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Mort de Jacques Lassalle, un homme de théâtre exigeant

Jacques Lassalle, à  Avignon, en 1983.

Jacques Lassalle, à  Avignon, en 1983.

© Jean-Christian BOURCART/RAPHO

D’Avignon au Conservatoire, en passant par Vitry, le Théâtre national de Strasbourg et la Comédie-Française, Jacques Lassalle, d’abord comédien puis metteur en scène, a œuvré sans relâche, avec passion et perfection.

Jacques Lassalle est mort le 2 janvier 2018 au matin dans une maison de repos à Paris. Un très grand serviteur du théâtre français vient de disparaître. Un homme cultivé, agrégé de lettres, passionné de littérature et lui-même auteur à ses heures. En 2011, dans Ici moins qu’ailleurs, journal volumineux paru aux éditions P.O.L., il écrivait : « Je n’aurais fait que du théâtre. Et le théâtre n’en aura jamais fini de me défaire. » Sa relation avec le théâtre n’était pas des plus simples. Le plateau était le lieu de l’absolu. La barre si haut placée qu’elle ne pouvait, probablement, que rarement être franchie.

Mais il aimait la scène passionnément et acceptait ce qu’elle créait en lui de frustration, voire de souffrance. Lui qui a marqué cette profession de son sceau a eu la révélation de la vocation au Festival d’Avignon. Dans son journal, il se souvenait avec une verve intacte de ses sensations d’adolescent : « Tant de souvenirs m’attachent à la Cour d’honneur. C’est là que je suis né au théâtre avec Vilar, Auguste ou Dom Juan ; avec Gérard Philipe, Lorenzaccio, Richard II ou Le Prince de Hombourg ; avec Daniel Sorano, Sganarelle ou Figaro ; avec Maria Casarès, lady Macbeth, ou Phocion du Triomphe de l’amour ; avec Alain Cuny, avec beaucoup d’autres. C’est là qu’adolescent, extasié, blotti dans les gradins les plus hauts de la Cour, je me suis reconnu le droit, un jour, de faire l’acteur puisqu’il m’était révélé du même coup le pouvoir de faire le citoyen. »

Catherine Deneuve et Jacques Lassalle dans Le Vent de la nuit, de Philippe Garrel (1999)

Catherine Deneuve et Jacques Lassalle dans Le Vent de la nuit, de Philippe Garrel (1999)

© Films Alain Sarde

Metteur en scène d’envergure

Ce droit de faire l’acteur, il n’en abusera pas. Et même pas assez lorsqu’on repense, par exemple, à son apparition, magistrale, dans le film de Philippe Garrel, Le Vent de la nuit (1999), où il interprétait, sous le soleil de Tanger, le rôle de l’époux contrit et compréhensif de Catherine Deneuve. En revanche, il s’affirme et s’impose, très tôt, comme un metteur en scène d’envergure. Nous sommes en 1964. C’est à Vitry que tout démarre. Alors qu’à quelques kilomètres de là, à Ivry, Antoine Vitez dispense ses cours, Jacques Lassalle, qui habite la banlieue attenante, se rend chaque samedi dans une cave de la cité Louise-Aglaé-Cretté pour y donner des ateliers théâtre. Les jeunes du quartier affluent.

L’aventure, rapidement repérée par le maire, s’étoffe et se déplace jusqu’au tout nouveau Centre culturel de la ville. En 1966, naît le Studio-Théâtre de Vitry avec un premier spectacle proposé au public : La Seconde Surprise de l’amour, de Marivaux. Il sera suivi, jusqu’en 1982, d’une vingtaine d’autres, parmi lesquels plusieurs pièces signées de la main même du metteur en scène, qui a été nommé, entre-temps, directeur de cette modeste structure.

“Si l’autre que vous avez choisie n’était pas Nathalie Sarraute, que j’aime et que j’estime, je vous étranglerais”, Marguerite Duras

Puis Jacques Lassalle prend son envol et part mener, plus loin, l’aventure de la décentralisation. Le voilà à Strasbourg, au Théâtre national, qu’il dirige de 1983 à 1990. Il y monte ses auteurs fétiches, Marivaux ou encore Goldoni, et revient vers un dramaturge qu’il a contribué, à l’instar de Roger Planchon, à faire connaître aux spectateurs : Michel Vinaver. Ce défricheur aimait faire surgir, sur les plateaux, les écritures contemporaines.

Que celles-ci soient signées par d’illustres inconnus (les alors jeunes Jean-Marie Besset ou Christophe Pellet) ou par les plumes confirmées de la littérature : Nathalie Sarraute, avec qui il inaugure en 1993 la salle du Vieux-Colombier, à Paris (mise en scène d’Elle est là), et Marguerite Duras, qui lui faisait, à ce sujet, des scènes de jalousie : « Ecoutez-moi bien, Lassalle. Si l’autre que vous avez choisie n’était pas Nathalie Sarraute, que j’aime et que j’estime, je vous étranglerais de ces mains que vous voyez là, sur place, séance tenante. »

Lorsqu’il quitte le TNS de Strasbourg, il gagne le saint des saints de l’institution, la Comédie-Française, dont il sera l’administrateur général de 1990 à 1993. Interviewée en 2006 sur France Culture, la comédienne Catherine Hiegel, aujourd’hui sociétaire honoraire de la Comédie-Française, parlait de lui en termes émouvants : « Jacques Lassalle a été le premier à m’apporter, à travers Goldoni, à travers Gorki, des personnages qui avaient le droit à la douleur, à l’amour, à la tendresse, et à la douceur. »

“Plus l’acteur est virtuose, plus il a besoin qu’on l’aide à retrouver l’innocence de ses débuts”, Jacques Lassalle

La relation de Jacques Lassalle avec les comédiens aura été la grande affaire de sa vie. Décrit par les uns comme d’une exigence frôlant l’insupportable, il ne cessait de proclamer son amour des acteurs. Les plaçait au-dessus de tout. Attendait d’eux des miracles qui ne se produisaient pas toujours. Il avouait d’ailleurs souffrir le martyre quand de la salle il assistait, impuissant, au jeu qui se déroulait sur scène. Au point parfois de quitter son siège avant la fin de la représentation tant ce qu’il voyait l’irritait. Intransigeant, il l’était, c’est vrai. Mais il n’avait pas peur d’affronter les monstres sacrés.

Les spectateurs d’Avignon n’ont pas oublié les hurlements d’Isabelle Huppert en 2000 sur le plateau de la Cour d’honneur, dans le rôle de Médée. D’autres ont encore en mémoire la présence périlleuse, fascinante, incertaine de Gérard Depardieu face à Fanny Ardant, dans La Bête dans la jungle, proposé en 2004 au Théâtre de la Madeleine. « A mes yeux, plus l’acteur est réputé, plus il a besoin qu’on l’aide à lutter contre sa trop familière image. Plus l’acteur est virtuose, plus il a besoin qu’on l’aide à retrouver l’innocence de ses débuts », écrivait le metteur en scène avec lucidité.

Isabelle Huppert interprète, le 10 juillet 2000 dans la Cour d'honneur du Palais des Papes à Avignon, le rôle titre dans la pièce Médée, d'Euripide, mise en scène par Jacques Lassalle.

Isabelle Huppert interprète, le 10 juillet 2000 dans la Cour d'honneur du Palais des Papes à Avignon, le rôle titre dans la pièce Médée, d'Euripide, mise en scène par Jacques Lassalle.

© ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP PHOTO

Un étranger

Jacques Lassalle n’aura jamais cessé de vouloir prouver sa légitimité à ce théâtre qu’il aimait tant. Il en faisait l’aveu bouleversant dans Ici moins qu’ailleurs : « “Voilà plus de vingt ans déjà que le théâtre que je fais vous paraît lent, morne, fâcheusement minimal, piteusement cérébral… voilà plus de vingt ans que je dois surmonter les handicaps de ce premier verdict.” (…) voilà ce qu’en août 1994 j’écrivais dans une lettre ouverte aux journalistes de théâtre, après que l’Andromaque d’Euripide que je venais de mettre en scène dans la Cour d’honneur au Festival d’Avignon eut fait l’objet d’une condamnation sans retour. »

“Nous mettons en scène non pas ce que nous savons, mais ce qu’obscurément nous cherchons”, Jacques Lassalle

Il avait alors annoncé vouloir tout arrêter. Une décision sur laquelle il reviendra, trouvant au Conservatoire national supérieur d’art dramatique un nouveau port d’attache. Mais la blessure est là et la plaie ne cicatrisera pas. Au mitan des années 2000, Jacques Lassalle, de plus en plus souvent, s’envole pour l’étranger. L’Europe de l’Est lui tend les bras. Il s’y sent désiré, accueilli et fêté. Cela n’est plus, dit-il, le cas en France.

Peu à peu, le metteur en scène finira par se confondre avec cet autre qu’il pensait être, au fond, depuis toujours : un étranger. D’où le titre de son journal, Ici moins qu’ailleurs, où chaque page tournée fait du théâtre une forme d’épiphanie : « Nous mettons en scène non pas ce que nous savons, mais ce qu’obscurément nous cherchons. Nous mettons en scène ce qui d’une œuvre nous reste secret, même si nous l’avons lue souvent, même si nous en avons vu beaucoup de représentations. Ses mystères nous appellent, nous hantent, et pourtant, si nous parvenons à les percer à jour, nous découvrons que nous en détenions déjà la clef mais que nous ne savions pas que nous la détenions. Ainsi de nos vies. »Jacques Lassalle avait 81 ans.

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Jacques Lassalle, à  Avignon, en 1983.

Jacques Lassalle, à  Avignon, en 1983.

© Jean-Christian BOURCART/RAPHO

D’Avignon au Conservatoire, en passant par Vitry, le Théâtre national de Strasbourg et la Comédie-Française, Jacques Lassalle, d’abord comédien puis metteur en scène, a œuvré sans relâche, avec passion et perfection.

Jacques Lassalle est mort le 2 janvier 2018 au matin dans une maison de repos à Paris. Un très grand serviteur du théâtre français vient de disparaître. Un homme cultivé, agrégé de lettres, passionné de littérature et lui-même auteur à ses heures. En 2011, dans Ici moins qu’ailleurs, journal volumineux paru aux éditions P.O.L., il écrivait : « Je n’aurais fait que du théâtre. Et le théâtre n’en aura jamais fini de me défaire. » Sa relation avec le théâtre n’était pas des plus simples. Le plateau était le lieu de l’absolu. La barre si haut placée qu’elle ne pouvait, probablement, que rarement être franchie.

Mais il aimait la scène passionnément et acceptait ce qu’elle créait en lui de frustration, voire de souffrance. Lui qui a marqué cette profession de son sceau a eu la révélation de la vocation au Festival d’Avignon. Dans son journal, il se souvenait avec une verve intacte de ses sensations d’adolescent : « Tant de souvenirs m’attachent à la Cour d’honneur. C’est là que je suis né au théâtre avec Vilar, Auguste ou Dom Juan ; avec Gérard Philipe, Lorenzaccio, Richard II ou Le Prince de Hombourg ; avec Daniel Sorano, Sganarelle ou Figaro ; avec Maria Casarès, lady Macbeth, ou Phocion du Triomphe de l’amour ; avec Alain Cuny, avec beaucoup d’autres. C’est là qu’adolescent, extasié, blotti dans les gradins les plus hauts de la Cour, je me suis reconnu le droit, un jour, de faire l’acteur puisqu’il m’était révélé du même coup le pouvoir de faire le citoyen. »

Catherine Deneuve et Jacques Lassalle dans Le Vent de la nuit, de Philippe Garrel (1999)

Catherine Deneuve et Jacques Lassalle dans Le Vent de la nuit, de Philippe Garrel (1999)

© Films Alain Sarde

Metteur en scène d’envergure

Ce droit de faire l’acteur, il n’en abusera pas. Et même pas assez lorsqu’on repense, par exemple, à son apparition, magistrale, dans le film de Philippe Garrel, Le Vent de la nuit (1999), où il interprétait, sous le soleil de Tanger, le rôle de l’époux contrit et compréhensif de Catherine Deneuve. En revanche, il s’affirme et s’impose, très tôt, comme un metteur en scène d’envergure. Nous sommes en 1964. C’est à Vitry que tout démarre. Alors qu’à quelques kilomètres de là, à Ivry, Antoine Vitez dispense ses cours, Jacques Lassalle, qui habite la banlieue attenante, se rend chaque samedi dans une cave de la cité Louise-Aglaé-Cretté pour y donner des ateliers théâtre. Les jeunes du quartier affluent.

L’aventure, rapidement repérée par le maire, s’étoffe et se déplace jusqu’au tout nouveau Centre culturel de la ville. En 1966, naît le Studio-Théâtre de Vitry avec un premier spectacle proposé au public : La Seconde Surprise de l’amour, de Marivaux. Il sera suivi, jusqu’en 1982, d’une vingtaine d’autres, parmi lesquels plusieurs pièces signées de la main même du metteur en scène, qui a été nommé, entre-temps, directeur de cette modeste structure.

“Si l’autre que vous avez choisie n’était pas Nathalie Sarraute, que j’aime et que j’estime, je vous étranglerais”, Marguerite Duras

Puis Jacques Lassalle prend son envol et part mener, plus loin, l’aventure de la décentralisation. Le voilà à Strasbourg, au Théâtre national, qu’il dirige de 1983 à 1990. Il y monte ses auteurs fétiches, Marivaux ou encore Goldoni, et revient vers un dramaturge qu’il a contribué, à l’instar de Roger Planchon, à faire connaître aux spectateurs : Michel Vinaver. Ce défricheur aimait faire surgir, sur les plateaux, les écritures contemporaines.

Que celles-ci soient signées par d’illustres inconnus (les alors jeunes Jean-Marie Besset ou Christophe Pellet) ou par les plumes confirmées de la littérature : Nathalie Sarraute, avec qui il inaugure en 1993 la salle du Vieux-Colombier, à Paris (mise en scène d’Elle est là), et Marguerite Duras, qui lui faisait, à ce sujet, des scènes de jalousie : « Ecoutez-moi bien, Lassalle. Si l’autre que vous avez choisie n’était pas Nathalie Sarraute, que j’aime et que j’estime, je vous étranglerais de ces mains que vous voyez là, sur place, séance tenante. »

Lorsqu’il quitte le TNS de Strasbourg, il gagne le saint des saints de l’institution, la Comédie-Française, dont il sera l’administrateur général de 1990 à 1993. Interviewée en 2006 sur France Culture, la comédienne Catherine Hiegel, aujourd’hui sociétaire honoraire de la Comédie-Française, parlait de lui en termes émouvants : « Jacques Lassalle a été le premier à m’apporter, à travers Goldoni, à travers Gorki, des personnages qui avaient le droit à la douleur, à l’amour, à la tendresse, et à la douceur. »

“Plus l’acteur est virtuose, plus il a besoin qu’on l’aide à retrouver l’innocence de ses débuts”, Jacques Lassalle

La relation de Jacques Lassalle avec les comédiens aura été la grande affaire de sa vie. Décrit par les uns comme d’une exigence frôlant l’insupportable, il ne cessait de proclamer son amour des acteurs. Les plaçait au-dessus de tout. Attendait d’eux des miracles qui ne se produisaient pas toujours. Il avouait d’ailleurs souffrir le martyre quand de la salle il assistait, impuissant, au jeu qui se déroulait sur scène. Au point parfois de quitter son siège avant la fin de la représentation tant ce qu’il voyait l’irritait. Intransigeant, il l’était, c’est vrai. Mais il n’avait pas peur d’affronter les monstres sacrés.

Les spectateurs d’Avignon n’ont pas oublié les hurlements d’Isabelle Huppert en 2000 sur le plateau de la Cour d’honneur, dans le rôle de Médée. D’autres ont encore en mémoire la présence périlleuse, fascinante, incertaine de Gérard Depardieu face à Fanny Ardant, dans La Bête dans la jungle, proposé en 2004 au Théâtre de la Madeleine. « A mes yeux, plus l’acteur est réputé, plus il a besoin qu’on l’aide à lutter contre sa trop familière image. Plus l’acteur est virtuose, plus il a besoin qu’on l’aide à retrouver l’innocence de ses débuts », écrivait le metteur en scène avec lucidité.

Isabelle Huppert interprète, le 10 juillet 2000 dans la Cour d'honneur du Palais des Papes à Avignon, le rôle titre dans la pièce Médée, d'Euripide, mise en scène par Jacques Lassalle.

Isabelle Huppert interprète, le 10 juillet 2000 dans la Cour d'honneur du Palais des Papes à Avignon, le rôle titre dans la pièce Médée, d'Euripide, mise en scène par Jacques Lassalle.

© ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP PHOTO

Un étranger

Jacques Lassalle n’aura jamais cessé de vouloir prouver sa légitimité à ce théâtre qu’il aimait tant. Il en faisait l’aveu bouleversant dans Ici moins qu’ailleurs : « “Voilà plus de vingt ans déjà que le théâtre que je fais vous paraît lent, morne, fâcheusement minimal, piteusement cérébral… voilà plus de vingt ans que je dois surmonter les handicaps de ce premier verdict.” (…) voilà ce qu’en août 1994 j’écrivais dans une lettre ouverte aux journalistes de théâtre, après que l’Andromaque d’Euripide que je venais de mettre en scène dans la Cour d’honneur au Festival d’Avignon eut fait l’objet d’une condamnation sans retour. »

“Nous mettons en scène non pas ce que nous savons, mais ce qu’obscurément nous cherchons”, Jacques Lassalle

Il avait alors annoncé vouloir tout arrêter. Une décision sur laquelle il reviendra, trouvant au Conservatoire national supérieur d’art dramatique un nouveau port d’attache. Mais la blessure est là et la plaie ne cicatrisera pas. Au mitan des années 2000, Jacques Lassalle, de plus en plus souvent, s’envole pour l’étranger. L’Europe de l’Est lui tend les bras. Il s’y sent désiré, accueilli et fêté. Cela n’est plus, dit-il, le cas en France.

Peu à peu, le metteur en scène finira par se confondre avec cet autre qu’il pensait être, au fond, depuis toujours : un étranger. D’où le titre de son journal, Ici moins qu’ailleurs, où chaque page tournée fait du théâtre une forme d’épiphanie : « Nous mettons en scène non pas ce que nous savons, mais ce qu’obscurément nous cherchons. Nous mettons en scène ce qui d’une œuvre nous reste secret, même si nous l’avons lue souvent, même si nous en avons vu beaucoup de représentations. Ses mystères nous appellent, nous hantent, et pourtant, si nous parvenons à les percer à jour, nous découvrons que nous en détenions déjà la clef mais que nous ne savions pas que nous la détenions. Ainsi de nos vies. »Jacques Lassalle avait 81 ans.

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