L'editeur Paul Otchakovsky-Laurens, fondateur des éditions POL en 1983. Ici dans les locaux de sa maison d'édition.
© PATRICK OTHONIEL / JDD/GAMMA/HACHETTE PHOTOS PRESSE
Mort le 2 janvier à l’âge de 73 ans, le fondateur de la maison P.O.L. laissera un grand vide dans le monde de l’édition française.
C’était un homme bienveillant, charmant, d’une grave gaieté et d’une extrême élégance, un éditeur d’une folle exigence, d’une admirable intégrité. Le décès de Paul Otchakovsky-Laurens – mort à 73 ans, le 2 janvier, dans un accident de voiture survenu à Marie-Galante, aux Antilles –, fondateur et infatigable moteur de la maison d’édition qu’il baptisa de ses discrètes initiales, P.O.L, nimbe d’une immense tristesse ce mois de janvier. Diffusant un chagrin tenace dans une rentrée littéraire hivernale au cours de laquelle, une nouvelle fois, ses livres se dintinguent par leurs qualités et leur originalité : du roman Les Spectateurs, de Nathalie Azoulai, aux délectables Traquet kurde, de Jean Rolin, et Trouville Casino de Christine Montalbetti, passant par Nicolas Fargues, René Belletto, Mathieu Lindon…
Par amour des écrivains
Né en 1944 à Valréas (Vaucluse), Paul Otchakovsky-Laurens avait fait ses premières armes dans l’édition dans les années 1960, auprès notamment de Christian Bourgois alors que ce dernier dirigeait les éditions Julliard. C’est en 1977, il y a tout juste quatre décennies, qu’il avait fondé chez Hachette la collection P.O.L, devenue en 1983 une maison d’édition indépendante avant de rejoindre, en 2003, le giron de Gallimard. Paul Otchakovsky-Laurens était devenu éditeur pour, disait-il, « publier des textes que [il] estime importants». Et par amour des écrivains. Ceux qu’ils publiaient ont pour nom notamment Charles Juliet, Emmanuel Carrère, Marie Darrieussecq, Atiq Rahimi ou Patrick Lapeyre. Avant eux, il y avait eu Georges Perec (La Vie mode d’emploi) et Marguerite Duras (La Douleur)... Tous ensemble, expliquait-il, ils ne constituaient « ni une famille, ni une bande d’amis. Plutôt des gens qui prennent un plaisir certain à travailler les uns à côté des autres ». Des gens attachés tous, et lui le premier, à la dimension formelle du geste littéraire et qui « considèrent leur matériau, c’est-à-dire la langue, comme un peintre regarde la couleur, ou comme un sculpteur travaille la matière ».
L’éditeur était, pour Paul Otchakovsky-Laurens, avant tout « un découvreur et un passeur ». Dans ce milieu où la magnanimité n’est pas toujours de règle, lui était unanimement estimé et admiré – comme l’ont été Jérôme Lindon ou Christian Bourgois, ses aînés. A son métier, son parcours, il venait de consacrer un film, sobrement intitulé Editeur. Passionné de cinéma, il avait déjà réalisé, il y a huit ans, une première fiction autobiographique, Sablé-sur-Sarthe, Sarthe, consacrée à son enfance – une œuvre à son image, exigeante et profonde.
L'editeur Paul Otchakovsky-Laurens, fondateur des éditions POL en 1983. Ici dans les locaux de sa maison d'édition.
© PATRICK OTHONIEL / JDD/GAMMA/HACHETTE PHOTOS PRESSE
Mort le 2 janvier à l’âge de 73 ans, le fondateur de la maison P.O.L. laissera un grand vide dans le monde de l’édition française.
C’était un homme bienveillant, charmant, d’une grave gaieté et d’une extrême élégance, un éditeur d’une folle exigence, d’une admirable intégrité. Le décès de Paul Otchakovsky-Laurens – mort à 73 ans, le 2 janvier, dans un accident de voiture survenu à Marie-Galante, aux Antilles –, fondateur et infatigable moteur de la maison d’édition qu’il baptisa de ses discrètes initiales, P.O.L, nimbe d’une immense tristesse ce mois de janvier. Diffusant un chagrin tenace dans une rentrée littéraire hivernale au cours de laquelle, une nouvelle fois, ses livres se dintinguent par leurs qualités et leur originalité : du roman Les Spectateurs, de Nathalie Azoulai, aux délectables Traquet kurde, de Jean Rolin, et Trouville Casino de Christine Montalbetti, passant par Nicolas Fargues, René Belletto, Mathieu Lindon…
Par amour des écrivains
Né en 1944 à Valréas (Vaucluse), Paul Otchakovsky-Laurens avait fait ses premières armes dans l’édition dans les années 1960, auprès notamment de Christian Bourgois alors que ce dernier dirigeait les éditions Julliard. C’est en 1977, il y a tout juste quatre décennies, qu’il avait fondé chez Hachette la collection P.O.L, devenue en 1983 une maison d’édition indépendante avant de rejoindre, en 2003, le giron de Gallimard. Paul Otchakovsky-Laurens était devenu éditeur pour, disait-il, « publier des textes que [il] estime importants». Et par amour des écrivains. Ceux qu’ils publiaient ont pour nom notamment Charles Juliet, Emmanuel Carrère, Marie Darrieussecq, Atiq Rahimi ou Patrick Lapeyre. Avant eux, il y avait eu Georges Perec (La Vie mode d’emploi) et Marguerite Duras (La Douleur)... Tous ensemble, expliquait-il, ils ne constituaient « ni une famille, ni une bande d’amis. Plutôt des gens qui prennent un plaisir certain à travailler les uns à côté des autres ». Des gens attachés tous, et lui le premier, à la dimension formelle du geste littéraire et qui « considèrent leur matériau, c’est-à-dire la langue, comme un peintre regarde la couleur, ou comme un sculpteur travaille la matière ».
L’éditeur était, pour Paul Otchakovsky-Laurens, avant tout « un découvreur et un passeur ». Dans ce milieu où la magnanimité n’est pas toujours de règle, lui était unanimement estimé et admiré – comme l’ont été Jérôme Lindon ou Christian Bourgois, ses aînés. A son métier, son parcours, il venait de consacrer un film, sobrement intitulé Editeur. Passionné de cinéma, il avait déjà réalisé, il y a huit ans, une première fiction autobiographique, Sablé-sur-Sarthe, Sarthe, consacrée à son enfance – une œuvre à son image, exigeante et profonde.
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