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Meurtre de Sophie Toscan du Plantier: le procès s'ouvre à Paris, sans l'accusé britannique - Actu Orange

AFP, publié le lundi 27 mai 2019 à 07h34

Le procès du Britannique Ian Bailey pour le meurtre sauvage de la Française Sophie Toscan du Plantier, à Noël 1996 en Irlande, s'ouvre lundi devant la cour d'assises de Paris, mais sans l'accusé qui sera jugé par défaut. 

Cet ancien journaliste pigiste de 62 ans, qui clame son innocence et que Dublin a refusé d'extrader, a fait savoir qu'il ne serait pas présent, tout comme ses avocats Dominique Tricaud et Franck Buttimer. "La tragédie, c'est que les Français vont condamner un innocent", a dénoncé auprès de quotidiens irlandais Ian Bailey, qui encourt trente ans de réclusion. 

A côté de bancs vides pour la défense, prendront place sur ceux de la partie civile les parents, le fils et d'autres proches de Sophie Toscan du Plantier, qui attendent qu'"oeuvre de justice soit faite". 

Mariée au producteur de cinéma Daniel Toscan du Plantier - décédé en 2003 -, elle avait été retrouvée morte au matin du 23 décembre 1996, en vêtements de nuit, en contrebas de sa maison isolée de Schull, un village de la côte sud-ouest de l'Irlande où elle était venue passer quelques jours avant Noël. 

Le corps de la productrice de télévision de 39 ans avait été découvert par une voisine, gisant dans une mare de sang. 

Selon les constatations, elle a fui son agresseur venu frapper la nuit à la porte de sa cuisine et qui l'a poursuivie dans la lande avant de lui fracasser le crâne. Les multiples blessures de défense décelées sur la victime démontrent qu'elle s'est farouchement débattue. 

Mais sur la scène de crime et sur le corps, laissé dehors et recouvert d'une simple bâche jusqu'à l'arrivée du médecin légiste 36 heures plus tard, aucune empreinte génétique n'a été relevée. 

En dépit de cette absence de trace ADN, Ian Bailey, un excentrique voisin résidant à quelques kilomètres de là et l'un des premiers sur les lieux le jour de la découverte du corps, avait rapidement fait figure de suspect.

- Eléments troublants -

Il portait sur le front et les avant-bras des égratignures compatibles avec des griffures de ronces, présentes près du corps de Sophie Toscan du Plantier. Lui assurera se les être faites en découpant des dindes et un arbre de Noël. 

Il avait aussi évoqué dans ses articles des éléments censés être connus uniquement du meurtrier et des policiers et avait assuré ne pas connaître la victime, ce qui est contredit par des témoignages.

Plus troublant encore, plusieurs personnes ont affirmé que cet homme connu pour des violences conjugales leur avait avoué le meurtre ou reconnu indirectement celui-ci, notamment sous l'emprise de l'alcool. 

Quid du mobile? Marie Dosé, l'une des avocates des parties civiles, en avance un: "Ian Bailey la connaissait, il la surveillait. Ce soir-là, il était complètement ivre et voulait aller la voir, mais Sophie était quelqu'un qui ne se laissait pas faire. Il a pété un plomb et l'a massacrée". 

Placé en garde à vue à deux reprises, en 1997 et 1998, Ian Bailey n'a jamais été poursuivi par la justice irlandaise, faute de preuves "au-delà du doute raisonnable". 

En Irlande, l'enquête sur le meurtre non élucidé de Sophie Toscan du Plantier reste ouverte. 

La justice française, saisie après une plainte avec constitution de parties civiles des parents et du mari de la victime en janvier 1997, a elle estimé qu'il y avait suffisamment d'éléments à charge pour renvoyer Ian Bailey devant une cour d'assises. 

Deux mandats d'arrêt européens ont été délivrés à l'encontre du Britannique en 2010 et 2016, mais l'Irlande a refusé sa remise à la France, invoquant l'absence de réciprocité entre les deux pays en matière d'extradition.

S'il est condamné, Ian Bailey devrait faire l'objet d'une nouvelle demande d'extradition. 

Avançant que le Britannique, aujourd'hui vendeur de pizzas sur le marché de Schull, a été "innocenté" par l'Irlande, ses avocats évoquent une "erreur judiciaire" française. 

Pour les avocats des parties civiles, Alain Spilliaert, Laurent Pettiti et Marie Dosé, la défense cherche "à dénigrer et délégitimer la procédure française". Le fils de Sophie Toscan du Plantier, Pierre-Louis Baudey-Vignaud, s'est rendu il y a huit jours à Schull "sonner la cloche" pour que les témoins cités par le ministère public "viennent à Paris". 

Le verdict est attendu vendredi. 

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AFP, publié le lundi 27 mai 2019 à 07h34

Le procès du Britannique Ian Bailey pour le meurtre sauvage de la Française Sophie Toscan du Plantier, à Noël 1996 en Irlande, s'ouvre lundi devant la cour d'assises de Paris, mais sans l'accusé qui sera jugé par défaut. 

Cet ancien journaliste pigiste de 62 ans, qui clame son innocence et que Dublin a refusé d'extrader, a fait savoir qu'il ne serait pas présent, tout comme ses avocats Dominique Tricaud et Franck Buttimer. "La tragédie, c'est que les Français vont condamner un innocent", a dénoncé auprès de quotidiens irlandais Ian Bailey, qui encourt trente ans de réclusion. 

A côté de bancs vides pour la défense, prendront place sur ceux de la partie civile les parents, le fils et d'autres proches de Sophie Toscan du Plantier, qui attendent qu'"oeuvre de justice soit faite". 

Mariée au producteur de cinéma Daniel Toscan du Plantier - décédé en 2003 -, elle avait été retrouvée morte au matin du 23 décembre 1996, en vêtements de nuit, en contrebas de sa maison isolée de Schull, un village de la côte sud-ouest de l'Irlande où elle était venue passer quelques jours avant Noël. 

Le corps de la productrice de télévision de 39 ans avait été découvert par une voisine, gisant dans une mare de sang. 

Selon les constatations, elle a fui son agresseur venu frapper la nuit à la porte de sa cuisine et qui l'a poursuivie dans la lande avant de lui fracasser le crâne. Les multiples blessures de défense décelées sur la victime démontrent qu'elle s'est farouchement débattue. 

Mais sur la scène de crime et sur le corps, laissé dehors et recouvert d'une simple bâche jusqu'à l'arrivée du médecin légiste 36 heures plus tard, aucune empreinte génétique n'a été relevée. 

En dépit de cette absence de trace ADN, Ian Bailey, un excentrique voisin résidant à quelques kilomètres de là et l'un des premiers sur les lieux le jour de la découverte du corps, avait rapidement fait figure de suspect.

- Eléments troublants -

Il portait sur le front et les avant-bras des égratignures compatibles avec des griffures de ronces, présentes près du corps de Sophie Toscan du Plantier. Lui assurera se les être faites en découpant des dindes et un arbre de Noël. 

Il avait aussi évoqué dans ses articles des éléments censés être connus uniquement du meurtrier et des policiers et avait assuré ne pas connaître la victime, ce qui est contredit par des témoignages.

Plus troublant encore, plusieurs personnes ont affirmé que cet homme connu pour des violences conjugales leur avait avoué le meurtre ou reconnu indirectement celui-ci, notamment sous l'emprise de l'alcool. 

Quid du mobile? Marie Dosé, l'une des avocates des parties civiles, en avance un: "Ian Bailey la connaissait, il la surveillait. Ce soir-là, il était complètement ivre et voulait aller la voir, mais Sophie était quelqu'un qui ne se laissait pas faire. Il a pété un plomb et l'a massacrée". 

Placé en garde à vue à deux reprises, en 1997 et 1998, Ian Bailey n'a jamais été poursuivi par la justice irlandaise, faute de preuves "au-delà du doute raisonnable". 

En Irlande, l'enquête sur le meurtre non élucidé de Sophie Toscan du Plantier reste ouverte. 

La justice française, saisie après une plainte avec constitution de parties civiles des parents et du mari de la victime en janvier 1997, a elle estimé qu'il y avait suffisamment d'éléments à charge pour renvoyer Ian Bailey devant une cour d'assises. 

Deux mandats d'arrêt européens ont été délivrés à l'encontre du Britannique en 2010 et 2016, mais l'Irlande a refusé sa remise à la France, invoquant l'absence de réciprocité entre les deux pays en matière d'extradition.

S'il est condamné, Ian Bailey devrait faire l'objet d'une nouvelle demande d'extradition. 

Avançant que le Britannique, aujourd'hui vendeur de pizzas sur le marché de Schull, a été "innocenté" par l'Irlande, ses avocats évoquent une "erreur judiciaire" française. 

Pour les avocats des parties civiles, Alain Spilliaert, Laurent Pettiti et Marie Dosé, la défense cherche "à dénigrer et délégitimer la procédure française". Le fils de Sophie Toscan du Plantier, Pierre-Louis Baudey-Vignaud, s'est rendu il y a huit jours à Schull "sonner la cloche" pour que les témoins cités par le ministère public "viennent à Paris". 

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