
Le producteur Harvey Weinstein est accusé d'agressions sexuelles, de harcèlement et de viols. Selon certaines de ses accusatrices, ses agissements étaient connus depuis un long moment.
Tout le monde savait, mais personne n'osait en parler. C'est en substance le discours que tiennent beaucoup de stars hollywoodiennes, quelques jours après les révélations du New Yorker et du New York Timesconcernant Harvey Weinstein. Le producteur accusé de multiples agressions sexuelles, de harcèlement et de viols par de nombreuses femmes: collaboratrices, mannequins, actrices... Parmi elles, Emma de Caunes, Rose McGowan ou Angelina Jolie, entre autres.
PORTRAIT >> Harvey Weinstein, producteur à succès et de tous les excès
Malgré ces actes, celui qui a fait obtenir un Oscar au film The Artist, a pu continuer à faire prospérer son affaire. De 1979 à aujourd'hui, il a obtenu - avec son frère Bob - 75 récompenses et accumulé des centaines de millions de dollars de bénéfices. Comment? Selon les deux journaux américains, par lesquels le scandale a éclaté, Weinstein achetait le silence de ses victimes depuis le début.
Loi du silence et force de l'argent
D'après le New York Times, certains cadres de la Weinstein Company - la société de production de Harvey et Bob depuis 2005 - trouvaient des agents ou des rôles aux personnes "contrariées" par ce qu'elles avaient vécu dans la chambre du producteur. Rendez-vous préalablement préparés par ses assistants, qui allaient jusqu'à conduire les victimes sur place avant de s'éclipser. Huit d'entre elles auraient accepté un accord financier sous la forme d'un gros chèque pour faire comme si de rien n'était. La dernière d'entre elles, la jeune mannequin Ambra Battilana, en 2015.
"La loi du silence et la force de l'argent sont des éléments incontournables du petit milieu du cinéma américain, explique à L'Express Christian Viviani, maître de conférences en histoire du cinéma à l'Université de Caen. Weinstein est, depuis plus de 30 ans, parmi les deux ou trois producteurs incontournables d'Hollywood. Pour réussir, il était difficile de faire sans lui."
Une théorie qui se vérifie par les propos de Katherine Kendall, actrice vue dans le film The Swingers distribué par Miramax en 1996. Elle aussi aurait subi les pratiques du producteur qui lui aurait proposé un massage avant de l'empêcher de quitter les lieux, lui faisant barrage, nu. "Si je parle, je ne travaillerai plus jamais et personne ne s'en souciera ni ne me croira", se disait l'actrice, qui s'est confiée au New York Times.
"J'ai refusé de coucher avec Harvey Weinstein"
Peu à peu, les langues ont commencé à se délier. D'abord sous forme de blagues, sans dénoncer explicitement les méthodes du producteur. C'est le cas dans l'épisode de la saison 6 de la série 30 Rockdiffusé en 2012.Jane Krakowski ose une plaisanterie sur le fait d'avoir échappé aux assauts du baron hollywoodien : "je ne crains personne dans le show-business. J'ai refusé de coucher avec Harvey Weinstein à au moins trois reprises... Sur cinq."
Même chose lors de la cérémonie des Oscars 2013, lorsque Seth MacFarlane, venu annoncer les nominées pour le prix de la meilleure actrice dans un second rôle, lance: "mes félicitations, vous cinq n'avez plus à prétendre être attirées par Harvey Weinstein."
En privé, certaines actrices se déconseillaient entre elles de travailler pour lui. Comme en témoigne ce tweet de Jessica Chastain.
[J'ai été prévenue depuis le début. Les histoires étaient connues de tous. Renier cela revient à créer un environnement propice pour que cela se reproduise.]
Pour l'historien du cinéma, c'est le signe de l'émergence d'une nouvelle génération. "Aujourd'hui, l'acteur américain représente une force de résistance. Il est engagé, moins individualiste... Il prend le pouvoir, il subit moins l'emprise des producteurs et des distributeurs. Contrairement à quelques décennies en arrière", explique-t-il.
"Casting couch"
Il est vrai que dans l'histoire,plusieurs actrices ont dû subir les façons de grands producteurs pour accéder à la célébrité. Celles qui refusaient n'avaient d'autre choix que de faire une croix sur leur carrière. Comme ce fut le cas de Joan Collins, pressentie pour le rôle de Cléopâtre, dans le film du même nom de Joseph L. Mankiewicz, en 1963, rapporte Franceinfo. Refusant les avances de son producteur, elle sera finalement débarquée du projet.
VIDEO >> Ces fois où Hollywood à plaisanté du comportement d'Harvey Weinstein
"Le casting couch, sorte de promotion canapé, a longtemps été une pratique acceptée tacitement par le milieu cinématographique, détaille le professeur. Pour ne pas dire un passage obligé. Ce fut par exemple le cas pour Marilyn Monroe." Avec la récente affaire Weinstein, les abus de pouvoir deviendront-ils histoires anciennes?
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Le producteur Harvey Weinstein est accusé d'agressions sexuelles, de harcèlement et de viols. Selon certaines de ses accusatrices, ses agissements étaient connus depuis un long moment.
Tout le monde savait, mais personne n'osait en parler. C'est en substance le discours que tiennent beaucoup de stars hollywoodiennes, quelques jours après les révélations du New Yorker et du New York Timesconcernant Harvey Weinstein. Le producteur accusé de multiples agressions sexuelles, de harcèlement et de viols par de nombreuses femmes: collaboratrices, mannequins, actrices... Parmi elles, Emma de Caunes, Rose McGowan ou Angelina Jolie, entre autres.
PORTRAIT >> Harvey Weinstein, producteur à succès et de tous les excès
Malgré ces actes, celui qui a fait obtenir un Oscar au film The Artist, a pu continuer à faire prospérer son affaire. De 1979 à aujourd'hui, il a obtenu - avec son frère Bob - 75 récompenses et accumulé des centaines de millions de dollars de bénéfices. Comment? Selon les deux journaux américains, par lesquels le scandale a éclaté, Weinstein achetait le silence de ses victimes depuis le début.
Loi du silence et force de l'argent
D'après le New York Times, certains cadres de la Weinstein Company - la société de production de Harvey et Bob depuis 2005 - trouvaient des agents ou des rôles aux personnes "contrariées" par ce qu'elles avaient vécu dans la chambre du producteur. Rendez-vous préalablement préparés par ses assistants, qui allaient jusqu'à conduire les victimes sur place avant de s'éclipser. Huit d'entre elles auraient accepté un accord financier sous la forme d'un gros chèque pour faire comme si de rien n'était. La dernière d'entre elles, la jeune mannequin Ambra Battilana, en 2015.
"La loi du silence et la force de l'argent sont des éléments incontournables du petit milieu du cinéma américain, explique à L'Express Christian Viviani, maître de conférences en histoire du cinéma à l'Université de Caen. Weinstein est, depuis plus de 30 ans, parmi les deux ou trois producteurs incontournables d'Hollywood. Pour réussir, il était difficile de faire sans lui."
Une théorie qui se vérifie par les propos de Katherine Kendall, actrice vue dans le film The Swingers distribué par Miramax en 1996. Elle aussi aurait subi les pratiques du producteur qui lui aurait proposé un massage avant de l'empêcher de quitter les lieux, lui faisant barrage, nu. "Si je parle, je ne travaillerai plus jamais et personne ne s'en souciera ni ne me croira", se disait l'actrice, qui s'est confiée au New York Times.
"J'ai refusé de coucher avec Harvey Weinstein"
Peu à peu, les langues ont commencé à se délier. D'abord sous forme de blagues, sans dénoncer explicitement les méthodes du producteur. C'est le cas dans l'épisode de la saison 6 de la série 30 Rockdiffusé en 2012.Jane Krakowski ose une plaisanterie sur le fait d'avoir échappé aux assauts du baron hollywoodien : "je ne crains personne dans le show-business. J'ai refusé de coucher avec Harvey Weinstein à au moins trois reprises... Sur cinq."
Même chose lors de la cérémonie des Oscars 2013, lorsque Seth MacFarlane, venu annoncer les nominées pour le prix de la meilleure actrice dans un second rôle, lance: "mes félicitations, vous cinq n'avez plus à prétendre être attirées par Harvey Weinstein."
En privé, certaines actrices se déconseillaient entre elles de travailler pour lui. Comme en témoigne ce tweet de Jessica Chastain.
[J'ai été prévenue depuis le début. Les histoires étaient connues de tous. Renier cela revient à créer un environnement propice pour que cela se reproduise.]
Pour l'historien du cinéma, c'est le signe de l'émergence d'une nouvelle génération. "Aujourd'hui, l'acteur américain représente une force de résistance. Il est engagé, moins individualiste... Il prend le pouvoir, il subit moins l'emprise des producteurs et des distributeurs. Contrairement à quelques décennies en arrière", explique-t-il.
"Casting couch"
Il est vrai que dans l'histoire,plusieurs actrices ont dû subir les façons de grands producteurs pour accéder à la célébrité. Celles qui refusaient n'avaient d'autre choix que de faire une croix sur leur carrière. Comme ce fut le cas de Joan Collins, pressentie pour le rôle de Cléopâtre, dans le film du même nom de Joseph L. Mankiewicz, en 1963, rapporte Franceinfo. Refusant les avances de son producteur, elle sera finalement débarquée du projet.
VIDEO >> Ces fois où Hollywood à plaisanté du comportement d'Harvey Weinstein
"Le casting couch, sorte de promotion canapé, a longtemps été une pratique acceptée tacitement par le milieu cinématographique, détaille le professeur. Pour ne pas dire un passage obligé. Ce fut par exemple le cas pour Marilyn Monroe." Avec la récente affaire Weinstein, les abus de pouvoir deviendront-ils histoires anciennes?
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