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« Ça a été difficile pour Jamel Debbouze de me dire oui », confie Mélissa Theuriau, productrice du… - 20 Minutes

Jamel Debbouze et Mélissa Theuriau au international du film de comédie de l'Alpe d'Huez, en janvier 2017. — Laurent Vu/SIPA
  • Ce jeudi, M6 retransmet en direct de Lille le spectacle « Maintenant ou Jamel » et diffusera dans la foulée le documentaire qui montre les coulisses de la création de ce show.
  • « Dans la tête de Jamel Debbouze » est produit par la journaliste Mélissa Theuriau, qui est également l’épouse de l'humoriste.
  • « Les artistes ont beaucoup de mal à dévoiler les cuisines et les épreuves et le labeur », explique Mélissa Theuriau à « 20 Minutes ».

Ce jeudi, Jamel Debbouze joue à Lille son spectacle Maintenant ou Jamel qui sera retransmis en direct sur M6 dès 21h05. En deux heures, l’humoriste abordera l’actualité et les sujets de société avec son sens de la vanne… A 23h05, les fans pourront prolonger le plaisir en regardant Dans la tête de Jamel Debbouze, un documentaire retraçant les coulisses de l’écriture et des premières représentations de ce show. La productrice du film, Melissa Theuriau – par ailleurs épouse du comédien – en dit plus à 20 Minutes.

Qui a eu l’idée de ce documentaire ?

J’ai eu cette initiative et cette envie de filmer le processus de création de ce spectacle puisque j’avais assisté à la précédente création. J’avais pu, aux premières loges, constater les affres, les moments douloureux, complexes, qui accompagnent ces longs mois d’écriture et de rodage. Les artistes montrent souvent leur art quand il fonctionne et qu’il est maîtrisé et ils ont beaucoup de mal, du moins en France, à dévoiler les cuisines, les épreuves et le labeur. Il me semblait intéressant de voir cette facette passionnante chez un artiste comme Jamel qui est connu du grand public pour être solaire, dynamique, spontané, joyeux, facétieux…

L’objectif était donc de le montrer sous un autre jour, plus angoissé, prompt à se questionner sur la portée de telle ou telle blague ?

Je ne sais pas si « angoissé » est le bon mot, mais je trouve qu’on ne se rend pas compte de la complexité que représente la conception d’un spectacle populaire. S’adresser à tous, c’est un engagement physique et mental entier. Ce sont des heures, des jours, des nuits de travail acharné mais aussi quelques sacrifices. Une vanne peut cliver, peut diviser ou nuire, donc c’est aussi cette précision d’horloger qui paraît fascinante dans un spectacle qui a l’air aussi simple et basé sur l’improvisation.

Pensez-vous que Jamel Debbouze aurait accepté d’être suivi par une équipe pendant plusieurs mois si vous n’étiez pas à la production ?

Je ne crois pas et c’est ce qui en fait le pas de côté dans mes productions. Je fais des films sociétaux sur des anonymes et c’est ça mon métier. Je fais cet écart en parlant d’un artiste dont je partage la vie, mais il y a un point commun à tous mes films, c’est d’aller chercher cette intimité, cette invisibilité dans le travail, et la capacité à être compris, à faire tomber quelques tabous. Ces mécanismes d’écriture sont méconnus de tous, y compris de nos proches qui, en découvrant le documentaire, ont pu être touchés. Ils ont reconnu l’homme mais ils ont aussi été impressionnés par le travail, l’acharnement et ce besoin de précision. Je ne pense pas que Jamel aurait ouvert ses portes à quelqu’un d’autre. Déjà, cela a été très difficile pour lui de me dire oui. C’est notre proximité, notre intimité, notre confiance réciproque qui lui a fait accepter la caméra du réalisateur Jean-Thomas Ceccaldi, son regard et d’être suivi sur de longs mois durant lesquels il aurait préféré rester caché.

Produire un documentaire sur son mari, n’est-ce pas se mettre dans une position délicate ?

Je ne me pose pas les questions de légitimité, de frontière… On n’a pas fabriqué un doc intime, qui parle de sa vie privée ou familiale. On parle d’un artiste qui est connu de beaucoup de gens, qui a plus de vingt ans de métier, dont on ne connaît pas certaines facettes. J’adorerais faire une collection sur les processus de création de différents artistes, écrivains, chanteurs… C’est intéressant de connaître quelqu’un de manière plus globale, dans la création. Donc ça ne me gêne pas de l’assumer en tant que productrice.

Vous apparaissez brièvement dans le documentaire. Vous vous êtes interrogée sur votre présence dans le montage final, sur le fait d’y figurer ou non ?

J’ai laissé à Jean-Thomas Ceccaldi sa liberté de réalisateur. Il m’aurait paru tromper les gens si je m’étais effacée totalement puisque je fais partie des étapes évidentes de soutien de Jamel dans ses premières dates et dans ce contexte très délicat et émouvant qu’est la présentation d’un spectacle à un public. Je suis là rapidement parce qu’il y a cet échange qui me semble relever de la transparence avec les gens. Je n’y suis pas plus parce que ce n’est pas un doc sur notre intimité ou notre vie familiale. J’aime bien ce dosage, je le trouve juste.

Dans le documentaire, Jamel Debbouze dit que vous êtes sa « kryptonite » [en référence au matériau imaginaire qui est le talon d’Achille de Superman], vous étiez au courant de ce surnom ?

Je crois que ce sont ses proches, ses auteurs, qui m’appellent ainsi en le voyant s’angoisser et perdre son aisance. Mais je crois que c’est naturel. Quand on présente quelque chose et qu’on est dans cette période de fragilité, je pense qu’on est tous touchés par la présence de proches. Je savais que ça pouvait modifier un peu son stress mais je n’avais pas connaissance de ce surnom et, du coup, maintenant, quand je viens, je ne m’annonce pas. Comme ça, il ne sait pas que je suis dans la salle et on a réglé le problème.

Avez-vous appris des choses sur Jamel Debbouze dans ce documentaire ?

(Un temps). C’est une bonne question… Je n’ai rien appris, parce que je le connais suffisamment je crois, mais je continue d’être bouleversée et touchée par ce film parce qu’on est au plus proche d’un homme que je connais bien et qui me plaît par cet engagement-là. Je suis émue de savoir qu’on peut y avoir accès aujourd’hui, surtout après la diffusion de ce spectacle en direct, en fin de tournée, car cela fait plus de deux ans qu’il le joue. Je continue d’être touchée par l’homme qu’il est, par la façon qu’il a de se comporter comme citoyen, comme homme.

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Jamel Debbouze et Mélissa Theuriau au international du film de comédie de l'Alpe d'Huez, en janvier 2017. — Laurent Vu/SIPA
  • Ce jeudi, M6 retransmet en direct de Lille le spectacle « Maintenant ou Jamel » et diffusera dans la foulée le documentaire qui montre les coulisses de la création de ce show.
  • « Dans la tête de Jamel Debbouze » est produit par la journaliste Mélissa Theuriau, qui est également l’épouse de l'humoriste.
  • « Les artistes ont beaucoup de mal à dévoiler les cuisines et les épreuves et le labeur », explique Mélissa Theuriau à « 20 Minutes ».

Ce jeudi, Jamel Debbouze joue à Lille son spectacle Maintenant ou Jamel qui sera retransmis en direct sur M6 dès 21h05. En deux heures, l’humoriste abordera l’actualité et les sujets de société avec son sens de la vanne… A 23h05, les fans pourront prolonger le plaisir en regardant Dans la tête de Jamel Debbouze, un documentaire retraçant les coulisses de l’écriture et des premières représentations de ce show. La productrice du film, Melissa Theuriau – par ailleurs épouse du comédien – en dit plus à 20 Minutes.

Qui a eu l’idée de ce documentaire ?

J’ai eu cette initiative et cette envie de filmer le processus de création de ce spectacle puisque j’avais assisté à la précédente création. J’avais pu, aux premières loges, constater les affres, les moments douloureux, complexes, qui accompagnent ces longs mois d’écriture et de rodage. Les artistes montrent souvent leur art quand il fonctionne et qu’il est maîtrisé et ils ont beaucoup de mal, du moins en France, à dévoiler les cuisines, les épreuves et le labeur. Il me semblait intéressant de voir cette facette passionnante chez un artiste comme Jamel qui est connu du grand public pour être solaire, dynamique, spontané, joyeux, facétieux…

L’objectif était donc de le montrer sous un autre jour, plus angoissé, prompt à se questionner sur la portée de telle ou telle blague ?

Je ne sais pas si « angoissé » est le bon mot, mais je trouve qu’on ne se rend pas compte de la complexité que représente la conception d’un spectacle populaire. S’adresser à tous, c’est un engagement physique et mental entier. Ce sont des heures, des jours, des nuits de travail acharné mais aussi quelques sacrifices. Une vanne peut cliver, peut diviser ou nuire, donc c’est aussi cette précision d’horloger qui paraît fascinante dans un spectacle qui a l’air aussi simple et basé sur l’improvisation.

Pensez-vous que Jamel Debbouze aurait accepté d’être suivi par une équipe pendant plusieurs mois si vous n’étiez pas à la production ?

Je ne crois pas et c’est ce qui en fait le pas de côté dans mes productions. Je fais des films sociétaux sur des anonymes et c’est ça mon métier. Je fais cet écart en parlant d’un artiste dont je partage la vie, mais il y a un point commun à tous mes films, c’est d’aller chercher cette intimité, cette invisibilité dans le travail, et la capacité à être compris, à faire tomber quelques tabous. Ces mécanismes d’écriture sont méconnus de tous, y compris de nos proches qui, en découvrant le documentaire, ont pu être touchés. Ils ont reconnu l’homme mais ils ont aussi été impressionnés par le travail, l’acharnement et ce besoin de précision. Je ne pense pas que Jamel aurait ouvert ses portes à quelqu’un d’autre. Déjà, cela a été très difficile pour lui de me dire oui. C’est notre proximité, notre intimité, notre confiance réciproque qui lui a fait accepter la caméra du réalisateur Jean-Thomas Ceccaldi, son regard et d’être suivi sur de longs mois durant lesquels il aurait préféré rester caché.

Produire un documentaire sur son mari, n’est-ce pas se mettre dans une position délicate ?

Je ne me pose pas les questions de légitimité, de frontière… On n’a pas fabriqué un doc intime, qui parle de sa vie privée ou familiale. On parle d’un artiste qui est connu de beaucoup de gens, qui a plus de vingt ans de métier, dont on ne connaît pas certaines facettes. J’adorerais faire une collection sur les processus de création de différents artistes, écrivains, chanteurs… C’est intéressant de connaître quelqu’un de manière plus globale, dans la création. Donc ça ne me gêne pas de l’assumer en tant que productrice.

Vous apparaissez brièvement dans le documentaire. Vous vous êtes interrogée sur votre présence dans le montage final, sur le fait d’y figurer ou non ?

J’ai laissé à Jean-Thomas Ceccaldi sa liberté de réalisateur. Il m’aurait paru tromper les gens si je m’étais effacée totalement puisque je fais partie des étapes évidentes de soutien de Jamel dans ses premières dates et dans ce contexte très délicat et émouvant qu’est la présentation d’un spectacle à un public. Je suis là rapidement parce qu’il y a cet échange qui me semble relever de la transparence avec les gens. Je n’y suis pas plus parce que ce n’est pas un doc sur notre intimité ou notre vie familiale. J’aime bien ce dosage, je le trouve juste.

Dans le documentaire, Jamel Debbouze dit que vous êtes sa « kryptonite » [en référence au matériau imaginaire qui est le talon d’Achille de Superman], vous étiez au courant de ce surnom ?

Je crois que ce sont ses proches, ses auteurs, qui m’appellent ainsi en le voyant s’angoisser et perdre son aisance. Mais je crois que c’est naturel. Quand on présente quelque chose et qu’on est dans cette période de fragilité, je pense qu’on est tous touchés par la présence de proches. Je savais que ça pouvait modifier un peu son stress mais je n’avais pas connaissance de ce surnom et, du coup, maintenant, quand je viens, je ne m’annonce pas. Comme ça, il ne sait pas que je suis dans la salle et on a réglé le problème.

Avez-vous appris des choses sur Jamel Debbouze dans ce documentaire ?

(Un temps). C’est une bonne question… Je n’ai rien appris, parce que je le connais suffisamment je crois, mais je continue d’être bouleversée et touchée par ce film parce qu’on est au plus proche d’un homme que je connais bien et qui me plaît par cet engagement-là. Je suis émue de savoir qu’on peut y avoir accès aujourd’hui, surtout après la diffusion de ce spectacle en direct, en fin de tournée, car cela fait plus de deux ans qu’il le joue. Je continue d’être touchée par l’homme qu’il est, par la façon qu’il a de se comporter comme citoyen, comme homme.

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