Avec Da 5 Bloods, diffusé dès ce vendredi sur Netflix, Spike Lee fait son Apocalypse Now. On y suit, quarante ans après la guerre, cinq « frères de sang », vétérans noirs du Vietnam, plongés dans la jungle sur les traces de leur passé.
Il est d’usage aux Etats-Unis d’appeler la guerre du Vietnam, The American War. Mais pour Spike Lee, qui aurait dû présenter son film hors compétition au festival de Cannes, il est clair qu’il y a eu aussi une « guerre française », comme il l’a pointé dans une interview à L’Obs… D’où son idée de donner les rôles des étrangers blancs du film à des acteurs français : Mélanie Thierry et Jean Reno, avec qui 20 Minutes s’est entretenu par visioconférence. L’une en veste de jogging dans son appartement parisien, l’autre affublé d’une longue « barbe du confinement » dans son « petit coin de Provence ».
« Spike Lee ne connaissait rien de mon travail, raconte Mélanie Thierry. J’ai passé une audition et j’avais sept minutes pour capter son attention. Alors quand il vous rappelle pour vous demander "est-ce que tu embarques avec moi pour faire la guerre du Vietnam ?", on se dit que ça va être quelque chose d’épatant et de forcément fabuleux. Et ça a été le cas. j’étais effectivement la seule femme, la seule femme blanche, à me retrouver au cœur de la jungle dans une chaleur du diable. Et j’ai adoré cette expérience. »
Attentif à la cause humaine
« Un tournage avec Spike Lee, c’est très bon enfant, renchérit Jean Reno que le réalisateur connaissait pour son rôle dans Leon. On connaît le militant de la cause noire aux Etats-Unis, mais c’est aussi un homme très attentif à la cause humaine. Il a beaucoup d’humour, il adore parler de philosophie, il aime beaucoup la France et s’intéresse à son histoire. Il y avait un buste de Napoléon Bonaparte sur le tournage. Et il me dit "viens, prenons une photo devant Napoléon et le drapeau français." »
Même si l’histoire se passe de nos jours, le film, mâtiné d’aventure et de combats guerriers, mais aussi d’humour potache, comme dans M.A.S.H, s’inspire ouvertement d’autres films sur la guerre du Vietnam, si ce n’est que les héros sont noirs et que Spike Lee ne manque pas l’occasion de délivrer un message politique totalement en phase avec le slogan Black Lives Matter qui a resurgi depuis la mort de George Floyd.
Des feux mal éteints
Car il y a des feux mal éteints dans ce film, des personnages moins lisses qu’il n’y paraît comme ceux qu’incarnent la responsable humanitaire Mélanie Thierry ou l’homme d’affaires un peu véreux Jean Reno ; un sentiment de culpabilité mal digéré, des trahisons, de la cupidité et de la violence, encore et toujours.
« On se rend bien compte que c’est une violence qui se reproduit sans cesse, s’exclame Mélanie Thierry. Et ce n’est plus une question uniquement américaine, ça éclabousse de partout, ça prend une ampleur et ça résonne au-delà des Etats-Unis. Il y a quelque chose dans le monde qui part en feu. »
La couleur du sang
« La coïncidence est en effet troublante, relève Jean Reno, car les événements récents posent les mêmes questions que le film… J’ai lu que le maire de Minneapolis va reformer sa police en essayant de la rendre plus humaine. J’attends le moment où la monstruosité à l’encontre des Noirs – et de n’importe quelle minorité – s’arrête. Je pense toujours à Nougaro qui chantait, "qu’on soit Blanc ou Noir, de toute façon notre sang est rouge". »
Read AgainAvec Da 5 Bloods, diffusé dès ce vendredi sur Netflix, Spike Lee fait son Apocalypse Now. On y suit, quarante ans après la guerre, cinq « frères de sang », vétérans noirs du Vietnam, plongés dans la jungle sur les traces de leur passé.
Il est d’usage aux Etats-Unis d’appeler la guerre du Vietnam, The American War. Mais pour Spike Lee, qui aurait dû présenter son film hors compétition au festival de Cannes, il est clair qu’il y a eu aussi une « guerre française », comme il l’a pointé dans une interview à L’Obs… D’où son idée de donner les rôles des étrangers blancs du film à des acteurs français : Mélanie Thierry et Jean Reno, avec qui 20 Minutes s’est entretenu par visioconférence. L’une en veste de jogging dans son appartement parisien, l’autre affublé d’une longue « barbe du confinement » dans son « petit coin de Provence ».
« Spike Lee ne connaissait rien de mon travail, raconte Mélanie Thierry. J’ai passé une audition et j’avais sept minutes pour capter son attention. Alors quand il vous rappelle pour vous demander "est-ce que tu embarques avec moi pour faire la guerre du Vietnam ?", on se dit que ça va être quelque chose d’épatant et de forcément fabuleux. Et ça a été le cas. j’étais effectivement la seule femme, la seule femme blanche, à me retrouver au cœur de la jungle dans une chaleur du diable. Et j’ai adoré cette expérience. »
Attentif à la cause humaine
« Un tournage avec Spike Lee, c’est très bon enfant, renchérit Jean Reno que le réalisateur connaissait pour son rôle dans Leon. On connaît le militant de la cause noire aux Etats-Unis, mais c’est aussi un homme très attentif à la cause humaine. Il a beaucoup d’humour, il adore parler de philosophie, il aime beaucoup la France et s’intéresse à son histoire. Il y avait un buste de Napoléon Bonaparte sur le tournage. Et il me dit "viens, prenons une photo devant Napoléon et le drapeau français." »
Même si l’histoire se passe de nos jours, le film, mâtiné d’aventure et de combats guerriers, mais aussi d’humour potache, comme dans M.A.S.H, s’inspire ouvertement d’autres films sur la guerre du Vietnam, si ce n’est que les héros sont noirs et que Spike Lee ne manque pas l’occasion de délivrer un message politique totalement en phase avec le slogan Black Lives Matter qui a resurgi depuis la mort de George Floyd.
Des feux mal éteints
Car il y a des feux mal éteints dans ce film, des personnages moins lisses qu’il n’y paraît comme ceux qu’incarnent la responsable humanitaire Mélanie Thierry ou l’homme d’affaires un peu véreux Jean Reno ; un sentiment de culpabilité mal digéré, des trahisons, de la cupidité et de la violence, encore et toujours.
« On se rend bien compte que c’est une violence qui se reproduit sans cesse, s’exclame Mélanie Thierry. Et ce n’est plus une question uniquement américaine, ça éclabousse de partout, ça prend une ampleur et ça résonne au-delà des Etats-Unis. Il y a quelque chose dans le monde qui part en feu. »
La couleur du sang
« La coïncidence est en effet troublante, relève Jean Reno, car les événements récents posent les mêmes questions que le film… J’ai lu que le maire de Minneapolis va reformer sa police en essayant de la rendre plus humaine. J’attends le moment où la monstruosité à l’encontre des Noirs – et de n’importe quelle minorité – s’arrête. Je pense toujours à Nougaro qui chantait, "qu’on soit Blanc ou Noir, de toute façon notre sang est rouge". »
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