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Hautes-Alpes : la jeune veuve du millionnaire touchera-t-elle l'héritage ?

La justice doit décider ce mardi si Sandrine, la jeune veuve de Marcel Amphoux, mort en 2011 à l'âge de 69 ans, héritera de son patrimoine.

En septembre 2011, lorsqu'il s'était fait passer la bague au doigt, l'oeil gourmand, très chic dans son complet noir, cravate et veston grenat assortis, beaucoup avaient prédit que cette toquade ne lui apporterait que des malheurs. A Puy-Saint-Pierre (Hautes-Alpes), village de 520 âmes où Marcel Amphoux a passé sa vie, on n'a jamais cru à ce conte de fées, l'amour soudain entre un vieux garçon au mode de vie aussi rude que son physique et une belle Parisienne de vingt-cinq ans sa cadette... surtout quand la Belle est agent immobilier et la Bête, sous ses airs d'ermite, détenteur d'un patrimoine certain.

Les mauvaises langues n'avaient peut-être pas tort : six ans après ce mariage, cinq ans après sa mort brutale à 69 ans, Marcel Amphoux — ou plutôt son héritage — fait toujours l'objet d'une âpre bataille judiciaire. Objet du litige ? Plusieurs maisons et terrains, estimés à environ 1 M€. A l'offensive : Sandrine Devillard-Amphoux, qui se pensait unique héritière... jusqu'à ce que les locataires de Marcel exhument, six mois plus tard, un testament l'excluant et les désignant, avec une cousine, comme seuls légataires.

La veuve a porté plainte et fait appel du non-lieu de décembre 2016. La décision est attendue ce mardi, « mais elle est prête à aller en cassation », prévient son avocat, Me Charles Lasvergnas. Car si la justice a estimé que l'écriture du testament était « naturelle et spontanée », sa veuve pense que son défunt époux, s'il a tenu le stylo, a subi des pressions. « Il était influençable », poursuit Me Lasvergnas.

«Je peux vous dire qu'il ne l'a jamais touchée !»

« Elle sait de quoi elle parle ! » tacle un intime de Marcel qui, comme le village, a eu vent de la réputation de l'intéressée. Avant de s'établir comme agent immobilier, elle a tenu à Paris deux salons de massage, établissements discrets à la clientèle masculine... « C'est triste, il s'est fait avoir, poursuit l'ami de Marcel. Il était ébloui par sa Parisienne. Mon épouse, mon épouse, qu'il me répétait... Elle faisait la belle sur son tracteur, mais en un an, elle a dû venir cinq ou six fois. Et je peux vous dire qu'il ne l'a jamais touchée ! »

Dans son testament, Marcel Amphoux parle en effet d'un « mariage blanc ». Sans nouvelles de sa femme, « en pleine dépression nerveuse », avait-il confié, il avait finalement entamé des démarches pour divorcer. Il est mort avant de mettre sa menace à exécution, dans l'accident d'une voiture conduite par Claude Ameline... celui-là même qui lui avait présenté Sandrine. « C'était pour qu'elle l'aide dans ses papiers, je ne touche pas de pourcentage ! » assurait ce dernier en juin 2012. Reste que, depuis le décès de Marcel, Claude Ameline et Sandrine Devillard, qui avaient monté ensemble une société immobilière, sont en froid. « Simple relation d'affaires », évacue Me Lasvergnas, qui ajoute : « Mme Amphoux est peinée qu'on puisse encore douter de son amour. » « Ah ça, elle lui a fait une jolie tombe, relève l'ami de Marcel. Mais elle n'est jamais revenue... Même artificielles, les fleurs ont fini par faner. » En attendant, la maison où vivait Marcel, autrefois noire de suie, a été retapée par un collectif qui en a fait un lieu d'accueil pour migrants. « Il aurait aimé ça, Marcel », juge son ami.

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La justice doit décider ce mardi si Sandrine, la jeune veuve de Marcel Amphoux, mort en 2011 à l'âge de 69 ans, héritera de son patrimoine.

En septembre 2011, lorsqu'il s'était fait passer la bague au doigt, l'oeil gourmand, très chic dans son complet noir, cravate et veston grenat assortis, beaucoup avaient prédit que cette toquade ne lui apporterait que des malheurs. A Puy-Saint-Pierre (Hautes-Alpes), village de 520 âmes où Marcel Amphoux a passé sa vie, on n'a jamais cru à ce conte de fées, l'amour soudain entre un vieux garçon au mode de vie aussi rude que son physique et une belle Parisienne de vingt-cinq ans sa cadette... surtout quand la Belle est agent immobilier et la Bête, sous ses airs d'ermite, détenteur d'un patrimoine certain.

Les mauvaises langues n'avaient peut-être pas tort : six ans après ce mariage, cinq ans après sa mort brutale à 69 ans, Marcel Amphoux — ou plutôt son héritage — fait toujours l'objet d'une âpre bataille judiciaire. Objet du litige ? Plusieurs maisons et terrains, estimés à environ 1 M€. A l'offensive : Sandrine Devillard-Amphoux, qui se pensait unique héritière... jusqu'à ce que les locataires de Marcel exhument, six mois plus tard, un testament l'excluant et les désignant, avec une cousine, comme seuls légataires.

La veuve a porté plainte et fait appel du non-lieu de décembre 2016. La décision est attendue ce mardi, « mais elle est prête à aller en cassation », prévient son avocat, Me Charles Lasvergnas. Car si la justice a estimé que l'écriture du testament était « naturelle et spontanée », sa veuve pense que son défunt époux, s'il a tenu le stylo, a subi des pressions. « Il était influençable », poursuit Me Lasvergnas.

«Je peux vous dire qu'il ne l'a jamais touchée !»

« Elle sait de quoi elle parle ! » tacle un intime de Marcel qui, comme le village, a eu vent de la réputation de l'intéressée. Avant de s'établir comme agent immobilier, elle a tenu à Paris deux salons de massage, établissements discrets à la clientèle masculine... « C'est triste, il s'est fait avoir, poursuit l'ami de Marcel. Il était ébloui par sa Parisienne. Mon épouse, mon épouse, qu'il me répétait... Elle faisait la belle sur son tracteur, mais en un an, elle a dû venir cinq ou six fois. Et je peux vous dire qu'il ne l'a jamais touchée ! »

Dans son testament, Marcel Amphoux parle en effet d'un « mariage blanc ». Sans nouvelles de sa femme, « en pleine dépression nerveuse », avait-il confié, il avait finalement entamé des démarches pour divorcer. Il est mort avant de mettre sa menace à exécution, dans l'accident d'une voiture conduite par Claude Ameline... celui-là même qui lui avait présenté Sandrine. « C'était pour qu'elle l'aide dans ses papiers, je ne touche pas de pourcentage ! » assurait ce dernier en juin 2012. Reste que, depuis le décès de Marcel, Claude Ameline et Sandrine Devillard, qui avaient monté ensemble une société immobilière, sont en froid. « Simple relation d'affaires », évacue Me Lasvergnas, qui ajoute : « Mme Amphoux est peinée qu'on puisse encore douter de son amour. » « Ah ça, elle lui a fait une jolie tombe, relève l'ami de Marcel. Mais elle n'est jamais revenue... Même artificielles, les fleurs ont fini par faner. » En attendant, la maison où vivait Marcel, autrefois noire de suie, a été retapée par un collectif qui en a fait un lieu d'accueil pour migrants. « Il aurait aimé ça, Marcel », juge son ami.

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