En ce moment
«Si on les enlève, je pense que le film dure 20 minutes.» «Les», ce sont les «plans qui montrent des culs». «Le film», c'est Mektoub, My Love : Intermezzo, d'Abdellatif Kechiche, projeté en compétition officielle jeudi soir au Grand Théâtre Lumière. Dans un message publié sur Twitter, la journaliste Anaïs Bordages réagit au dernier long-métrage du réalisateur, découvert au Festival de Cannes et à l'origine d'un petit séisme. En cause, les 3h30 de huis-clos dans une boîte de nuit où Kechiche semble ne filmer que les corps, et surtout les fesses, de ses actrices.
Si elle salue «une expérience de cinéma radicale» qui rend «le film bien plus intéressant que le premier» (Mektoub, My Love : Canto uno, NDLR), Anaïs Bordages poursuit ses critiques. «Le male gaze est à vomir», écrit-elle pour dénoncer le regard posé par un homme sur le corps féminin. «C'est très violent à regarder». Alors que le Festival de Cannes tente de mettre les femmes en avant, le film de Kechiche fait tache sur la Croisette.
En vidéo, Abdellatif Kechiche quitte la salle après la projection à Cannes
Un film misogyne ?
Comme Anaïs Bordages, plusieurs spectateurs et spectatrices fustigent un film profondément misogyne qui réduit les femmes aux parties les plus érotiques, voire sexuelles, de leur corps. Une scène de cunnilingus de 13 minutes est notamment pointée du doigt.
Gwennaëlle Masle, assistante réalisatrice et corédactrice en chef du Mag du ciné, admet ainsi que cette scène est «dominée par la femme comme c'est rarement fait au cinéma», mais «rejette totalement ce film dont [elle ne voit] que la brutalité du regard misogyne et abject». Mektoub, my love : Intermezzo est «à gerber», lâche-t-elle dans un autre message.
Dans la même veine, la journaliste Lucile Bellan dénonce «une plongée en enfer» dont on «sort dans un triste état».
Aucune nudité masculine
Des plans de femmes trop nombreux, et des plans d'hommes absents. C'est ce que dénoncent plusieurs critiques. Adbellatif Kechiche a bien tenté de se défendre lors de la conférence de presse le lendemain de la projection. «J'ai essayé de montrer ce qui me fait vibrer moi, des corps, qui nous mettent dans des états autres», a-t-il expliqué. Un regard purement masculin et hétérosexuel assumé, mais qui ne fait pas consensus.
«Quand il (Abdellatif Kechiche, NDLR) coupe et recadre pour qu'on ne voie pas le corps nu de son acteur alors qu'il a frôlé la coloscopie avec ses actrices, ça décrédibilise tout son cinéma. Pathétique», tacle notamment le journaliste Renan Cros (Cinémateaser, Stylist).
Son confrère américain Stephen Miller parle même du «pire film en compétition, et de loin». Cet auteur d'un podcast dédié au cinéma a partagé une image de la salle à la fin de la projection alors que nombre de spectateurs ont quitté le Grand Théâtre Lumière sans attendre la fin du film. «Résumé des 3h30 du film : 30 minutes de dialogues, 2h30 de danse (presque uniquement des fesses de femmes), et 20 minutes d'une scène de cunnilingus non simulé qui ne comprend pas la sexualité féminine. La sexualité masculine ? Aucune», résume le journaliste.
Et ça ne devrait pas changer : le film présenté jeudi n'est pas la version définitive. Selon la critique de Libération, il a été projeté sans carton-titre, générique ni même «probablement, de mixage et d’étalonnage définitifs». Mais Abdellatif Kechiche n'a parlé que de dialogues, coupés à la dernière minute, qui seront peut-être ajoutés avant la sortie en salles. Le public aura donc peut-être droit à un peu plus de mots, et à un peu moins de chutes de reins.
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Si elle salue «une expérience de cinéma radicale» qui rend «le film bien plus intéressant que le premier» (Mektoub, My Love : Canto uno, NDLR), Anaïs Bordages poursuit ses critiques. «Le male gaze est à vomir», écrit-elle pour dénoncer le regard posé par un homme sur le corps féminin. «C'est très violent à regarder». Alors que le Festival de Cannes tente de mettre les femmes en avant, le film de Kechiche fait tache sur la Croisette.
En vidéo, Abdellatif Kechiche quitte la salle après la projection à Cannes
Un film misogyne ?
Comme Anaïs Bordages, plusieurs spectateurs et spectatrices fustigent un film profondément misogyne qui réduit les femmes aux parties les plus érotiques, voire sexuelles, de leur corps. Une scène de cunnilingus de 13 minutes est notamment pointée du doigt.
Gwennaëlle Masle, assistante réalisatrice et corédactrice en chef du Mag du ciné, admet ainsi que cette scène est «dominée par la femme comme c'est rarement fait au cinéma», mais «rejette totalement ce film dont [elle ne voit] que la brutalité du regard misogyne et abject». Mektoub, my love : Intermezzo est «à gerber», lâche-t-elle dans un autre message.
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Aucune nudité masculine
Des plans de femmes trop nombreux, et des plans d'hommes absents. C'est ce que dénoncent plusieurs critiques. Adbellatif Kechiche a bien tenté de se défendre lors de la conférence de presse le lendemain de la projection. «J'ai essayé de montrer ce qui me fait vibrer moi, des corps, qui nous mettent dans des états autres», a-t-il expliqué. Un regard purement masculin et hétérosexuel assumé, mais qui ne fait pas consensus.
«Quand il (Abdellatif Kechiche, NDLR) coupe et recadre pour qu'on ne voie pas le corps nu de son acteur alors qu'il a frôlé la coloscopie avec ses actrices, ça décrédibilise tout son cinéma. Pathétique», tacle notamment le journaliste Renan Cros (Cinémateaser, Stylist).
Son confrère américain Stephen Miller parle même du «pire film en compétition, et de loin». Cet auteur d'un podcast dédié au cinéma a partagé une image de la salle à la fin de la projection alors que nombre de spectateurs ont quitté le Grand Théâtre Lumière sans attendre la fin du film. «Résumé des 3h30 du film : 30 minutes de dialogues, 2h30 de danse (presque uniquement des fesses de femmes), et 20 minutes d'une scène de cunnilingus non simulé qui ne comprend pas la sexualité féminine. La sexualité masculine ? Aucune», résume le journaliste.
Et ça ne devrait pas changer : le film présenté jeudi n'est pas la version définitive. Selon la critique de Libération, il a été projeté sans carton-titre, générique ni même «probablement, de mixage et d’étalonnage définitifs». Mais Abdellatif Kechiche n'a parlé que de dialogues, coupés à la dernière minute, qui seront peut-être ajoutés avant la sortie en salles. Le public aura donc peut-être droit à un peu plus de mots, et à un peu moins de chutes de reins.
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