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Peter Fonda, la mort d'une icône - Le Journal du dimanche

C'est une drôle de façon de fêter un anniversaire. Alors qu'on célèbre l'incroyable vent de liberté qui balayait les États-Unis en 1969, c'est l'une des figures emblématiques de la contre-culture américaine qui s'en est allée vendredi, à l'âge de 79 ans, des suites d'un cancer du poumon. Comme un ultime pied de nez. Tout juste cinquante après Woodstock et la sortie d'Easy Rider, Peter Fonda a fait vrombir son légendaire chopper Harley-Davidson pour rejoindre son pote biker Dennis Hopper, décédé en 2010, au paradis des esprits indomptables et des fumeurs de Marie-Jeanne.

Easy Rider, tourné en sept semaines

Fils de la star Henry Fonda, le garçon entretient des rapports difficiles avec son père qui, après son mariage avec Susan Blanchard, l'envoie vivre au Nebraska. Il quitte les bancs de la fac pour suivre les cours du Cecilwood Theatre de Fishkill, dans la banlieue de New York. En 1961, ses débuts à Broadway dans le rôle d'un soldat dans Blood, Sweat and Stanley Poole lui valent de décrocher le New York Drama Critics Award de l'acteur le plus prometteur. Mais le jeune homme rêve déjà d'ailleurs, et il part tenter sa chance à Hollywood. Après des petits rôles dans Tammy and the Doctor (1963), The Victors (1963) et Lilith (1964), il rencontre le producteur de films à petit budget Roger Corman qui lui offre en 1966 de monter sur une moto dans The Wild Angels puis de goûter au LSD dans The Trip, l'année suivante. Un film écrit par Jack Nicholson, où il donne la réplique à Dennis Hopper.

Frustré d'avoir dû se contenter de bidouiller des motos pas chères pour Corman, le frère de Jane Fonda décide, avec Dennis Hopper et Terry Southern, d'écrire et de réaliser un road-trip sur des montures rutilantes. Il réussit à produire Easy Rider, tourné en sept semaines entre Los Angeles et La Nouvelle-Orléans, pour seulement 384.000 dollars. Le film en rapportera 60 millions à travers le monde, décrochera deux nominations aux Oscars et un Prix de la meilleure première œuvre à Cannes, sous les ovations. Toute une génération se projettera dans les aventures de ces deux antihéros épris de liberté : Peter Fonda, et son drapeau américain cousu sur le dos de son blouson en cuir, et Dennis Hopper, cheveux longs et veste à franges, qui défient une société matérialiste réprimant toute déviance.

Fervent militant écologique

Porte-drapeau d'une nouvelle façon de faire du cinéma loin des grands studios, Peter Fonda, qui vit désormais sur un bateau, met en scène L'Homme sans frontière (1971), puis Wanda Nevada (1979) dans lesquels il joue également. En 1976, il épouse Portia Rebecca Crockett qui le pousse à aller s'installer à Livingston, dans le Montana, où il achètera deux ranchs pour fuir l'agitation du monde et de l'industrie cinématographique. En 1998, son rôle de vétéran du Vietnam dans L'Or de la vie, de Victor Nuñez, lui vaut une nomination à l'Oscar et le Golden Globe du meilleur acteur.

Fervent militant écologique et toujours rebelle, le père de Bridget Fonda se disait scandalisé par la politique de Donald Trump vis-à-vis des migrants, et avait même suggéré qu'on enferme le fils de ce dernier "dans une cage en compagnie de pédophiles", avant de s'excuser. Bientôt à l'affiche de The Last Full Measure de Todd Robinson, il avait organisé pour le 20 septembre prochain une projection d'Easy Rider à New York, avec la présence d'un groupe de musiciens qui joueront en live la BO du film, dont l'inoubliable Born To Be Wild de Steppenwolf. Une belle occasion pour les fans de dire un dernier adieu au légendaire Captain America.

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C'est une drôle de façon de fêter un anniversaire. Alors qu'on célèbre l'incroyable vent de liberté qui balayait les États-Unis en 1969, c'est l'une des figures emblématiques de la contre-culture américaine qui s'en est allée vendredi, à l'âge de 79 ans, des suites d'un cancer du poumon. Comme un ultime pied de nez. Tout juste cinquante après Woodstock et la sortie d'Easy Rider, Peter Fonda a fait vrombir son légendaire chopper Harley-Davidson pour rejoindre son pote biker Dennis Hopper, décédé en 2010, au paradis des esprits indomptables et des fumeurs de Marie-Jeanne.

Easy Rider, tourné en sept semaines

Fils de la star Henry Fonda, le garçon entretient des rapports difficiles avec son père qui, après son mariage avec Susan Blanchard, l'envoie vivre au Nebraska. Il quitte les bancs de la fac pour suivre les cours du Cecilwood Theatre de Fishkill, dans la banlieue de New York. En 1961, ses débuts à Broadway dans le rôle d'un soldat dans Blood, Sweat and Stanley Poole lui valent de décrocher le New York Drama Critics Award de l'acteur le plus prometteur. Mais le jeune homme rêve déjà d'ailleurs, et il part tenter sa chance à Hollywood. Après des petits rôles dans Tammy and the Doctor (1963), The Victors (1963) et Lilith (1964), il rencontre le producteur de films à petit budget Roger Corman qui lui offre en 1966 de monter sur une moto dans The Wild Angels puis de goûter au LSD dans The Trip, l'année suivante. Un film écrit par Jack Nicholson, où il donne la réplique à Dennis Hopper.

Frustré d'avoir dû se contenter de bidouiller des motos pas chères pour Corman, le frère de Jane Fonda décide, avec Dennis Hopper et Terry Southern, d'écrire et de réaliser un road-trip sur des montures rutilantes. Il réussit à produire Easy Rider, tourné en sept semaines entre Los Angeles et La Nouvelle-Orléans, pour seulement 384.000 dollars. Le film en rapportera 60 millions à travers le monde, décrochera deux nominations aux Oscars et un Prix de la meilleure première œuvre à Cannes, sous les ovations. Toute une génération se projettera dans les aventures de ces deux antihéros épris de liberté : Peter Fonda, et son drapeau américain cousu sur le dos de son blouson en cuir, et Dennis Hopper, cheveux longs et veste à franges, qui défient une société matérialiste réprimant toute déviance.

Fervent militant écologique

Porte-drapeau d'une nouvelle façon de faire du cinéma loin des grands studios, Peter Fonda, qui vit désormais sur un bateau, met en scène L'Homme sans frontière (1971), puis Wanda Nevada (1979) dans lesquels il joue également. En 1976, il épouse Portia Rebecca Crockett qui le pousse à aller s'installer à Livingston, dans le Montana, où il achètera deux ranchs pour fuir l'agitation du monde et de l'industrie cinématographique. En 1998, son rôle de vétéran du Vietnam dans L'Or de la vie, de Victor Nuñez, lui vaut une nomination à l'Oscar et le Golden Globe du meilleur acteur.

Fervent militant écologique et toujours rebelle, le père de Bridget Fonda se disait scandalisé par la politique de Donald Trump vis-à-vis des migrants, et avait même suggéré qu'on enferme le fils de ce dernier "dans une cage en compagnie de pédophiles", avant de s'excuser. Bientôt à l'affiche de The Last Full Measure de Todd Robinson, il avait organisé pour le 20 septembre prochain une projection d'Easy Rider à New York, avec la présence d'un groupe de musiciens qui joueront en live la BO du film, dont l'inoubliable Born To Be Wild de Steppenwolf. Une belle occasion pour les fans de dire un dernier adieu au légendaire Captain America.

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