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JR dans « Dallas » : la mort de Dominique Paturel, une des grandes voix du doublage - Le Monde

De gauche à droite : les acteurs et actrices français Emmanuelle Beart, Nelly Benedetti, Dominique Paturel, Martine Sarcey, Corinne Le Poulain et Florent Pagny, lors du 24e Festival de télévision de Monte-Carlo, à Monaco, le 7 février 1984.

C’était une des voix qu’on reconnaissait aisément parmi des centaines d’autres sans avoir jamais vu le visage de son auteur, le comédien, acteur de théâtre et doubleur de films, téléfilms et séries télévisées Dominique Paturel. Il est mort le 28 février, à Saint-Brieuc, à l’âge de 90 ans.

Dernier d’une famille de quatre enfants, il est né le 3 avril 1931 au Havre, où il poursuit sa scolarité à l’institution Saint-Joseph. Il s’essaie au théâtre, joue dans deux pièces, et c’est là qu’il est saisi par le virus du spectacle. Il souhaite alors se rendre à Paris pour étudier au Conservatoire, ce que ses parents acceptent, encouragés par le supérieur du collège, mais une fois son baccalauréat obtenu.

En 1951, il commence sa formation. Il n’y restera pas plus de six mois car, très vite, il travaille. Il est engagé au Théâtre Hébertot pour jouer dans Les Fourberies de Scapin. Une de ses pièces fétiches.

Du théâtre à la télévision

Trois ans durant, il sera au Théâtre national populaire (TNP) avec Jean Vilar, jouant notamment aux côtés de ce dernier dans L’Avare (1956). Il appartient aussi pendant cinq ans à la compagnie Barrault-Renaud, tenant notamment le rôle de Figaro dans Le Mariage de Figaro (1964-1965). Il joue aussi bien le répertoire classique que des pièces d’auteurs contemporains, comme Sam Shepard, Françoise Sagan ou Nathalie Sarraute, ou encore du boulevard. C’est grâce à la scène qu’il est repéré pour faire de la télévision.

Dans les années 1960, il joue dans les feuilletons de l’ORTF, Le Chevalier de Maison-Rouge (1964), Lagardère (1967), D’Artagnan (1969)et devient une vedette populaire du petit écran. Il joue aussi de nombreuses pièces pour l’émission « Au théâtre ce soir ». Il tourne également au cinéma, comme dans Coplan prend des risques (1963), avec Virna Lisi et Jacques Balutin, ou dans L’Amour en question (1978), avec Annie Girardot. Au total, il a été à l’affiche de près de 20 films.

En 1963, il épouse l’actrice Nelly Benedetti qui lui fait découvrir le doublage, explique-t-il, en 2012, dans La Gazette du doublage. Après des premiers essais réussis, on lui demande de donner sa voix à des acteurs connus, dont le premier est Michael Caine. « J’ai doublé Sir Michael Caine dans Ipcress, danger immédiat [1965]. A l’époque, il n’était pas très connu. Ensuite, je l’ai suivi dans la plupart de ses films, sauf lorsque j’étais indisponible, en tournée à l’étranger ou en tournage », se rappelle-t-il.

L’impitoyable J.R. Ewing

Il trouve ce travail « amusant ». « J’ai toujours été très libre par rapport au synchronisme car j’arrivais quand même à jouer. Ce qui explique en partie la réussite des doublages que j’ai pu faire (…). Lorsque l’on enregistrait des doublages avec Michel Roux, on glissait parfois quelques petites improvisations en dehors du texte écrit ! » Au cinéma, il double Robert Wagner, mais aussi Terence Hill, Dean Jones, Robert Duvall, Richard Chamberlain…

Il travaille aussi pour des téléfilms et des séries télévisées. Il est ainsi la voix française de Roy Thinnes (David Vincent dans la série Les Envahisseurs, à partir de 1969). Celle de Lee Majors (Steve Austin) dans L’homme qui valait trois milliards, en 1975, et dans Super Jaimie, en 1976. Il fait des incursions dans le dessin animé. Ainsi, en 1978, il est le baron de Münchhausen dans le dessin animé réalisé par Jean Image.

Mais c’est en doublant Larry Hagman (l’impitoyable magnat du pétrole, J.R. Ewing) dans la série Dallas qu’il acquiert une grande notoriété. Il l’a doublé de 1978 à 1991 dans 357 épisodes. Plus tard, en 2008, il est la voix du révérend Green (Bill Smitrovich) dans Desperate Housewives. Plus récemment, il a retrouvé le personnage de J.R. dans la nouvelle série Dallas, en 2012. Dominique Paturel prêtait encore sa voix, fin 2018, au concept album du groupe Tara King TH, un conte spatial intitulé Fantaisies stellaires.

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De gauche à droite : les acteurs et actrices français Emmanuelle Beart, Nelly Benedetti, Dominique Paturel, Martine Sarcey, Corinne Le Poulain et Florent Pagny, lors du 24e Festival de télévision de Monte-Carlo, à Monaco, le 7 février 1984.

C’était une des voix qu’on reconnaissait aisément parmi des centaines d’autres sans avoir jamais vu le visage de son auteur, le comédien, acteur de théâtre et doubleur de films, téléfilms et séries télévisées Dominique Paturel. Il est mort le 28 février, à Saint-Brieuc, à l’âge de 90 ans.

Dernier d’une famille de quatre enfants, il est né le 3 avril 1931 au Havre, où il poursuit sa scolarité à l’institution Saint-Joseph. Il s’essaie au théâtre, joue dans deux pièces, et c’est là qu’il est saisi par le virus du spectacle. Il souhaite alors se rendre à Paris pour étudier au Conservatoire, ce que ses parents acceptent, encouragés par le supérieur du collège, mais une fois son baccalauréat obtenu.

En 1951, il commence sa formation. Il n’y restera pas plus de six mois car, très vite, il travaille. Il est engagé au Théâtre Hébertot pour jouer dans Les Fourberies de Scapin. Une de ses pièces fétiches.

Du théâtre à la télévision

Trois ans durant, il sera au Théâtre national populaire (TNP) avec Jean Vilar, jouant notamment aux côtés de ce dernier dans L’Avare (1956). Il appartient aussi pendant cinq ans à la compagnie Barrault-Renaud, tenant notamment le rôle de Figaro dans Le Mariage de Figaro (1964-1965). Il joue aussi bien le répertoire classique que des pièces d’auteurs contemporains, comme Sam Shepard, Françoise Sagan ou Nathalie Sarraute, ou encore du boulevard. C’est grâce à la scène qu’il est repéré pour faire de la télévision.

Dans les années 1960, il joue dans les feuilletons de l’ORTF, Le Chevalier de Maison-Rouge (1964), Lagardère (1967), D’Artagnan (1969)et devient une vedette populaire du petit écran. Il joue aussi de nombreuses pièces pour l’émission « Au théâtre ce soir ». Il tourne également au cinéma, comme dans Coplan prend des risques (1963), avec Virna Lisi et Jacques Balutin, ou dans L’Amour en question (1978), avec Annie Girardot. Au total, il a été à l’affiche de près de 20 films.

En 1963, il épouse l’actrice Nelly Benedetti qui lui fait découvrir le doublage, explique-t-il, en 2012, dans La Gazette du doublage. Après des premiers essais réussis, on lui demande de donner sa voix à des acteurs connus, dont le premier est Michael Caine. « J’ai doublé Sir Michael Caine dans Ipcress, danger immédiat [1965]. A l’époque, il n’était pas très connu. Ensuite, je l’ai suivi dans la plupart de ses films, sauf lorsque j’étais indisponible, en tournée à l’étranger ou en tournage », se rappelle-t-il.

L’impitoyable J.R. Ewing

Il trouve ce travail « amusant ». « J’ai toujours été très libre par rapport au synchronisme car j’arrivais quand même à jouer. Ce qui explique en partie la réussite des doublages que j’ai pu faire (…). Lorsque l’on enregistrait des doublages avec Michel Roux, on glissait parfois quelques petites improvisations en dehors du texte écrit ! » Au cinéma, il double Robert Wagner, mais aussi Terence Hill, Dean Jones, Robert Duvall, Richard Chamberlain…

Il travaille aussi pour des téléfilms et des séries télévisées. Il est ainsi la voix française de Roy Thinnes (David Vincent dans la série Les Envahisseurs, à partir de 1969). Celle de Lee Majors (Steve Austin) dans L’homme qui valait trois milliards, en 1975, et dans Super Jaimie, en 1976. Il fait des incursions dans le dessin animé. Ainsi, en 1978, il est le baron de Münchhausen dans le dessin animé réalisé par Jean Image.

Mais c’est en doublant Larry Hagman (l’impitoyable magnat du pétrole, J.R. Ewing) dans la série Dallas qu’il acquiert une grande notoriété. Il l’a doublé de 1978 à 1991 dans 357 épisodes. Plus tard, en 2008, il est la voix du révérend Green (Bill Smitrovich) dans Desperate Housewives. Plus récemment, il a retrouvé le personnage de J.R. dans la nouvelle série Dallas, en 2012. Dominique Paturel prêtait encore sa voix, fin 2018, au concept album du groupe Tara King TH, un conte spatial intitulé Fantaisies stellaires.

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