
La ministre de la Culture envisage de porter plainte après la publication de pistes de réforme de l'audiovisuel public par Le Monde.
Vers un tremblement de terre au sein de France Télévisions? Un document du ministère de la Culture présentant des projets de réforme de l'audiovisuel public peut le laisser penser. Il a été publié ce lundi par Le Monde. De son côté, la ministre de la Culture prévient qu'il s'agit d'un document interne "non validé", et envisage de porter plainte pour divulgation de documents provisoires. L'Express revient sur ces pistes qui dessinent une grande restructuration au sein du groupe d'audiovisuel public.
Fusion de France Télévisions et de Radio France
Tout d'abord, on peut lire une volonté de regrouper France Télévisions et Radio France, ainsi que les sociétés des deux groupes, au sein d'une holding commune. Dans le document cité par Le Monde, il est indiqué que ce regroupement viserait à "aligner et dégager des synergies". Il rassemblerait 17 000 employés.
Le réseau régional de France 3 et la radio régionale France Bleu pourraient également être rapprochées, ce qui signifierait un "recentrage" de France 3 sur les régions, ainsi la fermeture des bureaux régionaux de France 2. Lors de la dernière rentrée du groupe, Xavier Couture, numéro 2 du groupe (qui a, depuis, démissionné), avait déjà réaffirmé son envie de faire de France 3 plus que jamais la chaîne "des territoires"..
LIRE AUSSI >> Rentrée de France Télévisions: les mises au point de Delphine Ernotte
À Radio France, il serait également envisagé d'améliorer "l'efficacité", et de "réformer les modes de production." Dans le document, la diffusion de France 4 et de la radio Le Mouv uniquement sur Internet, ainsi que la suppression de la chaîne des Outre-mers, France Ô, sont par ailleurs évoquées.
Le CSA est lui aussi concerné par ces profondes réformes: le ministère souhaiterait lui retirer le pouvoir de nommer les présidents de France Télévisions et de Radio France, afin de le donner à des conseils d'administration forts des société concernées. Quant à la présidence de la "holding", elle devrait être confiée à un nouveau dirigeant.
Des "départs non-volontaires" à prévoir
Si ces hypothèses n'ont pas encore été validées, et qu'elles font partie d'un "document de travail", comme l'a rappelé la ministre de la Culture Françoise Nyssen au Monde, elles pourraient toutefois être lancées dès 2018, dans le cadre de la loi "qui transposera la directive européenne sur les services de médias audiovisuels", indique le journal. Le gouvernement a déjà demandé une économie de 80 millions d'euros au groupe dans son budget 2018.
Pour beaucoup, regrouper France Télévisions et Radio France "reviendrait à recréer l'ORTF", souffle une source interne de France Télévisions à L'Express. Cela reviendrait aussi à envisager de lourdes réductions d'effectifs: "départs non-volontaires difficiles à éviter", est-il même noté dans le document cité par le journal, qui prévoit "de très fortes réactions des personnels et des élus locaux."
Quant à la suppression de France Ô, même s'il s'agit d'un "serpent de mer" maintes fois évoqué en interne, elle pourrait se révéler risquée. "Une antenne de France Ô peut faire vivre un territoire entier, poursuit une source au sein du groupe France Télévision. C'est, politiquement, hasardeux."
Plainte de Françoise Nyssen
Après la divulgation de ce document explosif, Françoise Nyssen a donc indiqué qu'elle comptait porter plainte. "J'ai découvert, avec stupéfaction, que des documents internes au ministère de la Culture avaient été divulgués, a-t-elle indiqué dans un communiqué de presse. Il s'agit de documents contenant des pistes de travail, et non validés. J'ai l'intention de porter plainte contre X après cette diffusion de documents provisoires, qui n'avaient pas vocation à être rendus publics."
La communication de France Télévisions, jointe par L'Express, n'a pas fait de commentaire à la suite de la parution du document.
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La ministre de la Culture envisage de porter plainte après la publication de pistes de réforme de l'audiovisuel public par Le Monde.
Vers un tremblement de terre au sein de France Télévisions? Un document du ministère de la Culture présentant des projets de réforme de l'audiovisuel public peut le laisser penser. Il a été publié ce lundi par Le Monde. De son côté, la ministre de la Culture prévient qu'il s'agit d'un document interne "non validé", et envisage de porter plainte pour divulgation de documents provisoires. L'Express revient sur ces pistes qui dessinent une grande restructuration au sein du groupe d'audiovisuel public.
Fusion de France Télévisions et de Radio France
Tout d'abord, on peut lire une volonté de regrouper France Télévisions et Radio France, ainsi que les sociétés des deux groupes, au sein d'une holding commune. Dans le document cité par Le Monde, il est indiqué que ce regroupement viserait à "aligner et dégager des synergies". Il rassemblerait 17 000 employés.
Le réseau régional de France 3 et la radio régionale France Bleu pourraient également être rapprochées, ce qui signifierait un "recentrage" de France 3 sur les régions, ainsi la fermeture des bureaux régionaux de France 2. Lors de la dernière rentrée du groupe, Xavier Couture, numéro 2 du groupe (qui a, depuis, démissionné), avait déjà réaffirmé son envie de faire de France 3 plus que jamais la chaîne "des territoires"..
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À Radio France, il serait également envisagé d'améliorer "l'efficacité", et de "réformer les modes de production." Dans le document, la diffusion de France 4 et de la radio Le Mouv uniquement sur Internet, ainsi que la suppression de la chaîne des Outre-mers, France Ô, sont par ailleurs évoquées.
Le CSA est lui aussi concerné par ces profondes réformes: le ministère souhaiterait lui retirer le pouvoir de nommer les présidents de France Télévisions et de Radio France, afin de le donner à des conseils d'administration forts des société concernées. Quant à la présidence de la "holding", elle devrait être confiée à un nouveau dirigeant.
Des "départs non-volontaires" à prévoir
Si ces hypothèses n'ont pas encore été validées, et qu'elles font partie d'un "document de travail", comme l'a rappelé la ministre de la Culture Françoise Nyssen au Monde, elles pourraient toutefois être lancées dès 2018, dans le cadre de la loi "qui transposera la directive européenne sur les services de médias audiovisuels", indique le journal. Le gouvernement a déjà demandé une économie de 80 millions d'euros au groupe dans son budget 2018.
Pour beaucoup, regrouper France Télévisions et Radio France "reviendrait à recréer l'ORTF", souffle une source interne de France Télévisions à L'Express. Cela reviendrait aussi à envisager de lourdes réductions d'effectifs: "départs non-volontaires difficiles à éviter", est-il même noté dans le document cité par le journal, qui prévoit "de très fortes réactions des personnels et des élus locaux."
Quant à la suppression de France Ô, même s'il s'agit d'un "serpent de mer" maintes fois évoqué en interne, elle pourrait se révéler risquée. "Une antenne de France Ô peut faire vivre un territoire entier, poursuit une source au sein du groupe France Télévision. C'est, politiquement, hasardeux."
Plainte de Françoise Nyssen
Après la divulgation de ce document explosif, Françoise Nyssen a donc indiqué qu'elle comptait porter plainte. "J'ai découvert, avec stupéfaction, que des documents internes au ministère de la Culture avaient été divulgués, a-t-elle indiqué dans un communiqué de presse. Il s'agit de documents contenant des pistes de travail, et non validés. J'ai l'intention de porter plainte contre X après cette diffusion de documents provisoires, qui n'avaient pas vocation à être rendus publics."
La communication de France Télévisions, jointe par L'Express, n'a pas fait de commentaire à la suite de la parution du document.
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