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«Michael Jackson a fait des choses d'une cruauté insensée à des enfants», affirme le réalisateur de «Leaving… - 20 Minutes

Wade Robson (l'enfant au chapeau) qui pose ici avec sa famille au côté de Michael Jackson livre son témoignage dans «Leaving Neverland». — Wade ROBSON ARCHIVE/AMOS PICTURES
  • M6 diffuse ce jeudi à 21h le documentaire Michael Jackson, Leaving Neverland dans lequel deux hommes, Wade Robson et James Safechuck, relatent les abus sexuels que la star leur aurait fait subir dans l’enfance.
  • L’auteur du documentaire est le réalisateur britannique Dan Reed, qui jusque-là avait surtout traité de sujets liés au terrorisme.
  • « Le documentaire raconte l’histoire de ces deux familles qui ont connu en leur sein des difficultés relationnelles une fois que ce qu’il s’est réellement passé est révélé deux décennies après le crime et qui essaient de se réconcilier avec elles-mêmes » avance Dan Reed à 20 Minutes tout en affirmant n’avoir « rien trouvé » qui remettrait en doute les témoignages.

Les Français vont pouvoir se forger leur propre opinion. Le documentaire Michael Jackson, Leaving Neverland, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre depuis sa diffusion, début mars sur la chaîne américaine HBO, arrive ce jeudi à 21h sur M6. Au cours des deux épisodes de 90 minutes chacun, James Safechuck et Wade Robson, aujourd’hui âgé de 41 et 36 ans, relatent les abus sexuels que Michael Jackson leur aurait fait subir lorsqu’ils étaient enfants. Des membres de leurs familles racontent aussi la relation de confiance qui les liait à la star et l’emprise qu’il avait sur eux. Le réalisateur de cette enquête, le Britannique Dan Reed a répondu aux questions de 20 Minutes.

Comment vous êtes-vous lancé dans ce documentaire ?

Par accident. J’ai rencontré un responsable de Channel 4, l’une des principales chaînes de télé britanniques. On s’est demandé comment je pouvais m’éloigner des sujets de la guerre et du terrorisme [il est notamment l’auteur d’enquêtes sur les attentats de Moscou, Bombay et Paris]. On a commencé à parler de l’affaire Jackson. Je n’avais pas vraiment d’a priori ni d’avis sur sa culpabilité ou son innocence. On a fait une petite enquête, très superficielle au début, et on a trouvé ces deux noms, Wade Robson et James Safechuck. Ils avaient porté plainte contre les ayants droit de Jackson et je me suis dit que s’ils étaient prêts à témoigner devant un tribunal, ils seraient peut-être prêts à témoigner face à une caméra. Je ne savais pas s’ils allaient me dire la vérité ou un gros mensonge, je n’en avais aucune idée.

Cela a été facile de les contacter et de les convaincre de témoigner ?

Cela n’a pas été compliqué, mais long. J’ai contacté leurs avocats, que je suis allé voir à Los Angeles en septembre 2016 pour les convaincre de laisser Wade et James s’exprimer. Six mois après, j’ai réussi à les interviewer. Je suppose qu’ils y ont beaucoup réfléchi. Quand le moment est arrivé de s’asseoir avec moi durant un repas - j’ai déjeuné avec Wade et son épouse puis dîné avec James et sa femme - ils étaient déjà prêts à faire l’interview. Il fallait juste qu’ils soient convaincus que j’étais la bonne personne pour le faire.

Le sujet du documentaire est moins Michael Jackson que les témoins, leurs paroles, leurs traumatismes et la manière dont ils les surmontent…

Oui, Michael Jackson apparaît parce qu’il est l’un des personnages principaux, mais il n’est pas quelqu’un que l’on rencontre et que l’on essaye de comprendre. Le vrai sujet, ce sont Wade, James et leurs proches. Le documentaire raconte ces deux familles qui essaient de se réconcilier avec elles-mêmes une fois que ce qu’il s’est réellement passé est révélé deux décennies après le crime.

Pensez-vous que ce documentaire aurait été possible sans le mouvement Me Too qui a considérablement modifié la façon dont la parole des victimes est reçue dans l’espace public et par l’opinion ?

Oui. Je suis également certain que ce documentaire aurait été possible du vivant de Michael Jackson. Le mouvement Me Too a émergé pendant le tournage et a influencé la décision de la mère de Wade de témoigner. Les gens sont désormais plus enclins à croire les témoignages des victimes d’abus sexuels. Parce que, pendant longtemps, la réaction, surtout de la part des Jackson, était de dire aux victimes « Vous êtes des menteurs. Vous voulez de l’argent » et de démentir, de dénoncer des enfants qui révélaient avoir été attaqués par le chanteur.

Que répondez-vous à ceux qui reprochent à Leaving Neverland d’être à charge, de ne pas laisser la parole à l’entourage de Michael Jackson ?

On ne pose pas d’accusation envers la famille, ni envers les ayants droit. En termes strictement journalistiques, ils n’ont rien à dire parce qu’ils n’ont pas de connaissance directe du crime, ils ne sont pas des témoins oculaires. Ils ne se sont exprimés que pour dire que Jackson était un type formidable, un frère, un mec super, qui ne ferait jamais de mal à un enfant. Ce sont des gens qui ont un intérêt très important à défendre la marque Michael Jackson. Je ne pense pas que leurs témoignages soient crédibles dans ce sens-là. Si Jackson était vivant, je l’aurais mis dans le film s’il en avait été d’accord. Puisqu’il est mort, on fait parler ses avocats. Jackson avait aussi nié, défendu son innocence publiquement. On voit ces extraits. Il a une présence assez importante dans le film pour contrebalancer ce que disent Wade et James.

Redoutiez-vous les réactions de la famille de Michael Jackson ?

Non, parce qu’on était absolument sûrs de ce qu’on a mis dans le film. J’ai essayé de trouver des indices, des preuves, tout ce qui pourrait contredire, mettre en doute, le récit de Wade et James. J’ai interviewé les enquêteurs de la police de Los Angeles et le bureau du shérif du comté de Santa Barbara, qui n’avaient d’ailleurs aucun doute sur la culpabilité de Michael Jackson. Je n’ai rien trouvé.

Suite à la diffusion du documentaire sur HBO, des stations de radios ont cessé de diffuser les chansons de Michael Jackson, un épisode des Simpsons dans lequel on entendait la voix de la star a été supprimé par ses créateurs, Louis Vuitton a annoncé que les pièces inspirées par l’artiste ne seraient pas commercialisées. Ce ne sont que quelques exemples. Vous attendiez-vous à cela ?

Oui, parce que, surtout après Surviving R Kelly [une série documentaire diffusée en début d’année accusant R. Kelly de pédophilie, d’agressions sexuelles et de viols], il y a eu le mouvement [de boycott] « Mute R Kelly ». Je pensais qu’il y aurait effectivement des gens qui essaieraient d’éliminer la musique des playlists des radios et tout ça. Je suis partagé. En principe, je ne voudrais pas qu’on élimine sa musique. Je pense que ce n’est pas mon rôle de supprimer la culture ou de brûler des livres. En revanche, j’ai entendu les victimes des abus sexuels dire que, s’il n’y avait eu aucune réaction, cela aurait donné un message désespérant. Le fait que les gens punissent la musique faute de pouvoir punir l’homme qui, malheureusement, est décédé et ne sera jamais mené en justice, représente quand même quelque chose pour elles.

Vous pensez qu’il est possible de faire la distinction entre un individu et son œuvre, de croire Wade et James tout en continuant à écouter les chansons de Michael Jackson ?

Absolument. Les gens peuvent continuer d’écouter sa musique tout en ayant conscience que cet homme a quand même fait des choses d’une cruauté insensée envers des enfants. C’est difficile. Je pense que dans les mois qui viennent, les gens, s’ils croient le récit de Wade et James, auront peut-être du mal à entendre les chansons de Michael Jackson résonner dans une fête d’enfants, par exemple. Je sais que ça me poserait peut-être un problème. Mais on devrait pouvoir écouter la musique de Wagner en sachant qu’il était un idéologue assez suspect, antisémite. Il faut séparer l’art des artistes, parce que la majorité des artistes sont des gens qui, dans leurs vies, étaient moins que parfaits.

L’écrivain français Yann Moix, a déclaré : « Michael Jackson était un enfant et un enfant ça ne couche pas avec les autres enfants ». C’est un argument qui revient souvent chez les défenseurs du chanteur…

C’est des croyants, ces gens-là. Pour eux, Michael, c’est le petit Jésus. C’est naïf. Michael Jackson, était un homme qui, même dans sa musique, célébrait la sexualité. C’est le crotch grab [la manière dont il se saisissait l’entrejambe en dansant], tout ça… Ce n’était pas innocent. Je n’arrive même pas à saisir l’idée, là. Pour moi, il ne fait aucun doute que Michael Jackson était un adulte et que d’une façon délibérée et méthodique, calculée, il mettait son emprise sur des familles, sur les enfants, afin d’avoir des relations sexuelles avec eux. Pour moi, ça n’a rien d’enfantin, c’est l’acte d’un adulte, d’un pédophile qui croit qu’il a le droit d’avoir des relations sexuelles avec des enfants et pense qu’il ne leur fait pas de mal. Les mots de votre écrivain français, c’est très beau, mais c’est faux. Il a accepté la propagande de Jackson qui se représentait comme un enfant qui n’avait pas eu d’enfance et donc devait passer la nuit avec des petits garçons. C’est absurde.

Que diriez-vous aux fans scandalisés par votre documentaire ?

D’un certain point de vue, je les comprends, parce que les mères de James et Wade étaient aussi des fans, qui ont aussi cru au mythe de « Jacskon l’enfant » et ce sont des gens que je respecte, qui ne sont pas mal intentionnés. Peut-être aussi que les fans qui n'ont jamais connu Wade et James et qui n’ont jamais connu Michael, d’ailleurs, et ont accepté ce mythe sont, dans la majorité des gens bien. Il y a aussi ces super-fans, les « stans », les « truthers » [les adeptes de la théorie du complot], qui sont assez vicieux. Leur première réaction et d’injurier et de crier sur les gens qui disent avoir été victimes d’abus sexuels dans leur enfance. Ça fait pitié.

Version « courte »

Début mars, Michael Jackson, Leaving Neverland a été diffusé sur HBO dans une version de quatre heures. Les téléspectateurs de M6 verront jeudi soir la version de trois heures, composée de deux épisodes de 90 minutes. L’essentiel des récits de James Safechuck et Wade Robson a été conservé. En revanche, le témoignage de la grand-mère d’un des deux hommes, notamment, a été coupé au montage. Le documentaire ne sera pas sous-titré mais doublé en français.

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Wade Robson (l'enfant au chapeau) qui pose ici avec sa famille au côté de Michael Jackson livre son témoignage dans «Leaving Neverland». — Wade ROBSON ARCHIVE/AMOS PICTURES
  • M6 diffuse ce jeudi à 21h le documentaire Michael Jackson, Leaving Neverland dans lequel deux hommes, Wade Robson et James Safechuck, relatent les abus sexuels que la star leur aurait fait subir dans l’enfance.
  • L’auteur du documentaire est le réalisateur britannique Dan Reed, qui jusque-là avait surtout traité de sujets liés au terrorisme.
  • « Le documentaire raconte l’histoire de ces deux familles qui ont connu en leur sein des difficultés relationnelles une fois que ce qu’il s’est réellement passé est révélé deux décennies après le crime et qui essaient de se réconcilier avec elles-mêmes » avance Dan Reed à 20 Minutes tout en affirmant n’avoir « rien trouvé » qui remettrait en doute les témoignages.

Les Français vont pouvoir se forger leur propre opinion. Le documentaire Michael Jackson, Leaving Neverland, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre depuis sa diffusion, début mars sur la chaîne américaine HBO, arrive ce jeudi à 21h sur M6. Au cours des deux épisodes de 90 minutes chacun, James Safechuck et Wade Robson, aujourd’hui âgé de 41 et 36 ans, relatent les abus sexuels que Michael Jackson leur aurait fait subir lorsqu’ils étaient enfants. Des membres de leurs familles racontent aussi la relation de confiance qui les liait à la star et l’emprise qu’il avait sur eux. Le réalisateur de cette enquête, le Britannique Dan Reed a répondu aux questions de 20 Minutes.

Comment vous êtes-vous lancé dans ce documentaire ?

Par accident. J’ai rencontré un responsable de Channel 4, l’une des principales chaînes de télé britanniques. On s’est demandé comment je pouvais m’éloigner des sujets de la guerre et du terrorisme [il est notamment l’auteur d’enquêtes sur les attentats de Moscou, Bombay et Paris]. On a commencé à parler de l’affaire Jackson. Je n’avais pas vraiment d’a priori ni d’avis sur sa culpabilité ou son innocence. On a fait une petite enquête, très superficielle au début, et on a trouvé ces deux noms, Wade Robson et James Safechuck. Ils avaient porté plainte contre les ayants droit de Jackson et je me suis dit que s’ils étaient prêts à témoigner devant un tribunal, ils seraient peut-être prêts à témoigner face à une caméra. Je ne savais pas s’ils allaient me dire la vérité ou un gros mensonge, je n’en avais aucune idée.

Cela a été facile de les contacter et de les convaincre de témoigner ?

Cela n’a pas été compliqué, mais long. J’ai contacté leurs avocats, que je suis allé voir à Los Angeles en septembre 2016 pour les convaincre de laisser Wade et James s’exprimer. Six mois après, j’ai réussi à les interviewer. Je suppose qu’ils y ont beaucoup réfléchi. Quand le moment est arrivé de s’asseoir avec moi durant un repas - j’ai déjeuné avec Wade et son épouse puis dîné avec James et sa femme - ils étaient déjà prêts à faire l’interview. Il fallait juste qu’ils soient convaincus que j’étais la bonne personne pour le faire.

Le sujet du documentaire est moins Michael Jackson que les témoins, leurs paroles, leurs traumatismes et la manière dont ils les surmontent…

Oui, Michael Jackson apparaît parce qu’il est l’un des personnages principaux, mais il n’est pas quelqu’un que l’on rencontre et que l’on essaye de comprendre. Le vrai sujet, ce sont Wade, James et leurs proches. Le documentaire raconte ces deux familles qui essaient de se réconcilier avec elles-mêmes une fois que ce qu’il s’est réellement passé est révélé deux décennies après le crime.

Pensez-vous que ce documentaire aurait été possible sans le mouvement Me Too qui a considérablement modifié la façon dont la parole des victimes est reçue dans l’espace public et par l’opinion ?

Oui. Je suis également certain que ce documentaire aurait été possible du vivant de Michael Jackson. Le mouvement Me Too a émergé pendant le tournage et a influencé la décision de la mère de Wade de témoigner. Les gens sont désormais plus enclins à croire les témoignages des victimes d’abus sexuels. Parce que, pendant longtemps, la réaction, surtout de la part des Jackson, était de dire aux victimes « Vous êtes des menteurs. Vous voulez de l’argent » et de démentir, de dénoncer des enfants qui révélaient avoir été attaqués par le chanteur.

Que répondez-vous à ceux qui reprochent à Leaving Neverland d’être à charge, de ne pas laisser la parole à l’entourage de Michael Jackson ?

On ne pose pas d’accusation envers la famille, ni envers les ayants droit. En termes strictement journalistiques, ils n’ont rien à dire parce qu’ils n’ont pas de connaissance directe du crime, ils ne sont pas des témoins oculaires. Ils ne se sont exprimés que pour dire que Jackson était un type formidable, un frère, un mec super, qui ne ferait jamais de mal à un enfant. Ce sont des gens qui ont un intérêt très important à défendre la marque Michael Jackson. Je ne pense pas que leurs témoignages soient crédibles dans ce sens-là. Si Jackson était vivant, je l’aurais mis dans le film s’il en avait été d’accord. Puisqu’il est mort, on fait parler ses avocats. Jackson avait aussi nié, défendu son innocence publiquement. On voit ces extraits. Il a une présence assez importante dans le film pour contrebalancer ce que disent Wade et James.

Redoutiez-vous les réactions de la famille de Michael Jackson ?

Non, parce qu’on était absolument sûrs de ce qu’on a mis dans le film. J’ai essayé de trouver des indices, des preuves, tout ce qui pourrait contredire, mettre en doute, le récit de Wade et James. J’ai interviewé les enquêteurs de la police de Los Angeles et le bureau du shérif du comté de Santa Barbara, qui n’avaient d’ailleurs aucun doute sur la culpabilité de Michael Jackson. Je n’ai rien trouvé.

Suite à la diffusion du documentaire sur HBO, des stations de radios ont cessé de diffuser les chansons de Michael Jackson, un épisode des Simpsons dans lequel on entendait la voix de la star a été supprimé par ses créateurs, Louis Vuitton a annoncé que les pièces inspirées par l’artiste ne seraient pas commercialisées. Ce ne sont que quelques exemples. Vous attendiez-vous à cela ?

Oui, parce que, surtout après Surviving R Kelly [une série documentaire diffusée en début d’année accusant R. Kelly de pédophilie, d’agressions sexuelles et de viols], il y a eu le mouvement [de boycott] « Mute R Kelly ». Je pensais qu’il y aurait effectivement des gens qui essaieraient d’éliminer la musique des playlists des radios et tout ça. Je suis partagé. En principe, je ne voudrais pas qu’on élimine sa musique. Je pense que ce n’est pas mon rôle de supprimer la culture ou de brûler des livres. En revanche, j’ai entendu les victimes des abus sexuels dire que, s’il n’y avait eu aucune réaction, cela aurait donné un message désespérant. Le fait que les gens punissent la musique faute de pouvoir punir l’homme qui, malheureusement, est décédé et ne sera jamais mené en justice, représente quand même quelque chose pour elles.

Vous pensez qu’il est possible de faire la distinction entre un individu et son œuvre, de croire Wade et James tout en continuant à écouter les chansons de Michael Jackson ?

Absolument. Les gens peuvent continuer d’écouter sa musique tout en ayant conscience que cet homme a quand même fait des choses d’une cruauté insensée envers des enfants. C’est difficile. Je pense que dans les mois qui viennent, les gens, s’ils croient le récit de Wade et James, auront peut-être du mal à entendre les chansons de Michael Jackson résonner dans une fête d’enfants, par exemple. Je sais que ça me poserait peut-être un problème. Mais on devrait pouvoir écouter la musique de Wagner en sachant qu’il était un idéologue assez suspect, antisémite. Il faut séparer l’art des artistes, parce que la majorité des artistes sont des gens qui, dans leurs vies, étaient moins que parfaits.

L’écrivain français Yann Moix, a déclaré : « Michael Jackson était un enfant et un enfant ça ne couche pas avec les autres enfants ». C’est un argument qui revient souvent chez les défenseurs du chanteur…

C’est des croyants, ces gens-là. Pour eux, Michael, c’est le petit Jésus. C’est naïf. Michael Jackson, était un homme qui, même dans sa musique, célébrait la sexualité. C’est le crotch grab [la manière dont il se saisissait l’entrejambe en dansant], tout ça… Ce n’était pas innocent. Je n’arrive même pas à saisir l’idée, là. Pour moi, il ne fait aucun doute que Michael Jackson était un adulte et que d’une façon délibérée et méthodique, calculée, il mettait son emprise sur des familles, sur les enfants, afin d’avoir des relations sexuelles avec eux. Pour moi, ça n’a rien d’enfantin, c’est l’acte d’un adulte, d’un pédophile qui croit qu’il a le droit d’avoir des relations sexuelles avec des enfants et pense qu’il ne leur fait pas de mal. Les mots de votre écrivain français, c’est très beau, mais c’est faux. Il a accepté la propagande de Jackson qui se représentait comme un enfant qui n’avait pas eu d’enfance et donc devait passer la nuit avec des petits garçons. C’est absurde.

Que diriez-vous aux fans scandalisés par votre documentaire ?

D’un certain point de vue, je les comprends, parce que les mères de James et Wade étaient aussi des fans, qui ont aussi cru au mythe de « Jacskon l’enfant » et ce sont des gens que je respecte, qui ne sont pas mal intentionnés. Peut-être aussi que les fans qui n'ont jamais connu Wade et James et qui n’ont jamais connu Michael, d’ailleurs, et ont accepté ce mythe sont, dans la majorité des gens bien. Il y a aussi ces super-fans, les « stans », les « truthers » [les adeptes de la théorie du complot], qui sont assez vicieux. Leur première réaction et d’injurier et de crier sur les gens qui disent avoir été victimes d’abus sexuels dans leur enfance. Ça fait pitié.

Version « courte »

Début mars, Michael Jackson, Leaving Neverland a été diffusé sur HBO dans une version de quatre heures. Les téléspectateurs de M6 verront jeudi soir la version de trois heures, composée de deux épisodes de 90 minutes. L’essentiel des récits de James Safechuck et Wade Robson a été conservé. En revanche, le témoignage de la grand-mère d’un des deux hommes, notamment, a été coupé au montage. Le documentaire ne sera pas sous-titré mais doublé en français.

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