La Révolution, nouvelle série Netflix française à voir le 16 octobre, a dévoilé ses premières minutes.
Attendue avec curiosité par beaucoup, cette aventure historique pourrait se révéler décevante, tant cette ouverture laisse entrevoir une production certes léchée, mais terriblement sous influences. Après les désastres Marseille et Plan cœur, les assez peu convaincantes Osmosis, Family Business ou Vampires, et la plus réussie Marianne, les séries françaises Netflix accueillent au sein de leur groupe La Révolution.
Disponible en ligne le vendredi 16 octobre, cette saga en plusieurs épisodes, créée et écrite par Aurélien Molas (Une île) prend place, comme son titre l’indique, juste avant la Révolution française. Mais ce fait véridique se trouve ici coloré par des éléments hautement fantaisistes, qui font de cette production au point de départ historique une série fantastique. En fin de compte, le scénario suit en effet les ravages d’un virus appelé le Sang Bleu, qui infecte la Noblesse, et a pour conséquence sa fureur vis-à-vis du peuple.
Au cœur de ce temps troublé, un homme mène l’enquête : le docteur Joseph Guillotin, futur inventeur de la machine à décapiter sans douleur (joué par Amir El Kacem).
Un docteur qui connaît bien la mort : il en fera son instrument
Vouloir réinterpréter la Révolution française en cette année 2020 marquée par bien des mouvements de contestation (qu’on retrouvait également figurés dans Joker, le carton de 2019) apparaît comme une entreprise pertinente, d'autant plus avec un virus en son coeur.
Malheureusement, les trois premières minutes de cette production prometteuse dévoilées récemment déroutent et convainquent assez peu. Pourtant, les images sont belles, l'atmosphère baignée de neige apparaît travaillée, et les têtes de nobles tranchées sont bien là dès les premiers plans, déposées en exergue sur le fronton d’une imposante demeure.
Ce n'est pas le combat au pistolet, avec en fond sonore une musique lyrique et emportée, et quelques ralentis, qui empêche d'accrocher à l'univers. Ni les deux protagonistes, dont les vêtements ne laissent pas de doute quant à leur origine sociale : un noble fuyant, et une sorte de justicière (Amélia Lacquemant) juchée sur un cheval couvert de sang. Ni la décapitation, pas hors de propos, qui conclut ce début.
Non, c'est la manière dont cette séquence est conduite et construite, qui évoque nombre de séries actuelles. La façon dont est écrite et filmée la scène est insipide et impersonnelle : on pourrait déplacer la séquence dans n'importe quel autre contexte, elle resterait identique, sans que l'on se sente le moins du monde gêné.
Et des détails extrêmement explicatifs et signifiants viennent alourdir le tableau. La machette dégainée par la justicière (a priori issue du peuple) fait immédiatement penser à The Walking Dead, ou d’autres séries actuelles. La voix off évoque d’ailleurs, à la fin, la présence de morts-vivants dans ce monde…
Le noble spectateur, pas très sûr de ce qu'il voit
Ce n'est que l'un des éléments de détails de cette séquence d'ouverture qui apparaissent décalés. De même, on aperçoit ainsi des inscriptions tracées sur les murs de la maison : « Ni roi ni maître ». Avec des allures de tags, écrits dans une graphie d’aujourd’hui. Sans être royaliste ou traditionaliste, on peut avancer qu’ici, de tels éléments font un peu trop anachroniques, trop décalés… et le bonnet qui couvre tout le haut de la tête de l'héroïne n’est pas issu non plus de la plus ancienne mode.
Cette série façon relecture fantastique de faits historiques apparaît donc, dans cette introduction, tout de même très standardisée. Son scénario est relaté par une narratrice, à la façon de The Haunting of Bly Manor. Elle avance, en voix off : « c’est le cauchemar d’une enfant perdue dans le désordre du monde ». Certes, un cauchemar n’a pas vocation à apparaître réaliste. Mais on veut pouvoir se plonger dedans sans que des éléments involontairement drôles ou trop décalés nous en tirent.
Le 16 octobre, on pourra savoir si, passées ces trois premières minutes apparaissant assez lisses, La Révolution s'affirme comme une tentative ratée, un divertissement sympathique ou une réussite inattendue produite en France par Netflix.
Read AgainLa Révolution, nouvelle série Netflix française à voir le 16 octobre, a dévoilé ses premières minutes.
Attendue avec curiosité par beaucoup, cette aventure historique pourrait se révéler décevante, tant cette ouverture laisse entrevoir une production certes léchée, mais terriblement sous influences. Après les désastres Marseille et Plan cœur, les assez peu convaincantes Osmosis, Family Business ou Vampires, et la plus réussie Marianne, les séries françaises Netflix accueillent au sein de leur groupe La Révolution.
Disponible en ligne le vendredi 16 octobre, cette saga en plusieurs épisodes, créée et écrite par Aurélien Molas (Une île) prend place, comme son titre l’indique, juste avant la Révolution française. Mais ce fait véridique se trouve ici coloré par des éléments hautement fantaisistes, qui font de cette production au point de départ historique une série fantastique. En fin de compte, le scénario suit en effet les ravages d’un virus appelé le Sang Bleu, qui infecte la Noblesse, et a pour conséquence sa fureur vis-à-vis du peuple.
Au cœur de ce temps troublé, un homme mène l’enquête : le docteur Joseph Guillotin, futur inventeur de la machine à décapiter sans douleur (joué par Amir El Kacem).
Un docteur qui connaît bien la mort : il en fera son instrument
Vouloir réinterpréter la Révolution française en cette année 2020 marquée par bien des mouvements de contestation (qu’on retrouvait également figurés dans Joker, le carton de 2019) apparaît comme une entreprise pertinente, d'autant plus avec un virus en son coeur.
Malheureusement, les trois premières minutes de cette production prometteuse dévoilées récemment déroutent et convainquent assez peu. Pourtant, les images sont belles, l'atmosphère baignée de neige apparaît travaillée, et les têtes de nobles tranchées sont bien là dès les premiers plans, déposées en exergue sur le fronton d’une imposante demeure.
Ce n'est pas le combat au pistolet, avec en fond sonore une musique lyrique et emportée, et quelques ralentis, qui empêche d'accrocher à l'univers. Ni les deux protagonistes, dont les vêtements ne laissent pas de doute quant à leur origine sociale : un noble fuyant, et une sorte de justicière (Amélia Lacquemant) juchée sur un cheval couvert de sang. Ni la décapitation, pas hors de propos, qui conclut ce début.
Non, c'est la manière dont cette séquence est conduite et construite, qui évoque nombre de séries actuelles. La façon dont est écrite et filmée la scène est insipide et impersonnelle : on pourrait déplacer la séquence dans n'importe quel autre contexte, elle resterait identique, sans que l'on se sente le moins du monde gêné.
Et des détails extrêmement explicatifs et signifiants viennent alourdir le tableau. La machette dégainée par la justicière (a priori issue du peuple) fait immédiatement penser à The Walking Dead, ou d’autres séries actuelles. La voix off évoque d’ailleurs, à la fin, la présence de morts-vivants dans ce monde…
Le noble spectateur, pas très sûr de ce qu'il voit
Ce n'est que l'un des éléments de détails de cette séquence d'ouverture qui apparaissent décalés. De même, on aperçoit ainsi des inscriptions tracées sur les murs de la maison : « Ni roi ni maître ». Avec des allures de tags, écrits dans une graphie d’aujourd’hui. Sans être royaliste ou traditionaliste, on peut avancer qu’ici, de tels éléments font un peu trop anachroniques, trop décalés… et le bonnet qui couvre tout le haut de la tête de l'héroïne n’est pas issu non plus de la plus ancienne mode.
Cette série façon relecture fantastique de faits historiques apparaît donc, dans cette introduction, tout de même très standardisée. Son scénario est relaté par une narratrice, à la façon de The Haunting of Bly Manor. Elle avance, en voix off : « c’est le cauchemar d’une enfant perdue dans le désordre du monde ». Certes, un cauchemar n’a pas vocation à apparaître réaliste. Mais on veut pouvoir se plonger dedans sans que des éléments involontairement drôles ou trop décalés nous en tirent.
Le 16 octobre, on pourra savoir si, passées ces trois premières minutes apparaissant assez lisses, La Révolution s'affirme comme une tentative ratée, un divertissement sympathique ou une réussite inattendue produite en France par Netflix.
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