Le docu-fiction sur l'IVG diffusé ce lundi soir sur C8 contient "énormément de désinformation et un message très négatif sur ce droit fondamental", a dénoncé lundi 16 août sur franceinfo Sarah Durocher, co-présidente nationale du Planning familial. Elle estime que mettre ce film en prime time est "un choix politique" et estime que sa diffusion se rapproche du délit d'entrave. Le Planning familial va étudier les recours possibles.
"Il y a des images qui sont fausses et un discours contre le planning familial qui est complètement catastrophique."
Sarah Durocherà franceinfo
franeceinfo : Qu'avez-vous ressenti en voyant ce film américain "Unplanned", qui raconte le revirement d'une jeune cadre du Planning familial en militante anti-avortement ?
Sarah Durocher : On ressent de la colère, il y a énormément de désinformation et vraiment un message très négatif sur ce droit fondamental. Il y a un certain de mensonges, notamment sur le vécu des femmes : vous voyez une situation et on a l'impression que c'est la généralité. Je peux vous assurer que ce n'est pas du tout ce que les personnes vivent.
Vous auriez souhaité que ce film soit déprogrammé ?
Non, ce n'était pas la question de la déprogrammation. Nous on a interpellé C8 pour savoir la raison de cette programmation, car c'est quand même un choix politique de mettre ce film en prime time, alors qu'au quotidien les femmes se battent dans le monde pour accéder à ce droit-là et alors qu'en France les associations se battent pour améliorer l'accès à l'avortement, avec des constats parfois qui sont navrants. C'est assez grave qu'en 2021 une chaîne choisisse de programmer cela alors que le combat pour le droit à l'avortement et son accès est un combat quotidien, pour des milliers de femmes. Et puis nous, ce qu'on aurait aimé, c'est que par exemple C8 mette un débat, qu'il y ait d'autres témoignages de personnes, qu'il soit indiqué que c'est une fiction et en rien une information juste, par exemple en diffusant le numéro national IVG-contraception-sexualité.
"Pour nous, c'est une entrave, à nous de le prouver, en tout cas, il y aura une réponse."
Sarah Durocherà franceinfo
Le CSA, le gendarme de l'audiovisuel, indique qu'il n'intervient pas dans la programmation des chaînes, mais qu'il peut être alerté après diffusion sur d'éventuel manquement à la loi. Que pensez-vous de cette réponse ?
On le savait, C'est une des réflexions qu'on va avoir, au Planning familial et avec d'autres associations, de bien regarder cette fiction pour essayer de lire les messages, parce que c'est vraiment très manipulateur comme film. De toute façon, on sera plusieurs à alerter, on fait confiance aux personnes qui regarderont ce film, je pense que des alertes se feront aussi par les personnes concernées qui ne se retrouveront pas du tout dans cette fiction.
En France, le délit d'entrave réprime la désinformation sur le sujet, avec des peines qui peuvent aller jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende. Est-ce que pour vous, ce film relève de ce délit ?
Il relève de ce délit avec le message qu'il donne. Après, une des réponses qu'on a pu avoir c'est : C'est une fiction, ce n'est pas un documentaire, l'objectif n'est pas de donner une information. Nous on connait très bien la manipulation de ces outils, on le voit sur les réseaux sociaux avec les anti-choix, où on a énormément de mal à condamner le délit d'entrave. On sait pour autant qu'il y a de la désinformation, c'est vraiment fait d'une manière très intelligente. On le sait par les témoignages des femmes qui peuvent être complètement bouleversées. On verra ce que l'on peut saisir.
Read AgainLe docu-fiction sur l'IVG diffusé ce lundi soir sur C8 contient "énormément de désinformation et un message très négatif sur ce droit fondamental", a dénoncé lundi 16 août sur franceinfo Sarah Durocher, co-présidente nationale du Planning familial. Elle estime que mettre ce film en prime time est "un choix politique" et estime que sa diffusion se rapproche du délit d'entrave. Le Planning familial va étudier les recours possibles.
"Il y a des images qui sont fausses et un discours contre le planning familial qui est complètement catastrophique."
Sarah Durocherà franceinfo
franeceinfo : Qu'avez-vous ressenti en voyant ce film américain "Unplanned", qui raconte le revirement d'une jeune cadre du Planning familial en militante anti-avortement ?
Sarah Durocher : On ressent de la colère, il y a énormément de désinformation et vraiment un message très négatif sur ce droit fondamental. Il y a un certain de mensonges, notamment sur le vécu des femmes : vous voyez une situation et on a l'impression que c'est la généralité. Je peux vous assurer que ce n'est pas du tout ce que les personnes vivent.
Vous auriez souhaité que ce film soit déprogrammé ?
Non, ce n'était pas la question de la déprogrammation. Nous on a interpellé C8 pour savoir la raison de cette programmation, car c'est quand même un choix politique de mettre ce film en prime time, alors qu'au quotidien les femmes se battent dans le monde pour accéder à ce droit-là et alors qu'en France les associations se battent pour améliorer l'accès à l'avortement, avec des constats parfois qui sont navrants. C'est assez grave qu'en 2021 une chaîne choisisse de programmer cela alors que le combat pour le droit à l'avortement et son accès est un combat quotidien, pour des milliers de femmes. Et puis nous, ce qu'on aurait aimé, c'est que par exemple C8 mette un débat, qu'il y ait d'autres témoignages de personnes, qu'il soit indiqué que c'est une fiction et en rien une information juste, par exemple en diffusant le numéro national IVG-contraception-sexualité.
"Pour nous, c'est une entrave, à nous de le prouver, en tout cas, il y aura une réponse."
Sarah Durocherà franceinfo
Le CSA, le gendarme de l'audiovisuel, indique qu'il n'intervient pas dans la programmation des chaînes, mais qu'il peut être alerté après diffusion sur d'éventuel manquement à la loi. Que pensez-vous de cette réponse ?
On le savait, C'est une des réflexions qu'on va avoir, au Planning familial et avec d'autres associations, de bien regarder cette fiction pour essayer de lire les messages, parce que c'est vraiment très manipulateur comme film. De toute façon, on sera plusieurs à alerter, on fait confiance aux personnes qui regarderont ce film, je pense que des alertes se feront aussi par les personnes concernées qui ne se retrouveront pas du tout dans cette fiction.
En France, le délit d'entrave réprime la désinformation sur le sujet, avec des peines qui peuvent aller jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende. Est-ce que pour vous, ce film relève de ce délit ?
Il relève de ce délit avec le message qu'il donne. Après, une des réponses qu'on a pu avoir c'est : C'est une fiction, ce n'est pas un documentaire, l'objectif n'est pas de donner une information. Nous on connait très bien la manipulation de ces outils, on le voit sur les réseaux sociaux avec les anti-choix, où on a énormément de mal à condamner le délit d'entrave. On sait pour autant qu'il y a de la désinformation, c'est vraiment fait d'une manière très intelligente. On le sait par les témoignages des femmes qui peuvent être complètement bouleversées. On verra ce que l'on peut saisir.
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