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TV – « La Consolation », récit d'un viol longtemps refoulé

Téléfilm sur France</a> 3 à 20 h 55

En octobre 2016, Flavie Flament publiait La Consolation (JC Lattès). Dans ce livre autobiographique, l’animatrice de radio et de télévision révélait avoir</a> été violée, à 13 ans, par un photographe « mondialement connu ». Les faits s’étaient produits à plusieurs reprises en 1987 au cap d’Agde (Hérault) où elle passait des vacances en famille</a>.

Flavie Flament n’avait pas don­né pas le nom de son agresseur. Mais sur les réseaux sociaux</a>, ­celui de David Hamilton avait été immédiatement et abondamment cité. Peu de temps plus tard, l’animatrice avait confirmé.

Lui qui, du haut de sa notoriété et de sa cinquantaine avancée, « faisait son marché » sur les plages, aux terrasses de café. Et convainquait les parents de lui laisser</a> quelques heures leur fille pour des séances photo</a> durant lesquelles il leur demandait de prendre</a> des poses érotiques, nues ou revêtues de robes transparentes.

Flavie Flament fut de celles-là. Encouragée par une mère frustrée et flattée de l’intérêt portée par une célébrité à sa fille, elle s’était prêtée au jeu des séances (sans réel enthousiasme) jusqu’au jour où David Hamilton lui avait ordonné de s’allonger, et avait commencé « à s’adonner à des choses dont on sait pour le coup que c’est grave ».

Phillip Schurer et Lou Gable dans « La Consolation », de Magaly Richard-Serrano.

Il fallait beaucoup de tact pour adapter</a> le livre à la télévision. La réalisatrice Magaly Richard-Serrano – également coscénariste avec Flavie Flament – en a fait preuve à chaque étape : direction d’acteurs, mise en scène, montage. Et surtout, elle a construit La ­Consolation au fil de flash-back dictés par le flux des souvenirs qui reviennent à l’héroïne dans le ­cabinet de son psychanalyste.

Or, les premières réminiscences décrivent une enfance « normale, classique, heureuse ». Ce n’est qu’en avançant dans la thérapie que surgissent certains faits moins joyeux – la mère toute-puissante, humiliante, manipulatrice ; le père fermé, le sexe évoqué crûment en famille. Des détails qui, s’agrégeant les uns les autres, contaminent progressivement le climat</a> du film.

Cette délicate montée en puissance de la dramaturgie contribue pour beaucoup à l’élégance que soutient cette adaptation, dès les premiers plans et jusqu’à l’évocation finale du viol, enfoui, oublié durant vingt-cinq ans. Et émergeant des tréfonds de l’inconscient, après plus d’une heure, devant nos yeux.

La Consolation, de Magaly Richard-Serrano. Avec Lou Gable, Emilie Dequenne, Léa Drucker (Fr., 2017, 90 min). Suivi d’un débat animé par Carole Gaessler.

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En octobre 2016, Flavie Flament publiait La Consolation (JC Lattès). Dans ce livre autobiographique, l’animatrice de radio et de télévision révélait avoir</a> été violée, à 13 ans, par un photographe « mondialement connu ». Les faits s’étaient produits à plusieurs reprises en 1987 au cap d’Agde (Hérault) où elle passait des vacances en famille</a>.

Flavie Flament n’avait pas don­né pas le nom de son agresseur. Mais sur les réseaux sociaux</a>, ­celui de David Hamilton avait été immédiatement et abondamment cité. Peu de temps plus tard, l’animatrice avait confirmé.

Lui qui, du haut de sa notoriété et de sa cinquantaine avancée, « faisait son marché » sur les plages, aux terrasses de café. Et convainquait les parents de lui laisser</a> quelques heures leur fille pour des séances photo</a> durant lesquelles il leur demandait de prendre</a> des poses érotiques, nues ou revêtues de robes transparentes.

Flavie Flament fut de celles-là. Encouragée par une mère frustrée et flattée de l’intérêt portée par une célébrité à sa fille, elle s’était prêtée au jeu des séances (sans réel enthousiasme) jusqu’au jour où David Hamilton lui avait ordonné de s’allonger, et avait commencé « à s’adonner à des choses dont on sait pour le coup que c’est grave ».

Phillip Schurer et Lou Gable dans « La Consolation », de Magaly Richard-Serrano.

Il fallait beaucoup de tact pour adapter</a> le livre à la télévision. La réalisatrice Magaly Richard-Serrano – également coscénariste avec Flavie Flament – en a fait preuve à chaque étape : direction d’acteurs, mise en scène, montage. Et surtout, elle a construit La ­Consolation au fil de flash-back dictés par le flux des souvenirs qui reviennent à l’héroïne dans le ­cabinet de son psychanalyste.

Or, les premières réminiscences décrivent une enfance « normale, classique, heureuse ». Ce n’est qu’en avançant dans la thérapie que surgissent certains faits moins joyeux – la mère toute-puissante, humiliante, manipulatrice ; le père fermé, le sexe évoqué crûment en famille. Des détails qui, s’agrégeant les uns les autres, contaminent progressivement le climat</a> du film.

Cette délicate montée en puissance de la dramaturgie contribue pour beaucoup à l’élégance que soutient cette adaptation, dès les premiers plans et jusqu’à l’évocation finale du viol, enfoui, oublié durant vingt-cinq ans. Et émergeant des tréfonds de l’inconscient, après plus d’une heure, devant nos yeux.

La Consolation, de Magaly Richard-Serrano. Avec Lou Gable, Emilie Dequenne, Léa Drucker (Fr., 2017, 90 min). Suivi d’un débat animé par Carole Gaessler.

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