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Le clash entre Booba et Kaaris montre que la soif du buzz continue à caricaturer le milieu du rap

Nous avons assisté hier à une scène surréaliste diffusée à très grande échelle en live de l'aéroport d'Orly. Booba et Kaaris, alors qu'ils embarquaient l'un et l'autre pour donner un showcase, se sont violemment battus en plein hall. D'après la vidéo amateur, l'idée de voyager avec son ancien poulain a été insupportable au Duc, au point de s'associer à son équipe de sécurité pour le frapper sauvagement. Au-delà des raisons du litige, qui ne justifient en rien l'agression, c'est l'image public donnée qui est à questionner.

Depuis le milieu des années 2000 les clashs font rage dans le rap français et occupent une bonne partie de l'espace médiatique, médias spécialisés compris. C'est d'abord la guerre entre Booba (encore lui) et Rohff, puis avec La Fouine, Kaaris et plus récemment avec Maître Gims qui invoquait sa mort (à Booba). Quand on y regarde de près, les motifs sont assez obscurs, mais toujours liés à des histoires de contrats et d'argent, de rivalités de vues et de vente, de fausses allégations, mais le résultat est toujours le même: l'un d'eux (souvent Booba d'ailleurs) en sort grandit en notoriété.

Les youtubeurs ou instagramers se vouent une concurrence féroce pour aller toujours plus loin, toujours plus fort, toujours plus stupide. Les rappeurs se soumettent aux mêmes exigences.

Finalement, de la même manière que les "stars" de la téléréalité sont incités à se montrer le plus débiles possible pour faire de l'audience, que les youtubeurs ou instagramers se vouent une concurrence féroce pour aller toujours plus loin, toujours plus fort, toujours plus stupide, les rappeurs en question se soumettent aux mêmes exigences. Dans cette société de l'image, de la communication généralisée où le personnage public vaut plus que le personnage privé, l'image donnée que les actes effectués, où la qualité est soumise au diktat de l'industrie et du libéralisme (ce qui est en soi antinomique), comment s'étonner que ces rappeurs se transforment en produits marketing quitte à y perdre la raison?

C'est en effet, le premier effet des méfaits d'hier. Une fois de plus, c'est la caricature qui va aller bon train. Pourtant, le mouvement s'est longtemps affirmé comme un contre-courant, hors de la tendance. Forcément, cela clive quand certains se plient aux règles du digital marketing tandis que d'autres cherchent à élever le mouvement pour continuer d'y trouver sa dimension contestataire, ou tout du moins questionnant le système en place.

En soi, les clashs ont toujours existé, tant dans la danse que dans le rap: les battles. Compétition à la loyale qui amenait chacun à démontrer son potentiel, en s'affrontant par les mots ou les pas remplaçant justement les affrontements réels. Bien sûr, il y a eu des règlements de compte en bon et due forme dès les premières années du mouvement aux Etats Unis notamment, mais en France, cet aspect là était alors raillé. Les guerres de gang n'avaient pas officiellement leur place dans le rap français de l'époque, les conflits restaient larvés et lorsqu'ils s'exprimaient ouvertement (notamment lors des concerts), les artistes étaient les premiers à le déplorer. Les affrontements et insultes se faisaient à travers la création musicale et l'objectif était d'être le meilleur, pas le plus connu. Le clash historique de Sheryo contre Akhenaton en est la preuve.

En soi, les clashs ont toujours existé, tant dans la danse que dans le rap: les battles. Mais les affrontements et insultes se faisaient à travers la création musicale et l'objectif était d'être le meilleur, pas le plus connu.

Cette tradition du clash a d'ailleurs été reprise dans de nombreux événements où s'affrontent des jeunes rappeurs lyricalement comme lors d'un match de boxe. Sauf que le clash n'est pas une fin en soi. Déjà parce qu'il ne suffit pas d'un bon texte bien senti, de la bonne punchline pour être un bon rappeur et surtout que le rap ne s'y limite pas, comme il ne se limite pas à l'égotrip, ni à la vulgarité brute. Dès qu'il s'agit de réduire le mouvement à une de ses dimensions, c'est problématique, car caricatural.

C'est là que l'événement d'hier prend son sens dramatique et interroge. Comment peut-on se croire si au-dessus des autres et des lois pour se mettre à frapper publiquement, dans un aéroport, en réunion? Malheureusement, comme dans l'affaire Benalla, Booba se comporte comme un petit roi, intouchable, tout puissant, incapable de supporter la concurrence alors même qu'il se considère comme étant au-dessus des autres. Pas très mature pour un père de famille à la tête d'une entreprise fructueuse, d'une chaîne de diffusion, d'une entreprise en somme. A croire qu'à vouloir maîtriser le game (et finalement avoir pour parti réussi), on se prend pour son Dieu. Très politique tout ça. Cela va dans le sens de ceux qui ne veulent voir dans le mouvement que des incultes, blindés à la testostérone et gonflés aux stéréotypes et refusent qu'il soit considéré comme un art valable depuis son arrivée en France.

Déjà, alors que le mouvement émerge dans les années 80, l'émission de Sydney H.I.P.H.O.P fait figure de fer de lance (1984). Diffusée sur TF1 à une heure de grande diffusion son audience grandit au fur et à mesure des 43 épisodes. Pourtant, elle ne sera pas reconduite. Depuis, aucune autre émission consacrée au genre n'a pu voir le jour. Au début des années 90, le Hip Hop prend de l'ampleur. Les premières troupes de danse s'immiscent dans les grands théâtres, certains graffeurs rentrent en galerie, mais le rap résiste aux circuits institutionnels.

Cela va dans le sens de ceux qui ne veulent voir dans le mouvement que des incultes, blindés à la testostérone et gonflés aux stéréotypes et refusent qu'il soit considéré comme un art valable depuis son arrivée en France.

A cette époque, lorsqu'un rappeur est invité sur un plateau télé, c'est l'image d'un artiste inculte, voire écervelé, qui est mise en avant. L'exemple de Fabe à Taratata parle de lui-même. Le rap est décrit comme une sous culture, qui ne saurait durer. A partir de la fin des années 90, on observe une tentative d'institutionnalisation du rap, notamment par le biais du slam. Des artistes considérés comme suffisamment "intellectuels" sont alors régulièrement invités sur les plateaux. Le rappeur a droit de cité à condition de parler et de s'inspirer ouvertement et explicitement de la tradition française. Il doit être intégré pour être accepté. Malgré cela, la dimension revendicatrice, agressive, ouvertement explicite et critique persiste. A croire qu'elle est chevillée au corps rapologique.

On assiste alors au milieu des années 2000 à des clashs sans précédents (ni queue ni tête). La figure du rappeur devient alors celle du mafieux ou chef de gang à l'américaine, sans peurs et sans scrupules, prêt à tout pour la gloire, pour la réussite, quitte à prendre son public pour des idiots, à se moquer de ses pairs, à se montrer violent, sans âme, amoral. Quelles baltringues finalement ces rappeurs si l'on en croit les clashs! Sauf qu'ils s'en mettent plein les poches dans un monde où seul le compte en banque compte. Booba l'a bien compris. Il a compris le modèle de réussite à l'américaine dès qu'il s'y est installé: faire de l'argent coûte que coûte, quitte à renier ses principes, ses valeurs, son éducation; l'important, c'est l'argent.

Ce n'est pas tant le rap qui induit le clash armé, c'est le modèle libéral. XXXtentation n'a jamais été aussi connu et n'a jamais autant vendu que depuis qu'il est décédé il y a quelques semaines. Les tabloïds l'ont bien compris, le drame, ça fait vendre. En bon homme d'affaire néolibéral, Booba joue la carte du sensationnel pour vendre ses produits dérivés depuis qu'il est revenu dans le game avec cette image de gangster qu'il surjoue depuis. En correspondant aux images sociales que l'on veut donner au rappeur, il ne dérange finalement personne.

Booba a compris le modèle de réussite à l'américaine dès qu'il s'y est installé: faire de l'argent coûte que coûte, quitte à renier ses principes, ses valeurs, son éducation; l'important, c'est l'argent.

Car même si aujourd'hui, le Hip Hop est le mouvement culturel le plus répandu et l'un des plus démocratique qui soit, il n'empêche que le rap dérange. Il est désormais partout: dans les festivals, sur les ondes. Impossible d'y échapper. Cela continue d'interroger ceux qui y voient un détournement de civilisation. Ayant gangrené tous les pans de la société, il fallait trouver un vaccin pour maintenir la domination culturelle des institutions : caricaturer le mouvement avec ses premiers acteurs en faisant d'eux des écervelés incultes, puis tenter de les intégrer au système en les transformant en bête de foires ou de plateaux pour ensuite en faire des pantins du système. Et le pire, c'est que la plupart joue le jeu.

La même logique est toujours à l'œuvre, faire du rappeur une figure qui vient servir le système, positivement ou pas, afin de minimiser sa critique, sa capacité à l'interroger, le rendre explicite. Quoi de mieux que d'intégrer les icones du moment à ce type de stratégie, quand ce n'est pas elle-même qui les mettent en place pris au piège du jeunisme communicationnel qui fait du nombre de vues, de likes et de followers, un gage de qualité quitte à se chiffonner comme dans une cour de récréation. A croire qu'il ne suffit vraiment pas d'être croate pour jouer contre son camp...

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Nous avons assisté hier à une scène surréaliste diffusée à très grande échelle en live de l'aéroport d'Orly. Booba et Kaaris, alors qu'ils embarquaient l'un et l'autre pour donner un showcase, se sont violemment battus en plein hall. D'après la vidéo amateur, l'idée de voyager avec son ancien poulain a été insupportable au Duc, au point de s'associer à son équipe de sécurité pour le frapper sauvagement. Au-delà des raisons du litige, qui ne justifient en rien l'agression, c'est l'image public donnée qui est à questionner.

Depuis le milieu des années 2000 les clashs font rage dans le rap français et occupent une bonne partie de l'espace médiatique, médias spécialisés compris. C'est d'abord la guerre entre Booba (encore lui) et Rohff, puis avec La Fouine, Kaaris et plus récemment avec Maître Gims qui invoquait sa mort (à Booba). Quand on y regarde de près, les motifs sont assez obscurs, mais toujours liés à des histoires de contrats et d'argent, de rivalités de vues et de vente, de fausses allégations, mais le résultat est toujours le même: l'un d'eux (souvent Booba d'ailleurs) en sort grandit en notoriété.

Les youtubeurs ou instagramers se vouent une concurrence féroce pour aller toujours plus loin, toujours plus fort, toujours plus stupide. Les rappeurs se soumettent aux mêmes exigences.

Finalement, de la même manière que les "stars" de la téléréalité sont incités à se montrer le plus débiles possible pour faire de l'audience, que les youtubeurs ou instagramers se vouent une concurrence féroce pour aller toujours plus loin, toujours plus fort, toujours plus stupide, les rappeurs en question se soumettent aux mêmes exigences. Dans cette société de l'image, de la communication généralisée où le personnage public vaut plus que le personnage privé, l'image donnée que les actes effectués, où la qualité est soumise au diktat de l'industrie et du libéralisme (ce qui est en soi antinomique), comment s'étonner que ces rappeurs se transforment en produits marketing quitte à y perdre la raison?

C'est en effet, le premier effet des méfaits d'hier. Une fois de plus, c'est la caricature qui va aller bon train. Pourtant, le mouvement s'est longtemps affirmé comme un contre-courant, hors de la tendance. Forcément, cela clive quand certains se plient aux règles du digital marketing tandis que d'autres cherchent à élever le mouvement pour continuer d'y trouver sa dimension contestataire, ou tout du moins questionnant le système en place.

En soi, les clashs ont toujours existé, tant dans la danse que dans le rap: les battles. Compétition à la loyale qui amenait chacun à démontrer son potentiel, en s'affrontant par les mots ou les pas remplaçant justement les affrontements réels. Bien sûr, il y a eu des règlements de compte en bon et due forme dès les premières années du mouvement aux Etats Unis notamment, mais en France, cet aspect là était alors raillé. Les guerres de gang n'avaient pas officiellement leur place dans le rap français de l'époque, les conflits restaient larvés et lorsqu'ils s'exprimaient ouvertement (notamment lors des concerts), les artistes étaient les premiers à le déplorer. Les affrontements et insultes se faisaient à travers la création musicale et l'objectif était d'être le meilleur, pas le plus connu. Le clash historique de Sheryo contre Akhenaton en est la preuve.

En soi, les clashs ont toujours existé, tant dans la danse que dans le rap: les battles. Mais les affrontements et insultes se faisaient à travers la création musicale et l'objectif était d'être le meilleur, pas le plus connu.

Cette tradition du clash a d'ailleurs été reprise dans de nombreux événements où s'affrontent des jeunes rappeurs lyricalement comme lors d'un match de boxe. Sauf que le clash n'est pas une fin en soi. Déjà parce qu'il ne suffit pas d'un bon texte bien senti, de la bonne punchline pour être un bon rappeur et surtout que le rap ne s'y limite pas, comme il ne se limite pas à l'égotrip, ni à la vulgarité brute. Dès qu'il s'agit de réduire le mouvement à une de ses dimensions, c'est problématique, car caricatural.

C'est là que l'événement d'hier prend son sens dramatique et interroge. Comment peut-on se croire si au-dessus des autres et des lois pour se mettre à frapper publiquement, dans un aéroport, en réunion? Malheureusement, comme dans l'affaire Benalla, Booba se comporte comme un petit roi, intouchable, tout puissant, incapable de supporter la concurrence alors même qu'il se considère comme étant au-dessus des autres. Pas très mature pour un père de famille à la tête d'une entreprise fructueuse, d'une chaîne de diffusion, d'une entreprise en somme. A croire qu'à vouloir maîtriser le game (et finalement avoir pour parti réussi), on se prend pour son Dieu. Très politique tout ça. Cela va dans le sens de ceux qui ne veulent voir dans le mouvement que des incultes, blindés à la testostérone et gonflés aux stéréotypes et refusent qu'il soit considéré comme un art valable depuis son arrivée en France.

Déjà, alors que le mouvement émerge dans les années 80, l'émission de Sydney H.I.P.H.O.P fait figure de fer de lance (1984). Diffusée sur TF1 à une heure de grande diffusion son audience grandit au fur et à mesure des 43 épisodes. Pourtant, elle ne sera pas reconduite. Depuis, aucune autre émission consacrée au genre n'a pu voir le jour. Au début des années 90, le Hip Hop prend de l'ampleur. Les premières troupes de danse s'immiscent dans les grands théâtres, certains graffeurs rentrent en galerie, mais le rap résiste aux circuits institutionnels.

Cela va dans le sens de ceux qui ne veulent voir dans le mouvement que des incultes, blindés à la testostérone et gonflés aux stéréotypes et refusent qu'il soit considéré comme un art valable depuis son arrivée en France.

A cette époque, lorsqu'un rappeur est invité sur un plateau télé, c'est l'image d'un artiste inculte, voire écervelé, qui est mise en avant. L'exemple de Fabe à Taratata parle de lui-même. Le rap est décrit comme une sous culture, qui ne saurait durer. A partir de la fin des années 90, on observe une tentative d'institutionnalisation du rap, notamment par le biais du slam. Des artistes considérés comme suffisamment "intellectuels" sont alors régulièrement invités sur les plateaux. Le rappeur a droit de cité à condition de parler et de s'inspirer ouvertement et explicitement de la tradition française. Il doit être intégré pour être accepté. Malgré cela, la dimension revendicatrice, agressive, ouvertement explicite et critique persiste. A croire qu'elle est chevillée au corps rapologique.

On assiste alors au milieu des années 2000 à des clashs sans précédents (ni queue ni tête). La figure du rappeur devient alors celle du mafieux ou chef de gang à l'américaine, sans peurs et sans scrupules, prêt à tout pour la gloire, pour la réussite, quitte à prendre son public pour des idiots, à se moquer de ses pairs, à se montrer violent, sans âme, amoral. Quelles baltringues finalement ces rappeurs si l'on en croit les clashs! Sauf qu'ils s'en mettent plein les poches dans un monde où seul le compte en banque compte. Booba l'a bien compris. Il a compris le modèle de réussite à l'américaine dès qu'il s'y est installé: faire de l'argent coûte que coûte, quitte à renier ses principes, ses valeurs, son éducation; l'important, c'est l'argent.

Ce n'est pas tant le rap qui induit le clash armé, c'est le modèle libéral. XXXtentation n'a jamais été aussi connu et n'a jamais autant vendu que depuis qu'il est décédé il y a quelques semaines. Les tabloïds l'ont bien compris, le drame, ça fait vendre. En bon homme d'affaire néolibéral, Booba joue la carte du sensationnel pour vendre ses produits dérivés depuis qu'il est revenu dans le game avec cette image de gangster qu'il surjoue depuis. En correspondant aux images sociales que l'on veut donner au rappeur, il ne dérange finalement personne.

Booba a compris le modèle de réussite à l'américaine dès qu'il s'y est installé: faire de l'argent coûte que coûte, quitte à renier ses principes, ses valeurs, son éducation; l'important, c'est l'argent.

Car même si aujourd'hui, le Hip Hop est le mouvement culturel le plus répandu et l'un des plus démocratique qui soit, il n'empêche que le rap dérange. Il est désormais partout: dans les festivals, sur les ondes. Impossible d'y échapper. Cela continue d'interroger ceux qui y voient un détournement de civilisation. Ayant gangrené tous les pans de la société, il fallait trouver un vaccin pour maintenir la domination culturelle des institutions : caricaturer le mouvement avec ses premiers acteurs en faisant d'eux des écervelés incultes, puis tenter de les intégrer au système en les transformant en bête de foires ou de plateaux pour ensuite en faire des pantins du système. Et le pire, c'est que la plupart joue le jeu.

La même logique est toujours à l'œuvre, faire du rappeur une figure qui vient servir le système, positivement ou pas, afin de minimiser sa critique, sa capacité à l'interroger, le rendre explicite. Quoi de mieux que d'intégrer les icones du moment à ce type de stratégie, quand ce n'est pas elle-même qui les mettent en place pris au piège du jeunisme communicationnel qui fait du nombre de vues, de likes et de followers, un gage de qualité quitte à se chiffonner comme dans une cour de récréation. A croire qu'il ne suffit vraiment pas d'être croate pour jouer contre son camp...

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