Si la bande dessinée de science-fiction n’a plus, depuis longtemps, l’audience qui fut la sienne, quand ses figures de proue s’appelaient Moebius, Enki Bilal, Jean-Claude Mézières ou Philippe Druillet, Juan Gimenez n’en demeurait pas moins l’un des derniers géants du genre. Surtout connu pour la série La Caste des Méta-Barons, réalisée avec le scénariste chilien Alejandro Jodorowsky, le dessinateur argentin est mort, vendredi 3 avril à Mendoza (Argentine), la ville qui l’avait vu naître il y a 76 ans, des suites du Covid-19, qu’il avait contracté en Espagne, où il vivait.
Né le 26 novembre 1943, Juan Gimenez présentait la singularité d’avoir étudié le dessin industriel avant le dessin artistique. Son goût pour les machines et toute autre sorte de mécanique donnera une caractéristique unique à son style, grouillant d’engins futuristes et de vaisseaux spatiaux. Maître de la SF hyperréaliste, coloriste autodidacte qui enluminait ses planches à même le papier (sans passer par des celluloïds ni des logiciels), il avait développé une technique spectaculaire, en totale adéquation avec les scénarios énergiques qui lui étaient confiés.
Assistant, au début de sa carrière, de Victor Hugo Arias, un dessinateur argentin spécialisé dans les petits formats d’aventure, Juan Gimenez avait dû se réorienter, faute de débouchés, vers d’autres activités. Opérateur de foreuses, puis réalisateur de courts-métrages d’animation pour une agence de communication, il décide alors, au tournant des années 1980, de quitter l’Amérique du Sud pour s’installer en Espagne, comme l’ont fait avant lui beaucoup d’auteurs argentins fuyant la dictature.
Un trait surpuissant
Publiés dans son pays natal, mais aussi en Espagne et en Italie, ses premiers travaux, en collaboration avec ses compatriotes scénaristes Ricardo Barreiro et Carlos Trillo, sont repris en France par Glénat et Albin Michel. Ils lui ouvrent d’autres portes, notamment celles de Dargaud ou des Humanoïdes associés, où il produit des récits de science-fiction qui passent relativement inaperçus (Mutante, Titania, L’Etoile noire, Le Quatrième Pouvoir).
Son style a néanmoins tapé dans l’œil d’Alejandro Jorodowsky qui, en 1992, cherche un dessinateur pour développer une « série dérivée » de L’Incal, saga SF à gros succès, coréalisée avec Moebius. L’idée est de créer de nouvelles aventures à un personnage secondaire énigmatique, le Méta-Baron, membre martial d’une lignée de guerriers considérés comme les plus puissants de l’Univers. Suivront huit albums et un hors-série, jusqu’en 2004, puis un deuxième cycle où différents dessinateurs se succéderont, sans jamais égaler le trait surpuissant de Gimenez.
Read AgainSi la bande dessinée de science-fiction n’a plus, depuis longtemps, l’audience qui fut la sienne, quand ses figures de proue s’appelaient Moebius, Enki Bilal, Jean-Claude Mézières ou Philippe Druillet, Juan Gimenez n’en demeurait pas moins l’un des derniers géants du genre. Surtout connu pour la série La Caste des Méta-Barons, réalisée avec le scénariste chilien Alejandro Jodorowsky, le dessinateur argentin est mort, vendredi 3 avril à Mendoza (Argentine), la ville qui l’avait vu naître il y a 76 ans, des suites du Covid-19, qu’il avait contracté en Espagne, où il vivait.
Né le 26 novembre 1943, Juan Gimenez présentait la singularité d’avoir étudié le dessin industriel avant le dessin artistique. Son goût pour les machines et toute autre sorte de mécanique donnera une caractéristique unique à son style, grouillant d’engins futuristes et de vaisseaux spatiaux. Maître de la SF hyperréaliste, coloriste autodidacte qui enluminait ses planches à même le papier (sans passer par des celluloïds ni des logiciels), il avait développé une technique spectaculaire, en totale adéquation avec les scénarios énergiques qui lui étaient confiés.
Assistant, au début de sa carrière, de Victor Hugo Arias, un dessinateur argentin spécialisé dans les petits formats d’aventure, Juan Gimenez avait dû se réorienter, faute de débouchés, vers d’autres activités. Opérateur de foreuses, puis réalisateur de courts-métrages d’animation pour une agence de communication, il décide alors, au tournant des années 1980, de quitter l’Amérique du Sud pour s’installer en Espagne, comme l’ont fait avant lui beaucoup d’auteurs argentins fuyant la dictature.
Un trait surpuissant
Publiés dans son pays natal, mais aussi en Espagne et en Italie, ses premiers travaux, en collaboration avec ses compatriotes scénaristes Ricardo Barreiro et Carlos Trillo, sont repris en France par Glénat et Albin Michel. Ils lui ouvrent d’autres portes, notamment celles de Dargaud ou des Humanoïdes associés, où il produit des récits de science-fiction qui passent relativement inaperçus (Mutante, Titania, L’Etoile noire, Le Quatrième Pouvoir).
Son style a néanmoins tapé dans l’œil d’Alejandro Jorodowsky qui, en 1992, cherche un dessinateur pour développer une « série dérivée » de L’Incal, saga SF à gros succès, coréalisée avec Moebius. L’idée est de créer de nouvelles aventures à un personnage secondaire énigmatique, le Méta-Baron, membre martial d’une lignée de guerriers considérés comme les plus puissants de l’Univers. Suivront huit albums et un hors-série, jusqu’en 2004, puis un deuxième cycle où différents dessinateurs se succéderont, sans jamais égaler le trait surpuissant de Gimenez.
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