Dimanche soir, Laurent Delahousse recevait un de ses modèles, Michel Denisot. L’occasion d’un examen approfondi des conditions d’exercice de la profession de journaliste en milieu hostile.
« Michel Denisot n’en a pas fini, prévient le présentateur du 20 heures de France 2. Voici le temps du cinéma. Un film, un héros, un présentateur de journal télévisé, il est l’invité de 20h30. » Quoi ? Laurent Delahousse est l’invité de Laurent Delahousse ? Non, c’est le réalisateur qui vient faire la promo du film avant même son tournage. « Qu’est-ce qui vous prend ? Vous allez réaliser un film sur un présentateur de JT de 20 heures. Qu’est-ce qui se passe ? C’est quoi cette idée ? » Non mais ! On réalise un film sur moi et on ne me prévient pas ?
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Son héros, explique Michel Denisot, « c’est un monstre du 20 heures ». Ça correspond au profil de son hôte. « Le film s’appelle Toute ressemblance… Ça pourrait aussi s’appeler Le Loup du 20 heures, comme il y a eu Le Loup de Wall Street. » « Ah, Le Loup du 20 heures, c’est un vaste programme, hein ! », salue le Leonardo DiCaprio de France 2.
« Allez, on regarde tout ça, votre histoire votre parcours, propose-t-il. Votre mentor au début, ça a été Yves Mourousi. » « Il a créé tout ce qu’on fait aujourd’hui, ce que j’ai fait et que vous faites, c’est-à-dire faire de l’information au sens le plus large… » Très large. « … Y inclure la culture populaire, ce que vous faites aussi. » Car Laurent Delahousse fait partie de la culture populaire, il suffit de voir le nombre de couvertures que Télé-Loisirs lui consacre.
« On va regarder ce qu’il était capable de faire, c’était en 1987, TF1 vient d’être privatisée. » Yves Mourousi enfile un casque de chantier pour saluer son nouveau propriétaire, Bouygues… C’était le bon temps de la télé en noir et blanc :
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« Y a eu ça, reprend Laurent Delahousse, y a eu aussi le bonjour avec les lunettes de Jaruzelski quand il est reçu par François Mitterrand à l’époque qui était le Premier ministre polonais… » Quoi ? François Mitterrand était premier ministre polonais ? « … Et qui n’était pas complètement bankable politiquement on peut le dire. » Ou alors, en zlotys.
Laurent Delahousse évoque les prestigieuses relations de Michel Denisot, « devenu un annuaire vivant », depuis sa rencontre avec Ducon, le chien de Chirac ainsi nommé parce qu’il lui avait été offert par Giscard, jusqu’à la « spiritualité suprême » ressentie au contact du dalaï-lama… « Toutes ces rencontres, aujourd’hui vous vous dites quoi ? Dans la planète, il y a deux trois personnes que j’aimerais bien interviewer ? Bon, Vladimir Poutine, j’imagine que c’est… » « J’en avais parlé à Gérard Depardieu… » « Que vous connaissez bien. » C’est l’occasion d’un petit panégyrique de l’acteur.
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« Un jour, poursuit Laurent Delahousse, Nicolas Sarkozy vous a donné un conseil : “Prends tout, on ne t’en voudra pas plus que si tu prends la moitié.” » Parole d’expert. « Lui, vous l’avez retrouvé pour des interviews… » Décapantes. « … Mais vous l’avez connu dans la tribune d’honneur du Parc des Princes. Cette expérience de vie forte et intense, on a envie d’avoir deux trois éléments d’actualité. » Quoi ? Sur son expérience de vie forte et intense avec Nicolas Sarkozy dans les tribunes du Parc ? « Vous, vous avez remporté une coupe d’Europe… » Enfin… ce n’était pas lui qui jouait, il était président, et c’était la modeste coupe des vainqueurs de coupes (et non la Ligue Europa comme affiché à l’écran).
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Michel Denisot : « Vous suivez bien le club… » « Oui, je connais très-très bien, je suis un fidèle, je dois le reconnaître. » Ah bon, Laurent Delahousse aussi mène une expérience de vie forte et intense avec Nicolas Sarkozy ? « Cette coupe d’Europe, elle est inaccessible pour le Qatar, qu’est-ce qui se passe ? » Sans doute un coup de l’Arabie Saoudite. « Il va revenir Neymar à Paris ? » Si Gérard Depardieu convainc Vladimir Poutine.
« Il y a quelqu’un que vous auriez adoré faire venir à Paris mais c’était impossible, il s’appelle Zinedine Zidane. Pourquoi ? Parce qu’il est Marseillais. » Personne n’est parfait. « Voilà quelqu’un de charismatique ! » Follement. « Les gens qui ont gagné sont plus forts que ceux qui n’ont pas gagné », professe Michel Denisot, s’excusant pour cette « lapalissade » qui ne dépare pourtant pas dans l’émission.
Laurent Delahousse accueille son deuxième invité, l’humoriste Jérôme Commandeur, en promo pour un spectacle mais pas seulement. « J’apprends que vous allez jouer dans le film de Michel… » L'acteur confirme, précise : « J’adore qu’il y ait l’ombre d’Yves Mourousi qui plane sur ce projet parce que c’est quelqu’un qui m’a beaucoup marqué. » « Idem. Idem », assure Laurent Delahousse, qui entreprend de décrire le spectacle de l’humoriste. « Avec un cri, un cri : “Coluche, reviens, ils sont devenus fous !” Pourquoi ? Parce qu’il y a une forme d’autocensure, on ne peut plus tout dire ? » On ne peut plus rien faire.
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Retour à « Michel Denisot, il est célèbre pour ses blagues. Vous avez des fournisseurs de blagues… » « Oui, il y a des dealers de blagues, cite Michel Denisot. Michel Polnareff, Carla Bruni, Frédéric Beigbeder… » Nicolas Sarkozy, le dalaï-lama… Puis, sans transition : « Pour le casting du film, on n’a pas encore les rôles féminins. » « Vous avez un appel à lancer ? » « Oui, le journaliste du 20 heures a une compagne très jolie donc si vous avez une idée pour trouver une actrice qui corresponde… » « Je… non. Moi non. Non-non, on va enchaîner. » « Une blague ? », propose Jérôme Commandeur. « Non… Qu’est-ce que vous apporte la scène ? Celle-là, j’ai été la chercher loin », précise Laurent Delahousse, admiratif de sa propre profondeur. « Qu’est-ce que vous apporte la scène, finalement, Jérôme Commandeur ? »
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L’invité le chambre : « Je comprends que vous mettez votre main sur votre menton quand vous n’avez plus rien à dire. » « Non, quand j’ai un petit moment de solitude, ou d’absence, ou d’autres trucs comme ça… » Un peu tout le temps, en fait. « Michel Denisot, il croise les bras, observe le présentateur. Moi, j’ai beaucoup observé Michel Denisot, c’est mon maître. » C’est lui qui lui a appris l’entretien sans concession avec les présidents de la République. Et aussi le croisement de bras, « avec souvent deux doigts posés sur les biceps », note Télé-Loisirs, qui a disséqué « le style Delahousse ». « Donc si vous voulez, il y a un moment donné, effectivement, là quoi… Et après la scène, à Paris, il y aura un petit peu autre chose ailleurs ? » Jérôme Commandeur s’étonne : « Ça n’a aucun sens, ce que vous dites. » Pas moins que d’habitude « Il faut m’aider, supplie le présentateur, il est 20h51, il reste une minute. » Pourquoi ne pas rendre l’antenne, puisque les trois hommes n’ont rien à se dire ?
Laurent Delahousse tient pourtant une minute avant de conclure. « On attend avec impatience ce présentateur de 20 heures un peu déjanté. » Non merci, on a déjà ce qu’il faut.
Dimanche soir, Laurent Delahousse recevait un de ses modèles, Michel Denisot. L’occasion d’un examen approfondi des conditions d’exercice de la profession de journaliste en milieu hostile.
« Michel Denisot n’en a pas fini, prévient le présentateur du 20 heures de France 2. Voici le temps du cinéma. Un film, un héros, un présentateur de journal télévisé, il est l’invité de 20h30. » Quoi ? Laurent Delahousse est l’invité de Laurent Delahousse ? Non, c’est le réalisateur qui vient faire la promo du film avant même son tournage. « Qu’est-ce qui vous prend ? Vous allez réaliser un film sur un présentateur de JT de 20 heures. Qu’est-ce qui se passe ? C’est quoi cette idée ? » Non mais ! On réalise un film sur moi et on ne me prévient pas ?
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Son héros, explique Michel Denisot, « c’est un monstre du 20 heures ». Ça correspond au profil de son hôte. « Le film s’appelle Toute ressemblance… Ça pourrait aussi s’appeler Le Loup du 20 heures, comme il y a eu Le Loup de Wall Street. » « Ah, Le Loup du 20 heures, c’est un vaste programme, hein ! », salue le Leonardo DiCaprio de France 2.
« Allez, on regarde tout ça, votre histoire votre parcours, propose-t-il. Votre mentor au début, ça a été Yves Mourousi. » « Il a créé tout ce qu’on fait aujourd’hui, ce que j’ai fait et que vous faites, c’est-à-dire faire de l’information au sens le plus large… » Très large. « … Y inclure la culture populaire, ce que vous faites aussi. » Car Laurent Delahousse fait partie de la culture populaire, il suffit de voir le nombre de couvertures que Télé-Loisirs lui consacre.
« On va regarder ce qu’il était capable de faire, c’était en 1987, TF1 vient d’être privatisée. » Yves Mourousi enfile un casque de chantier pour saluer son nouveau propriétaire, Bouygues… C’était le bon temps de la télé en noir et blanc :
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« Y a eu ça, reprend Laurent Delahousse, y a eu aussi le bonjour avec les lunettes de Jaruzelski quand il est reçu par François Mitterrand à l’époque qui était le Premier ministre polonais… » Quoi ? François Mitterrand était premier ministre polonais ? « … Et qui n’était pas complètement bankable politiquement on peut le dire. » Ou alors, en zlotys.
Laurent Delahousse évoque les prestigieuses relations de Michel Denisot, « devenu un annuaire vivant », depuis sa rencontre avec Ducon, le chien de Chirac ainsi nommé parce qu’il lui avait été offert par Giscard, jusqu’à la « spiritualité suprême » ressentie au contact du dalaï-lama… « Toutes ces rencontres, aujourd’hui vous vous dites quoi ? Dans la planète, il y a deux trois personnes que j’aimerais bien interviewer ? Bon, Vladimir Poutine, j’imagine que c’est… » « J’en avais parlé à Gérard Depardieu… » « Que vous connaissez bien. » C’est l’occasion d’un petit panégyrique de l’acteur.
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« Un jour, poursuit Laurent Delahousse, Nicolas Sarkozy vous a donné un conseil : “Prends tout, on ne t’en voudra pas plus que si tu prends la moitié.” » Parole d’expert. « Lui, vous l’avez retrouvé pour des interviews… » Décapantes. « … Mais vous l’avez connu dans la tribune d’honneur du Parc des Princes. Cette expérience de vie forte et intense, on a envie d’avoir deux trois éléments d’actualité. » Quoi ? Sur son expérience de vie forte et intense avec Nicolas Sarkozy dans les tribunes du Parc ? « Vous, vous avez remporté une coupe d’Europe… » Enfin… ce n’était pas lui qui jouait, il était président, et c’était la modeste coupe des vainqueurs de coupes (et non la Ligue Europa comme affiché à l’écran).
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Michel Denisot : « Vous suivez bien le club… » « Oui, je connais très-très bien, je suis un fidèle, je dois le reconnaître. » Ah bon, Laurent Delahousse aussi mène une expérience de vie forte et intense avec Nicolas Sarkozy ? « Cette coupe d’Europe, elle est inaccessible pour le Qatar, qu’est-ce qui se passe ? » Sans doute un coup de l’Arabie Saoudite. « Il va revenir Neymar à Paris ? » Si Gérard Depardieu convainc Vladimir Poutine.
« Il y a quelqu’un que vous auriez adoré faire venir à Paris mais c’était impossible, il s’appelle Zinedine Zidane. Pourquoi ? Parce qu’il est Marseillais. » Personne n’est parfait. « Voilà quelqu’un de charismatique ! » Follement. « Les gens qui ont gagné sont plus forts que ceux qui n’ont pas gagné », professe Michel Denisot, s’excusant pour cette « lapalissade » qui ne dépare pourtant pas dans l’émission.
Laurent Delahousse accueille son deuxième invité, l’humoriste Jérôme Commandeur, en promo pour un spectacle mais pas seulement. « J’apprends que vous allez jouer dans le film de Michel… » L'acteur confirme, précise : « J’adore qu’il y ait l’ombre d’Yves Mourousi qui plane sur ce projet parce que c’est quelqu’un qui m’a beaucoup marqué. » « Idem. Idem », assure Laurent Delahousse, qui entreprend de décrire le spectacle de l’humoriste. « Avec un cri, un cri : “Coluche, reviens, ils sont devenus fous !” Pourquoi ? Parce qu’il y a une forme d’autocensure, on ne peut plus tout dire ? » On ne peut plus rien faire.
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Retour à « Michel Denisot, il est célèbre pour ses blagues. Vous avez des fournisseurs de blagues… » « Oui, il y a des dealers de blagues, cite Michel Denisot. Michel Polnareff, Carla Bruni, Frédéric Beigbeder… » Nicolas Sarkozy, le dalaï-lama… Puis, sans transition : « Pour le casting du film, on n’a pas encore les rôles féminins. » « Vous avez un appel à lancer ? » « Oui, le journaliste du 20 heures a une compagne très jolie donc si vous avez une idée pour trouver une actrice qui corresponde… » « Je… non. Moi non. Non-non, on va enchaîner. » « Une blague ? », propose Jérôme Commandeur. « Non… Qu’est-ce que vous apporte la scène ? Celle-là, j’ai été la chercher loin », précise Laurent Delahousse, admiratif de sa propre profondeur. « Qu’est-ce que vous apporte la scène, finalement, Jérôme Commandeur ? »
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L’invité le chambre : « Je comprends que vous mettez votre main sur votre menton quand vous n’avez plus rien à dire. » « Non, quand j’ai un petit moment de solitude, ou d’absence, ou d’autres trucs comme ça… » Un peu tout le temps, en fait. « Michel Denisot, il croise les bras, observe le présentateur. Moi, j’ai beaucoup observé Michel Denisot, c’est mon maître. » C’est lui qui lui a appris l’entretien sans concession avec les présidents de la République. Et aussi le croisement de bras, « avec souvent deux doigts posés sur les biceps », note Télé-Loisirs, qui a disséqué « le style Delahousse ». « Donc si vous voulez, il y a un moment donné, effectivement, là quoi… Et après la scène, à Paris, il y aura un petit peu autre chose ailleurs ? » Jérôme Commandeur s’étonne : « Ça n’a aucun sens, ce que vous dites. » Pas moins que d’habitude « Il faut m’aider, supplie le présentateur, il est 20h51, il reste une minute. » Pourquoi ne pas rendre l’antenne, puisque les trois hommes n’ont rien à se dire ?
Laurent Delahousse tient pourtant une minute avant de conclure. « On attend avec impatience ce présentateur de 20 heures un peu déjanté. » Non merci, on a déjà ce qu’il faut.
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