
Le festival qui fête ses 72 ans du 6 au 24 juillet dans la cité des Papes, accueillera aussi la grande dame de la danse contemporaine Sasha Waltz, 15 ans après sa révélation à Avignon. Le belge Ivo Van Hove, qui avait fait sensation avec "Les Damnés" --puissant portrait d'une famille à l'heure du triomphe des nazis en Allemagne --, revient avec "Les choses qui passent", une pièce traitant également de la famille. Oskaras Korsunovas, figure du théâtre lituanien, présentera lui un classique français, le Tartuffe dans la langue de son pays.
Le "souci d'un très grand nombre d'artistes de s'emparer du thème du genre"
Cette année, après une édition 2017 sous le signe des femmes et de l'Afrique, M. Py a souligné le "souci d'un très grand nombre d'artistes de s'emparer du (thème) du genre", coïncidant avec une période dominée par le débat mondial sur le harcèlement sexuel.Avec "Mesdames, Messieurs, et le reste du monde", le metteur en scène David Bobée s'attaquera à la question de la discrimination liée au genre et l'orientation sexuelle dans le cadre d'un "feuilleton théâtral", présenté gratuitement au public chaque jour à midi. Connu notamment pour son "Lucrèce Borgia" avec Béatrice Dalle, Bobée qui a collaboré avec le Russe Kirill Serebrennikov, va consacrer un épisode du feuilleton au metteur en scène assigné à résidence à Moscou depuis août 2017. M. Py a salué en Serebrennikov l'un "des plus grands artistes vivants" et dénoncé son "procès abracadabrantesque" pour détournement de fonds publics --une affaire considérée par ses défenseurs comme motivée politiquement.
Sur le genre, une pièce de Didier Ruiz, "Trans (Més Enllà)" traitera de la transidentité à partir de témoignages, tandis que l'Iranien Gurshad Shaheman rappellera la question des réfugiés forcés à l'exil à cause de leur genre ou de leur orientation sexuelle.
"Romances inciertos, un autre Orlando" de François Chaignaud et Nino Laisné, est aussi consacré à des personnages qui ont une transidentité dans la tradition espagnole, notamment la "Tarara", une femme déguisée en homme pour faire la guerre. Olivier Py s'est félicité du fait que le festival soit très proche de la parité, avec 45,5 % de femmes artistes toutes oeuvres confondues.
Un Thyeste de Thomas Jolly et Don DeLillo par Julien Gosselin
Les jeunes metteurs en scène en français les plus connus de leur génération, Thomas Jolly et Julien Gosselin offriront trois des dizaines de créations de cette édition. Fidèle à son habitude, Gosselin présentera une création au long cours... de huit heures: "Mao II, Joueurs, Les noms", qui se base sur trois romans de l'écrivain américain Don DeLillo traitant la question du terrorisme dans les années 70.C'est à Thomas Jolly que reviendra l'honneur de donner sa version de Thyeste de Sénèque dans la Cour d'honneur, lieu de naissance du festival en 1947 et son espace le plus emblématique. Parmi ceux qui sont passés par là, Ariane Mnouchkine, Peter Brook, Pina Bausch, et plus récemment l'Italien Romeo Castellucci, l'un des plus en vue du théâtre d'avant-garde en Europe et l'allemand Thomas Ostermeier.
Le monde arabe à l'honneur
Le monde arabe est également à l'honneur avec notamment "Mama", une pièce de l'Egyptien Ahmed el Attar sur la manière dont les femmes dans son pays reproduisent le système patriarcal à travers l'éducation de leurs fils. Le Libanais Ali Chahrour présentera "May He Rise And Smell The Fragrance", une chorégraphie sur le comportement des hommes dans le rituel funéraire chiite.En musique, le groupe BNT el Masarwa interprètera des chansons qui donnent la parole aux Egyptiennes tandis qu'Abdullah Minlawy mélangera dans "Cri du Caire" le style soufi au rap. Et vers la fin du festival, un jeune metteur en scène, Etienne Gaudillère, présentera son "Pale Blue Dot", une histoire de Wikileaks avec les personnages de julian Assange, Chelsea Manning et même Hillary Clinton.
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Le festival qui fête ses 72 ans du 6 au 24 juillet dans la cité des Papes, accueillera aussi la grande dame de la danse contemporaine Sasha Waltz, 15 ans après sa révélation à Avignon. Le belge Ivo Van Hove, qui avait fait sensation avec "Les Damnés" --puissant portrait d'une famille à l'heure du triomphe des nazis en Allemagne --, revient avec "Les choses qui passent", une pièce traitant également de la famille. Oskaras Korsunovas, figure du théâtre lituanien, présentera lui un classique français, le Tartuffe dans la langue de son pays.
Le "souci d'un très grand nombre d'artistes de s'emparer du thème du genre"
Cette année, après une édition 2017 sous le signe des femmes et de l'Afrique, M. Py a souligné le "souci d'un très grand nombre d'artistes de s'emparer du (thème) du genre", coïncidant avec une période dominée par le débat mondial sur le harcèlement sexuel.Avec "Mesdames, Messieurs, et le reste du monde", le metteur en scène David Bobée s'attaquera à la question de la discrimination liée au genre et l'orientation sexuelle dans le cadre d'un "feuilleton théâtral", présenté gratuitement au public chaque jour à midi. Connu notamment pour son "Lucrèce Borgia" avec Béatrice Dalle, Bobée qui a collaboré avec le Russe Kirill Serebrennikov, va consacrer un épisode du feuilleton au metteur en scène assigné à résidence à Moscou depuis août 2017. M. Py a salué en Serebrennikov l'un "des plus grands artistes vivants" et dénoncé son "procès abracadabrantesque" pour détournement de fonds publics --une affaire considérée par ses défenseurs comme motivée politiquement.
Sur le genre, une pièce de Didier Ruiz, "Trans (Més Enllà)" traitera de la transidentité à partir de témoignages, tandis que l'Iranien Gurshad Shaheman rappellera la question des réfugiés forcés à l'exil à cause de leur genre ou de leur orientation sexuelle.
"Romances inciertos, un autre Orlando" de François Chaignaud et Nino Laisné, est aussi consacré à des personnages qui ont une transidentité dans la tradition espagnole, notamment la "Tarara", une femme déguisée en homme pour faire la guerre. Olivier Py s'est félicité du fait que le festival soit très proche de la parité, avec 45,5 % de femmes artistes toutes oeuvres confondues.
Un Thyeste de Thomas Jolly et Don DeLillo par Julien Gosselin
Les jeunes metteurs en scène en français les plus connus de leur génération, Thomas Jolly et Julien Gosselin offriront trois des dizaines de créations de cette édition. Fidèle à son habitude, Gosselin présentera une création au long cours... de huit heures: "Mao II, Joueurs, Les noms", qui se base sur trois romans de l'écrivain américain Don DeLillo traitant la question du terrorisme dans les années 70.C'est à Thomas Jolly que reviendra l'honneur de donner sa version de Thyeste de Sénèque dans la Cour d'honneur, lieu de naissance du festival en 1947 et son espace le plus emblématique. Parmi ceux qui sont passés par là, Ariane Mnouchkine, Peter Brook, Pina Bausch, et plus récemment l'Italien Romeo Castellucci, l'un des plus en vue du théâtre d'avant-garde en Europe et l'allemand Thomas Ostermeier.
Le monde arabe à l'honneur
Le monde arabe est également à l'honneur avec notamment "Mama", une pièce de l'Egyptien Ahmed el Attar sur la manière dont les femmes dans son pays reproduisent le système patriarcal à travers l'éducation de leurs fils. Le Libanais Ali Chahrour présentera "May He Rise And Smell The Fragrance", une chorégraphie sur le comportement des hommes dans le rituel funéraire chiite.En musique, le groupe BNT el Masarwa interprètera des chansons qui donnent la parole aux Egyptiennes tandis qu'Abdullah Minlawy mélangera dans "Cri du Caire" le style soufi au rap. Et vers la fin du festival, un jeune metteur en scène, Etienne Gaudillère, présentera son "Pale Blue Dot", une histoire de Wikileaks avec les personnages de julian Assange, Chelsea Manning et même Hillary Clinton.
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