PORTRAIT - Le Caennais domine le monde du hip-hop et remporte la Victoire de la meilleure création audiovisuelle de l'année pour Basique. Décryptage d'une ascension vers le sommet.
La Victoire de la musique du clip vidéo de l'année a été décernée à Orelsan, pour Basique, titre phare de La Fête est finie. Le chanteur est également nommé pour l'album Musiques urbaines et le titre d'Artiste masculin. Il s'impose devant Pourvu de Gauvain Sers et Territory de The Blaze.
» LIRE AUSSI - Tout ce qu'il faut savoir sur les 33e Victoires de la musique
Il s'est écoulé un peu plus de cinq ans depuis. Le temps pour Aurélien Cotentin de s'essayer à d'autres projets, menés pour la plupart aux côtés de son acolyte Gringe des Casseurs Flowters avec qui il a conquis le petit écran sur Canal plus avec la mini-série Bloqués. Orelsan s'est ensuite essayé à la réalisation avec Comment c'est loin, sorti en 2015, et aux prêts-à-porter en lançant sa marque de vêtements Avnier l'année précédente. Le temps, également, de mûrir un disque. Et quel disque! Nommé dans trois catégories («artiste masculin», «album de musiques urbaines» et «clip vidéo»), le Normand repart avec la Victoire de la meilleure création audiovisuelle de l'année pour le clip Basique. C'est la meilleure des réponses possible aux détracteurs du passé qui l'accusaient de misogynie.
Un rappeur qui casse les codes
Pour plaire, le Normand a dû jouer la carte de l'originalité. Lui dont l'image ne colle pas aux codes du hip-hop: un rappeur blanc, originaire de province, fils du directeur de son école, geek fan de rock, rap US et mangas... On est très loin des clichés du genre. Dès 2009 avec Perdu d'avance, Orelsan impose son style où l'écriture, qui laisse beaucoup de place à l'autodérision et au cynisme. Avec un art inégalable de la «punchline». Le résultat ne laisse pas indifférent. En atteste la polémique autour du morceau Sale Pute (ne figurant pas sur l'album) qui l'avait traîné devant le tribunal (Le rappeur a été relaxé par la Cour d'appel de Versailles en 2016).
Deux ans plus tard, c'est le come-back avec Le Chant des sirènes, un album plus sombre où Orelsan laisse plus de place aux doutes et exhibe les fêlures qu'on pouvait déceler dans le précédent. La «peur de l'échec» est remplacée par celle de la page blanche, du changement, de finir seul. De «finir mal». Malgré une noirceur omniprésente,qui atteint son paroxysme avec Suicide Social, le disque laisse place à quelques moments de lumière avec des morceaux comme La terre est ronde, qui nous prouvent qu'Orelsan n'est pas un si méchant gars, finalement.
Une belle réinvention
On se demandait comment le rappeur pouvait se réinventer après deux bons albums sur ses errances de jeunesse, le doute, la perdition, la hantise de rater... Réponse simple et basique dans La Fête est finie. Le rappeur assume tout, avec humilité. Sa bizarrerie. Sa sensibilité. Et ses peurs. Le Orelsan d'aujourd'hui répond aux doutes de celui des débuts, avec une maturité déconcertante. Les morceaux du nouvel opus font écho à ceux des anciens. Notes pour trop tard, répond à l'angoisse de La Peur de l'échec. On entend La fête est finie comme une alternative à Soirée ratée. La boucle est bouclée.
Rare de voir autant d'authenticité et de vérités condensées dans un seul disque. Un troisième opus sur le passage à l'âge adulte «glissant dans les virages» qui résonne comme une petite voix dans la tête. S'il reste entouré par ses producteurs de toujours, Skread et Ablaye, Orelsan s'offre des collaborations surprenantes mais pas déplaisantes avec Maître Gims, Stromaé, Nekfeu ou Dizzee Rascal. Succès assuré.
» LIRE AUSSI - Avec son nouvel album La Fête est finie, Orelsan conquiert les critiques
Aujourd'hui, le public est conquis. Orelsan plaît aussi bien aux critiques qu'au public. Des revues dithyrambiques et des références qui deviennent des classiques de la pop culture. Quelle meilleure illustration que le «Simple. Basique», devenue une expression courante quelques jours après la sortie du clip Basique? Tout va bien, donc, pour Orelsan...
PORTRAIT - Le Caennais domine le monde du hip-hop et remporte la Victoire de la meilleure création audiovisuelle de l'année pour Basique. Décryptage d'une ascension vers le sommet.
La Victoire de la musique du clip vidéo de l'année a été décernée à Orelsan, pour Basique, titre phare de La Fête est finie. Le chanteur est également nommé pour l'album Musiques urbaines et le titre d'Artiste masculin. Il s'impose devant Pourvu de Gauvain Sers et Territory de The Blaze.
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Il s'est écoulé un peu plus de cinq ans depuis. Le temps pour Aurélien Cotentin de s'essayer à d'autres projets, menés pour la plupart aux côtés de son acolyte Gringe des Casseurs Flowters avec qui il a conquis le petit écran sur Canal plus avec la mini-série Bloqués. Orelsan s'est ensuite essayé à la réalisation avec Comment c'est loin, sorti en 2015, et aux prêts-à-porter en lançant sa marque de vêtements Avnier l'année précédente. Le temps, également, de mûrir un disque. Et quel disque! Nommé dans trois catégories («artiste masculin», «album de musiques urbaines» et «clip vidéo»), le Normand repart avec la Victoire de la meilleure création audiovisuelle de l'année pour le clip Basique. C'est la meilleure des réponses possible aux détracteurs du passé qui l'accusaient de misogynie.
Un rappeur qui casse les codes
Pour plaire, le Normand a dû jouer la carte de l'originalité. Lui dont l'image ne colle pas aux codes du hip-hop: un rappeur blanc, originaire de province, fils du directeur de son école, geek fan de rock, rap US et mangas... On est très loin des clichés du genre. Dès 2009 avec Perdu d'avance, Orelsan impose son style où l'écriture, qui laisse beaucoup de place à l'autodérision et au cynisme. Avec un art inégalable de la «punchline». Le résultat ne laisse pas indifférent. En atteste la polémique autour du morceau Sale Pute (ne figurant pas sur l'album) qui l'avait traîné devant le tribunal (Le rappeur a été relaxé par la Cour d'appel de Versailles en 2016).
Deux ans plus tard, c'est le come-back avec Le Chant des sirènes, un album plus sombre où Orelsan laisse plus de place aux doutes et exhibe les fêlures qu'on pouvait déceler dans le précédent. La «peur de l'échec» est remplacée par celle de la page blanche, du changement, de finir seul. De «finir mal». Malgré une noirceur omniprésente,qui atteint son paroxysme avec Suicide Social, le disque laisse place à quelques moments de lumière avec des morceaux comme La terre est ronde, qui nous prouvent qu'Orelsan n'est pas un si méchant gars, finalement.
Une belle réinvention
On se demandait comment le rappeur pouvait se réinventer après deux bons albums sur ses errances de jeunesse, le doute, la perdition, la hantise de rater... Réponse simple et basique dans La Fête est finie. Le rappeur assume tout, avec humilité. Sa bizarrerie. Sa sensibilité. Et ses peurs. Le Orelsan d'aujourd'hui répond aux doutes de celui des débuts, avec une maturité déconcertante. Les morceaux du nouvel opus font écho à ceux des anciens. Notes pour trop tard, répond à l'angoisse de La Peur de l'échec. On entend La fête est finie comme une alternative à Soirée ratée. La boucle est bouclée.
Rare de voir autant d'authenticité et de vérités condensées dans un seul disque. Un troisième opus sur le passage à l'âge adulte «glissant dans les virages» qui résonne comme une petite voix dans la tête. S'il reste entouré par ses producteurs de toujours, Skread et Ablaye, Orelsan s'offre des collaborations surprenantes mais pas déplaisantes avec Maître Gims, Stromaé, Nekfeu ou Dizzee Rascal. Succès assuré.
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Aujourd'hui, le public est conquis. Orelsan plaît aussi bien aux critiques qu'au public. Des revues dithyrambiques et des références qui deviennent des classiques de la pop culture. Quelle meilleure illustration que le «Simple. Basique», devenue une expression courante quelques jours après la sortie du clip Basique? Tout va bien, donc, pour Orelsan...
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