Acteur et surtout chanteur, Jacques Higelin, né le 18 octobre 1940 à Brou-sur-Chantereine, en Seine-et-Marne,est mort vendredi 6 avril. Saltimbanque libre et fantasque, arlequin jubilant, poète flamboyant, funambule noctambule, ce rêveur impénitent a toujours pratiqué l’école buissonnière et avançait dans la vie « le cœur ouvert, la tête ailleurs, en état d’apesanteur ». En plus de cinquante ans de présence sur scène, Higelin a fait voltiger les mots, les mélodies, les rythmes, les sons, tour à tour facétieux ou sauvage comme un pur-sang en rut. Toujours à rebours de toute cette gravité qui plombe l’air ambiant.
« Le monde est trop grave pour qu’on le prenne avec gravité, l’existence trop dramatique pour qu’on la vive dramatiquement, l’amour trop tragique pour qu’on le traite comme une tragédie », expliquait-il, sourire en coin, la voix gouailleuse et narquoise, ébouriffant sa chevelure de neige pour qu’une mèche retombe sur ses yeux, comme s’il fallait cacher une furtive mélancolie. La démarche bondissante, des éclats de rire en bandoulière, le regard à la fois perçant et naïf, shooté à la soif de vivre, au désir printanier et aux transports amoureux, il parlait toujours avec une jubilation de voyou qui collectionnerait les pieds de nez.
Chez Jacques Higelin, tout était permis, même le bonheur, surtout le bonheur. Il fut un temps, à ses débuts, où il jouait au faraud, au dandy rockeur. A 43 ans, au temps du rock qui lui évitait de devenir adulte, il chantait : « Hey/Je suis né dans un spasme/dans un grand brasier haletant/le ventre de ma mère a craché/un noyau de jouissance/et je n’ai/jamais perdu/le goût de/ça » (Est-ce que ma guitare est un fusil ?, sur l’album BBH 75). Les années passant, son royaume se peupla de mélodies toutes simples. Au plus près d’une certaine légèreté. Comme Charles Trenet, bien sûr, chanteur d’une époque à jamais disparue, dont Jacques restera sans doute...
Read AgainActeur et surtout chanteur, Jacques Higelin, né le 18 octobre 1940 à Brou-sur-Chantereine, en Seine-et-Marne,est mort vendredi 6 avril. Saltimbanque libre et fantasque, arlequin jubilant, poète flamboyant, funambule noctambule, ce rêveur impénitent a toujours pratiqué l’école buissonnière et avançait dans la vie « le cœur ouvert, la tête ailleurs, en état d’apesanteur ». En plus de cinquante ans de présence sur scène, Higelin a fait voltiger les mots, les mélodies, les rythmes, les sons, tour à tour facétieux ou sauvage comme un pur-sang en rut. Toujours à rebours de toute cette gravité qui plombe l’air ambiant.
« Le monde est trop grave pour qu’on le prenne avec gravité, l’existence trop dramatique pour qu’on la vive dramatiquement, l’amour trop tragique pour qu’on le traite comme une tragédie », expliquait-il, sourire en coin, la voix gouailleuse et narquoise, ébouriffant sa chevelure de neige pour qu’une mèche retombe sur ses yeux, comme s’il fallait cacher une furtive mélancolie. La démarche bondissante, des éclats de rire en bandoulière, le regard à la fois perçant et naïf, shooté à la soif de vivre, au désir printanier et aux transports amoureux, il parlait toujours avec une jubilation de voyou qui collectionnerait les pieds de nez.
Chez Jacques Higelin, tout était permis, même le bonheur, surtout le bonheur. Il fut un temps, à ses débuts, où il jouait au faraud, au dandy rockeur. A 43 ans, au temps du rock qui lui évitait de devenir adulte, il chantait : « Hey/Je suis né dans un spasme/dans un grand brasier haletant/le ventre de ma mère a craché/un noyau de jouissance/et je n’ai/jamais perdu/le goût de/ça » (Est-ce que ma guitare est un fusil ?, sur l’album BBH 75). Les années passant, son royaume se peupla de mélodies toutes simples. Au plus près d’une certaine légèreté. Comme Charles Trenet, bien sûr, chanteur d’une époque à jamais disparue, dont Jacques restera sans doute...
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