« Bienvenue aux Z'amours. On découvre sans plus attendre nos couples du jour », annonce Pascal, la voix off du jeu de France 2. Parmi les candidats, Eve et Yohann. « Elle est libertine. Lui est… libertin aussi. Ils se sont rencontrés dans un club libertin. » Puis Bruno Guillon enchaîne : « Yohann, je sais que vous êtes maçon, que vous travaillez dans l'érotisme et que vous êtes un ancien acteur de films un peu coquins. »
Voilà pour les présentations, ce mercredi 17 mars, à 11 h 20. Durant vingt-six minutes, on y parlera de « demande en mariage à bord d'une montgolfière », mais surtout de « menottes », « jeux avec de la chantilly », « réunions lingerie », « soirée avec des accessoires » ou encore de « clubs pour adultes », sans pour autant « entrer dans les détails trop olé olé ».
Des couples qui répondent à des questions sur leur intimité, c'est tout le charme de cette émission, appréciée ce jour-là par 900 000 fidèles (17,9% de PDA). Un bon score, dans la moyenne haute de la case. Sauf que ce petit jeu ne plaît plus vraiment à France Télévisions. D'après nos informations, la rupture est même actée : « les Z'amours » ne sera pas reconduit à la rentrée pour une vingt-septième saison.
Lancée en février 1995 avec Jean-Luc Reichmann, cette émission a ensuite été animée par Tex pendant dix-huit ans et Bruno Guillon depuis trois saisons. Une première version intitulée « les Mariés de l'A2 » avait également précédé celle-ci, de 1987 à 1992, incarnée par Patrice Laffont, puis Georges Beller.
2021 signe donc la fin d'une longue histoire entre « les Z'amours » et le service public. Ce qui réduit le nombre de jeux historiques toujours en diffusion. En août 2019, France 2 avait déjà stoppé « Motus », animé par Thierry Beccaro pendant vingt-neuf ans. Ne restera plus que « Questions pour un champion », mis à l'antenne en 1988, sur FR3. Et « Des chiffres à des lettres », qui fêtera ses 50 ans en janvier prochain.
Son défaut, une adaptation d'un jeu américain
C'est aussi un coup dur pour l'animateur-producteur Arthur, qui va perdre une machine à cash. Celui-ci a racheté, l'été dernier, la société Sony Pictures France, qui fabrique le jeu de France 2, via son groupe Satisfaction (« Vendredi tout est permis », « les Touristes », « District Z » …). Contacté, il n'a pas souhaité faire de commentaire. Côté France Télévisons, on ne confirme pas.
« Les Z'amours » avait déjà tangué en 2018, au moment du départ de Tex, viré après une blague sur les femmes battues racontée dans l'émission de C 8 « C'est que de la télé ». A l'époque, sa plaisanterie avait attiré l'attention de la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. Celle-ci avait d'ailleurs adressé un signalement au CSA. Une aubaine pour France 2, qui trouvait que Tex n'était « plus en adéquation avec les attentes du public et de la chaîne ». Estimant son licenciement disproportionné, l'animateur réclamait 1,2 million d'euros devant le conseil de prud'hommes, mais il n'en a obtenu que 45000. Entre-temps, la Deux a approché plusieurs remplaçants potentiels. Le choix s'est arrêté sur Bruno Guillon, qui a travaillé sur le rajeunissement de l'image. Pas suffisant.

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Nos coups de cœur pour se divertir et se cultiver.
Aujourd'hui, « les Z'amours » a un autre défaut : c'est une adaptation de « The Newlywed Game » (« le Jeu des nouveaux mariés », en français), un programme américain. Or, France Télévisions a une nouvelle politique depuis la réélection de Delphine Ernotte-Cunci à la présidence du groupe audiovisuel public l'été dernier. Celle-ci s'est engagée devant le CSA à mettre à l'antenne davantage de formats inventés en France, ce qui est déjà le cas pour les divertissements (« la Boîte à secrets », « la Lettre », « Spectaculaire »…).
«On ne peut que soutenir cette stratégie du made in France sur le service public»
« Si un nouveau concept français arrive sur France 2, c'est une bonne nouvelle, se réjouit Jean-Michel Salomon, président de la Société des auteurs de jeux. Prendre le risque de lancer un jeu conçu chez nous, c'est tenter d'obtenir un succès français, qui pourra ensuite s'exporter à l'international. » « On ne peut que soutenir cette stratégie du made in France sur le service public, une marque de confiance pour les créateurs et les producteurs indépendants et une façon de faire rayonner notre savoir-faire », renchérit Christophe Koszarek, président de la Fédération des créateurs audiovisuels et numériques, également à la tête de Jara Prod (« la Quotidienne »).
Dans cet esprit, la Deux a récemment relancé le jeu maison « Un mot peut en cacher un autre », repris en main par Laurence Boccolini. Ces dernières années, des concepts innovants ont également été proposés aux équipes de France Télévisions sans qu'ils ne se concrétisent sur une des chaînes du groupe, faute de case disponible. D'après nos informations, Banijay (« Tout le monde a son mot à dire »…) vient d'ailleurs de tourner pour France 2 un nouveau pilote, intitulé « les Invincibles », où il est question de culture générale. Parmi les trois animateurs testés, il y a Nagui, mais surtout Bruno Guillon. Un atout, puisque ce dernier, qui n'a pas répondu à nos sollicitations, est quasi assuré de conserver la case occupée par « les Z'amours ». Le début d'une nouvelle aventure.
« Bienvenue aux Z'amours. On découvre sans plus attendre nos couples du jour », annonce Pascal, la voix off du jeu de France 2. Parmi les candidats, Eve et Yohann. « Elle est libertine. Lui est… libertin aussi. Ils se sont rencontrés dans un club libertin. » Puis Bruno Guillon enchaîne : « Yohann, je sais que vous êtes maçon, que vous travaillez dans l'érotisme et que vous êtes un ancien acteur de films un peu coquins. »
Voilà pour les présentations, ce mercredi 17 mars, à 11 h 20. Durant vingt-six minutes, on y parlera de « demande en mariage à bord d'une montgolfière », mais surtout de « menottes », « jeux avec de la chantilly », « réunions lingerie », « soirée avec des accessoires » ou encore de « clubs pour adultes », sans pour autant « entrer dans les détails trop olé olé ».
Des couples qui répondent à des questions sur leur intimité, c'est tout le charme de cette émission, appréciée ce jour-là par 900 000 fidèles (17,9% de PDA). Un bon score, dans la moyenne haute de la case. Sauf que ce petit jeu ne plaît plus vraiment à France Télévisions. D'après nos informations, la rupture est même actée : « les Z'amours » ne sera pas reconduit à la rentrée pour une vingt-septième saison.
Lancée en février 1995 avec Jean-Luc Reichmann, cette émission a ensuite été animée par Tex pendant dix-huit ans et Bruno Guillon depuis trois saisons. Une première version intitulée « les Mariés de l'A2 » avait également précédé celle-ci, de 1987 à 1992, incarnée par Patrice Laffont, puis Georges Beller.
2021 signe donc la fin d'une longue histoire entre « les Z'amours » et le service public. Ce qui réduit le nombre de jeux historiques toujours en diffusion. En août 2019, France 2 avait déjà stoppé « Motus », animé par Thierry Beccaro pendant vingt-neuf ans. Ne restera plus que « Questions pour un champion », mis à l'antenne en 1988, sur FR3. Et « Des chiffres à des lettres », qui fêtera ses 50 ans en janvier prochain.
Son défaut, une adaptation d'un jeu américain
C'est aussi un coup dur pour l'animateur-producteur Arthur, qui va perdre une machine à cash. Celui-ci a racheté, l'été dernier, la société Sony Pictures France, qui fabrique le jeu de France 2, via son groupe Satisfaction (« Vendredi tout est permis », « les Touristes », « District Z » …). Contacté, il n'a pas souhaité faire de commentaire. Côté France Télévisons, on ne confirme pas.
« Les Z'amours » avait déjà tangué en 2018, au moment du départ de Tex, viré après une blague sur les femmes battues racontée dans l'émission de C 8 « C'est que de la télé ». A l'époque, sa plaisanterie avait attiré l'attention de la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. Celle-ci avait d'ailleurs adressé un signalement au CSA. Une aubaine pour France 2, qui trouvait que Tex n'était « plus en adéquation avec les attentes du public et de la chaîne ». Estimant son licenciement disproportionné, l'animateur réclamait 1,2 million d'euros devant le conseil de prud'hommes, mais il n'en a obtenu que 45000. Entre-temps, la Deux a approché plusieurs remplaçants potentiels. Le choix s'est arrêté sur Bruno Guillon, qui a travaillé sur le rajeunissement de l'image. Pas suffisant.

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Nos coups de cœur pour se divertir et se cultiver.
Aujourd'hui, « les Z'amours » a un autre défaut : c'est une adaptation de « The Newlywed Game » (« le Jeu des nouveaux mariés », en français), un programme américain. Or, France Télévisions a une nouvelle politique depuis la réélection de Delphine Ernotte-Cunci à la présidence du groupe audiovisuel public l'été dernier. Celle-ci s'est engagée devant le CSA à mettre à l'antenne davantage de formats inventés en France, ce qui est déjà le cas pour les divertissements (« la Boîte à secrets », « la Lettre », « Spectaculaire »…).
«On ne peut que soutenir cette stratégie du made in France sur le service public»
« Si un nouveau concept français arrive sur France 2, c'est une bonne nouvelle, se réjouit Jean-Michel Salomon, président de la Société des auteurs de jeux. Prendre le risque de lancer un jeu conçu chez nous, c'est tenter d'obtenir un succès français, qui pourra ensuite s'exporter à l'international. » « On ne peut que soutenir cette stratégie du made in France sur le service public, une marque de confiance pour les créateurs et les producteurs indépendants et une façon de faire rayonner notre savoir-faire », renchérit Christophe Koszarek, président de la Fédération des créateurs audiovisuels et numériques, également à la tête de Jara Prod (« la Quotidienne »).
Dans cet esprit, la Deux a récemment relancé le jeu maison « Un mot peut en cacher un autre », repris en main par Laurence Boccolini. Ces dernières années, des concepts innovants ont également été proposés aux équipes de France Télévisions sans qu'ils ne se concrétisent sur une des chaînes du groupe, faute de case disponible. D'après nos informations, Banijay (« Tout le monde a son mot à dire »…) vient d'ailleurs de tourner pour France 2 un nouveau pilote, intitulé « les Invincibles », où il est question de culture générale. Parmi les trois animateurs testés, il y a Nagui, mais surtout Bruno Guillon. Un atout, puisque ce dernier, qui n'a pas répondu à nos sollicitations, est quasi assuré de conserver la case occupée par « les Z'amours ». Le début d'une nouvelle aventure.
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