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Le Goncourt des lycéens est attribué à Djaïli Amadou Amal pour "Les Impatientes" - franceinfo

L'écrivaine camerounaise Djaïli Amadou Amal a remporté, mercredi 2 décembre, le prix Goncourt des lycéens pour Les Impatientes (Emmanuelle Collas), a annoncé la Fnac à l'issue des délibérations finales. "Le jury a été sensible à son sujet fort et important", a résumé Clémence Nominé, présidente du jury des lycéens. "Il dénonce sans accuser. L'écriture sonne juste sans lyrisme superflu. C'est un livre subtil qui permet d'observer la question du mariage forcé par le prisme de ce témoignage émouvant."

Présente en visio aux côtés de son éditrice, l'écrivaine s'est avouée "très émue". "Ce prix représente beaucoup pour moi", a réagi Djaïli Amadou Amal. "Car lorsque l'on parle des violences faites aux femmes, des mariages précoces et forcés, lorsque l'on parle des violences conjugales, physiques et morales, et que les jeunes choisissent ce livre pour en faire le lauréat, cela représente un espoir pour l'avenir. Cela signifie que les jeunes sont sensibles à ces questions. Et qu'ils pourront changer le monde."

Polygamie, viols et mariages forcés... Ce roman puissant raconte les effroyables violences auxquelles sont exposées les femmes de toutes classes sociales au Sahel. Djaïli Amadou Amal y brosse les portraits de Ramla, Hindou et Safira. Les jeunes femmes viennent de familles aisées de Maroua, dans le Diamaré, région de l'Extrême-Nord du Cameroun. Elles ont en commun l'envie de se révolter pour échapper à un destin qui semble pourtant inéluctable. 

Le prix Goncourt des Lycéens a été octroyé cette année au roman "Les impatientes" de Djaïli Amadou Amal, qui évoque le destin de trois femmes du Sahel. (Emmanuelle Collas)

Poignant mais pas dénué d'espoir, l'ouvrage a été plébiscité par les lycéens, remportant 10 voix contre une pour Chavirer de Lola Lafon et une pour L'anomalie d'Hervé Le Tellier. "Il s'est clairement détaché", note Sylvie Sorel, coordonnatrice nationale du Goncourt des Lycéens et enseignante à Rennes (35). "C'est un vrai coup de cœur des lycéens. Un coup de cœur qui porte à la fois sur le thème, l'engagement de l'écrivaine et sa plume."

Reconnue comme une grande plume, l'autrice et militante féministe née en 1975 a publié trois romans qui ont rencontré un succès international. Présidente de l'association "Femmes du Sahel", elle a permis, au fil de sa carrière, de libérer la parole des "sans-voix". En 2019, elle a été récompensée du Prix Orange du livre en Afrique.

L'organisation de cette 33e édition a été totalement repensée pour faire face à la crise sanitaire. En raison du contexte épidémique, les délibérations ont été menées, pour la première fois, à distance. Tout comme les rencontres régionales entre les auteurs et les lycéens, organisées en visioconférence.

Un défi réussi pour Estelle Flavet, chargée de programmation en charge de l'organisation du Goncourt des Lycéens à la Fnac. "Les deux rencontres digitales ont réuni 800 élèves chacune. Nous appréhendions un peu la réaction des jeunes face à ce nouveau format. Mais tout le monde a joué le jeu ; nous avons été ravis de la qualité des échanges entre auteurs et lycéens !" "Ceux qui ont porté la voix de leurs camarades sont non seulement des lecteurs sensibles, mais aussi des lecteurs éclairés. Ils ont cette dualité qui est formidable", souligne Sylvie Sorel.

Si le format distancié ne s'est pas targué de remplacer les délibérations et rencontres physiques et les séances de dédicaces, propices aux échanges, il a permis de fédérer les lycéens malgré la crise. Un enjeu d'autant plus important que le prix tend à donner le goût de la lecture aux plus réticents. "C'est une autre approche, mais je pense que cette expansion au digital va nous inspirer pour la suite", précise Estelle Flavet. 

Le prix Goncourt des lycéens, organisé depuis 1988 par le Ministère de l'Éducation nationale et la Fnac, est le deuxième prix le plus prescripteur après son grand frère le Goncourt - décerné lundi 30 novembre à Hervé Le Tellier pour L'Anomalie. Selon une étude de l'institut GfK sur la période 2014-2018 pour Livres Hebdo, les ouvrages lauréats s'écoulent en moyenne à 314 000 exemplaires.

Le prix se déroule traditionnellement par étapes, de manière à impliquer au maximum les élèves dans la sélection et à valoriser les échanges. Environ 2000 lycéens de tous horizons, appartenant à une cinquantaine d'établissements scolaires, avaient embarqué dans l'aventure dès la rentrée de septembre. Douze d'entre eux, désignés pendant les délibérations régionales, se sont retrouvés en visioconférence pour la phase finale.

L'année dernière, les lycéens avaient distingué Karine Tuil pour son roman Les Choses humaines (Gallimard), qui interrogeait la culture du viol.

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L'écrivaine camerounaise Djaïli Amadou Amal a remporté, mercredi 2 décembre, le prix Goncourt des lycéens pour Les Impatientes (Emmanuelle Collas), a annoncé la Fnac à l'issue des délibérations finales. "Le jury a été sensible à son sujet fort et important", a résumé Clémence Nominé, présidente du jury des lycéens. "Il dénonce sans accuser. L'écriture sonne juste sans lyrisme superflu. C'est un livre subtil qui permet d'observer la question du mariage forcé par le prisme de ce témoignage émouvant."

Présente en visio aux côtés de son éditrice, l'écrivaine s'est avouée "très émue". "Ce prix représente beaucoup pour moi", a réagi Djaïli Amadou Amal. "Car lorsque l'on parle des violences faites aux femmes, des mariages précoces et forcés, lorsque l'on parle des violences conjugales, physiques et morales, et que les jeunes choisissent ce livre pour en faire le lauréat, cela représente un espoir pour l'avenir. Cela signifie que les jeunes sont sensibles à ces questions. Et qu'ils pourront changer le monde."

Polygamie, viols et mariages forcés... Ce roman puissant raconte les effroyables violences auxquelles sont exposées les femmes de toutes classes sociales au Sahel. Djaïli Amadou Amal y brosse les portraits de Ramla, Hindou et Safira. Les jeunes femmes viennent de familles aisées de Maroua, dans le Diamaré, région de l'Extrême-Nord du Cameroun. Elles ont en commun l'envie de se révolter pour échapper à un destin qui semble pourtant inéluctable. 

Le prix Goncourt des Lycéens a été octroyé cette année au roman "Les impatientes" de Djaïli Amadou Amal, qui évoque le destin de trois femmes du Sahel. (Emmanuelle Collas)

Poignant mais pas dénué d'espoir, l'ouvrage a été plébiscité par les lycéens, remportant 10 voix contre une pour Chavirer de Lola Lafon et une pour L'anomalie d'Hervé Le Tellier. "Il s'est clairement détaché", note Sylvie Sorel, coordonnatrice nationale du Goncourt des Lycéens et enseignante à Rennes (35). "C'est un vrai coup de cœur des lycéens. Un coup de cœur qui porte à la fois sur le thème, l'engagement de l'écrivaine et sa plume."

Reconnue comme une grande plume, l'autrice et militante féministe née en 1975 a publié trois romans qui ont rencontré un succès international. Présidente de l'association "Femmes du Sahel", elle a permis, au fil de sa carrière, de libérer la parole des "sans-voix". En 2019, elle a été récompensée du Prix Orange du livre en Afrique.

L'organisation de cette 33e édition a été totalement repensée pour faire face à la crise sanitaire. En raison du contexte épidémique, les délibérations ont été menées, pour la première fois, à distance. Tout comme les rencontres régionales entre les auteurs et les lycéens, organisées en visioconférence.

Un défi réussi pour Estelle Flavet, chargée de programmation en charge de l'organisation du Goncourt des Lycéens à la Fnac. "Les deux rencontres digitales ont réuni 800 élèves chacune. Nous appréhendions un peu la réaction des jeunes face à ce nouveau format. Mais tout le monde a joué le jeu ; nous avons été ravis de la qualité des échanges entre auteurs et lycéens !" "Ceux qui ont porté la voix de leurs camarades sont non seulement des lecteurs sensibles, mais aussi des lecteurs éclairés. Ils ont cette dualité qui est formidable", souligne Sylvie Sorel.

Si le format distancié ne s'est pas targué de remplacer les délibérations et rencontres physiques et les séances de dédicaces, propices aux échanges, il a permis de fédérer les lycéens malgré la crise. Un enjeu d'autant plus important que le prix tend à donner le goût de la lecture aux plus réticents. "C'est une autre approche, mais je pense que cette expansion au digital va nous inspirer pour la suite", précise Estelle Flavet. 

Le prix Goncourt des lycéens, organisé depuis 1988 par le Ministère de l'Éducation nationale et la Fnac, est le deuxième prix le plus prescripteur après son grand frère le Goncourt - décerné lundi 30 novembre à Hervé Le Tellier pour L'Anomalie. Selon une étude de l'institut GfK sur la période 2014-2018 pour Livres Hebdo, les ouvrages lauréats s'écoulent en moyenne à 314 000 exemplaires.

Le prix se déroule traditionnellement par étapes, de manière à impliquer au maximum les élèves dans la sélection et à valoriser les échanges. Environ 2000 lycéens de tous horizons, appartenant à une cinquantaine d'établissements scolaires, avaient embarqué dans l'aventure dès la rentrée de septembre. Douze d'entre eux, désignés pendant les délibérations régionales, se sont retrouvés en visioconférence pour la phase finale.

L'année dernière, les lycéens avaient distingué Karine Tuil pour son roman Les Choses humaines (Gallimard), qui interrogeait la culture du viol.

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