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Fondu au noir pour la série « Dix pour cent » - Le Monde

Nicolas Maury, Grégory Montel et Camille Cottin.

En quatre saisons et cinq années, c’est suffisamment rare pour le remarquer, le noyau dur des protagonistes de Dix pour cent n’a pas changé. Seule l’arrivée du nouvel actionnaire Hicham (Assaad Bouab), en saison 2, est venue légèrement modifier la dynamique du groupe d’agents artistiques gravitant autour d’Andréa Martel (Camille Cottin), star de l’agence ASK. La série développée par Fanny Herrero pour France 2 s’ouvrait sur la mort de Samuel Kerr, fondateur de l’agence et, dès ses débuts, mettait la survie de l’entreprise, mais aussi d’un métier, voire d’une certaine conception du cinéma, au centre de son propos. Il est donc naturel que cette ultime saison, qui est aussi la première et la seule sans Fanny Herrero aux commandes (celle-ci est actuellement sous contrat avec Netflix), s’achève sur la mise à mort d’ASK, en tout cas sous sa forme actuelle.

Pour ce « final » très attendu, l’équipe aux commandes du scénario (dirigée par Victor Rodenbach et Vianney Lebasque) s’est résolument tournée vers la comédie, s’éloignant ainsi du ton doux-amer de la saison précédente. Celle-ci s’était terminée sur le départ de Mathias (Thibault de Montalembert), ex-pilier de l’agence, et de sa maîtresse (« régularisée » depuis), Noémie (Laure Calamy). Le jeune couple de vieux amants, toujours collègues, tente sa chance dans la production. De leur côté, Andréa et son équipe se démènent pour empêcher les anciens « talents » de Mathias de filer chez la concurrente Starmédia, incarnée par la froide mais très sexy Elise Forman (Anne Marivin). Quand Hicham met son nez dans les comptes et ordonne de libérer un étage pour le sous-louer, l’arrivée de la « compta » à l’étage des agents est vue comme une humiliation.

Six épisodes truculents

Cette lutte pour survivre, menée avec l’énergie du désespoir par la jeune Camille (Fanny Sidney), le timide Hervé (Nicolas Maury), l’émotif Gabriel (Grégory Montel) et la gardienne du temple Arlette (Liliane Rovère), sert de trame à six épisodes truculents, qui laissent davantage de place aux émois des personnages de l’agence que dans les trois premières saisons. Et peut-être est-ce ce goût particulier des dernières fois qui fait que les acteurs, y compris ceux qui incarnent leur propre rôle, s’amusent autant.

Plus besoin de ramer pour trouver des « guest stars », le carnet de bal est plein : de Guillaume Gallienne à Nathalie Baye, en passant par Sandrine Kiberlain, José Garcia, Marina Rollman, et surtout Sigourney Weaver, qui « ambiance » avec talent le cinquième épisode, Dix pour cent s’impose comme une série qui rassemble. Ce défilé de têtes connues aurait pu tuer le charme de la série, à l’image du placement de produit qui vient polluer certains épisodes. Les deux troupes se complètent au contraire à merveille : les caméos de stars laissent une place à la folie, réchauffent une intrigue pas si gaie, rappellent aussi que Dix pour cent évoque un monde en crise, encore plus aujourd’hui, mais qui ne coulera pas sans panache.

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Nicolas Maury, Grégory Montel et Camille Cottin.

En quatre saisons et cinq années, c’est suffisamment rare pour le remarquer, le noyau dur des protagonistes de Dix pour cent n’a pas changé. Seule l’arrivée du nouvel actionnaire Hicham (Assaad Bouab), en saison 2, est venue légèrement modifier la dynamique du groupe d’agents artistiques gravitant autour d’Andréa Martel (Camille Cottin), star de l’agence ASK. La série développée par Fanny Herrero pour France 2 s’ouvrait sur la mort de Samuel Kerr, fondateur de l’agence et, dès ses débuts, mettait la survie de l’entreprise, mais aussi d’un métier, voire d’une certaine conception du cinéma, au centre de son propos. Il est donc naturel que cette ultime saison, qui est aussi la première et la seule sans Fanny Herrero aux commandes (celle-ci est actuellement sous contrat avec Netflix), s’achève sur la mise à mort d’ASK, en tout cas sous sa forme actuelle.

Pour ce « final » très attendu, l’équipe aux commandes du scénario (dirigée par Victor Rodenbach et Vianney Lebasque) s’est résolument tournée vers la comédie, s’éloignant ainsi du ton doux-amer de la saison précédente. Celle-ci s’était terminée sur le départ de Mathias (Thibault de Montalembert), ex-pilier de l’agence, et de sa maîtresse (« régularisée » depuis), Noémie (Laure Calamy). Le jeune couple de vieux amants, toujours collègues, tente sa chance dans la production. De leur côté, Andréa et son équipe se démènent pour empêcher les anciens « talents » de Mathias de filer chez la concurrente Starmédia, incarnée par la froide mais très sexy Elise Forman (Anne Marivin). Quand Hicham met son nez dans les comptes et ordonne de libérer un étage pour le sous-louer, l’arrivée de la « compta » à l’étage des agents est vue comme une humiliation.

Six épisodes truculents

Cette lutte pour survivre, menée avec l’énergie du désespoir par la jeune Camille (Fanny Sidney), le timide Hervé (Nicolas Maury), l’émotif Gabriel (Grégory Montel) et la gardienne du temple Arlette (Liliane Rovère), sert de trame à six épisodes truculents, qui laissent davantage de place aux émois des personnages de l’agence que dans les trois premières saisons. Et peut-être est-ce ce goût particulier des dernières fois qui fait que les acteurs, y compris ceux qui incarnent leur propre rôle, s’amusent autant.

Plus besoin de ramer pour trouver des « guest stars », le carnet de bal est plein : de Guillaume Gallienne à Nathalie Baye, en passant par Sandrine Kiberlain, José Garcia, Marina Rollman, et surtout Sigourney Weaver, qui « ambiance » avec talent le cinquième épisode, Dix pour cent s’impose comme une série qui rassemble. Ce défilé de têtes connues aurait pu tuer le charme de la série, à l’image du placement de produit qui vient polluer certains épisodes. Les deux troupes se complètent au contraire à merveille : les caméos de stars laissent une place à la folie, réchauffent une intrigue pas si gaie, rappellent aussi que Dix pour cent évoque un monde en crise, encore plus aujourd’hui, mais qui ne coulera pas sans panache.

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