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Le rappeur Moha la Squale visé par des plaintes pour agression sexuelle - Le Monde

Moha la Squale dans le clip de sa chanson « Ma Belle ».

Des réseaux sociaux au commissariat du 9e arrondissement de Paris : la journée du rappeur Moha la Squale, qui vient d’annoncer la sortie de son deuxième album, L’Apache, a mal tourné en quelques heures. Mardi 8 septembre, le parquet de Paris a confirmé l’ouverture d’une enquête le visant pour « violences », « agression sexuelle » et « séquestration », et précise que les investigations ont été confiées au deuxième district de police judiciaire. Trois femmes, âgées de 23 à 28 ans, ont porté plainte contre lui lundi soir au commissariat du 9e arrondissement, a déclaré au Monde leur avocat, Thibault Stumm, confirmant des révélations du Point.

« Les faits remontent à plus de deux ans pour l’une d’entre elles, à un an pour une autre et de la période du confinement à jusqu’il y a un mois et demi » pour la troisième, a précisé Me Stumm, qui a accompagné les jeunes femmes au commissariat. « Mes clientes n’ont aucune volonté de s’exprimer médiatiquement », explique l’avocat. Il ajoute qu’elles ont décidé de porter plainte à la suite de plusieurs publications sur les réseaux sociaux, le week-end précédent, incriminant le rappeur. Sans détailler le contenu des plaintes, Me Stumm pointe « des éléments de similitude » entre les récits des jeunes femmes.

« Il me frappait »

C’est effectivement sur les réseaux sociaux, et principalement Instagram, que l’affaire a véritablement démarré. Le compte d’une jeune femme, « Romy », a publié samedi 5 et dimanche 6 septembre une série de témoignages, sous forme de captures d’écran de messages, de femmes se disant anciennes victimes du rappeur, qu’elles décrivent comme « dangereux » et « instable psychologiquement ».

L’une d’elles produit un SMS attribué au rappeur, où il s’excuse de son comportement. « Justification après qu’il m’a étouffée et séquestrée dans mon propre appartement », explique cette jeune femme, Angelina, qui se présente comme « influence manager » dans le sport.

D’autres témoignages, anonymes, décrivent d’autres séquestrations. Le récit le plus relayé est celui attribué à une ex-petite amie du rappeur, qui évoque « deux ans d’enfer, de violences psychologiques, de menaces (…). Il me frappait ».

Une vidéo du youtubeur Ramous sur son compte Instagram, très suivi avec 337 000 abonnés, et qui a été visionnée plus d’1,4 million de fois, produit des témoignages audio de ces victimes anonymes, qui évoquent elles aussi menaces et mauvais traitements récurrents de la part du rappeur. Moha la Squale n’a pas encore réagi publiquement.

Ennuis judiciaires et reconnaissance artistique

Agé de 25 ans, Moha la Squale est un enfant du quartier des Amandiers, dans le 20e arrondissement de la capitale. Le jeune homme s’est fait connaître, à partir de 2017, grâce à des clips de rap diffusés sur YouTube, mettant en avant la vie dans sa cité, surnommée « La Banane ».

Son premier album, Bendero, sorti au printemps 2018, lui a valu le succès et un important écho médiatique, la presse relatant son parcours, de ses ennuis judiciaires – à 18 ans, « j’avais déjà fait 50 gardes à vue », disait-il alors au Monde –, et son passage par la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), au cours Florent et à la reconnaissance artistique. Contactée, Elise Arfi, l’avocate de Mohamed Bellahmed, n’a pas répondu à nos sollicitations.

Le rap serait-il en train de vivre, avec retard, son moment #metoo ? Peu après les premières accusations visant Moha la Squale, d’autres chanteurs ont été visés dans des témoignages anonymes, moins étayés. Avec un mot-dièse commun : #Balancetonrappeur.

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Moha la Squale dans le clip de sa chanson « Ma Belle ».

Des réseaux sociaux au commissariat du 9e arrondissement de Paris : la journée du rappeur Moha la Squale, qui vient d’annoncer la sortie de son deuxième album, L’Apache, a mal tourné en quelques heures. Mardi 8 septembre, le parquet de Paris a confirmé l’ouverture d’une enquête le visant pour « violences », « agression sexuelle » et « séquestration », et précise que les investigations ont été confiées au deuxième district de police judiciaire. Trois femmes, âgées de 23 à 28 ans, ont porté plainte contre lui lundi soir au commissariat du 9e arrondissement, a déclaré au Monde leur avocat, Thibault Stumm, confirmant des révélations du Point.

« Les faits remontent à plus de deux ans pour l’une d’entre elles, à un an pour une autre et de la période du confinement à jusqu’il y a un mois et demi » pour la troisième, a précisé Me Stumm, qui a accompagné les jeunes femmes au commissariat. « Mes clientes n’ont aucune volonté de s’exprimer médiatiquement », explique l’avocat. Il ajoute qu’elles ont décidé de porter plainte à la suite de plusieurs publications sur les réseaux sociaux, le week-end précédent, incriminant le rappeur. Sans détailler le contenu des plaintes, Me Stumm pointe « des éléments de similitude » entre les récits des jeunes femmes.

« Il me frappait »

C’est effectivement sur les réseaux sociaux, et principalement Instagram, que l’affaire a véritablement démarré. Le compte d’une jeune femme, « Romy », a publié samedi 5 et dimanche 6 septembre une série de témoignages, sous forme de captures d’écran de messages, de femmes se disant anciennes victimes du rappeur, qu’elles décrivent comme « dangereux » et « instable psychologiquement ».

L’une d’elles produit un SMS attribué au rappeur, où il s’excuse de son comportement. « Justification après qu’il m’a étouffée et séquestrée dans mon propre appartement », explique cette jeune femme, Angelina, qui se présente comme « influence manager » dans le sport.

D’autres témoignages, anonymes, décrivent d’autres séquestrations. Le récit le plus relayé est celui attribué à une ex-petite amie du rappeur, qui évoque « deux ans d’enfer, de violences psychologiques, de menaces (…). Il me frappait ».

Une vidéo du youtubeur Ramous sur son compte Instagram, très suivi avec 337 000 abonnés, et qui a été visionnée plus d’1,4 million de fois, produit des témoignages audio de ces victimes anonymes, qui évoquent elles aussi menaces et mauvais traitements récurrents de la part du rappeur. Moha la Squale n’a pas encore réagi publiquement.

Ennuis judiciaires et reconnaissance artistique

Agé de 25 ans, Moha la Squale est un enfant du quartier des Amandiers, dans le 20e arrondissement de la capitale. Le jeune homme s’est fait connaître, à partir de 2017, grâce à des clips de rap diffusés sur YouTube, mettant en avant la vie dans sa cité, surnommée « La Banane ».

Son premier album, Bendero, sorti au printemps 2018, lui a valu le succès et un important écho médiatique, la presse relatant son parcours, de ses ennuis judiciaires – à 18 ans, « j’avais déjà fait 50 gardes à vue », disait-il alors au Monde –, et son passage par la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), au cours Florent et à la reconnaissance artistique. Contactée, Elise Arfi, l’avocate de Mohamed Bellahmed, n’a pas répondu à nos sollicitations.

Le rap serait-il en train de vivre, avec retard, son moment #metoo ? Peu après les premières accusations visant Moha la Squale, d’autres chanteurs ont été visés dans des témoignages anonymes, moins étayés. Avec un mot-dièse commun : #Balancetonrappeur.

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