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«Ladj Ly a purgé sa peine»: le réalisateur des Misérables reconnaît avoir fait de la prison - Le Figaro

Le communiqué est tombé dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 décembre, alors que le réalisateur des Misérables rentre à peine des États-Unis où il assurait la promotion de son film, représentant de la France aux Oscars. «Ladj Ly a chargé ses avocats, Maîtres Hervé Temime et Julia Minikowski, de porter plainte en diffamation et diffamation raciale contre Causeur et Valeurs Actuelles à la suite de la publication d’articles contenant de fausses accusations d’une extrême gravité à son encontre.» Ce même communiqué précise: «Ladj Ly a été condamné par la justice en 2012 et a purgé sa peine. Aucune violence ne lui était reprochée personnellement dans cette affaire, et a fortiori pas de complicité de tentative de meurtre, ni évidemment d’avoir voulu “faire appliquer la charia’’.»

Le réalisateur originaire de Montfermeil (93), qui a souvent répété que le cinéma l’avait sauvé de sa condition, répond ainsi aux deux articles qui affirment que le réalisateur aurait été condamné à trois ans de prison ferme par le tribunal de Bobigny «pour complicité d’enlèvement, séquestration et tentative de meurtre».

Selon le jugement, le réalisateur primé lors du dernier Festival de Cannes, a bien été reconnu coupable en 2012. Il n’est nullement question de tentative de meurtre mais d’«arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie d’une libération avant le septième jour».

L’affaire remonte à janvier 2009. Alors qu’il est en vacances dans son pays d’origine, le Sénégal, Amad Ly, un ami du réalisateur, entend que sa sœur entretient une relation avec le mari de leur cousine. La situation va dégénérer, comme le raconte l’AFP le 2 mars 2011. Ce même Amad Ly, de retour en France, s’en prend à sa sœur. Il lui casse un doigt (elle souffrira aussi d’un traumatisme crânien). Puis à l’amant avec qui il veut se battre «comme un homme». «J’avais une humiliation et une colère tellement forte, ça me dépassait», a-t-il déclaré à la barre. Il a reconnu des menaces de mort envers la victime: «Je lui ai dit que s’il refréquentait une de mes sœurs, je le brûlerais.» Ladite victime réussit à s’enfuir de la voiture dans laquelle elle était retenue. Elle n’a été retrouvée que le lendemain matin par un fermier. L’homme souffrait notamment de blessures aux visages pour lesquelles il a eu une incapacité totale de travail (ITT) de dix jours.

Avec un autre complice, le réalisateur s’est embarqué dans cette virée punitive aux côtés d’Amad Ly. Celui-ci en première instance sera condamné à cinq ans de prison. Le réalisateur Ladj Ly a été condamné pour sa part à trois ans d’emprisonnement pour «arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie d’une libération avant le septième jour». Une condamnation dont Ladj Ly n’avait jamais fait part jusqu’ici.

«Une source judiciaire précise qu’en appel, en 2012, la culpabilité a été confirmée, et sa peine réduite à deux ans de prison ferme et un an avec sursis. Un maintien en détention a alors été prononcé», ajoute Libération . Ce que confirme ce jeudi 19 décembre Maître Temime au Figaro.

De son côté, Me Françoise Cotta, avocate d’Amad Ly (l’ami du réalisateur à l’origine de l’expédition punitive) dit se souvenir que lors du procès, un autre cinéaste, Romain Gavras (Le Monde est à toi) avait témoigné en faveur de Ladj Ly. Amis de longue date, les deux artistes ont fondé le collectif Kourtrajmé en 1994.

Dans son communiqué, le réalisateur s’interroge sur le timing de la publication de ces accusations au lendemain de l’annonce de la sélection aux Oscars de son film, Les Misérables, grands succès critique et commercial de l’année avec 1,4 million de spectateurs.

Le risque est que cette polémique arrive aux oreilles des membres de l’Académie américaine et qu’elle parasite la campagne de ce film, loué par de grands réalisateurs comme Kathryn Bigelow, Michael Mann ou Spike Lee, pour remporter la célèbre statuette du meilleur film en langue étrangère. «La façon dont cette affaire remonte à la surface est assez inquiétante, conclut Me Françoise Cotta. On ne mesure pas à quel point cela peut nuire à Ladj Ly.»

À voir aussi - La bande annonce du film «Les Misérables» de Ladj Ly

LES MISÉRABLES [VF] [Bande annonce] - Regarder sur Figaro Live

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Le communiqué est tombé dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 décembre, alors que le réalisateur des Misérables rentre à peine des États-Unis où il assurait la promotion de son film, représentant de la France aux Oscars. «Ladj Ly a chargé ses avocats, Maîtres Hervé Temime et Julia Minikowski, de porter plainte en diffamation et diffamation raciale contre Causeur et Valeurs Actuelles à la suite de la publication d’articles contenant de fausses accusations d’une extrême gravité à son encontre.» Ce même communiqué précise: «Ladj Ly a été condamné par la justice en 2012 et a purgé sa peine. Aucune violence ne lui était reprochée personnellement dans cette affaire, et a fortiori pas de complicité de tentative de meurtre, ni évidemment d’avoir voulu “faire appliquer la charia’’.»

Le réalisateur originaire de Montfermeil (93), qui a souvent répété que le cinéma l’avait sauvé de sa condition, répond ainsi aux deux articles qui affirment que le réalisateur aurait été condamné à trois ans de prison ferme par le tribunal de Bobigny «pour complicité d’enlèvement, séquestration et tentative de meurtre».

Selon le jugement, le réalisateur primé lors du dernier Festival de Cannes, a bien été reconnu coupable en 2012. Il n’est nullement question de tentative de meurtre mais d’«arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie d’une libération avant le septième jour».

L’affaire remonte à janvier 2009. Alors qu’il est en vacances dans son pays d’origine, le Sénégal, Amad Ly, un ami du réalisateur, entend que sa sœur entretient une relation avec le mari de leur cousine. La situation va dégénérer, comme le raconte l’AFP le 2 mars 2011. Ce même Amad Ly, de retour en France, s’en prend à sa sœur. Il lui casse un doigt (elle souffrira aussi d’un traumatisme crânien). Puis à l’amant avec qui il veut se battre «comme un homme». «J’avais une humiliation et une colère tellement forte, ça me dépassait», a-t-il déclaré à la barre. Il a reconnu des menaces de mort envers la victime: «Je lui ai dit que s’il refréquentait une de mes sœurs, je le brûlerais.» Ladite victime réussit à s’enfuir de la voiture dans laquelle elle était retenue. Elle n’a été retrouvée que le lendemain matin par un fermier. L’homme souffrait notamment de blessures aux visages pour lesquelles il a eu une incapacité totale de travail (ITT) de dix jours.

Avec un autre complice, le réalisateur s’est embarqué dans cette virée punitive aux côtés d’Amad Ly. Celui-ci en première instance sera condamné à cinq ans de prison. Le réalisateur Ladj Ly a été condamné pour sa part à trois ans d’emprisonnement pour «arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie d’une libération avant le septième jour». Une condamnation dont Ladj Ly n’avait jamais fait part jusqu’ici.

«Une source judiciaire précise qu’en appel, en 2012, la culpabilité a été confirmée, et sa peine réduite à deux ans de prison ferme et un an avec sursis. Un maintien en détention a alors été prononcé», ajoute Libération . Ce que confirme ce jeudi 19 décembre Maître Temime au Figaro.

De son côté, Me Françoise Cotta, avocate d’Amad Ly (l’ami du réalisateur à l’origine de l’expédition punitive) dit se souvenir que lors du procès, un autre cinéaste, Romain Gavras (Le Monde est à toi) avait témoigné en faveur de Ladj Ly. Amis de longue date, les deux artistes ont fondé le collectif Kourtrajmé en 1994.

Dans son communiqué, le réalisateur s’interroge sur le timing de la publication de ces accusations au lendemain de l’annonce de la sélection aux Oscars de son film, Les Misérables, grands succès critique et commercial de l’année avec 1,4 million de spectateurs.

Le risque est que cette polémique arrive aux oreilles des membres de l’Académie américaine et qu’elle parasite la campagne de ce film, loué par de grands réalisateurs comme Kathryn Bigelow, Michael Mann ou Spike Lee, pour remporter la célèbre statuette du meilleur film en langue étrangère. «La façon dont cette affaire remonte à la surface est assez inquiétante, conclut Me Françoise Cotta. On ne mesure pas à quel point cela peut nuire à Ladj Ly.»

À voir aussi - La bande annonce du film «Les Misérables» de Ladj Ly

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