Search

Quand Danielle Darrieux se confiait dans Paris Match

Paris Match. Vous dites souvent : «Ce qui est affreux, c'est de mourir jeune, pas de vieillir». Pensez-vous parfois à l'approche de la fin?
Danielle Darrieux. Bien sûr que j'y pense et je n'aime pas cette idée qui me fait horreur. C'est surtout la mort brutale qui m'effraie. Pas pour moi, pour ceux qui restent. Il ne faut pas croire, je ne suis pas du tout sereine par rapport à la mort. J'ai la trouille.

Dans vos interviews, vous l'évoquez souvent. Vous donnez le sentiment d'avoir été confrontée à des chagrins terribles...
J'ai perdu papa à 7 ans. Ma mère, qui donnait des cours de chant à Bordeaux, nous a élevées seule ma soeur aînée et moi. En peu de temps, j'ai vu partir mon mari Georges Mitsinkides, mon frère et ma soeur. Mais le coup de massue a été la disparition de mon fils unique, Mathieu, en 1997. Il avait 40 ans. Me flinguer ou me supprimer à coup d'alcool et de cigarettes me semblait la seule issue. C'était injuste. Sans mon compagnon actuel, je ne serais plus là. Jacques est un amour, un ange qui est arrivé dans ma vie et qui a réussi à me sortir de cette impasse. Il ne fait pas partie du métier. Je l'adore. A mon âge, c'est extraordinaire de partager encore.

A lire aussi : Danielle Darrieux, l’icône du cinéma nous a quittés

Le temps ne semble pas avoir de prise sur vous. Avez-vous eu recours à la chirurgie esthétique ?
Pas vraiment. Enfin si, en fait. Il y a deux mois, j'ai fait une bricole à mon cou. Il ressemblait à un vieux paillasson dégueulasse. Je suis enchantée du résultat. Mes yeux, je vous le jure, sont les miens. J'ai du pot car j'ai quand même bien abusé. Je buvais comme un trou, je fumais deux paquets de cigarettes par jour. Aujourd'hui je me suis calmée. Juste une petite dizaine au quotidien. Les comédiennes de maintenant font ce qu'elles veulent. Mais je trouve dommage qu'elles ne supportent pas la première ride. Quand je vois leur bouche gonflée... Moi ça ne m'irait pas du tout. A chaque âge sa beauté. Depuis toujours ma chance est de paraître plus jeune. La nature m'a gâtée, à 50 ans je n'en faisais que 30. Je ne suis pas mécontente.

A 13 ans, vous débutez par hasard, puis Henri Decoin vous découvre et vous épouse. Qu'auriez-vous fait sans le cinéma?
Je ne sais pas vraiment. J'aurais probablement fait de la musique, du violoncelle. Ou alors oeuvré dans l'humanitaire, soigné les lépreux.

"

Le star-system ne m'a jamais fascinée. Minauder devant son amoureux.... c'est si mièvre

"

A votre époque vous étiez une star, comme l'était Michèle Morgan...
Mais c'était facile ! De mon temps, on n'avait pas de mérite. Parmi les jeunes premières, les midinettes, nous n'étions que trois : Morgan, Presle et moi. Le star-system ne m'a jamais fascinée. Minauder devant son amoureux.... c'est si mièvre. Cela m'énervait beaucoup d'en être une. Déjà ce mot, «star», me déplaisait et en plus on ne pouvait même pas manger de spaghettis en public, comme disait Paul Meurisse. Il faut faire attention à chacun de ses gestes. On vous reconnaît, c'est pénible. Moi je tirais la langue à ceux qui me regardaient de trop près. Mon premier époux, Henri Decoin, me calmait un peu. Ce statut ne m'a jamais amusée.

Aujourd'hui y en a-t-il encore dans le cinéma français?
Les comédiennes sont si nombreuses. Entre toutes, il en est une que je trouve exquise, ravissante et étonnante : c'est la petite Paradis. Elle n'a pas l'air de s'en rendre compte, elle joue si vrai. Parmi les autres, Emmanuelle Devos, la petite Ludivine Sagnier qui est pleine de charme. J'adore aussi Huppert et Ardant et naturellement ma fille de cinéma, la vraie star, Catherine Deneuve. A quatre reprises, j'ai eu le bonheur d'être sa mère à l'écran. Toutes deux on se voit, on se quitte, on se retrouve très simplement. Elle a eu son Téchiné, moi mon Ophuls.

Hier le cinéma avec François Ozon, bientôt la télévision dans «Les liaisons dangereuses», aujourd'hui sur les planches. Pourquoi cette boulimie?
Le théâtre, c'était fini. C'est trop prenant, on donne beaucoup au public. Mais là, avec Oscar, je me suis laissé avoir. Si ce n'était pas moi, si j'avais dit non à Eric-Emmanuel, qui alors ? Je ne pouvais pas refuser un si joli rôle. Le cinéma, oui je continue tant qu'on me sollicite. En mars, je serai la maman de Nathalie Baye. Depuis 1962 je pense à m'arrêter, mais les propositions intéressantes se suivent. Et puis, franchement, l'argent c'est bien d'en gagner pour pouvoir le dépenser. Je claque tout. Je donne, je fais n'importe quoi. L'argent ne m'amuse que pour ça. Il y a aussi les impôts. Avec mon mari Georges, on vivait comme des rois, bien au-dessus  de nos moyens, couverts de dettes. C'est comme ça qu'on a l'air vraiment riches, me disait-il. De toute façon, je ne prévois jamais rien. Je ne pensais même pas voir l'an 2000.

Sincèrement, après tant d'années, vous éprouvez toujours le même plaisir à jouer?
Oui, mais dans l'action. Sur un plateau ou sur les planches. Avant je suis furieuse, après je suis épuisée. Vous savez, il faut se motiver pour aller à la même heure, chaque soir, dire la même chose. Heureusement, les spectateurs ne sont jamais les mêmes. Pour moi, la règle absolue est de m'interdire de faire passer mes émotions. Tu pleures avant ou tu pleures après, mais jamais pendant.

Pour quel réalisateur diriez-vous «oui» immédiatement?
Almodovar. «Parle avec elle», quelle merveille! Je suis en extase. Il est cinglé mais si extraordinaire.

Avez-vous du plaisir à vous revoir dans vos films? Lesquels préférez-vous?
Il n'y a pas si longtemps que je me regarde. J'ai l'impression que ce n'est pas moi et je me surprends même à penser : «Qu'est-ce qu'elle est mignonne.» «Madame de...» reste mon préféré. A la fois grave et léger, ce film est bouleversant. Et aussi «Bébé Donge» bien sûr, avec Gabin.

"

J'avais épousé le plus grand play-boy du monde... Il aimait trop les femmes

"

Vous avez souvent incarné des séductrices. L'étiez-vous en dehors de l'écran?
Oui, les rôles de jeunes premières me tombaient dessus à chaque fois. Il faut dire que j'avais le physique de l'emploi. Mais non, dans la vie, il n'y a pas plus fidèle que moi.  

Et pourtant, trois mariages, une aventure avec le magnat italien Giovanni Agnelli révélée à l'occasion de sa disparition... Vous en avez charmé plus d'un.
Les mariages, d'accord. Mais je n'ai jamais connu Agnelli. Avec mon deuxième mari, Porfirio Rubirosa, nous allions en Espagne, en Italie. Peut-être m'avait-il croisée et remarquée lors d'un cocktail. Trouvée jolie, peut-être. J'étais follement amoureuse de «Rubi». Lui seul comptait. Enfin, je suis tout de même flattée, mais les journalistes disent parfois n'importe quoi, vous le savez bien ! Cela ne m'atteint pas. C'est charmant. Je n'ai rien à sauver, ni ménage, ni carrière. Je suis libre.

Vous êtes même allée jusqu'à vous compromettre pour ce Porfirio Rubirosa...
Rubi, alors mon fiancé, ambassadeur de la République dominicaine, était interné à Baden dans un camp de diplomates. Un voyage de promotion en Allemagne m'a permis de le revoir, ce que je voulais par-dessus tout. De là on m'a taxée de collabo. Après j'ai dû me justifier 102 fois, même devant le bureau d'épuration. Puis les choses sont rentrées dans l'ordre. Quand il est devenu mon mari, nous sortions beaucoup, nous faisions la foire. Rubi était exquis, mais j'avais épousé le plus grand play-boy du monde... Il aimait trop les femmes. Quand j'ai découvert une de ses incartades, j'ai immédiatement demandé le divorce. Malgré tout, nous sommes restés copains. Après la séparation, il a tenté de me séduire à nouveau. Hors de question! Je venais de rencontrer Georges.

Votre plus belle histoire d'amour est donc celle qui a duré quarante-cinq ans avec Georges Mitsinkides?
Vous avez raison et, pendant toutes ces années, on ne s'est trompé ni l'un ni l'autre. J'étais sa seule préoccupation. Il ne travaillait pas. Il aurait pu écrire et me faisait d'ailleurs croire qu'il rédigeait ses oeuvres posthumes. Ensuite notre petit est né. Georges était exclusif, il n'aimait que Mathieu et moi. Nous ne nous sommes jamais quittés. Il est mort dans mes bras.

Dans quinze jours se tiendra la cérémonie des César. «8 femmes» part favori. Trouvez-vous juste d'être nommée après Fanny Ardant et Isabelle Huppert?
Oui, ce sont elles les stars. Moi je suis une ancienne. Ces nominations individuelles sont grotesques. C'est les huit ou rien ! Où est Catherine dans cette histoire ? Emmanuelle, aussi, est formidable. Et Ludivine, jeune espoir ? Cela n'a pas de sens, elle est une vraie comédienne. Qu'est-ce que cela signifie ? En Allemagne et en Italie, nous avons été nominées et récompensées ensemble. Mais je suis quand même heureuse pour François Ozon, un si charmant réalisateur.

En dehors du cinéma, du théâtre, du chant, vous reste-t-il du temps pour vous? A quoi vous occupez-vous?
A rien. La cuisine, le marché, aller voir la mer à Noirmoutier. Rejoindre mes deux petits-enfants, qui ont 16 et 12 ans. Ils sont mignons, ils me bousculent. Plus tard, je me verrais bien faire le tour d'Europe au volant d'un camping-car ou naviguer sur des canaux. Ce serait épatant.

Avec une vie si riche, vous n'avez jamais envisagé d'écrire vos Mémoires?
Non. Je n'ai pas fait d'études et je ne sais pas écrire. En aucun cas je n'admettrais qu'un autre le fasse à ma place.

Toute reproduction interdite

Let's block ads! (Why?)

Read Again

Paris Match. Vous dites souvent : «Ce qui est affreux, c'est de mourir jeune, pas de vieillir». Pensez-vous parfois à l'approche de la fin?
Danielle Darrieux. Bien sûr que j'y pense et je n'aime pas cette idée qui me fait horreur. C'est surtout la mort brutale qui m'effraie. Pas pour moi, pour ceux qui restent. Il ne faut pas croire, je ne suis pas du tout sereine par rapport à la mort. J'ai la trouille.

Dans vos interviews, vous l'évoquez souvent. Vous donnez le sentiment d'avoir été confrontée à des chagrins terribles...
J'ai perdu papa à 7 ans. Ma mère, qui donnait des cours de chant à Bordeaux, nous a élevées seule ma soeur aînée et moi. En peu de temps, j'ai vu partir mon mari Georges Mitsinkides, mon frère et ma soeur. Mais le coup de massue a été la disparition de mon fils unique, Mathieu, en 1997. Il avait 40 ans. Me flinguer ou me supprimer à coup d'alcool et de cigarettes me semblait la seule issue. C'était injuste. Sans mon compagnon actuel, je ne serais plus là. Jacques est un amour, un ange qui est arrivé dans ma vie et qui a réussi à me sortir de cette impasse. Il ne fait pas partie du métier. Je l'adore. A mon âge, c'est extraordinaire de partager encore.

A lire aussi : Danielle Darrieux, l’icône du cinéma nous a quittés

Le temps ne semble pas avoir de prise sur vous. Avez-vous eu recours à la chirurgie esthétique ?
Pas vraiment. Enfin si, en fait. Il y a deux mois, j'ai fait une bricole à mon cou. Il ressemblait à un vieux paillasson dégueulasse. Je suis enchantée du résultat. Mes yeux, je vous le jure, sont les miens. J'ai du pot car j'ai quand même bien abusé. Je buvais comme un trou, je fumais deux paquets de cigarettes par jour. Aujourd'hui je me suis calmée. Juste une petite dizaine au quotidien. Les comédiennes de maintenant font ce qu'elles veulent. Mais je trouve dommage qu'elles ne supportent pas la première ride. Quand je vois leur bouche gonflée... Moi ça ne m'irait pas du tout. A chaque âge sa beauté. Depuis toujours ma chance est de paraître plus jeune. La nature m'a gâtée, à 50 ans je n'en faisais que 30. Je ne suis pas mécontente.

A 13 ans, vous débutez par hasard, puis Henri Decoin vous découvre et vous épouse. Qu'auriez-vous fait sans le cinéma?
Je ne sais pas vraiment. J'aurais probablement fait de la musique, du violoncelle. Ou alors oeuvré dans l'humanitaire, soigné les lépreux.

"

Le star-system ne m'a jamais fascinée. Minauder devant son amoureux.... c'est si mièvre

"

A votre époque vous étiez une star, comme l'était Michèle Morgan...
Mais c'était facile ! De mon temps, on n'avait pas de mérite. Parmi les jeunes premières, les midinettes, nous n'étions que trois : Morgan, Presle et moi. Le star-system ne m'a jamais fascinée. Minauder devant son amoureux.... c'est si mièvre. Cela m'énervait beaucoup d'en être une. Déjà ce mot, «star», me déplaisait et en plus on ne pouvait même pas manger de spaghettis en public, comme disait Paul Meurisse. Il faut faire attention à chacun de ses gestes. On vous reconnaît, c'est pénible. Moi je tirais la langue à ceux qui me regardaient de trop près. Mon premier époux, Henri Decoin, me calmait un peu. Ce statut ne m'a jamais amusée.

Aujourd'hui y en a-t-il encore dans le cinéma français?
Les comédiennes sont si nombreuses. Entre toutes, il en est une que je trouve exquise, ravissante et étonnante : c'est la petite Paradis. Elle n'a pas l'air de s'en rendre compte, elle joue si vrai. Parmi les autres, Emmanuelle Devos, la petite Ludivine Sagnier qui est pleine de charme. J'adore aussi Huppert et Ardant et naturellement ma fille de cinéma, la vraie star, Catherine Deneuve. A quatre reprises, j'ai eu le bonheur d'être sa mère à l'écran. Toutes deux on se voit, on se quitte, on se retrouve très simplement. Elle a eu son Téchiné, moi mon Ophuls.

Hier le cinéma avec François Ozon, bientôt la télévision dans «Les liaisons dangereuses», aujourd'hui sur les planches. Pourquoi cette boulimie?
Le théâtre, c'était fini. C'est trop prenant, on donne beaucoup au public. Mais là, avec Oscar, je me suis laissé avoir. Si ce n'était pas moi, si j'avais dit non à Eric-Emmanuel, qui alors ? Je ne pouvais pas refuser un si joli rôle. Le cinéma, oui je continue tant qu'on me sollicite. En mars, je serai la maman de Nathalie Baye. Depuis 1962 je pense à m'arrêter, mais les propositions intéressantes se suivent. Et puis, franchement, l'argent c'est bien d'en gagner pour pouvoir le dépenser. Je claque tout. Je donne, je fais n'importe quoi. L'argent ne m'amuse que pour ça. Il y a aussi les impôts. Avec mon mari Georges, on vivait comme des rois, bien au-dessus  de nos moyens, couverts de dettes. C'est comme ça qu'on a l'air vraiment riches, me disait-il. De toute façon, je ne prévois jamais rien. Je ne pensais même pas voir l'an 2000.

Sincèrement, après tant d'années, vous éprouvez toujours le même plaisir à jouer?
Oui, mais dans l'action. Sur un plateau ou sur les planches. Avant je suis furieuse, après je suis épuisée. Vous savez, il faut se motiver pour aller à la même heure, chaque soir, dire la même chose. Heureusement, les spectateurs ne sont jamais les mêmes. Pour moi, la règle absolue est de m'interdire de faire passer mes émotions. Tu pleures avant ou tu pleures après, mais jamais pendant.

Pour quel réalisateur diriez-vous «oui» immédiatement?
Almodovar. «Parle avec elle», quelle merveille! Je suis en extase. Il est cinglé mais si extraordinaire.

Avez-vous du plaisir à vous revoir dans vos films? Lesquels préférez-vous?
Il n'y a pas si longtemps que je me regarde. J'ai l'impression que ce n'est pas moi et je me surprends même à penser : «Qu'est-ce qu'elle est mignonne.» «Madame de...» reste mon préféré. A la fois grave et léger, ce film est bouleversant. Et aussi «Bébé Donge» bien sûr, avec Gabin.

"

J'avais épousé le plus grand play-boy du monde... Il aimait trop les femmes

"

Vous avez souvent incarné des séductrices. L'étiez-vous en dehors de l'écran?
Oui, les rôles de jeunes premières me tombaient dessus à chaque fois. Il faut dire que j'avais le physique de l'emploi. Mais non, dans la vie, il n'y a pas plus fidèle que moi.  

Et pourtant, trois mariages, une aventure avec le magnat italien Giovanni Agnelli révélée à l'occasion de sa disparition... Vous en avez charmé plus d'un.
Les mariages, d'accord. Mais je n'ai jamais connu Agnelli. Avec mon deuxième mari, Porfirio Rubirosa, nous allions en Espagne, en Italie. Peut-être m'avait-il croisée et remarquée lors d'un cocktail. Trouvée jolie, peut-être. J'étais follement amoureuse de «Rubi». Lui seul comptait. Enfin, je suis tout de même flattée, mais les journalistes disent parfois n'importe quoi, vous le savez bien ! Cela ne m'atteint pas. C'est charmant. Je n'ai rien à sauver, ni ménage, ni carrière. Je suis libre.

Vous êtes même allée jusqu'à vous compromettre pour ce Porfirio Rubirosa...
Rubi, alors mon fiancé, ambassadeur de la République dominicaine, était interné à Baden dans un camp de diplomates. Un voyage de promotion en Allemagne m'a permis de le revoir, ce que je voulais par-dessus tout. De là on m'a taxée de collabo. Après j'ai dû me justifier 102 fois, même devant le bureau d'épuration. Puis les choses sont rentrées dans l'ordre. Quand il est devenu mon mari, nous sortions beaucoup, nous faisions la foire. Rubi était exquis, mais j'avais épousé le plus grand play-boy du monde... Il aimait trop les femmes. Quand j'ai découvert une de ses incartades, j'ai immédiatement demandé le divorce. Malgré tout, nous sommes restés copains. Après la séparation, il a tenté de me séduire à nouveau. Hors de question! Je venais de rencontrer Georges.

Votre plus belle histoire d'amour est donc celle qui a duré quarante-cinq ans avec Georges Mitsinkides?
Vous avez raison et, pendant toutes ces années, on ne s'est trompé ni l'un ni l'autre. J'étais sa seule préoccupation. Il ne travaillait pas. Il aurait pu écrire et me faisait d'ailleurs croire qu'il rédigeait ses oeuvres posthumes. Ensuite notre petit est né. Georges était exclusif, il n'aimait que Mathieu et moi. Nous ne nous sommes jamais quittés. Il est mort dans mes bras.

Dans quinze jours se tiendra la cérémonie des César. «8 femmes» part favori. Trouvez-vous juste d'être nommée après Fanny Ardant et Isabelle Huppert?
Oui, ce sont elles les stars. Moi je suis une ancienne. Ces nominations individuelles sont grotesques. C'est les huit ou rien ! Où est Catherine dans cette histoire ? Emmanuelle, aussi, est formidable. Et Ludivine, jeune espoir ? Cela n'a pas de sens, elle est une vraie comédienne. Qu'est-ce que cela signifie ? En Allemagne et en Italie, nous avons été nominées et récompensées ensemble. Mais je suis quand même heureuse pour François Ozon, un si charmant réalisateur.

En dehors du cinéma, du théâtre, du chant, vous reste-t-il du temps pour vous? A quoi vous occupez-vous?
A rien. La cuisine, le marché, aller voir la mer à Noirmoutier. Rejoindre mes deux petits-enfants, qui ont 16 et 12 ans. Ils sont mignons, ils me bousculent. Plus tard, je me verrais bien faire le tour d'Europe au volant d'un camping-car ou naviguer sur des canaux. Ce serait épatant.

Avec une vie si riche, vous n'avez jamais envisagé d'écrire vos Mémoires?
Non. Je n'ai pas fait d'études et je ne sais pas écrire. En aucun cas je n'admettrais qu'un autre le fasse à ma place.

Toute reproduction interdite

Let's block ads! (Why?)



Bagikan Berita Ini

Related Posts :

0 Response to "Quand Danielle Darrieux se confiait dans Paris Match"

Post a Comment

Powered by Blogger.