurent, et Jean-Luc Mélenchon.  "Qui pour reconstruire ? Qui pour s’emparer des voix qui allaient autrefois vers le PS ? Jean-Luc Mélenchon, écrit-il, semble avoir une longueur d’avance"
Comme dans nombre d’éditos ce matin, on sent une pointe de déception. On aurait aimé plus de suspens, plus de concurrence. Mais voilà, il semblerait que, a priori, selon toute vraisemblance, Mélenchon ait une longueur d’avance sur Pierre Laurent.

Au rayon des constats politique évidents, il y a aussi l’amateurisme du groupe des députés En Marche à l’Assemblée.

"313 députés macronistes, qui ne se connaissent pas et qui ignorent toujours ce qui les relient" écrit Nathalie Segaunes dans l’Opinion. Pour y remédier, La République En Marche organise aujourd’hui un séminaire de travail. Objectif : briefer les nouveaux avec des séances de team building et des médiatraining en coworking, dixit Les Echos. "Il faut regarder le groupe tel qu’il est, explique un député, il est composé de 300 gus avec une expérience politique limitée, voire inexistante". Conclusion de Laure Equy dans Libération : "avant de faire de la politique ‘autrement’, il faut d’abord faire de la politique". Libération qui publie un sondage Viavoice réalisé auprès de 1.000 personnes et qui pose deux constats. A la question : qui la politique du gouvernement favorise-t-elle en priorité. Les personnes interrogées répondent "les plus aisés", à 53%, loin devant la deuxième réponse, "tous les français" qui ne recueille que 13%. Et puis, quelle est l’orientation de la politique menée ? Pour les sondés, ça ne fait pas de doute, c’est évident : elle est actuellement de droite, à 43%.

Dans la presse également, le visage de Loup Bureau

Oui, c’est même la "photo du jour" pour les Echos, celle prise sur le tarmac d’Orly, où l’on voit le journaliste, libéré de sa détention en Turquie, entouré de son avocat et de la ministre de la Culture. Loup Bureau qui, malgré son retour en France, est toujours sous la menace d’une condamnation par la justice turque. Sur le site du Huffington Post, Alexandra Milhat rappelle que la Turquie reste "la plus grande prison du monde pour les journalistes", 170 d’entre eux sont toujours emprisonnés. "Selon le classement de Reporters Sans Frontières, la Turquie occupe la 155ème place, sur 180 pays, derrière le Qatar, la Russie ou encore l’Afghanistan. 

Justement, à quoi ressemble le quotidien des journalistes en Afghanistan ?

L’ancien chef du bureau de l’Agence France Presse à Kaboul raconte sur le site Making-Of de l’AFP. "Dans ce pays en guerre, écrit Anuj Chopra, la frayeur est monnaie courante. On éprouve le sentiment désagréable que les choses pourraient très mal tourner, sans prévenir, j’ai donc développé un sens d’hyper-vigilance, constante mais épuisante à la longue pour garantir la sécurité de mon équipe. Tous les déplacements sont prévus à l’avance, où que nous allions, notre premier réflexe est d’identifier l’issue de secours. Mais, même quand vous avez été témoin de l’horreur, il survient toujours quelque chose de pire". Et de raconter l’attaque au camion piégé à deux pas du bureau de l’AFP, les vitres pulvérisées dans un rayon d’un kilomètres, le carnage dans les rues, le chaos, la peur, 150 morts. "En Afghanistan, dit-il, c’est toujours la saison des tueries, les Afghans meurent en bien plus grand nombre aujourd’hui qu’à n’importe quel moment depuis l’invasion américaine de 2001. Le stress post-traumatique est une épidémie silencieuse et les jeunes ne rêvent que de partir, et pourtant, conclue-t-il, on sait aussi y faire preuve d’une humanité sans bornes"
Et d’égrener les photos de ses héros afghans : une poétesse, une skieuse ou encore un trio  d’humoristes à Kaboul. Reportage à lire donc sur le site Making-Of de l’AFP.

Enfin, il y aussi la très attendue 72ème assemblée générale des Nations Unies

Et notamment les prestations à venir de Donald Trump et d’Emmanuel Macron. Il va falloir aller au-delà du tableau dressé par le président américain dans un tweet il y a un an, qualifiant l’ONU de "club où les gens se rassemblent, bavardent et passent un bon moment". Un cliché "pas totalement faux", juge Pascal Coquis dans les DNA. "Il n’empêche, ajoute Guillaume Goubert dans La Croix, à défaut d’actions, l’ONU est au moins la garantie que tous les points de vue peuvent s’exprimer".
Alors il y a l’assemblée générale. Mais il y a aussi les rapports produits par l’institution, qui nous parlent de l’état du monde.
L’Humanité publie par exemple les chiffres du rapport annuel de l’ONU sur la sécurité alimentaire. Le constat est sans appel : "la faim dans le monde progresse sur sept milliards d’habitants, 825 millions de personnes souffrent de sous-alimentation, écrit le journal, 11% de la population mondiale. C’est d’autant plus alarmant que jusqu’à présent la faim régressait. En cause, la prolifération des conflits et l’impact du changement climatique : famine au Soudan, insécurité alimentaire au Nigéria, en Somalie et au Yémen. "Un échec honteux pour les institutions internationales, déplore Clara Jamart de l’ONG Oxfam qui rappelle l’évidence : la faim n’est pas due à une pénurie de nourriture, nous produisons largement assez de denrées pour toute la planète". Je ne sais pas si vous vous souvenez du refrain de la chanson la Corrida de Francis Cabrel. Il dit très bien l’évidence, avec cynisme et amertume : "est-ce que ce monde est sérieux ?"

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Dans la presse ce matin, ce leitmotiv : il n’est jamais trop tard pour se rendre à l’évidence

Oui, c’est l’aveu, mot pour mot, de Francis Cabrel dans le Parisien "Je me rends ! Je me plie à l’évidence, dit-il, le streaming, allons-y !". Ça parait un peu tardif, 10 ans après la création de Deezer, après Spotify ou Itunes. Mais voilà, le chanteur vient d’accepter après une longue période de déni de mettre ses albums sur les plateformes d’écoute en streaming. "Je pensais que le streaming ralentissait les ventes d’albums", dit-il. "Et puis, j’ai vu mes enfants écouter de la musique comme ça, donc j’ai fini par m’abonner à une plateforme, pour voir, et j’ai trouvé ça très pratique" Découverte qui prête à sourire mais mieux vaut tard que jamais.
A chacun son tempo pour reconnaître l’évidence.

Un peu comme les pages politiques de vos journaux, ce matin, qui regorgent d’analyses au lendemain de la Fête de l’Humanité. L’évidence, comme le résume Eric Marty dans le Midi Libre, c’est que "l’union de la gauche n’est pas pour demain", "Guerre des gauches", pour Sud-Ouest, "Guerre de succession", précise le Journal de la Haute Marne, où Christophe Bonnefoy tente de mettre sur un même pied d’égalité, le patron du PC, Pierre Laurent, et Jean-Luc Mélenchon.  "Qui pour reconstruire ? Qui pour s’emparer des voix qui allaient autrefois vers le PS ? Jean-Luc Mélenchon, écrit-il, semble avoir une longueur d’avance"
Comme dans nombre d’éditos ce matin, on sent une pointe de déception. On aurait aimé plus de suspens, plus de concurrence. Mais voilà, il semblerait que, a priori, selon toute vraisemblance, Mélenchon ait une longueur d’avance sur Pierre Laurent.

Au rayon des constats politique évidents, il y a aussi l’amateurisme du groupe des députés En Marche à l’Assemblée.

"313 députés macronistes, qui ne se connaissent pas et qui ignorent toujours ce qui les relient" écrit Nathalie Segaunes dans l’Opinion. Pour y remédier, La République En Marche organise aujourd’hui un séminaire de travail. Objectif : briefer les nouveaux avec des séances de team building et des médiatraining en coworking, dixit Les Echos. "Il faut regarder le groupe tel qu’il est, explique un député, il est composé de 300 gus avec une expérience politique limitée, voire inexistante". Conclusion de Laure Equy dans Libération : "avant de faire de la politique ‘autrement’, il faut d’abord faire de la politique". Libération qui publie un sondage Viavoice réalisé auprès de 1.000 personnes et qui pose deux constats. A la question : qui la politique du gouvernement favorise-t-elle en priorité. Les personnes interrogées répondent "les plus aisés", à 53%, loin devant la deuxième réponse, "tous les français" qui ne recueille que 13%. Et puis, quelle est l’orientation de la politique menée ? Pour les sondés, ça ne fait pas de doute, c’est évident : elle est actuellement de droite, à 43%.

Dans la presse également, le visage de Loup Bureau

Oui, c’est même la "photo du jour" pour les Echos, celle prise sur le tarmac d’Orly, où l’on voit le journaliste, libéré de sa détention en Turquie, entouré de son avocat et de la ministre de la Culture. Loup Bureau qui, malgré son retour en France, est toujours sous la menace d’une condamnation par la justice turque. Sur le site du Huffington Post, Alexandra Milhat rappelle que la Turquie reste "la plus grande prison du monde pour les journalistes", 170 d’entre eux sont toujours emprisonnés. "Selon le classement de Reporters Sans Frontières, la Turquie occupe la 155ème place, sur 180 pays, derrière le Qatar, la Russie ou encore l’Afghanistan. 

Justement, à quoi ressemble le quotidien des journalistes en Afghanistan ?

L’ancien chef du bureau de l’Agence France Presse à Kaboul raconte sur le site Making-Of de l’AFP. "Dans ce pays en guerre, écrit Anuj Chopra, la frayeur est monnaie courante. On éprouve le sentiment désagréable que les choses pourraient très mal tourner, sans prévenir, j’ai donc développé un sens d’hyper-vigilance, constante mais épuisante à la longue pour garantir la sécurité de mon équipe. Tous les déplacements sont prévus à l’avance, où que nous allions, notre premier réflexe est d’identifier l’issue de secours. Mais, même quand vous avez été témoin de l’horreur, il survient toujours quelque chose de pire". Et de raconter l’attaque au camion piégé à deux pas du bureau de l’AFP, les vitres pulvérisées dans un rayon d’un kilomètres, le carnage dans les rues, le chaos, la peur, 150 morts. "En Afghanistan, dit-il, c’est toujours la saison des tueries, les Afghans meurent en bien plus grand nombre aujourd’hui qu’à n’importe quel moment depuis l’invasion américaine de 2001. Le stress post-traumatique est une épidémie silencieuse et les jeunes ne rêvent que de partir, et pourtant, conclue-t-il, on sait aussi y faire preuve d’une humanité sans bornes"
Et d’égrener les photos de ses héros afghans : une poétesse, une skieuse ou encore un trio  d’humoristes à Kaboul. Reportage à lire donc sur le site Making-Of de l’AFP.

Enfin, il y aussi la très attendue 72ème assemblée générale des Nations Unies

Et notamment les prestations à venir de Donald Trump et d’Emmanuel Macron. Il va falloir aller au-delà du tableau dressé par le président américain dans un tweet il y a un an, qualifiant l’ONU de "club où les gens se rassemblent, bavardent et passent un bon moment". Un cliché "pas totalement faux", juge Pascal Coquis dans les DNA. "Il n’empêche, ajoute Guillaume Goubert dans La Croix, à défaut d’actions, l’ONU est au moins la garantie que tous les points de vue peuvent s’exprimer".
Alors il y a l’assemblée générale. Mais il y a aussi les rapports produits par l’institution, qui nous parlent de l’état du monde.
L’Humanité publie par exemple les chiffres du rapport annuel de l’ONU sur la sécurité alimentaire. Le constat est sans appel : "la faim dans le monde progresse sur sept milliards d’habitants, 825 millions de personnes souffrent de sous-alimentation, écrit le journal, 11% de la population mondiale. C’est d’autant plus alarmant que jusqu’à présent la faim régressait. En cause, la prolifération des conflits et l’impact du changement climatique : famine au Soudan, insécurité alimentaire au Nigéria, en Somalie et au Yémen. "Un échec honteux pour les institutions internationales, déplore Clara Jamart de l’ONG Oxfam qui rappelle l’évidence : la faim n’est pas due à une pénurie de nourriture, nous produisons largement assez de denrées pour toute la planète". Je ne sais pas si vous vous souvenez du refrain de la chanson la Corrida de Francis Cabrel. Il dit très bien l’évidence, avec cynisme et amertume : "est-ce que ce monde est sérieux ?"

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