Il n’aura jamais coiffé la couronne royale malgré ses noces avec l’héritière du trône danois, Margrethe. Le prince Henrik de Danemark</a>, aristocrate girondin épris de viticulture et de poésie, est mort mardi 13 février au soir, à l’âge de 83 ans.
« Son altesse royale est morte mardi à 23 h 18 au château de Fredensborg », résidence royale située à une quarantaine de kilomètres au nord de la capitale danoise, a précisé le palais royal dans un communiqué, ajoutant que le prince était entouré de sa femme et de leurs deux fils.
Henrik avait été rapatrié fin janvier alors qu’il se trouvait en villégiature en Egypte</a>, et hospitalisé au Rigshospitalet pour une infection pulmonaire avant d’être transféré vers le château de Fredensborg pour « vivre ses derniers instants ». Le 9 février, son fils aîné Frederick, le prince héritier, avait interrompu son voyage</a> en Corée du Sud</a> dans le cadre des Jeux olympiques</a> pour se rendre</a> au chevet de son père.
En septembre, la maison royale danoise avait annoncé qu’il souffrait de « démence », dont la maladie d’Alzheimer</a> est une forme fréquente. Le diagnostic précis n’avait pas été révélé.
Un prince controversé
Depuis le 1er janvier 2016, Henrik était retraité, libéré de ces obligations officielles qu’il honorait selon son humeur : il semblait parfois s’y ennuyer</a> royalement, mais boudait comme un enfant s’il n’était pas convié.
Lire aussi : Henrik du Danemark, le prince qui voulait devenir roi
« Les controverses</a> ont marqué son histoire</a> au Danemark et sa relation avec la population</a> danoise », selon sa biographe Stephanie Surrugue. En avril 2015, il s’était fait porter</a> pâle lors des célébrations du 75e anniversaire de la reine, mais avait été perçu à Venise quelques jours après, s’attirant railleries et foudres de la presse à grand tirage.
Et l’été dernier, il avait publiquement fait savoir</a> qu’il refusait d’être inhumé avec sa femme dans la nécropole royale de la cathédrale de Roskilde, comme le sont traditionnellement les couples royaux. N’ayant pas obtenu le titre</a> et la fonction qu’il convoitait, il arguait qu’il n’était pas son égal dans la vie et ne souhaitait pas l’être dans la mort. La maison royale n’a pas encore fait savoir où il sera enterré.
Emmanuel Macron lui a rendu hommage mercredi en rappelant son engagement dans la promotion de la « longue et inaltérable amitié entre la France</a> et le Danemark ».
« Il veilla en particulier à ce que la langue française demeure employée à la Cour et reste enseignée au Danemark, notamment au lycée Prince Henri, le plus important lycée français d’Europe</a> du Nord. »
Le président de la République, qui a appris « avec tristesse » sa mort, ainsi que son épouse Brigitte Macron ont adressé « à la reine Margrethe II, à ses fils Frederik et Joachim, à ses petits-enfants et au peuple du Danemark, leurs sincères condoléances ».
De nombreux sacrifices
Né le 11 juin 1934 à Talence, près de Bordeaux</a>, le jeune et fringant Henri de Laborde de Monpezat passe ses premières années en Indochine où son père administre les plantations familiales. La guerre les chasse définitivement du Vietnam</a>, même s’il reviendra passer</a> son bac</a> à Hanoï.
Après des études de sciences</a> politiques, de vietnamien et de chinois, il embrasse la carrière diplomatique. C’est en poste, à Londres, qu’il rencontre Margrethe, alors héritière de la couronne danoise. En l’épousant en juin 1967, il change de prénom, renonce à sa nationalité française pour devenir</a> danois et abjure sa foi catholique pour le protestantisme</a>. Surtout, il se résigne bon gré mal gré à mettre</a> ses pas dans ceux de Margrethe, couronnée en janvier 1972, que ses sujets adorent.
« J’accepte de jouer</a> le jeu. Mais c’est très dur pour un homme de ne pas être</a> considéré sur le même plan que son épouse », admet-il dans ses mémoires, Destin oblige, publiés en 1997. D’autant plus dur que le Français, amateur de rimes, de vins</a> boisés et de bonne chair, incarnation de l’arrogance méridionale en terre luthérienne, met du temps avant de se faire</a> accepter</a>.
« Tout ce que je faisais était critiqué. Mon danois était bancal. Je préférais le vin à la bière, les chaussettes en soie aux chaussettes en tricot, les Citroën aux Volvo, le tennis</a> au football</a>. J’étais différent. »
Henrik, également sculpteur, a publié plusieurs recueils de poésie, dont certains ont été illustrés par Margrethe, peintre et plasticienne respectée.
Read AgainIl n’aura jamais coiffé la couronne royale malgré ses noces avec l’héritière du trône danois, Margrethe. Le prince Henrik de Danemark</a>, aristocrate girondin épris de viticulture et de poésie, est mort mardi 13 février au soir, à l’âge de 83 ans.
« Son altesse royale est morte mardi à 23 h 18 au château de Fredensborg », résidence royale située à une quarantaine de kilomètres au nord de la capitale danoise, a précisé le palais royal dans un communiqué, ajoutant que le prince était entouré de sa femme et de leurs deux fils.
Henrik avait été rapatrié fin janvier alors qu’il se trouvait en villégiature en Egypte</a>, et hospitalisé au Rigshospitalet pour une infection pulmonaire avant d’être transféré vers le château de Fredensborg pour « vivre ses derniers instants ». Le 9 février, son fils aîné Frederick, le prince héritier, avait interrompu son voyage</a> en Corée du Sud</a> dans le cadre des Jeux olympiques</a> pour se rendre</a> au chevet de son père.
En septembre, la maison royale danoise avait annoncé qu’il souffrait de « démence », dont la maladie d’Alzheimer</a> est une forme fréquente. Le diagnostic précis n’avait pas été révélé.
Un prince controversé
Depuis le 1er janvier 2016, Henrik était retraité, libéré de ces obligations officielles qu’il honorait selon son humeur : il semblait parfois s’y ennuyer</a> royalement, mais boudait comme un enfant s’il n’était pas convié.
Lire aussi : Henrik du Danemark, le prince qui voulait devenir roi
« Les controverses</a> ont marqué son histoire</a> au Danemark et sa relation avec la population</a> danoise », selon sa biographe Stephanie Surrugue. En avril 2015, il s’était fait porter</a> pâle lors des célébrations du 75e anniversaire de la reine, mais avait été perçu à Venise quelques jours après, s’attirant railleries et foudres de la presse à grand tirage.
Et l’été dernier, il avait publiquement fait savoir</a> qu’il refusait d’être inhumé avec sa femme dans la nécropole royale de la cathédrale de Roskilde, comme le sont traditionnellement les couples royaux. N’ayant pas obtenu le titre</a> et la fonction qu’il convoitait, il arguait qu’il n’était pas son égal dans la vie et ne souhaitait pas l’être dans la mort. La maison royale n’a pas encore fait savoir où il sera enterré.
Emmanuel Macron lui a rendu hommage mercredi en rappelant son engagement dans la promotion de la « longue et inaltérable amitié entre la France</a> et le Danemark ».
« Il veilla en particulier à ce que la langue française demeure employée à la Cour et reste enseignée au Danemark, notamment au lycée Prince Henri, le plus important lycée français d’Europe</a> du Nord. »
Le président de la République, qui a appris « avec tristesse » sa mort, ainsi que son épouse Brigitte Macron ont adressé « à la reine Margrethe II, à ses fils Frederik et Joachim, à ses petits-enfants et au peuple du Danemark, leurs sincères condoléances ».
De nombreux sacrifices
Né le 11 juin 1934 à Talence, près de Bordeaux</a>, le jeune et fringant Henri de Laborde de Monpezat passe ses premières années en Indochine où son père administre les plantations familiales. La guerre les chasse définitivement du Vietnam</a>, même s’il reviendra passer</a> son bac</a> à Hanoï.
Après des études de sciences</a> politiques, de vietnamien et de chinois, il embrasse la carrière diplomatique. C’est en poste, à Londres, qu’il rencontre Margrethe, alors héritière de la couronne danoise. En l’épousant en juin 1967, il change de prénom, renonce à sa nationalité française pour devenir</a> danois et abjure sa foi catholique pour le protestantisme</a>. Surtout, il se résigne bon gré mal gré à mettre</a> ses pas dans ceux de Margrethe, couronnée en janvier 1972, que ses sujets adorent.
« J’accepte de jouer</a> le jeu. Mais c’est très dur pour un homme de ne pas être</a> considéré sur le même plan que son épouse », admet-il dans ses mémoires, Destin oblige, publiés en 1997. D’autant plus dur que le Français, amateur de rimes, de vins</a> boisés et de bonne chair, incarnation de l’arrogance méridionale en terre luthérienne, met du temps avant de se faire</a> accepter</a>.
« Tout ce que je faisais était critiqué. Mon danois était bancal. Je préférais le vin à la bière, les chaussettes en soie aux chaussettes en tricot, les Citroën aux Volvo, le tennis</a> au football</a>. J’étais différent. »
Henrik, également sculpteur, a publié plusieurs recueils de poésie, dont certains ont été illustrés par Margrethe, peintre et plasticienne respectée.
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