Accusé par une centaine de femmes – dont les célèbres actrices Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow, Salma Hayek ou encore Asia Argento et Rose McGowan – d'abus sexuels allant du harcèlement au viol, le producteur américain Harvey Weinstein a été inculpé ce vendredi 25 mai à New York pour deux viols dont une fellation forcée.
Une première applaudie par le mouvement #MeToo. L'ancienne actrice Rose McGowan, qui est une des premières à avoir témoigné contre le géant d'Hollywood, n'a pas caché sa satisfaction sur Twitter. Elle qui refusait d'évoquer son prétendu agresseur autrement qu'à travers le surnom "le Monstre", écrit cette fois publiquement son nom, une première depuis le début des révélations.
We got you, Harvey Weinstein, we got you — rose mcgowan (@rosemcgowan) 25 mai 2018
Un hôtel du quartier de Midtown
Le producteur Hollywoodien déchu, qui avait disparu de la circulation depuis octobre, a été inculpé pour un viol en 2013 et une fellation forcée en 2004. Le producteur multi-oscarisé, habitué aux tapis rouges et longtemps vénéré pour avoir promu un cinéma original incarné par des réalisateurs comme Quentin Tarantino, a franchi une haie de caméras les mains dans le dos, menotté, sans dire un mot.
Le bureau du procureur de Manhattan a précisé que l'accusation pour viol concernait des faits remontant au 18 mars 2013, à une adresse abritant un hôtel dans le quartier de Midtown. L'identité de la victime n'a pas été précisée. Il s'agirait d'une nouvelle accusation, non publiée jusqu'ici.
"Il m'a forcé à lui faire une fellation"
L'accusation de 2004, elle, correspond aux allégations de Lucia Evans, affirme le journaliste américain Ronan Farrow, à l'origine des premières révélations contre le producteur. Dans une nouvelle enquête publiée le jour de l'inculpation, il écrit :
"Selon la police, les accusations contre Weinstein se basent sur les accusations de deux femmes. L'une d'elle est Lucia Evans."
Le procureur ne l'a pas confirmé. La jeune femme avait accusé publiquement Harvey Weinstein de l'avoir forcée à lui faire une fellation au siège de sa société de production Miramax alors qu'elle était encore aspirante actrice. Celle qui est désormais consultante en marketing s'était confiée à Ronan Farrow en octobre dernier. Elle racontait sa rencontre avec Harvey Weinstein, dans le club Cipriani Upstairs en 2004 alors qu'elle était étudiante en quatrième année à l'université.
Comme pour les autres victimes, le producteur l'invite pour un rendez-vous professionnel dans son bureau de Tribeca, quartier branché de New York où se situe les bureaux de Miramax. C'est là qu'il l'aurait agressée sexuellement :
"Il m'a forcé à lui faire une fellation [...] J'ai dit encore et encore 'Je ne veux pas faire ça. Arrête. Ne fais pas ça [...] C'est un homme costaud. Il a pris le dessus sur moi."
Le lendemain de la publication de ces révélations, la police aurait essayé de rencontrer Lucia Evans. Une des sources de la police l'aurait qualifiée de "témoin très crédible avec des preuves concordantes". Elle a confirmé, auprès de Ronan Farrow dans une interview ce jeudi, qu'elle portait bien plainte contre Harvey Weinstein :
"A un moment donné, il faut penser au bien de l'humanité, des femmes."
Selon elle, sans sa coopération, la police n'aurait pas pu mener l'enquête :
"Ils ont dit que si je ne faisais rien, Harvey resterait libre."
"Je sais comment cela a changé ma vie pour le pire. Il a pris mon estime de moi et mon pouvoir personnel. Savoir que je peux les récupérer, et l'empêcher de faire ça à une autre femme, je ne pouvais pas passer à côté", explique Lucia Evans qui a pris le temps de réfléchir avant de prendre la difficile décision de porter plainte.
Par crainte de voir quelque chose arriver à elle ou à ses proches après avoir parlé à la police, la consultante s'est installée avec son mari chez une amie qui vit en dehors de New York.
"Aujourd'hui, c'est notre jour"
Les détectives de la police de New York en charge de l'affaire ont parlé à plusieurs femmes au cours de leur enquête, dont l'actrice Paz de la Huerta, assure Ronan Farrow : "Elle m'a dit qu'elle avait témoigné auprès des investigateurs à deux occasions."
Le journaliste précise cependant :
"Les allégations de De La Huerta ne font pas partie des accusations qui devraient être portées contre Weinstein, mais elle dit qu'elle est prête à témoigner si on le lui demande. 'Je pense que sa place est en prison', a-t-elle dit."
Contrairement à ce que l'on peut lire dans la presse, ou à ce que laisse entendre l'activiste Rose McGowan dans un tweet, Paz de la Huerta ne serait donc pas la seconde femme à avoir porté plainte contre Weistein :
Thank you Lucia Evans and Paz de la Huerta and all of us who said no more .@MiraSorvino Today is our day https://t.co/xpEyf3grdo
— rose mcgowan (@rosemcgowan) 25 mai 2018
"Merci Lucia Evans et Paz de la Huerta et tous ceux d'entre nous qui ont dit "ça suffit". @MiraSorvino (l'actrice avait accusé le producteur d'agression sexuelle) Aujourd'hui, c'est notre jour."
B.K.
Read AgainAccusé par une centaine de femmes – dont les célèbres actrices Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow, Salma Hayek ou encore Asia Argento et Rose McGowan – d'abus sexuels allant du harcèlement au viol, le producteur américain Harvey Weinstein a été inculpé ce vendredi 25 mai à New York pour deux viols dont une fellation forcée.
Une première applaudie par le mouvement #MeToo. L'ancienne actrice Rose McGowan, qui est une des premières à avoir témoigné contre le géant d'Hollywood, n'a pas caché sa satisfaction sur Twitter. Elle qui refusait d'évoquer son prétendu agresseur autrement qu'à travers le surnom "le Monstre", écrit cette fois publiquement son nom, une première depuis le début des révélations.
We got you, Harvey Weinstein, we got you — rose mcgowan (@rosemcgowan) 25 mai 2018
Un hôtel du quartier de Midtown
Le producteur Hollywoodien déchu, qui avait disparu de la circulation depuis octobre, a été inculpé pour un viol en 2013 et une fellation forcée en 2004. Le producteur multi-oscarisé, habitué aux tapis rouges et longtemps vénéré pour avoir promu un cinéma original incarné par des réalisateurs comme Quentin Tarantino, a franchi une haie de caméras les mains dans le dos, menotté, sans dire un mot.
Le bureau du procureur de Manhattan a précisé que l'accusation pour viol concernait des faits remontant au 18 mars 2013, à une adresse abritant un hôtel dans le quartier de Midtown. L'identité de la victime n'a pas été précisée. Il s'agirait d'une nouvelle accusation, non publiée jusqu'ici.
"Il m'a forcé à lui faire une fellation"
L'accusation de 2004, elle, correspond aux allégations de Lucia Evans, affirme le journaliste américain Ronan Farrow, à l'origine des premières révélations contre le producteur. Dans une nouvelle enquête publiée le jour de l'inculpation, il écrit :
"Selon la police, les accusations contre Weinstein se basent sur les accusations de deux femmes. L'une d'elle est Lucia Evans."
Le procureur ne l'a pas confirmé. La jeune femme avait accusé publiquement Harvey Weinstein de l'avoir forcée à lui faire une fellation au siège de sa société de production Miramax alors qu'elle était encore aspirante actrice. Celle qui est désormais consultante en marketing s'était confiée à Ronan Farrow en octobre dernier. Elle racontait sa rencontre avec Harvey Weinstein, dans le club Cipriani Upstairs en 2004 alors qu'elle était étudiante en quatrième année à l'université.
Comme pour les autres victimes, le producteur l'invite pour un rendez-vous professionnel dans son bureau de Tribeca, quartier branché de New York où se situe les bureaux de Miramax. C'est là qu'il l'aurait agressée sexuellement :
"Il m'a forcé à lui faire une fellation [...] J'ai dit encore et encore 'Je ne veux pas faire ça. Arrête. Ne fais pas ça [...] C'est un homme costaud. Il a pris le dessus sur moi."
Le lendemain de la publication de ces révélations, la police aurait essayé de rencontrer Lucia Evans. Une des sources de la police l'aurait qualifiée de "témoin très crédible avec des preuves concordantes". Elle a confirmé, auprès de Ronan Farrow dans une interview ce jeudi, qu'elle portait bien plainte contre Harvey Weinstein :
"A un moment donné, il faut penser au bien de l'humanité, des femmes."
Selon elle, sans sa coopération, la police n'aurait pas pu mener l'enquête :
"Ils ont dit que si je ne faisais rien, Harvey resterait libre."
"Je sais comment cela a changé ma vie pour le pire. Il a pris mon estime de moi et mon pouvoir personnel. Savoir que je peux les récupérer, et l'empêcher de faire ça à une autre femme, je ne pouvais pas passer à côté", explique Lucia Evans qui a pris le temps de réfléchir avant de prendre la difficile décision de porter plainte.
Par crainte de voir quelque chose arriver à elle ou à ses proches après avoir parlé à la police, la consultante s'est installée avec son mari chez une amie qui vit en dehors de New York.
"Aujourd'hui, c'est notre jour"
Les détectives de la police de New York en charge de l'affaire ont parlé à plusieurs femmes au cours de leur enquête, dont l'actrice Paz de la Huerta, assure Ronan Farrow : "Elle m'a dit qu'elle avait témoigné auprès des investigateurs à deux occasions."
Le journaliste précise cependant :
"Les allégations de De La Huerta ne font pas partie des accusations qui devraient être portées contre Weinstein, mais elle dit qu'elle est prête à témoigner si on le lui demande. 'Je pense que sa place est en prison', a-t-elle dit."
Contrairement à ce que l'on peut lire dans la presse, ou à ce que laisse entendre l'activiste Rose McGowan dans un tweet, Paz de la Huerta ne serait donc pas la seconde femme à avoir porté plainte contre Weistein :
Thank you Lucia Evans and Paz de la Huerta and all of us who said no more .@MiraSorvino Today is our day https://t.co/xpEyf3grdo
— rose mcgowan (@rosemcgowan) 25 mai 2018
"Merci Lucia Evans et Paz de la Huerta et tous ceux d'entre nous qui ont dit "ça suffit". @MiraSorvino (l'actrice avait accusé le producteur d'agression sexuelle) Aujourd'hui, c'est notre jour."
B.K.
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