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Claude Chabrol est mort il y a dix ans : notre entretien-fleuve de 1993 - Télérama.fr

On connaissait son goût pour les personnages troubles, sa passion pour les drames bourgeois, son sens du suspense. Manipulateur, conteur infatigable, bon vivant et, pourtant, toujours un peu inquiétant, Claude Chabrol, qui est mort le 12 septembre 2010, nous avait livré en 1993, le temps d’un été, ses souvenirs d’enfance, ses passions et ses petites faiblesses.

Premier épisode : Un fils unique

Claude Chabrol en 1932, à 2 ans.

Claude Chabrol en 1932, à 2 ans.

Collection particulière

L’histoire de ma naissance est épouvantable : je suis… mort ! Enfin presque. Six mois avant l’accouchement, dans un élan de sensualité extraordinaire, mon père et ma mère avaient pris un bain ensemble, boulevard Arago, chez ma grand-mère. Le chauffe-eau ne marchait pas très bien. On a dû les conduire à l’hôpital, à moitié asphyxiés. Quand les médecins ont su que ma mère était enceinte de trois mois, leur diagnostic a été formel : ou bien le bébé était mort, ou il allait mourir.

Quand je suis né, ça a été pire : à cause de l’accident, mes parents pensaient que j’étais… un peu « zinzin ». On habitait faubourg Poissonnière, au-dessus de la pharmacie de mon père, et il leur semblait que j’avais gardé quelques séquelles du fameux bain : je passais mes journées à regarder dans le vague par la fenêtre, deux doigts dans la bouche, sans dire un mot. J’étais très sensible aux odeurs de gaz – je le suis toujours. Dès que je sens un robinet ouvert, je ne suis pas bien.

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Quand je suis né, ça a été pire : à cause de l’accident, mes parents pensaient que j’étais… un peu « zinzin ». On habitait faubourg Poissonnière, au-dessus de la pharmacie de mon père, et il leur semblait que j’avais gardé quelques séquelles du fameux bain : je passais mes journées à regarder dans le vague par la fenêtre, deux doigts dans la bouche, sans dire un mot. J’étais très sensible aux odeurs de gaz – je le suis toujours. Dès que je sens un robinet ouvert, je ne suis pas bien.

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