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La frite, une histoire belge - Télérama.fr

BON APPÉTIT ! ET SI ON MANGEAIT MIEUX ? – Mais pourquoi en font-ils tout un plat ? Côté flamand comme wallon, servie nature, à la sauce lapin ou curry-oignon, la célèbre spécialité belge est aussi un art de vivre. Que défendent les milliers de “fritkots” des bords de route, de savants musées et de joyeux fritologues.

« Mangez des frites ! » C’est le S.O.S. lancé en mai par les producteurs de pommes de terre du plat pays, croulant sous des stocks d’invendus. 750 000 tonnes de tubercules menacées de finir à la benne, faute de cantines, de restaurants, de fast-foods et de festivals pour les écouler, coronavirus oblige… Le peuple belge aura-t-il répondu à l’appel l’invitant à doubler sa ration hebdomadaire? Une chose est sûre, dans un pays qui se targue d’en être le premier producteur mondial, on ne plaisante pas avec la frite. Un emblème national autant qu’un pilier de la culture populaire, qui balise le paysage urbain à travers ses légendaires baraques – nommées «friteries» ou «fritkots» selon que l’on est wallon ou flamand – et s’immisce jusque dans les toiles des peintres ou dans les planches de bande dessinée, l’autre fierté belge.

Avec cinq mille friteries disséminées d’Anvers à Namur et de Bruges à Bastogne, la «belgitude» s’incarne en version savoureuse dans ce plat, célébré par les mangeurs de 7 à 77 ans. Politiquement et linguistiquement fracturée, la nation se rassemble autour de ses barquettes brûlantes. « La frite est un bâtonnet tendu à travers tout le pays, une tradition commune, une vague de chaleur et de convivialité qui nous unit », résume Hugues Henry, éminent spécialiste de la patate tranchée. Une communion que viennent relativiser quelques préférences régionales : « Le nord du pays a un faible pour la sauce Joppie (à base de curry et d’oignons), alors que la sauce lapin (vinaigre, cassonade, raisins, sirop) se consomme surtout dans le sud. »

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