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"The Voice 2020" - Elle a fait pleurer Lara Fabian : la chanteuse Maria raconte son extraordinaire histoire | LCI - LCI

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INTERVIEW - Elle a fait pleurer Lara Fabian et Pascal Obispo avec son interprétation remarquable d'un titre de Johnny Cash, "Danny Boy". Son histoire personnelle a fini de les bouleverser. LCI s'est entretenu avec Maria, l'un des talents les plus bouleversants de toute l'histoire de l'émission. Sa participation à l'Eurovision, son rêve de chanter avec ses enfants et son handicap... La chanteuse irlandaise est aussi passionnante qu'inspirante.

La vie envoie parfois de jolis clins d'oeil. Samedi, alors qu'elle était aux côtés de sa fille qui soufflait ses 25 bougies, Maria a aussi eu une oreille attentive du côté de TF1. "C'était prévu qu'on fasse la fête. On ne savait pas qu'on passait dans 'The Voice' pour la première de la saison. On va être en famille avec le gâteau d'anniversaire. On va célébrer cette fabuleuse expérience qu'on a vécue tous ensemble", nous a glissé au téléphone cette mère de famille au tempérament inégalable, quelques jours avant la diffusion de son passage dans l'émission samedi 18 janvier.

Accompagnée en musique par cinq de ses sept enfants, la chanteuse irlandaise a bluffé les coachs lors de son audition à l'aveugle. Une étape qui n'a jamais aussi bien porté son nom. "En fait, c'est moi l'aveugle dans l'histoire", a-t-elle lancé à Amel Bent, Marc Lavoine, Lara Fabian et Pascal Obispo. Ces deux derniers n'ont pas pu retenir leurs larmes. Et on confesse que nous non plus... Pour LCI, Maria, qui a perdu la vue à l'âge de 9 ans, se livre en détails - avec son délicieux accent - sur sa bouleversante prestation.

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LCI : Vous dites que "chanter, c’est [votre] façon de voir". Qu’avez-vous vu lors de votre audition ?

Maria, talent de "The Voice 2020" :  Je me souviens très bien de ce silence quand je suis arrivée sur scène. Mon mari m’accompagne, je sais que mes enfants sont derrière moi. Les portes se sont ouvertes et j'ai eu l’impression de sortir de mon corps, comme si je volais. Quand mon fils Brian a commencé à la guitare, j'ai senti cette énergie du public. J’ai perdu la vue à 9 ans mais mon cerveau voit. Donc c'était comme si je voyais le public, mes enfants, les instruments. C’était comme si j’étais montée au ciel. C’est très bizarre comme sentiment. C'était sublime, magnifique. Quand les docteurs m’ont annoncé que j'étais aveugle en me disant : "Tu vas vivre dans un institut pour aveugles. Tu vas devenir opératrice téléphonique", je me suis mise debout. Je n’avais aucune envie de changer de vie. Je me suis dit qu’un jour j’allais devenir comme Barbra Streisand. Je n’ai pas besoin de mes yeux pour chanter. Chanter, c’était mon rêve depuis toute petite et là je l’ai réalisé en famille. 

Vous entendez le son du buzzer mais vous ne savez pas qui se retourne. Qu’est-ce qui se passe dans votre tête à ce moment-là ?

Non, non, sur scène on n’entend rien !  Même les enfants ne s'en sont pas rendus compte et ils voient pourtant clair comme vous (elle rit).  Ils m’ont dit : "Maman, le public est debout, Lara pleure !". Tous les coachs ont parlé mais comme les règles ont changé cette année et qu'ils prennent tous la parole même si le talent n'est pas sélectionné, j’ai soufflé dans l’oreille de mon fils aîné : "Qu’est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui se passe ?" Il m’a dit que Pascal et Marc s'étaient retournés, mais il n’a pas eu le temps de me dire que Lara aussi. Je lui ai demandé : "Est-ce qu’il y a Lara ? Est-ce qu’il y a Lara ?" Il m’a dit : "Oui, oui". Et là, c’était impressionnant ! Je voulais vraiment qu’elle se retourne.

Pourquoi vouliez absolument rejoindre l'équipe de Lara Fabian ?

Elle a chanté à l’Eurovision en 1988 à Dublin pour la Belgique. J’avais représenté l’Irlande quelques années avant. On a à peu près le même âge, pas la même voix mais un peu le même style. Elle est très bienveillante, très sensible. Des quatre coachs, c’était celle qui me correspondait le mieux, celle qui pouvait m’amener quelque chose de plus. Si je dois aller plus loin, c’est elle qui m’y emmènera.

Participer à "The Voice" en Irlande a été un entraînement- Maria

Vous avez séduit trois coachs avec votre reprise de "Danny Boy" de Johnny Cash. Que représente pour vous cette chanson qui rend hommage à votre Irlande natale ?

Je la chante depuis que j’ai 5 ans, vous imaginez ? C’est la chanson qui a ouvert toutes les portes pour moi, qui m'a emmenée en Amérique. Après avoir quitté l’école à 13 ans, j’ai chanté dans un spectacle pour les Américains et j'y interprétais "Danny Boy". Avec cette chanson, tous les esprits d’Irlande sont avec moi, toute cette force, toute cette émotion, cette vérité qui me correspondent et disent vraiment qui je suis. S’il y a une chanson qui peut m’ouvrir des portes aussi en France, ce sera celle-là.

Votre histoire avec "The Voice" est plus ancienne que cette année. Vous aviez déjà été repérée il y a quatre ans…

Bruno Berberes (le directeur de casting de l'émission, ndlr) avait entendu parler de moi mais vaguement. L'idée était là mais ce n'était pas le moment. Les enfants étaient petits et je n'étais pas prête, même musicalement. Maintenant avec le parcours que j’ai fait depuis deux ans et la sortie de mon livre l'année dernière (On ne voit bien qu'avec le coeur, chez Plon), je le suis. 

C’est votre passage dans la version irlandaise, aussi il y a quatre ans, qui vous a convaincue de retenter votre chance en France cette année ?

Exactement, ça a été un entraînement. Il fallait que je fasse quelque chose. Evidemment à mon âge, je ne peux pas commencer à chanter dans des bars et faire des spectacles. J’ai envoyé une vidéo de moi en train de chanter "No More Tears " de Barbra Streisand et j’ai été choisie. Mais pareil, je n’étais pas prête. Mes enfants étaient loin, j’ai arrêté l’anniversaire d'une de mes filles. Je n’étais pas à l’aise. Maintenant je suis prête, physiquement, mentalement. 

Normalement, c’est la maman qui porte les enfants, mais là ce sont mes enfants qui m’ont portée et c’est assez exceptionnel- Maria

Votre mari Emmanuel dit que "The Voice" vous a permis de faire "quelque chose de magique en famille". Qui a eu l’idée de transformer votre prestation en tendre moment d’une mère avec ses enfants, réunis autour de la musique ?

C’est moi. Mes enfants sont tous au conservatoire de Nancy, les deux aînés travaillent. Je leur ai dit : "Il faut qu’on fasse ça en famille pour moi, pour vous". Ils m’ont dit ok et l’ont fait pour moi. J'ai vraiment vécu un moment magique. Vous l’avez vu, vous avez un avantage (elle rit). C’est la première fois qu’on jouait tous ensemble, c’était beaucoup de pression pour eux. Je les félicite vraiment. C’est difficile d’en parler pour moi. Normalement, c’est la maman qui porte les enfants, mais là ce sont mes enfants qui m’ont portée et c’est assez exceptionnel. J’ai hâte qu'ils deviennent mes yeux pour m’expliquer en détails tout ce qui se passe. C'était mon rêve de briller comme une étoile, de rester dans les esprits à tout jamais. Cette petite chose qu’on a faite ensemble va rester comme les étoiles. Quand je ne serai plus là, ils pourront dire à leurs enfants  : "Ça, c’était ta grand-mère, c’était notre maman". Même si je ne vais pas plus loin, je suis devenue pendant une, deux, trois minutes je ne sais même plus, une petite étoile pour mes enfants et pour moi. J’ai réalisé mon rêve en famille.

En 1985, vous offrez à l’Irlande une très belle 6e place à l’Eurovision. Pourquoi vous a-t-on moins vue par la suite ?

 A l’époque, je travaillais en Angleterre. Une maison de disques a voulu que je sorte un album mais le producteur voulait partir en Floride avec moi.  Il m’a dit : "Maria, tu n’as pas tout ce qu’il faut pour devenir une star". J’avais des principes, ne pas faire n’importe quoi. J’ai refusé de le suivre et ma carrière est tombée à l'eau. C’est là que j’ai rencontré mon mari. Il a littéralement frappé à ma porte et j’ai su tout de suite que c’était mon futur époux. En six semaines on s’est marié, on est venu en France et j’ai fondé ma famille. Ça fait 28 ans, j’ai sept enfants. C’est ça qui est incroyable aussi. Je ne parlais pas un mot de français quand je suis arrivée. J’arrivais de la gare de l’Est avec mes valises, une vraie petite immigrée. J’allais dans un tout petit village de Lorraine où personne ne me connaissait. J’étais l’étrangère et regardez aujourd’hui : je chante sur la scène de "The Voice" à Paris. Je suis la preuve vivante que quand tu veux quelque chose, ça peut se faire. 

Je veux gagner l'Eurovision pour la France. Je veux être la prochaine Marie Myriam- Maria

Vous êtes une véritable force de la nature avec un sens de l’autodérision à toute épreuve. L’humour, c’est la meilleure arme pour vaincre les coups durs de la vie ?

Tout à fait. Il faut faire avec, aller de l’avant. Je suis aveugle mais je suis toujours en recherche de la lumière. Je veux être une lumière pour les autres. Je veux dire que si moi j’arrive à positiver, alors tout le monde le peut. 

L’athlète handisport Sami El Gueddari, qui a gagné la dernière saison de "Danse avec les stars", nous a dit : "On ne doit pas s'interdire de faire les choses parce qu'on a un handicap". C’est aussi le message que vous voulez faire passer en participant à "The Voice" ?

Exactement. À l’Eurovision, je n’ai pas du tout parlé de mon handicap parce que je ne voulais pas que les gens aient pitié de moi. Je ne voulais pas qu’ils disent : "Ils l’ont choisie parce qu’elle est aveugle". Mon handicap est devenu une force pour moi. Je me sens encore plus forte que quelqu’un qui voit, je suis un super-héros. 

Qu’attendez-vous de la suite de l’aventure ?

Bien sûr, mon rêve c’est d’aller le plus loin possible. Sinon, je voudrais bien remonter à nouveau avec mes enfants sur scène, représenter la France et faire pourquoi pas 'Danse avec les étoiles' ("Danse avec les stars", ndlr), montrer au monde entier qu’un aveugle peut danser. J’ai envie de faire plein de choses pour montrer que les limites sont là où nous les posons. 

Quand vous dites "représenter la France", vous parlez de l’Eurovision ?

Ah oui, pour la France ! J’ai déjà la chanson, elle s’appelle "Vive l’amour". Je l’ai écrite il y a 25 ans et je veux gagner pour la France. Je veux être la prochaine Marie Myriam. On  verra bien, d'abord place à "The Voice" ! Mais si ça s’arrête aux battles, peut-être que quelqu’un va dire en me regardant : "Pourquoi pas ?" Tout est possible ! Vous êtes d’accord avec moi, non ?

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>> Retrouvez toutes les videos de "The Voice 2020" sur le site officiel de l'émission

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La vie envoie parfois de jolis clins d'oeil. Samedi, alors qu'elle était aux côtés de sa fille qui soufflait ses 25 bougies, Maria a aussi eu une oreille attentive du côté de TF1. "C'était prévu qu'on fasse la fête. On ne savait pas qu'on passait dans 'The Voice' pour la première de la saison. On va être en famille avec le gâteau d'anniversaire. On va célébrer cette fabuleuse expérience qu'on a vécue tous ensemble", nous a glissé au téléphone cette mère de famille au tempérament inégalable, quelques jours avant la diffusion de son passage dans l'émission samedi 18 janvier.

Accompagnée en musique par cinq de ses sept enfants, la chanteuse irlandaise a bluffé les coachs lors de son audition à l'aveugle. Une étape qui n'a jamais aussi bien porté son nom. "En fait, c'est moi l'aveugle dans l'histoire", a-t-elle lancé à Amel Bent, Marc Lavoine, Lara Fabian et Pascal Obispo. Ces deux derniers n'ont pas pu retenir leurs larmes. Et on confesse que nous non plus... Pour LCI, Maria, qui a perdu la vue à l'âge de 9 ans, se livre en détails - avec son délicieux accent - sur sa bouleversante prestation.

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LCI : Vous dites que "chanter, c’est [votre] façon de voir". Qu’avez-vous vu lors de votre audition ?

Maria, talent de "The Voice 2020" :  Je me souviens très bien de ce silence quand je suis arrivée sur scène. Mon mari m’accompagne, je sais que mes enfants sont derrière moi. Les portes se sont ouvertes et j'ai eu l’impression de sortir de mon corps, comme si je volais. Quand mon fils Brian a commencé à la guitare, j'ai senti cette énergie du public. J’ai perdu la vue à 9 ans mais mon cerveau voit. Donc c'était comme si je voyais le public, mes enfants, les instruments. C’était comme si j’étais montée au ciel. C’est très bizarre comme sentiment. C'était sublime, magnifique. Quand les docteurs m’ont annoncé que j'étais aveugle en me disant : "Tu vas vivre dans un institut pour aveugles. Tu vas devenir opératrice téléphonique", je me suis mise debout. Je n’avais aucune envie de changer de vie. Je me suis dit qu’un jour j’allais devenir comme Barbra Streisand. Je n’ai pas besoin de mes yeux pour chanter. Chanter, c’était mon rêve depuis toute petite et là je l’ai réalisé en famille. 

Vous entendez le son du buzzer mais vous ne savez pas qui se retourne. Qu’est-ce qui se passe dans votre tête à ce moment-là ?

Non, non, sur scène on n’entend rien !  Même les enfants ne s'en sont pas rendus compte et ils voient pourtant clair comme vous (elle rit).  Ils m’ont dit : "Maman, le public est debout, Lara pleure !". Tous les coachs ont parlé mais comme les règles ont changé cette année et qu'ils prennent tous la parole même si le talent n'est pas sélectionné, j’ai soufflé dans l’oreille de mon fils aîné : "Qu’est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui se passe ?" Il m’a dit que Pascal et Marc s'étaient retournés, mais il n’a pas eu le temps de me dire que Lara aussi. Je lui ai demandé : "Est-ce qu’il y a Lara ? Est-ce qu’il y a Lara ?" Il m’a dit : "Oui, oui". Et là, c’était impressionnant ! Je voulais vraiment qu’elle se retourne.

Pourquoi vouliez absolument rejoindre l'équipe de Lara Fabian ?

Elle a chanté à l’Eurovision en 1988 à Dublin pour la Belgique. J’avais représenté l’Irlande quelques années avant. On a à peu près le même âge, pas la même voix mais un peu le même style. Elle est très bienveillante, très sensible. Des quatre coachs, c’était celle qui me correspondait le mieux, celle qui pouvait m’amener quelque chose de plus. Si je dois aller plus loin, c’est elle qui m’y emmènera.

Participer à "The Voice" en Irlande a été un entraînement- Maria

Vous avez séduit trois coachs avec votre reprise de "Danny Boy" de Johnny Cash. Que représente pour vous cette chanson qui rend hommage à votre Irlande natale ?

Je la chante depuis que j’ai 5 ans, vous imaginez ? C’est la chanson qui a ouvert toutes les portes pour moi, qui m'a emmenée en Amérique. Après avoir quitté l’école à 13 ans, j’ai chanté dans un spectacle pour les Américains et j'y interprétais "Danny Boy". Avec cette chanson, tous les esprits d’Irlande sont avec moi, toute cette force, toute cette émotion, cette vérité qui me correspondent et disent vraiment qui je suis. S’il y a une chanson qui peut m’ouvrir des portes aussi en France, ce sera celle-là.

Votre histoire avec "The Voice" est plus ancienne que cette année. Vous aviez déjà été repérée il y a quatre ans…

Bruno Berberes (le directeur de casting de l'émission, ndlr) avait entendu parler de moi mais vaguement. L'idée était là mais ce n'était pas le moment. Les enfants étaient petits et je n'étais pas prête, même musicalement. Maintenant avec le parcours que j’ai fait depuis deux ans et la sortie de mon livre l'année dernière (On ne voit bien qu'avec le coeur, chez Plon), je le suis. 

C’est votre passage dans la version irlandaise, aussi il y a quatre ans, qui vous a convaincue de retenter votre chance en France cette année ?

Exactement, ça a été un entraînement. Il fallait que je fasse quelque chose. Evidemment à mon âge, je ne peux pas commencer à chanter dans des bars et faire des spectacles. J’ai envoyé une vidéo de moi en train de chanter "No More Tears " de Barbra Streisand et j’ai été choisie. Mais pareil, je n’étais pas prête. Mes enfants étaient loin, j’ai arrêté l’anniversaire d'une de mes filles. Je n’étais pas à l’aise. Maintenant je suis prête, physiquement, mentalement. 

Normalement, c’est la maman qui porte les enfants, mais là ce sont mes enfants qui m’ont portée et c’est assez exceptionnel- Maria

Votre mari Emmanuel dit que "The Voice" vous a permis de faire "quelque chose de magique en famille". Qui a eu l’idée de transformer votre prestation en tendre moment d’une mère avec ses enfants, réunis autour de la musique ?

C’est moi. Mes enfants sont tous au conservatoire de Nancy, les deux aînés travaillent. Je leur ai dit : "Il faut qu’on fasse ça en famille pour moi, pour vous". Ils m’ont dit ok et l’ont fait pour moi. J'ai vraiment vécu un moment magique. Vous l’avez vu, vous avez un avantage (elle rit). C’est la première fois qu’on jouait tous ensemble, c’était beaucoup de pression pour eux. Je les félicite vraiment. C’est difficile d’en parler pour moi. Normalement, c’est la maman qui porte les enfants, mais là ce sont mes enfants qui m’ont portée et c’est assez exceptionnel. J’ai hâte qu'ils deviennent mes yeux pour m’expliquer en détails tout ce qui se passe. C'était mon rêve de briller comme une étoile, de rester dans les esprits à tout jamais. Cette petite chose qu’on a faite ensemble va rester comme les étoiles. Quand je ne serai plus là, ils pourront dire à leurs enfants  : "Ça, c’était ta grand-mère, c’était notre maman". Même si je ne vais pas plus loin, je suis devenue pendant une, deux, trois minutes je ne sais même plus, une petite étoile pour mes enfants et pour moi. J’ai réalisé mon rêve en famille.

En 1985, vous offrez à l’Irlande une très belle 6e place à l’Eurovision. Pourquoi vous a-t-on moins vue par la suite ?

 A l’époque, je travaillais en Angleterre. Une maison de disques a voulu que je sorte un album mais le producteur voulait partir en Floride avec moi.  Il m’a dit : "Maria, tu n’as pas tout ce qu’il faut pour devenir une star". J’avais des principes, ne pas faire n’importe quoi. J’ai refusé de le suivre et ma carrière est tombée à l'eau. C’est là que j’ai rencontré mon mari. Il a littéralement frappé à ma porte et j’ai su tout de suite que c’était mon futur époux. En six semaines on s’est marié, on est venu en France et j’ai fondé ma famille. Ça fait 28 ans, j’ai sept enfants. C’est ça qui est incroyable aussi. Je ne parlais pas un mot de français quand je suis arrivée. J’arrivais de la gare de l’Est avec mes valises, une vraie petite immigrée. J’allais dans un tout petit village de Lorraine où personne ne me connaissait. J’étais l’étrangère et regardez aujourd’hui : je chante sur la scène de "The Voice" à Paris. Je suis la preuve vivante que quand tu veux quelque chose, ça peut se faire. 

Je veux gagner l'Eurovision pour la France. Je veux être la prochaine Marie Myriam- Maria

Vous êtes une véritable force de la nature avec un sens de l’autodérision à toute épreuve. L’humour, c’est la meilleure arme pour vaincre les coups durs de la vie ?

Tout à fait. Il faut faire avec, aller de l’avant. Je suis aveugle mais je suis toujours en recherche de la lumière. Je veux être une lumière pour les autres. Je veux dire que si moi j’arrive à positiver, alors tout le monde le peut. 

L’athlète handisport Sami El Gueddari, qui a gagné la dernière saison de "Danse avec les stars", nous a dit : "On ne doit pas s'interdire de faire les choses parce qu'on a un handicap". C’est aussi le message que vous voulez faire passer en participant à "The Voice" ?

Exactement. À l’Eurovision, je n’ai pas du tout parlé de mon handicap parce que je ne voulais pas que les gens aient pitié de moi. Je ne voulais pas qu’ils disent : "Ils l’ont choisie parce qu’elle est aveugle". Mon handicap est devenu une force pour moi. Je me sens encore plus forte que quelqu’un qui voit, je suis un super-héros. 

Qu’attendez-vous de la suite de l’aventure ?

Bien sûr, mon rêve c’est d’aller le plus loin possible. Sinon, je voudrais bien remonter à nouveau avec mes enfants sur scène, représenter la France et faire pourquoi pas 'Danse avec les étoiles' ("Danse avec les stars", ndlr), montrer au monde entier qu’un aveugle peut danser. J’ai envie de faire plein de choses pour montrer que les limites sont là où nous les posons. 

Quand vous dites "représenter la France", vous parlez de l’Eurovision ?

Ah oui, pour la France ! J’ai déjà la chanson, elle s’appelle "Vive l’amour". Je l’ai écrite il y a 25 ans et je veux gagner pour la France. Je veux être la prochaine Marie Myriam. On  verra bien, d'abord place à "The Voice" ! Mais si ça s’arrête aux battles, peut-être que quelqu’un va dire en me regardant : "Pourquoi pas ?" Tout est possible ! Vous êtes d’accord avec moi, non ?

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