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Dans «Normandie nue», François Cluzet tombe le bas

Il se considère comme « très pudique ». Pourtant, dans « Normandie nue », François Cluzet s'est mis en tenue d'Adam pour les besoins d'une scène d'anthologie. Dans cette comédie de Philippe Le Guay (« Alceste à Bicyclette », « les Femmes du sixième étage »), l'acteur de 62 ans incarne Georges Balbuzard, le maire d'un village normand. Lorsqu'un photographe américain propose aux habitants de faire une photo d'eux nus dans un champ, Balbu va les convaincre d'accepter pour attirer l'attention des médias sur la crise agricole. Cluzet nous parle de ce challenge et de ce film qui fait écho à son histoire familiale.

« Médecin de campagne », « L'école buissonnière », « Normandie nue »... Vous vous sentez bien à la campagne ?

François Cluzet. Oui. Je suis né à Paris, dans le VII e arrondissement. Soixante ans et un peu de succès plus tard, j'y vis toujours, mais je me suis toujours senti un peu provincial, parce que je suis petit-fils de paysans. Mes grands-parents paternels avaient une toute petite ferme dans les Hautes-Pyrénées, avec une vingtaine de vaches. Ils vivaient en autarcie entre le poulailler, le potager et le cochon qu'on tuait une fois l'an. J'y passais toutes les vacances scolaires. Aujourd'hui, mes cousins travaillent dans cette ferme. J'y retourne de temps en temps.

Les difficultés des agriculteurs, vous connaissez alors ?

Oui. On avait déjà obligé mon grand-père, né en 1895, à faire un CAP de bijouterie à Paris parce qu'on n'avait pas de quoi le nourrir à la ferme. Et comme la situation des paysans ne s'est pas vraiment arrangée, je comprends leur désespoir aujourd'hui. J'aime les rôles qui rencontrent un écho intime en moi. Là, ce qui me plaisait en plus, c'était d'emmener ce sujet sombre vers la comédie. Je ne crois pas, en temps de crise, aux films désespérés.

Comment avez-vous préparé la scène de nudité ?

Quand Philippe m'en a parlé, j'étais dans mes petits souliers. Je n'aime pas être à poil, je n'ai jamais vu personne de nu dans ma famille... Je lui ai dit : « J'y arriverai pas » et on a envisagé de me faire porter un cache-sexe. Cette solution m'a rassuré et puis, au fil du film, je me disais : « Y a 200 vrais agriculteurs qui vont se foutre à poil sans forcément être des Apollons, et moi je veux pas y aller... » C'était aussi le cœur du film. J'ai trouvé ça grotesque qu'un acteur puisse, lui, avoir un petit privilège. Finalement, ça aurait été obscène d'être habillé.

La bande-annonce du film

Et le jour J ?

C'était le printemps. Il ne faisait pas froid, mais entre les prises, on avait des couvertures. Au moment de passer par-dessus la barrière du champ, alors que j'avais les yeux baissés pour éviter les bouses de vache, j'ai relevé la tête. Là, je suis tombé sur une multitude de fesses, c'était surréaliste. Mais c'était gai.

Vous n'aviez jamais été nu dans un film ?

Je n'en ai pas le souvenir. Ou alors pour des scènes d'amour dans un lit. Là, ce n'est pas pareil : on est deux, c'est cadré. Il y a toujours ce truc terrible, cette obsession qu'on voie notre sexe. Mais quand il y a 200 figurants, vous ne comptez pas plus qu'un autre.

Bryan Cranston, héros de la série «Breaking Bad», reprendra votre rôle dans la version américaine d'«Intouchables». Qu'en pensez-vous ?

Je ne connais pas cette série. Mais c'est Harvey Weinstein qui devait produire le film, alors je ne sais pas si cela se fera...

«Je n'ai jamais été tenté par l'idée d'une carrière internationale»

Vous aviez rencontré Harvey Weinstein ?

Oui. Au moment où il a racheté les droits d'« Intouchables », on était à New York avec Omar et il nous avait proposé de faire une tournée d'un an aux Etats-Unis pour présenter le film. Quand je lui ai dit : « Ce sera payé ? » Il m'a répondu en nous regardant comme des bouseux : « Non, mais comme ça, vous serez connus aux Etats-Unis ! » J'ai dit : « Je m'en fous d'être connu aux Etats-Unis ! » Je n'ai jamais été tenté par l'idée d'une carrière internationale, j'ai cinq enfants, j'aime ma vie ici... Pourtant, Dieu sait que j'ai de l'ambition.

Le scandale Weinstein, justement, ça vous inspire quoi ?

Le plus grand des dégoûts. Dans le cinéma français, j'ai seulement rencontré des metteurs en scène homosexuels qui me faisaient comprendre qu'ils devaient être amoureux de leur acteur... Mais ce sont surtout les femmes qui sont victimes. Je suis sûr qu'il y a des milliards d'exemples. Il suffirait sans doute de demander à Sandrine Kiberlain ou à Karin Viard...

Quels sont vos projets pour 2018 ?

Je dois tourner un film, mais je ne sais pas encore quand. Pour l'instant, je me concentre sur un livre que j'essaie d'écrire depuis longtemps : il ne serait pas vraiment autobiographique, mais raconterait une histoire qui me ressemble. J'ai toujours écrit des sketchs, des chansons, des films, mais je n'en ai jamais rien fait.

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Il se considère comme « très pudique ». Pourtant, dans « Normandie nue », François Cluzet s'est mis en tenue d'Adam pour les besoins d'une scène d'anthologie. Dans cette comédie de Philippe Le Guay (« Alceste à Bicyclette », « les Femmes du sixième étage »), l'acteur de 62 ans incarne Georges Balbuzard, le maire d'un village normand. Lorsqu'un photographe américain propose aux habitants de faire une photo d'eux nus dans un champ, Balbu va les convaincre d'accepter pour attirer l'attention des médias sur la crise agricole. Cluzet nous parle de ce challenge et de ce film qui fait écho à son histoire familiale.

« Médecin de campagne », « L'école buissonnière », « Normandie nue »... Vous vous sentez bien à la campagne ?

François Cluzet. Oui. Je suis né à Paris, dans le VII e arrondissement. Soixante ans et un peu de succès plus tard, j'y vis toujours, mais je me suis toujours senti un peu provincial, parce que je suis petit-fils de paysans. Mes grands-parents paternels avaient une toute petite ferme dans les Hautes-Pyrénées, avec une vingtaine de vaches. Ils vivaient en autarcie entre le poulailler, le potager et le cochon qu'on tuait une fois l'an. J'y passais toutes les vacances scolaires. Aujourd'hui, mes cousins travaillent dans cette ferme. J'y retourne de temps en temps.

Les difficultés des agriculteurs, vous connaissez alors ?

Oui. On avait déjà obligé mon grand-père, né en 1895, à faire un CAP de bijouterie à Paris parce qu'on n'avait pas de quoi le nourrir à la ferme. Et comme la situation des paysans ne s'est pas vraiment arrangée, je comprends leur désespoir aujourd'hui. J'aime les rôles qui rencontrent un écho intime en moi. Là, ce qui me plaisait en plus, c'était d'emmener ce sujet sombre vers la comédie. Je ne crois pas, en temps de crise, aux films désespérés.

Comment avez-vous préparé la scène de nudité ?

Quand Philippe m'en a parlé, j'étais dans mes petits souliers. Je n'aime pas être à poil, je n'ai jamais vu personne de nu dans ma famille... Je lui ai dit : « J'y arriverai pas » et on a envisagé de me faire porter un cache-sexe. Cette solution m'a rassuré et puis, au fil du film, je me disais : « Y a 200 vrais agriculteurs qui vont se foutre à poil sans forcément être des Apollons, et moi je veux pas y aller... » C'était aussi le cœur du film. J'ai trouvé ça grotesque qu'un acteur puisse, lui, avoir un petit privilège. Finalement, ça aurait été obscène d'être habillé.

La bande-annonce du film

Et le jour J ?

C'était le printemps. Il ne faisait pas froid, mais entre les prises, on avait des couvertures. Au moment de passer par-dessus la barrière du champ, alors que j'avais les yeux baissés pour éviter les bouses de vache, j'ai relevé la tête. Là, je suis tombé sur une multitude de fesses, c'était surréaliste. Mais c'était gai.

Vous n'aviez jamais été nu dans un film ?

Je n'en ai pas le souvenir. Ou alors pour des scènes d'amour dans un lit. Là, ce n'est pas pareil : on est deux, c'est cadré. Il y a toujours ce truc terrible, cette obsession qu'on voie notre sexe. Mais quand il y a 200 figurants, vous ne comptez pas plus qu'un autre.

Bryan Cranston, héros de la série «Breaking Bad», reprendra votre rôle dans la version américaine d'«Intouchables». Qu'en pensez-vous ?

Je ne connais pas cette série. Mais c'est Harvey Weinstein qui devait produire le film, alors je ne sais pas si cela se fera...

«Je n'ai jamais été tenté par l'idée d'une carrière internationale»

Vous aviez rencontré Harvey Weinstein ?

Oui. Au moment où il a racheté les droits d'« Intouchables », on était à New York avec Omar et il nous avait proposé de faire une tournée d'un an aux Etats-Unis pour présenter le film. Quand je lui ai dit : « Ce sera payé ? » Il m'a répondu en nous regardant comme des bouseux : « Non, mais comme ça, vous serez connus aux Etats-Unis ! » J'ai dit : « Je m'en fous d'être connu aux Etats-Unis ! » Je n'ai jamais été tenté par l'idée d'une carrière internationale, j'ai cinq enfants, j'aime ma vie ici... Pourtant, Dieu sait que j'ai de l'ambition.

Le scandale Weinstein, justement, ça vous inspire quoi ?

Le plus grand des dégoûts. Dans le cinéma français, j'ai seulement rencontré des metteurs en scène homosexuels qui me faisaient comprendre qu'ils devaient être amoureux de leur acteur... Mais ce sont surtout les femmes qui sont victimes. Je suis sûr qu'il y a des milliards d'exemples. Il suffirait sans doute de demander à Sandrine Kiberlain ou à Karin Viard...

Quels sont vos projets pour 2018 ?

Je dois tourner un film, mais je ne sais pas encore quand. Pour l'instant, je me concentre sur un livre que j'essaie d'écrire depuis longtemps : il ne serait pas vraiment autobiographique, mais raconterait une histoire qui me ressemble. J'ai toujours écrit des sketchs, des chansons, des films, mais je n'en ai jamais rien fait.

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