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Quand Harry rencontre Meghan

Le prince Harry et sa fiancée, l'actrice américaine, Meghan Markle, lundi à Kensington Palace à Londres.
Le prince Harry et sa fiancée, l'actrice américaine, Meghan Markle, lundi à Kensington Palace à Londres.Photo Daniel Leal-Olivas. AFP

L’annonce du prochain mariage royal du prince Harry et de l’actrice américaine Meghan Markle redonne des couleurs au Royaume-Uni.

Oyez, oyez bonnes gens, oubliez le Brexit, les mauvaises nouvelles en rafale et réjouissez-vous, un mariage royal est en vue! Ce lundi matin, le royaume, plus très uni ces derniers temps, s’est arrêté de respirer un instant à l’annonce des fiançailles officielles du prince Harry et de Meghan Markle. Le mariage est prévu pour le printemps.

La Première ministre, Theresa May, qui devait présenter lundi un plan de stratégie industrielle du pays, a poussé un long soupir de soulagement. Les médias britanniques seront sans doute trop occupés pour lui chercher la petite bête. Avec un peu de chance, l’ambiance plombée entre l’Irlande et le Royaume-Uni pour cause de Brexit sera aussi noyée dans la liesse populaire.

«Ils vont bien s’amuser ensemble»

Les programmes télévisés ont été bouleversés et suivent en direct l’avalanche de… non-nouvelles qui suit l’annonce attendue depuis des mois. Ils énumèrent les félicitations des grands et moins grands de ce monde, de la reine Elizabeth II bien sûr, grand-mère du futur marié et forcément «ravie» de la nouvelle, à la Première ministre, qui leur souhaite «le plus grand bonheur». Le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, qui n’a jamais été un grand amateur de la royauté, a pointé du doigt le plus important : «J’ai rencontré Harry un certain nombre de fois et je suis sûr qu’ils vont bien s’amuser ensemble.» Sur Twitter, en milieu de journée, c’était toujours silence radio de la part du président américain, Donald Trump. En même temps, selon The Sun, le prince Harry l’aurait qualifié en privé d'«abruti».

Les «experts en royauté» ont été mobilisés pour discuter fébrilement de questions cruciales : où aura lieu la cérémonie ? A l’abbaye de Westminster, dans la chapelle du château de Windsor ou encore à Balmoral en Ecosse ? Quel titre recevra la jeune épousée ? Duchesse de Sussex ou d’Essex ? Les bookmakers ont ouvert les paris sur le fait que la fiancée est enceinte, la longueur de la traîne de sa robe de mariée, la couleur du bibi de la Reine ou le nombre de petits enfants d’honneur.

A lire aussi :Drôle de glam

Il n’est évidemment pas question une seconde que le mariage puisse prendre place aux Etats-Unis, d’où vient la jeune fiancée. Il fût un temps où rien que sa nationalité aurait soulevé plus d’un sourcil royal. Le roi Edward VIII, oncle d’Elizabeth II, fût contraint à l’abdication en 1936 pour pouvoir épouser Wallis Simpson, américaine, roturière et deux fois divorcée.

Meghan Clarke, 36 ans, est roturière elle aussi, métisse et n’a divorcé qu’une fois. Sa mère, Doria Ragland, afro-américaine, est professeure de yoga à Los Angeles, après avoir été maquilleuse de cinéma. Son père, Thomas Markle, d’origine irlandaise, est ingénieur en éclairage dans le cinéma et a remporté un Emmy pour son travail. Le couple a divorcé lorsque Meghan avait 6 ans. La jeune femme est une actrice relativement connue, notamment pour son rôle de juriste talentueuse dans la série américaine Suits. Elle est aussi très engagée dans la lutte pour les droits des femmes, notamment auprès des Nations Unies.

Engagé dans l’armée

Harry a rencontré Meghan en juillet 2016 et depuis, les jeunes gens s’étaient régulièrement affichés ensemble. En août 2017, le prince Harry s’était fendu d’un long communiqué accusant les tabloïds de harcèlement contre sa compagne, dénonçant le ton raciste de certains commentaires, et les menaçant fermement de poursuites judiciaires.

Le prince est le second fils du couple légendaire et maudit du prince Charles et de la princesse Diana, décédée dans un accident de voiture sous le pont de l’Alma à Paris il y a exactement vingt ans. Harry avait 12 ans. Pour la première fois cette année, il s’est confié dans un long documentaire télévisé sur le drame, sur son deuil difficile à accomplir en public et sur ses moments de dépression. Il est d’ailleurs très engagé dans des organisations caritatives consacrées à la dépression et aux maladies mentales.

Grâce à son frère aîné William, héritier du trône après le prince Charles, et à ses deux enfants, le prince Harry n’est que cinquième dans l’ordre de succession. Et bientôt sixième puisque la princesse Kate doit bientôt donner naissance à un troisième enfant.

Le prince Harry a longtemps cherché un moyen d’exister autrement que par son titre de naissance et s’est engagé dans l’armée, au sein de laquelle il a servi lors de deux tournées en Afghanistan. Il est aussi l’initiateur des Invictus Games, des Jeux olympiques pour des vétérans de l’armée blessés, lancés à Londres en 2014 et qui connaissent depuis un certain succès. La troisième édition a eu lieu cette année à Toronto.

Quelques joints fumés ici et là

Présenté souvent comme plus impétueux et plus fragile que son frère aîné, le prince Harry a collectionné les conquêtes et les âneries. Il avait notamment été pris en photo nu dans une piscine à Las Vegas, entouré de nymphettes et visiblement très imbibé. Il était aussi apparu à une fête déguisé en… officier nazi. Sans oublier quelques joints fumés ici et là. Mais, à l’extrême opposé de sa grand-mère et son invariable mantra «never complain, never explain» (ne jamais se plaindre, ne jamais expliquer), Harry a souvent laissé percer à quel point son héritage lui pesait.

Meghan Markle, habituée aux caméras, aux apparences et à jouer des rôles, devrait se fondre parfaitement dans le merveilleux et éternel soap opera de la royauté britannique. Et que les sceptiques, les râleurs et les pseudo-indifférents remballent leur fiel, le Royaume-Uni sourit et il en a bien besoin.

Sonia Delesalle-Stolper Correspondante à Londres

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Le prince Harry et sa fiancée, l'actrice américaine, Meghan Markle, lundi à Kensington Palace à Londres.
Le prince Harry et sa fiancée, l'actrice américaine, Meghan Markle, lundi à Kensington Palace à Londres.Photo Daniel Leal-Olivas. AFP

L’annonce du prochain mariage royal du prince Harry et de l’actrice américaine Meghan Markle redonne des couleurs au Royaume-Uni.

Oyez, oyez bonnes gens, oubliez le Brexit, les mauvaises nouvelles en rafale et réjouissez-vous, un mariage royal est en vue! Ce lundi matin, le royaume, plus très uni ces derniers temps, s’est arrêté de respirer un instant à l’annonce des fiançailles officielles du prince Harry et de Meghan Markle. Le mariage est prévu pour le printemps.

La Première ministre, Theresa May, qui devait présenter lundi un plan de stratégie industrielle du pays, a poussé un long soupir de soulagement. Les médias britanniques seront sans doute trop occupés pour lui chercher la petite bête. Avec un peu de chance, l’ambiance plombée entre l’Irlande et le Royaume-Uni pour cause de Brexit sera aussi noyée dans la liesse populaire.

«Ils vont bien s’amuser ensemble»

Les programmes télévisés ont été bouleversés et suivent en direct l’avalanche de… non-nouvelles qui suit l’annonce attendue depuis des mois. Ils énumèrent les félicitations des grands et moins grands de ce monde, de la reine Elizabeth II bien sûr, grand-mère du futur marié et forcément «ravie» de la nouvelle, à la Première ministre, qui leur souhaite «le plus grand bonheur». Le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, qui n’a jamais été un grand amateur de la royauté, a pointé du doigt le plus important : «J’ai rencontré Harry un certain nombre de fois et je suis sûr qu’ils vont bien s’amuser ensemble.» Sur Twitter, en milieu de journée, c’était toujours silence radio de la part du président américain, Donald Trump. En même temps, selon The Sun, le prince Harry l’aurait qualifié en privé d'«abruti».

Les «experts en royauté» ont été mobilisés pour discuter fébrilement de questions cruciales : où aura lieu la cérémonie ? A l’abbaye de Westminster, dans la chapelle du château de Windsor ou encore à Balmoral en Ecosse ? Quel titre recevra la jeune épousée ? Duchesse de Sussex ou d’Essex ? Les bookmakers ont ouvert les paris sur le fait que la fiancée est enceinte, la longueur de la traîne de sa robe de mariée, la couleur du bibi de la Reine ou le nombre de petits enfants d’honneur.

A lire aussi :Drôle de glam

Il n’est évidemment pas question une seconde que le mariage puisse prendre place aux Etats-Unis, d’où vient la jeune fiancée. Il fût un temps où rien que sa nationalité aurait soulevé plus d’un sourcil royal. Le roi Edward VIII, oncle d’Elizabeth II, fût contraint à l’abdication en 1936 pour pouvoir épouser Wallis Simpson, américaine, roturière et deux fois divorcée.

Meghan Clarke, 36 ans, est roturière elle aussi, métisse et n’a divorcé qu’une fois. Sa mère, Doria Ragland, afro-américaine, est professeure de yoga à Los Angeles, après avoir été maquilleuse de cinéma. Son père, Thomas Markle, d’origine irlandaise, est ingénieur en éclairage dans le cinéma et a remporté un Emmy pour son travail. Le couple a divorcé lorsque Meghan avait 6 ans. La jeune femme est une actrice relativement connue, notamment pour son rôle de juriste talentueuse dans la série américaine Suits. Elle est aussi très engagée dans la lutte pour les droits des femmes, notamment auprès des Nations Unies.

Engagé dans l’armée

Harry a rencontré Meghan en juillet 2016 et depuis, les jeunes gens s’étaient régulièrement affichés ensemble. En août 2017, le prince Harry s’était fendu d’un long communiqué accusant les tabloïds de harcèlement contre sa compagne, dénonçant le ton raciste de certains commentaires, et les menaçant fermement de poursuites judiciaires.

Le prince est le second fils du couple légendaire et maudit du prince Charles et de la princesse Diana, décédée dans un accident de voiture sous le pont de l’Alma à Paris il y a exactement vingt ans. Harry avait 12 ans. Pour la première fois cette année, il s’est confié dans un long documentaire télévisé sur le drame, sur son deuil difficile à accomplir en public et sur ses moments de dépression. Il est d’ailleurs très engagé dans des organisations caritatives consacrées à la dépression et aux maladies mentales.

Grâce à son frère aîné William, héritier du trône après le prince Charles, et à ses deux enfants, le prince Harry n’est que cinquième dans l’ordre de succession. Et bientôt sixième puisque la princesse Kate doit bientôt donner naissance à un troisième enfant.

Le prince Harry a longtemps cherché un moyen d’exister autrement que par son titre de naissance et s’est engagé dans l’armée, au sein de laquelle il a servi lors de deux tournées en Afghanistan. Il est aussi l’initiateur des Invictus Games, des Jeux olympiques pour des vétérans de l’armée blessés, lancés à Londres en 2014 et qui connaissent depuis un certain succès. La troisième édition a eu lieu cette année à Toronto.

Quelques joints fumés ici et là

Présenté souvent comme plus impétueux et plus fragile que son frère aîné, le prince Harry a collectionné les conquêtes et les âneries. Il avait notamment été pris en photo nu dans une piscine à Las Vegas, entouré de nymphettes et visiblement très imbibé. Il était aussi apparu à une fête déguisé en… officier nazi. Sans oublier quelques joints fumés ici et là. Mais, à l’extrême opposé de sa grand-mère et son invariable mantra «never complain, never explain» (ne jamais se plaindre, ne jamais expliquer), Harry a souvent laissé percer à quel point son héritage lui pesait.

Meghan Markle, habituée aux caméras, aux apparences et à jouer des rôles, devrait se fondre parfaitement dans le merveilleux et éternel soap opera de la royauté britannique. Et que les sceptiques, les râleurs et les pseudo-indifférents remballent leur fiel, le Royaume-Uni sourit et il en a bien besoin.

Sonia Delesalle-Stolper Correspondante à Londres

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