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Netflix s'excuse après son dérapage promotionnel sur le film français Mignonnes - Le Figaro

Cela s'appelle une sortie de route marketing. Projeté dans les salles obscures de l’Hexagone depuis ce mercredi, Mignonnes de la réalisatrice franco sénégalaise Maïmouna Doucouré est distribué aux États-Unis par Netflix qui le mettra en ligne début septembre. Mais le drame qui met en scène une préadolescente qui trouve dans la danse le moyen d'échapper à un drame familial aura réussi à créer la polémique sur Twitter avant même que les cinéphiles américains puissent le découvrir sur leur petit écran.

Les internautes se sont révoltés devant le matériel promotionnel choisi par Netflix pour faire la publicité du long-métrage, primé à Sundance et à la Berlinale. Le mastodonte de la SVOD a en effet conçu un poster se focalisant sur un fugace plan du drame montrant les protagonistes préadolescentes, en tenues moulantes et dans des poses suggestives.

Le résumé officiel du film, rebaptisé Cuties sur le marché américain, était du même acabit. «À 11 ans, Amy devient fascinée avec une troupe de danse pratiquant le twerk. Espérant les rejoindre, elle décide d'explorer sa féminité en défiant les traditions familiales», explique le synopsis.

Il n'en fallait pas plus pour excéder les réseaux sociaux des deux côtés de l’Atlantique. Aux États-Unis, les réactions se sont multipliées, l'écrasante majorité du temps, sans que les censeurs aient la moindre idée du contenu réel et des thèmes abordés dans le film Mignonnes. «C'est tellement révélateur que le premier grand film de Netflix mettant en scène des jeunes filles noires repose sur la sexualisation explicite des enfants de 11 ans. Qu'il s'agisse d'acteurs ou de musique, une image sexualisée est trop souvent le prix du succès grand public pour les femmes et les filles afro-américaines. Honteux», dénonçait l’activiste américaine Sister Outsider, «Il y a d'innombrables histoires que Netflix aurait pu raconter Mais avec Cuties, la plateforme apprend aux filles à se considérer comme des objets sexuels. Et ce n'est pas acceptable».

«Netflix a un film intitulé Cuties sur des enfants de 11 ans dans un groupe de danse twerk. Certaines critiques prétendent que c'est un «commentaire» sur la sexualisation des enfants, voici l'affiche. Et gardez à l'esprit que l'actrice principale a en fait 11 ans.»

«Netflix est complètement fou. Expliquez-moi qui a validé cela et pourquoi vous pensez qu'il est acceptable de sexualiser les jeunes filles?».

En quelques heures, une pétition appelant au retrait du film du catalogue de Netflix a circulé. À ce jour, elle recueille près de 150.000 signatures.

Les critiques américains ayant découvert le film à Sundance ne décoléraient pas de cette promotion si mal gérée.

«Netflix a acheté les droits de MIGNONNES de Maïmouna Doucouré, lui a donné une affiche et un résumé trompeurs, et maintenant les gens le critiquent, le bombardent sans l'avoir vu sur IMDb et Google et demandent qu'il soit supprimé? C'est si déprimant», note la journaliste de Vulture.

Sobriété de l'affiche française

En France, mêmes réactions d'incompréhension. Netflix a déclenché un barrage de reproches pour avoir trahi, si mal servi et présenté le film.

Nombreux sont ceux qui rappellent la sobriété de l'affiche française.

Netflix fait machine arrière

Face à cette mobilisation et aux critiques incendiaires qui ont commencé à déferler à l'aveugle sur le site de cinéma IMDB, Netflix a fini par faire machine arrière et a présenté ses excuses.

«Nous sommes profondément désolés pour le visuel inapproprié que nous avons utilisé pour Mignonne/Cuties. Ce n'était ni bien, ni représentatif de ce film français récompensé au festival de Sundance. Nous avons modifié l'affiche et la description» de l'œuvre, précise Netflix

«À 11 ans, Amy se rebelle contre les traditions conservatrices de sa famille et devient fascinée par une troupe fougueuse de danse», précise le nouveau synopsis.

Pour sa part, Le Figaro voyait dans Mignonnes «une innocence qui touche». «Elles sont quatre, comme les mousquetaires. Amy a onze ans. Son père va se remarier. La situation ne l'enchante pas. Elle préfère s'acoquiner avec une bande de gamines délurées, vêtues comme des strip-teaseuses qui préparent un concours de danse aux poses suggestives. Pas de leur âge, tout ça. Une préadolescente se cherche, coincée entre les préjugés de sa famille et les mœurs délurées de ses copines», écrivait notre critique Éric Neuhoff.

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Cela s'appelle une sortie de route marketing. Projeté dans les salles obscures de l’Hexagone depuis ce mercredi, Mignonnes de la réalisatrice franco sénégalaise Maïmouna Doucouré est distribué aux États-Unis par Netflix qui le mettra en ligne début septembre. Mais le drame qui met en scène une préadolescente qui trouve dans la danse le moyen d'échapper à un drame familial aura réussi à créer la polémique sur Twitter avant même que les cinéphiles américains puissent le découvrir sur leur petit écran.

Les internautes se sont révoltés devant le matériel promotionnel choisi par Netflix pour faire la publicité du long-métrage, primé à Sundance et à la Berlinale. Le mastodonte de la SVOD a en effet conçu un poster se focalisant sur un fugace plan du drame montrant les protagonistes préadolescentes, en tenues moulantes et dans des poses suggestives.

Le résumé officiel du film, rebaptisé Cuties sur le marché américain, était du même acabit. «À 11 ans, Amy devient fascinée avec une troupe de danse pratiquant le twerk. Espérant les rejoindre, elle décide d'explorer sa féminité en défiant les traditions familiales», explique le synopsis.

Il n'en fallait pas plus pour excéder les réseaux sociaux des deux côtés de l’Atlantique. Aux États-Unis, les réactions se sont multipliées, l'écrasante majorité du temps, sans que les censeurs aient la moindre idée du contenu réel et des thèmes abordés dans le film Mignonnes. «C'est tellement révélateur que le premier grand film de Netflix mettant en scène des jeunes filles noires repose sur la sexualisation explicite des enfants de 11 ans. Qu'il s'agisse d'acteurs ou de musique, une image sexualisée est trop souvent le prix du succès grand public pour les femmes et les filles afro-américaines. Honteux», dénonçait l’activiste américaine Sister Outsider, «Il y a d'innombrables histoires que Netflix aurait pu raconter Mais avec Cuties, la plateforme apprend aux filles à se considérer comme des objets sexuels. Et ce n'est pas acceptable».

«Netflix a un film intitulé Cuties sur des enfants de 11 ans dans un groupe de danse twerk. Certaines critiques prétendent que c'est un «commentaire» sur la sexualisation des enfants, voici l'affiche. Et gardez à l'esprit que l'actrice principale a en fait 11 ans.»

«Netflix est complètement fou. Expliquez-moi qui a validé cela et pourquoi vous pensez qu'il est acceptable de sexualiser les jeunes filles?».

En quelques heures, une pétition appelant au retrait du film du catalogue de Netflix a circulé. À ce jour, elle recueille près de 150.000 signatures.

Les critiques américains ayant découvert le film à Sundance ne décoléraient pas de cette promotion si mal gérée.

«Netflix a acheté les droits de MIGNONNES de Maïmouna Doucouré, lui a donné une affiche et un résumé trompeurs, et maintenant les gens le critiquent, le bombardent sans l'avoir vu sur IMDb et Google et demandent qu'il soit supprimé? C'est si déprimant», note la journaliste de Vulture.

Sobriété de l'affiche française

En France, mêmes réactions d'incompréhension. Netflix a déclenché un barrage de reproches pour avoir trahi, si mal servi et présenté le film.

Nombreux sont ceux qui rappellent la sobriété de l'affiche française.

Netflix fait machine arrière

Face à cette mobilisation et aux critiques incendiaires qui ont commencé à déferler à l'aveugle sur le site de cinéma IMDB, Netflix a fini par faire machine arrière et a présenté ses excuses.

«Nous sommes profondément désolés pour le visuel inapproprié que nous avons utilisé pour Mignonne/Cuties. Ce n'était ni bien, ni représentatif de ce film français récompensé au festival de Sundance. Nous avons modifié l'affiche et la description» de l'œuvre, précise Netflix

«À 11 ans, Amy se rebelle contre les traditions conservatrices de sa famille et devient fascinée par une troupe fougueuse de danse», précise le nouveau synopsis.

Pour sa part, Le Figaro voyait dans Mignonnes «une innocence qui touche». «Elles sont quatre, comme les mousquetaires. Amy a onze ans. Son père va se remarier. La situation ne l'enchante pas. Elle préfère s'acoquiner avec une bande de gamines délurées, vêtues comme des strip-teaseuses qui préparent un concours de danse aux poses suggestives. Pas de leur âge, tout ça. Une préadolescente se cherche, coincée entre les préjugés de sa famille et les mœurs délurées de ses copines», écrivait notre critique Éric Neuhoff.

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