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Olivia de Havilland, légende du cinéma hollywoodien, est morte - Le Monde

Olivia de Havilland en 1945.

Olivia de Havilland, actrice américaine doublement oscarisée, légende du cinéma hollywoodien, célèbre pour le rôle de Melanie dans le film culte Autant en emporte le vent (Victor Fleming, 1939), est morte à Paris, où elle résidait, dimanche 26 juillet, à l’âge de 104 ans. Elle « est décédée pacifiquement de causes naturelles », a annoncé son agente, Lisa Goldberg, à la presse.

Olivia de Havilland naît le 1er juillet 1916 à Tokyo. Son père, Walter Augustus de Havilland, est un avocat britannique et sa mère, Lilian Fontaine, actrice de théâtre. Sa sœur cadette, Joan Fontaine, née le 22 octobre 1917, embrassera également une carrière d’actrice. En 1919, ses parents se séparent. Lilian quitte le Japon avec ses deux filles et s’installe à Saratoga, près de San Francisco, en Californie.

Rivalités familiales

Lors de ses études universitaires, Olivia de Havilland joue dans une troupe de théâtre amateur Le Songe d’une nuit d’été. Elle est remarquée par le réalisateur Max Reinhardt (1873-1943). En 1935, il lui confie le rôle d’Hermia dans l’adaptation cinématographique de la pièce. Elle signe un contrat de sept ans avec les studios Warner Bros.

En 1935, Jack Warner décide de faire d’Olivia la partenaire d’un jeune acteur quasi inconnu, Errol Flynn (1909-1959), dans Capitaine Blood, de Michael Curtiz, qui connaît un très grand succès et restera une référence en matière de film de pirates. Les deux comédiens deviennent un des couples en vogue à Hollywood, mais uniquement à l’écran, Olivia de Havilland ayant toujours repoussé les avances d’Erroll Flynn. Ils tourneront ensemble huit films, dont Les Aventures de Robin des bois, du même Michael Curtiz en 1938.

Olivia de Havilland est sollicitée par le producteur David O. Selznick pour jouer dans Autant en emporte le vent (1939), mais elle ne peut accepter le rôle qu’en accord avec la Warner, avec laquelle elle est sous contrat. Le studio accepte de la « prêter » à son concurrent, la MGM, en échange de deux comédiens. L’actrice obtient donc le plus fameux second rôle de l’histoire du cinéma, celui de Melanie Hamilton, la vertueuse cousine de Scarlett O’Hara. Ce personnage vaut à Olivia de Havilland sa première nomination aux Oscars, dans la catégorie second rôle. En 2016, l’actrice se confiera dans Vanity Fair sur le personnage de Melanie : « La première fois que j’ai lu le roman, je n’arrivai pas à m’identifier au personnage de Melanie, mais en lisant le superbe scénario de Sidney Howard, je découvris une tout autre Melanie. Grâce au scénario, je l’aimai, je l’admirai, je l’adorai ! »

En 1942, elle est à nouveau nominée pour l’Oscar de la meilleure actrice pour le film Par la porte d’or, de Mitchell Leisen, face à sa sœur, Joan Fontaine, qui sera récompensée pour son rôle dans Soupçons, d’Alfred Hitchcock. L’inimitié latente des deux sœurs devient définitive à la suite de cette campagne pour l’Oscar. Cette rivalité sera largement exploitée par la presse hollywoodienne, jusqu’à la mort de Joan Fontaine, en 2013. « Je me suis mariée avant Olivia, j’ai remporté l’Oscar avant elle et, si je meurs la première, elle sera sans aucun doute furieuse que je l’aie battue », avait déclaré Joan Fontaine, illustrant la violence de leur relation.

Leslie Howard et Olivia de Havilland (Melanie) dans « Autant en emporte le vent » (Victor Fleming, 1939).

Jurisprudence pour les acteurs

Lasse d’être cantonnée aux rôles d’ingénue, Olivia de Havilland refuse plusieurs scénarios, ce qui lui vaut à chaque fois d’être mise à pied par la Warner. En 1943, son contrat arrivant à son terme, elle se pense enfin libre de choisir ses films et ses producteurs. Mais la Warner estime que les périodes de suspension doivent s’ajouter à la durée initiale du contrat. L’actrice de 27 ans assigne le studio en justice.

Pendant la durée du procès, Olivia de Havilland, ne pouvant pas tourner de films, propose ses services à l’institution patriotique qui organise des spectacles pour entretenir le moral des troupes américaines. Elle effectue une longue tournée dans le Pacifique, se produisant dans les bases militaires. Le juge qui instruit le procès assimile la pratique du studio à du servage, et Olivia de Havilland gagne au terme d’une décision qui fera jurisprudence dans la défense des droits des acteurs (De Havilland Law). Elle est louée pour le courage et la ténacité dont elle a fait preuve lors de sa bataille juridique face aux studios de la Warner.

Elle poursuit sa carrière en interprétant des rôles plus complexes et plus variés. Elle obtient l’Oscar de la meilleure actrice avec le film A chacun son destin, de Mitchell Leisen (1946) et un second pour L’Héritière, de William Wyler (1949).

En 1955, Olivia de Havilland, fraîchement divorcée du romancier Marcus Goodrich (1897-1991), avec qui elle a eu un fils, Benjamin (1949-1991), épouse un journaliste de Paris Match, Pierre Galante (1909-1998). Le couple, installé à Paris, aura une fille, Gisèle, en 1956.

Après une prestation remarquable avec son amie Bette Davis (1908-1989) dans Chut… chut… chère Charlotte, de Robert Aldrich (1964), ses apparitions au cinéma se feront plus rares. En 1965, elle devient la première femme à être présidente du jury au Festival de Cannes. Madame la Présidente : « Ce sera le rôle le plus lourd de ma carrière », disait-elle alors.

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Olivia de Havilland en 1945.

Olivia de Havilland, actrice américaine doublement oscarisée, légende du cinéma hollywoodien, célèbre pour le rôle de Melanie dans le film culte Autant en emporte le vent (Victor Fleming, 1939), est morte à Paris, où elle résidait, dimanche 26 juillet, à l’âge de 104 ans. Elle « est décédée pacifiquement de causes naturelles », a annoncé son agente, Lisa Goldberg, à la presse.

Olivia de Havilland naît le 1er juillet 1916 à Tokyo. Son père, Walter Augustus de Havilland, est un avocat britannique et sa mère, Lilian Fontaine, actrice de théâtre. Sa sœur cadette, Joan Fontaine, née le 22 octobre 1917, embrassera également une carrière d’actrice. En 1919, ses parents se séparent. Lilian quitte le Japon avec ses deux filles et s’installe à Saratoga, près de San Francisco, en Californie.

Rivalités familiales

Lors de ses études universitaires, Olivia de Havilland joue dans une troupe de théâtre amateur Le Songe d’une nuit d’été. Elle est remarquée par le réalisateur Max Reinhardt (1873-1943). En 1935, il lui confie le rôle d’Hermia dans l’adaptation cinématographique de la pièce. Elle signe un contrat de sept ans avec les studios Warner Bros.

En 1935, Jack Warner décide de faire d’Olivia la partenaire d’un jeune acteur quasi inconnu, Errol Flynn (1909-1959), dans Capitaine Blood, de Michael Curtiz, qui connaît un très grand succès et restera une référence en matière de film de pirates. Les deux comédiens deviennent un des couples en vogue à Hollywood, mais uniquement à l’écran, Olivia de Havilland ayant toujours repoussé les avances d’Erroll Flynn. Ils tourneront ensemble huit films, dont Les Aventures de Robin des bois, du même Michael Curtiz en 1938.

Olivia de Havilland est sollicitée par le producteur David O. Selznick pour jouer dans Autant en emporte le vent (1939), mais elle ne peut accepter le rôle qu’en accord avec la Warner, avec laquelle elle est sous contrat. Le studio accepte de la « prêter » à son concurrent, la MGM, en échange de deux comédiens. L’actrice obtient donc le plus fameux second rôle de l’histoire du cinéma, celui de Melanie Hamilton, la vertueuse cousine de Scarlett O’Hara. Ce personnage vaut à Olivia de Havilland sa première nomination aux Oscars, dans la catégorie second rôle. En 2016, l’actrice se confiera dans Vanity Fair sur le personnage de Melanie : « La première fois que j’ai lu le roman, je n’arrivai pas à m’identifier au personnage de Melanie, mais en lisant le superbe scénario de Sidney Howard, je découvris une tout autre Melanie. Grâce au scénario, je l’aimai, je l’admirai, je l’adorai ! »

En 1942, elle est à nouveau nominée pour l’Oscar de la meilleure actrice pour le film Par la porte d’or, de Mitchell Leisen, face à sa sœur, Joan Fontaine, qui sera récompensée pour son rôle dans Soupçons, d’Alfred Hitchcock. L’inimitié latente des deux sœurs devient définitive à la suite de cette campagne pour l’Oscar. Cette rivalité sera largement exploitée par la presse hollywoodienne, jusqu’à la mort de Joan Fontaine, en 2013. « Je me suis mariée avant Olivia, j’ai remporté l’Oscar avant elle et, si je meurs la première, elle sera sans aucun doute furieuse que je l’aie battue », avait déclaré Joan Fontaine, illustrant la violence de leur relation.

Leslie Howard et Olivia de Havilland (Melanie) dans « Autant en emporte le vent » (Victor Fleming, 1939).

Jurisprudence pour les acteurs

Lasse d’être cantonnée aux rôles d’ingénue, Olivia de Havilland refuse plusieurs scénarios, ce qui lui vaut à chaque fois d’être mise à pied par la Warner. En 1943, son contrat arrivant à son terme, elle se pense enfin libre de choisir ses films et ses producteurs. Mais la Warner estime que les périodes de suspension doivent s’ajouter à la durée initiale du contrat. L’actrice de 27 ans assigne le studio en justice.

Pendant la durée du procès, Olivia de Havilland, ne pouvant pas tourner de films, propose ses services à l’institution patriotique qui organise des spectacles pour entretenir le moral des troupes américaines. Elle effectue une longue tournée dans le Pacifique, se produisant dans les bases militaires. Le juge qui instruit le procès assimile la pratique du studio à du servage, et Olivia de Havilland gagne au terme d’une décision qui fera jurisprudence dans la défense des droits des acteurs (De Havilland Law). Elle est louée pour le courage et la ténacité dont elle a fait preuve lors de sa bataille juridique face aux studios de la Warner.

Elle poursuit sa carrière en interprétant des rôles plus complexes et plus variés. Elle obtient l’Oscar de la meilleure actrice avec le film A chacun son destin, de Mitchell Leisen (1946) et un second pour L’Héritière, de William Wyler (1949).

En 1955, Olivia de Havilland, fraîchement divorcée du romancier Marcus Goodrich (1897-1991), avec qui elle a eu un fils, Benjamin (1949-1991), épouse un journaliste de Paris Match, Pierre Galante (1909-1998). Le couple, installé à Paris, aura une fille, Gisèle, en 1956.

Après une prestation remarquable avec son amie Bette Davis (1908-1989) dans Chut… chut… chère Charlotte, de Robert Aldrich (1964), ses apparitions au cinéma se feront plus rares. En 1965, elle devient la première femme à être présidente du jury au Festival de Cannes. Madame la Présidente : « Ce sera le rôle le plus lourd de ma carrière », disait-elle alors.

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