
Rarement un film aura connu une sortie aussi rocambolesque. Pressenti dès la fin de l’hiver pour concourir au Festival de Cannes, Eté 85, le nouveau film de François Ozon, est le premier à sortir, ce mardi 14 juillet, sous le label Cannes 2020. L’histoire d’une passion estivale qui tombe à point nommé pour faire grimper la température dans les salles fraîchement déconfinées. Et si Été 85 était le film de l’été 2020 ?
Parce que c’est une histoire d’amour adolescente
Eté 85, c’est d’abord l’histoire d’une rencontre amoureuse, avec du désir et de grands élans physiques et sentimentaux. Toutes choses qui ont pu manquer pendant le confinement et qui ne peuvent que faire plaisir à voir en cette période déconfinée. Eté 85 raconte une belle histoire dont on sort bouleversé, le cœur serré, une histoire universelle, comme tous les adolescents en connaissent et comme tous les adultes en ont connu. « Cette histoire oppose deux conceptions de l’amour, explique François Ozon à 20 Minutes. L’une très passionnelle, très possessive, qui est celle d’Alex, celle de la premières fois. Et l’autre plus libre, plus épicurienne et sauvage, qui est celle de David. L’attraction de ces deux pôles opposés, c’est ce qui permet de produire des étincelles. »
Parce que cette histoire n’est pas qu’homosexuelle
Ce film sur l’adolescence a une valeur initiatique. Il y est question de la naissance d’un désir et d’une passion d’un côté, de plaisirs et d’émotion de l’autre, mais aussi de désillusions et de regrets. Mais c'es une histoire universelle, car le fait qu’elle concerne deux garçons n’a aucune incidence. Eté 85 ne « traite » pas d’homosexualité, même si la principale relation amoureuse évoquée dans le film l’est. « Je ne fais pas un cinéma très genré », précise François Ozon. D’ailleurs, l’un des deux garçons est tout autant attiré par les garçons que par les filles…
Parce que c’est un film de genres
L’histoire d’amour entre les deux garçons de 16 et 18 ans prend vite des allures de thriller avec un crime, des larmes et du sang. Il est d’ailleurs question d’un cadavre, dès le début du film. Le cinéaste prend soin de développer un vrai contexte social, avec des antagonismes familiaux, des scènes d’action avec un sauvetage en mer et des virées à moto, du suspens et des rebondissements. Et puis, c’est également un film d’époque, un film en costumes… « On retrouve toute une tradition vestimentaire, confirme François Ozon ; les jeans et les bandanas que tout le monde portait dans les années 1980 parce que ça venait des Etats-Unis, la musique qu’on écoutait à l’époque, la danse très connotée et même la drague d’avant le sida, spontanée, joyeuse… »
Parce que c’est un film nostalgique
Le film convoque des souvenirs. Ceux de François Ozon, qui en 1985 avait découvert le roman d’Aidan Chambers La Danse du coucou, dont Eté 85 est adapté, lorsqu’il commençait à faire des films, au même âge que celui qu’ont les personnages. « A l’époque, je n’aurais pas forcément eu la bonne distance pour raconter au mieux cette histoire. Je commençais à faire des courts-métrages et il n’y avait que la relation amoureuse des personnages qui m’intéressait. Là, avec le temps et la maturité, les autres films que j’ai faits, je savais que je saurais enfin comment la raconter. » Mais tous les nostalgiques des années 1980 seront comblées par les multiples références dans le film, et ils sont nombreux aujourd’hui, y compris dans la génération des millenials qui découvre qu’on pouvait écouter de la musique bien dansante, au casque, sur des cassettes carrées.
Parce que c’est l’été et que le film se passe en été
C’était le cas aussi de Conte d’été d’Eric Rohmer, avec Melvil Poupaud, qu’on retrouve en prof de lettres dans Eté 85… « Rohmer était mon professeur à l’université, raconte François Ozon. Alors quand on fait un film d’été, forcément on pense à Pauline à la plage, au Genou de Claire, à Conte d’été… Rohmer a fait beaucoup de films en été. Parce que l’été, il se passe toujours des choses, des découvertes à la fois sentimentales, érotiques. C’est une manière aussi pour un cinéaste de filmer le corps des acteurs et des actrices, parce que tout le monde est en maillot de bain. Il y a un truc de désir, et puis le cinéma, c’est fait du désir. J’aime être dans la tradition de ce cinéaste que j’aime beaucoup. »
Parce que c’est un film qui redonne foi dans le cinéma
Eté 85 est un film qui aurait eu toute sa place à Cannes, qu’on aurait pu retrouver au palmarès et qui fera parler de lui, et pas seulement cette semaine pour sa sortie en salle. Parce que c’est un film qui fait du bien, qui redonne foi dans le cinéma, surtout après avoir été privé de vraies créations pendant plus de trois mois. « Le sortir maintenant, c’était un vrai risque du distributeur, parce qu’on ne savait pas ce qu’il en serait de la fréquentation des salles, mais en même temps j’ai l’impression qu’il y a un appétit, note François Ozon. J’ai l’impression que les gens en ont ras le bol de regarder des séries à la télé ou des films sur l’écran de leur ordinateur. Ils ont envie de retourner dans les salles. Et même s’il y a encore une peur, je pense que ce désir va revenir… » Un désir aussi intense que celui que le cinéaste a su si bien traduire dans son film.
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Rarement un film aura connu une sortie aussi rocambolesque. Pressenti dès la fin de l’hiver pour concourir au Festival de Cannes, Eté 85, le nouveau film de François Ozon, est le premier à sortir, ce mardi 14 juillet, sous le label Cannes 2020. L’histoire d’une passion estivale qui tombe à point nommé pour faire grimper la température dans les salles fraîchement déconfinées. Et si Été 85 était le film de l’été 2020 ?
Parce que c’est une histoire d’amour adolescente
Eté 85, c’est d’abord l’histoire d’une rencontre amoureuse, avec du désir et de grands élans physiques et sentimentaux. Toutes choses qui ont pu manquer pendant le confinement et qui ne peuvent que faire plaisir à voir en cette période déconfinée. Eté 85 raconte une belle histoire dont on sort bouleversé, le cœur serré, une histoire universelle, comme tous les adolescents en connaissent et comme tous les adultes en ont connu. « Cette histoire oppose deux conceptions de l’amour, explique François Ozon à 20 Minutes. L’une très passionnelle, très possessive, qui est celle d’Alex, celle de la premières fois. Et l’autre plus libre, plus épicurienne et sauvage, qui est celle de David. L’attraction de ces deux pôles opposés, c’est ce qui permet de produire des étincelles. »
Parce que cette histoire n’est pas qu’homosexuelle
Ce film sur l’adolescence a une valeur initiatique. Il y est question de la naissance d’un désir et d’une passion d’un côté, de plaisirs et d’émotion de l’autre, mais aussi de désillusions et de regrets. Mais c'es une histoire universelle, car le fait qu’elle concerne deux garçons n’a aucune incidence. Eté 85 ne « traite » pas d’homosexualité, même si la principale relation amoureuse évoquée dans le film l’est. « Je ne fais pas un cinéma très genré », précise François Ozon. D’ailleurs, l’un des deux garçons est tout autant attiré par les garçons que par les filles…
Parce que c’est un film de genres
L’histoire d’amour entre les deux garçons de 16 et 18 ans prend vite des allures de thriller avec un crime, des larmes et du sang. Il est d’ailleurs question d’un cadavre, dès le début du film. Le cinéaste prend soin de développer un vrai contexte social, avec des antagonismes familiaux, des scènes d’action avec un sauvetage en mer et des virées à moto, du suspens et des rebondissements. Et puis, c’est également un film d’époque, un film en costumes… « On retrouve toute une tradition vestimentaire, confirme François Ozon ; les jeans et les bandanas que tout le monde portait dans les années 1980 parce que ça venait des Etats-Unis, la musique qu’on écoutait à l’époque, la danse très connotée et même la drague d’avant le sida, spontanée, joyeuse… »
Parce que c’est un film nostalgique
Le film convoque des souvenirs. Ceux de François Ozon, qui en 1985 avait découvert le roman d’Aidan Chambers La Danse du coucou, dont Eté 85 est adapté, lorsqu’il commençait à faire des films, au même âge que celui qu’ont les personnages. « A l’époque, je n’aurais pas forcément eu la bonne distance pour raconter au mieux cette histoire. Je commençais à faire des courts-métrages et il n’y avait que la relation amoureuse des personnages qui m’intéressait. Là, avec le temps et la maturité, les autres films que j’ai faits, je savais que je saurais enfin comment la raconter. » Mais tous les nostalgiques des années 1980 seront comblées par les multiples références dans le film, et ils sont nombreux aujourd’hui, y compris dans la génération des millenials qui découvre qu’on pouvait écouter de la musique bien dansante, au casque, sur des cassettes carrées.
Parce que c’est l’été et que le film se passe en été
C’était le cas aussi de Conte d’été d’Eric Rohmer, avec Melvil Poupaud, qu’on retrouve en prof de lettres dans Eté 85… « Rohmer était mon professeur à l’université, raconte François Ozon. Alors quand on fait un film d’été, forcément on pense à Pauline à la plage, au Genou de Claire, à Conte d’été… Rohmer a fait beaucoup de films en été. Parce que l’été, il se passe toujours des choses, des découvertes à la fois sentimentales, érotiques. C’est une manière aussi pour un cinéaste de filmer le corps des acteurs et des actrices, parce que tout le monde est en maillot de bain. Il y a un truc de désir, et puis le cinéma, c’est fait du désir. J’aime être dans la tradition de ce cinéaste que j’aime beaucoup. »
Parce que c’est un film qui redonne foi dans le cinéma
Eté 85 est un film qui aurait eu toute sa place à Cannes, qu’on aurait pu retrouver au palmarès et qui fera parler de lui, et pas seulement cette semaine pour sa sortie en salle. Parce que c’est un film qui fait du bien, qui redonne foi dans le cinéma, surtout après avoir été privé de vraies créations pendant plus de trois mois. « Le sortir maintenant, c’était un vrai risque du distributeur, parce qu’on ne savait pas ce qu’il en serait de la fréquentation des salles, mais en même temps j’ai l’impression qu’il y a un appétit, note François Ozon. J’ai l’impression que les gens en ont ras le bol de regarder des séries à la télé ou des films sur l’écran de leur ordinateur. Ils ont envie de retourner dans les salles. Et même s’il y a encore une peur, je pense que ce désir va revenir… » Un désir aussi intense que celui que le cinéaste a su si bien traduire dans son film.
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