Pour sa 43e édition, la cérémonie qui célèbre le cinéma hexagonal veut innover en récompensant le film qui a fait le plus d'entrées en salle. Avec cette décision, l'Académie veut faire taire les critiques qui, depuis de nombreuses années, l'accusent de snobisme. Au risque de céder à une certaine démagogie.
Mercredi, accompagné de Manu Payet, le président de l'Académie des arts et techniques du cinéma Alain Terzian a révélé les noms sélectionnés pour la 43e cérémonie des Césars. Deux films sont en tête des pronostics, 120 Battements par minute de Robin Campillo et Au revoir là-haut d'Albert Dupontel (adapté du roman éponyme de Pierre Lemaitre) avec treize citations chacun.
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À cette occasion, Alain Terzian a annoncé également la création de la catégorie «Prix du public». Elle récompensera le film français ayant fait le plus d'entrées en salle. Une manière pour l'Académie de populariser un peu sa grand-messe annuelle, souvent accusée de privilégier un cinéma élitiste et déconnecté des goûts des Français.
Depuis de nombreuses années, les critiques n'ont pas manqué de se faire jour en effet quant au cinéma récompensé aux César. En 2017, le deuxième volet des Tuche ou le troisième de la série Camping ont été totalement occultés. Des films dont le succès au box-office est indéniable (4,6 et 3,2 millions de spectateurs). Le reproche majeur souligne l'absence traditionnelle des comédies lors de cette cérémonie. Elles n'ont jamais été en odeur de sainteté auprès des membres du jury, un très large panel de professionnels du septième art. Il faut dire que les succès au box-office français ne sont pas toujours corrélés à l'opinion de la critique. En 2014, Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu a enregistré le plus gros nombre d'entrées en salle alors que le long-métrage avait été brocardé par la presse comme une comédie gênante et de mauvais goût
En 2009, lors de la 34e cérémonie, le film de Dany Boon Bienvenue chez les ch'tis, plus gros succès de l'histoire du cinéma français, n'avait pas eu les honneurs d'une seule citation. La réaction du réalisateur nordiste avait fait couler beaucoup d'encre. Voulant d'abord ne pas se rendre à la cérémonie, il y avait finalement fait une apparition, mais vêtu d'un pantalon de survêtement orange qui jurait particulièrement avec son smoking. Depuis, les responsables de l'événement semblent avoir à cœur de corriger ces multiples oublis, voire un certain dédain pour l'humour populaire.
En 2017, c'est encore une comédie signée Dany Boon qui a fait sensation. Raid dingue, un film humoristique avec Alice Pol et Florent Peyre. Sortie il y a tout juste un an, elle a enregistré 4,5 millions d'entrées. Ironie du sort, Dany Boon proposait déjà en 2009 la création d'une catégorie récompensant les comédies. Mais une catégorie à part entière, qui ne serait pas soumise aux votes des spectateurs déjà acquis à sa cause.
Reste que, cette année, il pourrait bien remporter le César du «prix du public» puisqu'il est, à l'heure actuelle, en tête des productions françaises (derrière les nouveaux épisodes de Star Wars et Moi, moche et méchant). À moins que Les Tuche 3, après s'être emparés de l'Élysée, fassent aussi main basse sur le box-office. Ils ont jusqu'au 2 mars à 16 heures pour y arriver.
Si cette décision de l'Académie a pu être saluée, elle n'en demeure pas moins curieuse. Par son caractère tardif. Ou opportuniste diront certains. Une façon assez démagogique de s'arroger une part du succès des films que l'Académie a toujours soigneusement déconsidérés.
Pour sa 43e édition, la cérémonie qui célèbre le cinéma hexagonal veut innover en récompensant le film qui a fait le plus d'entrées en salle. Avec cette décision, l'Académie veut faire taire les critiques qui, depuis de nombreuses années, l'accusent de snobisme. Au risque de céder à une certaine démagogie.
Mercredi, accompagné de Manu Payet, le président de l'Académie des arts et techniques du cinéma Alain Terzian a révélé les noms sélectionnés pour la 43e cérémonie des Césars. Deux films sont en tête des pronostics, 120 Battements par minute de Robin Campillo et Au revoir là-haut d'Albert Dupontel (adapté du roman éponyme de Pierre Lemaitre) avec treize citations chacun.
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À cette occasion, Alain Terzian a annoncé également la création de la catégorie «Prix du public». Elle récompensera le film français ayant fait le plus d'entrées en salle. Une manière pour l'Académie de populariser un peu sa grand-messe annuelle, souvent accusée de privilégier un cinéma élitiste et déconnecté des goûts des Français.
Depuis de nombreuses années, les critiques n'ont pas manqué de se faire jour en effet quant au cinéma récompensé aux César. En 2017, le deuxième volet des Tuche ou le troisième de la série Camping ont été totalement occultés. Des films dont le succès au box-office est indéniable (4,6 et 3,2 millions de spectateurs). Le reproche majeur souligne l'absence traditionnelle des comédies lors de cette cérémonie. Elles n'ont jamais été en odeur de sainteté auprès des membres du jury, un très large panel de professionnels du septième art. Il faut dire que les succès au box-office français ne sont pas toujours corrélés à l'opinion de la critique. En 2014, Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu a enregistré le plus gros nombre d'entrées en salle alors que le long-métrage avait été brocardé par la presse comme une comédie gênante et de mauvais goût
En 2009, lors de la 34e cérémonie, le film de Dany Boon Bienvenue chez les ch'tis, plus gros succès de l'histoire du cinéma français, n'avait pas eu les honneurs d'une seule citation. La réaction du réalisateur nordiste avait fait couler beaucoup d'encre. Voulant d'abord ne pas se rendre à la cérémonie, il y avait finalement fait une apparition, mais vêtu d'un pantalon de survêtement orange qui jurait particulièrement avec son smoking. Depuis, les responsables de l'événement semblent avoir à cœur de corriger ces multiples oublis, voire un certain dédain pour l'humour populaire.
En 2017, c'est encore une comédie signée Dany Boon qui a fait sensation. Raid dingue, un film humoristique avec Alice Pol et Florent Peyre. Sortie il y a tout juste un an, elle a enregistré 4,5 millions d'entrées. Ironie du sort, Dany Boon proposait déjà en 2009 la création d'une catégorie récompensant les comédies. Mais une catégorie à part entière, qui ne serait pas soumise aux votes des spectateurs déjà acquis à sa cause.
Reste que, cette année, il pourrait bien remporter le César du «prix du public» puisqu'il est, à l'heure actuelle, en tête des productions françaises (derrière les nouveaux épisodes de Star Wars et Moi, moche et méchant). À moins que Les Tuche 3, après s'être emparés de l'Élysée, fassent aussi main basse sur le box-office. Ils ont jusqu'au 2 mars à 16 heures pour y arriver.
Si cette décision de l'Académie a pu être saluée, elle n'en demeure pas moins curieuse. Par son caractère tardif. Ou opportuniste diront certains. Une façon assez démagogique de s'arroger une part du succès des films que l'Académie a toujours soigneusement déconsidérés.
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